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Les originesindiennes // turcs. parfum oriental camouflé sous l'odeur nauséabonde de ses démons.
feat. iffat marashi
onze novembre mille neuf cent quatre-vingt-dix-sept // manattan ; nyc
native de jaipur, transformée en parfaite petite américaine après l'adoption.
célibataire,, qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse ((pan))
à gauche et puis à droite. tantôt danseuse, tantôt serveuse. parfois chômeuse. délicieuse.
entre deux mondes, le cœur du pire ((modeste))
Le caractèret . i . n . a - quatre petites lettres pour évincer un prénom désaffecté, entérré depuis de longues années entre les décombres d'une vie qu'on préfèrerait oublier. poupée désarticulée, animée par les rires qui s'écorchent et le charbon des prunelles qui s'étiole sur les paupières. tina lame affutée, l'âme désenchantée. elle envoûte et désarme de son sourire insoumis, paralyse de son regard noir. le brasier sous l'iceberg. la lucidité a remplacé la belle innocence depuis bien longtemps, c'est qu'on devient plus malheureux quand on comprend un peu trop bien, quand on sait un peu trop fort. dépeindre parfaitement les couleurs ternes d'un monde superficiel et hypocrite qui court à sa perte,, comme elle. un coup de pinceau dans l'eau pour essayer d'y fondre ses nuances. sirène des eaux oubliées , tina froisse ses ailes abîmées sur les draps, s'attarde juste assez pour ne pas être oubliée et puis, elle s'échappe. douloureux paradoxe. la phobique de l'engagement changement de cap néanmoins quand il s'agit de son cercle d'amis proches, la brune se fait louve et veille sur sa meute avec une fidélité sans faille. la loyauté qui brûle la langue , l'injustice qui crève l'estomac. la révolte vaine des gamins oubliés. tina. qui s'y frotte s'y pique et qui s'y pique en redemandera. et comme tous les feux, elle s'éteindra. ne resteront que ses cendres pour rappeller combien elle vous se consumait.
Les anecdotes
- ( 01 )
(( first birth )) 11.11.97 - c'est sur le rajasthan que les billes charboneuses s'ouvrent pour la première fois. aveuglées par le jour qui s'éveille et le flash d'un smartphone à l'écran fissuré. s'ouvrir au monde dans un grenier insalubre.mauvaise étoile. gamine déjà désaimée dans le regard amer de sa junkie demèregénitrice ; une piqûre d'hero plantée dans l'avant-bras en guise de péridurale. l'agneau noir sera presque aussitôt cédée à l'orphelinat de jaipur. - ( 02 ) dix-huit mois dans ce qu'on appelle aujourd'hui "foyer de l'enfance" ça sonne presque bien, mélodie qui danse sur le tympan pour mieux faire oublier la misère qui s'cache derrière les murs. l'orpheline sait marcher mais ne parle presque pas. elle est là, la vérité. pas parce qu'elle ne sait pas faire, mais parce qu'elle est déjà
conditionnée à brider ses émotions. parce que là-bas, on a pas le temps d'essuyer toutes les larmes, elles se contentent de couler silencieusement sur l'oreiller. pas le temps d'être bordée, écoutée, câlinée. c'est l'usine des gosses oubliés. en attente de délivrance. la sienne s'appellemr et mrs mckenna , deux américains privés de pouvoir mêler leur adn pour en faire naître qu'un. alors, ils ont adopté le sien. - ( 03 )
(( second birth )) (re)baptisée antonia comme pour mieux laver lanouvelle new-yorkaise de ses restes de boue et de ses premiers souvenirs ratés. comme un faux départ, de ceux qui comptent pour du beurre. un leurre. c'est un nouveau monde que lui offrent ses parents adoptifs, loin de la vie de luxe peut-être, meilleur que celui d'avant, assurément.antonia . il n'y a que maman qui l'appelle comme ça ; de son prénom tout entier comme s'il était trop beau pour être diminué. pour tous les autres, ce seratina . la gosse se faufile à travers les années sans trop d'emcombres, apprend à sourire et même à rire. on sèche ses larmes et on remonte sa couverture quand les prunelles se sont endormies. elle restera silencieuse encore longtemps, tout le temps, marquée au fer rouge parl'absence cruelle d'identité . elle s'en débrouillera tina, comme à chaque fois. porteuse des mémoires troubles donne le change derrière ses faux airs de poupée. - ( 04 )la grosse pomme se fait décor de sa deuxième chance. elle pourrait presque y croire finalement, aux étoiles. tina elle s'éprend vite de
la danse , passion dévorante qui fait briller les yeux et qui fait s'apprivoiser un corps encore endolori. inventer des chorégraphies face aux reflets des vitrines du magasin d'papa et puis, être à deux doigts de se convaincre qu'elle est belle. les fondations ajustées après la construction se solidifient au travers du temps, comble l'ex orpheline de petits riens qui deviendront un grand tout. il paraît qu'on appelle ça l'amour.. mais l'amour, c'est comme les arbres à la fin de l'automne ; ça perd ses feuilles,ça fane et puis ça crève. - ( 05 )
