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jamais tu n'aurais crue un jour en arriver là. Noélie, celle que riens n'atteint. Ce roc de froideur qui en a tellement vu et bavé et qui s'était fait la promesse de ne plus jamais souffrir. Promesse de ne jamais chercher à savoir d'où tu venais, ni pourquoi on t'as laissé subir tout ça dans ta vie et cette solitude constante. Jamais jusque là, tu n'avais eu le besoin de retrouver tes origines, ta famille et ceux qui partagent ton sang. Jusqu'a aujourd'hui, tu en avais pas ressentis l'envie, ayant peur de tes propres ressentiments, de la jalousie que tu pourrais ressentir pour ceux ayant eu une vie plus confortable que la tienne, ces enfants qu'on auraient pas abandonnés. La vérité était la, dans la pochette rouge qui ne te quittait plus depuis quelques semaines, tes parents qui t'ont volontairement abandonnés avant de rester ensemble et d'avoir deux autres enfants. Et rien que ça, t'as du mal à le digérer. Savoir que tu n'étais qu'un accident, qu'on t'as lâchement foutu a la poubelle pour avoir d'autres enfants, plus beaux, qu'on pourra aimer correctement contrairement à toi, ça t'avais foutu hors de toi. Mais le pire dans tout ça, c'est d'avoir découvert que ton frère vivait à Boston depuis des années, et que bientôt il viendrait à son tour travailler au Nirvana. C'est chez Gigi que tu as découvert son identité, mettant enfin un visage sur un nom lorsque tu es tombée sur son CV dans des papiers traînant sur la table. Tu ne pensais pas le confronter jusque là, jusqu'à ce que tu comprenne que jamais tu ne pourrais travailler avec lui à tes côtés sans avoir eu de discussion avant. Sans lui avoir cracher tout ce que tu garde en toi depuis des années. Même s'il n'est pas