(( premice )) les red hot chili peppers entament la 5ème track de l'album, les doigts d'papa battent le rythme sur le cuir du volant, maman chantonne en transformant les notes en berceuse, comme d'habitude et sur le siège arrière ; tina maudit la ceinture qui retient son corps de danser librement. ❝ garde-la attachée ❞ répète sa mère, l'inquiétude d'une louve tatouée sur les petits plis de son front. elle grogne, la brune. exaltée par le tempo qui s'emballe, comme le moteur de la berline qui ronronne sous le pied plus ferme de mr mckenna. uneroute sinueuse , loin de nyc, pour rejoindre son restaurant préféré. éclairée par la seule lumière des phares. 11-11. doublé gagnant. le plus beau jour de l'année selon ses parents ; la naissance de leur gosse par-delà les océans, quand ici germait à peine leur projet d'adoption. 11-11. happy birthday tina. lecrissement des pneus quand les deux grands yeux jaunes s'abattent sur le flanc de la berline. fracas de carrosseries et les dernières notes des red hot sur fond de klaxon. tout s'enchaine, se déchaine, les corps se soulèvent et les cranes s'entrechoquent. et puis.et puis plus rien. le silence. - ( 06 )
(( death )) le pire dans les drames routiers ; c'est le silence. assourdissant. pesant. entrecoupés de gémissements plaintifs.l'asphyxie dans l'habitacle. l'odeur métallique du sang, parfum qui ne quittera bientôt plus ses insomnies. papa.. ? maman.. ? et si ça sonne comme une supplique, c'est parce que s'en est une. il ne répondra pas, le visage endormi sur le volant, le même qui faisait rebondir ses phalanges une seconde avant le chaos. ❝ antonia.. ❞ la voix d'une mère est un refuge, on est partout chez soi tant qu'elle est là. mais cette voix là.. elle savait déjà. ❝ ça va aller m'man.. les secours vont bientôt nous sortir de là.. ❞ l'arcade pétée, les côtes fêlées. tina, comme il y a dix-huit ans à jaipur, elle attend sa délivrance. mais celle-ci ne viendra jamais.l'orpheline le devient une seconde fois , maman s'éteint et l'autre conducteur s'en va. sur ses quatre roues et ses deux jambes quand les siennes sont compressées sous le siège passager. 11-11. doublé perdant.happy birthday, tina. - ( 07 )
(( c l a u s t r o p h o b i a )) deux heures et vingt-sept minutes. c'est le temps qu'il aura fallu à ladélivrance. deux heures et vingt-sept minutes,enfermée , piégée dans la voiture familiale à regarder ses parents agoniser et mourir. la voix écorchée d'avoir trop crié, les ongles bousillés d'avoir trop essayé de débloquer la portière. perdue. foutue. morte avec eux. c'est son monde qui s'écroule et avec, ses derniers restes de foi en l'humanité. l'immanquable t r a u m a.condamnée à voir s'infiltrer les flash sous les paupières à chaque fois que la lune se lèvera,prisonnière éternelle de la peur des espaces clos . de la mort. des autres. - ( 08 )les traits durcis par la haine, prémices de son chaos. de son aversion pour l'injustice. sa nausée du monde et de ces humains capables de déserter après avoir brisé trois putain de vies.
la solitude . la vraie et cette fois, personne ne viendra signer les papiers pour venir la récupérer. tina ; livrée à elle-même, à peine adulte, à peine guérie. mal construite, rapiécée et finalement, a c h e v é e. - ( 09 )elle danse encore sous les étoiles parfois, tina. elle s'accroche péniblement aux branches, refixe
l'imperturbable masque sur ses traits. m e n t e u s e. elle erre dans un monde qu'elle aime qu'à peine, comble les failles par du vide. p l a c e b o. elle ne fêtera plus jamais son anniversaire. elle ne voudra plus jamais entendre son prénom tout entier, comme le chantait sa mère. tina, elle continuera de faire semblant de pas être étranglée par la vie, de n'pas se détester et de s'obstiner à détruire tout ce qui atterrit entre ses doigts. même toi. - ( 10 ) touchée. c o u l é e.
t i n a. l'incurable insatiable. d'adrénaline et de rêve avortés. porteuse de traumas détruirait bien tout ce qui ressemble au bonheur. parce que les sourires, ça se gâte et que l'ataraxie, ça se fane. le bonheur, tina le laisse volontiers à ceux qui aiment s'éprendre et se méprendre, lier leurs poings aux cordes fragiles, fictives, celles qui vous ligotent aux autres. et les autres, c'est toujours l'enfer. alors tina ; ce qu'elle préfère c'est voler. de ses ailes abîmées. écorchées. en espérant secrètement planer toujours un peu plus haut que ses démons.
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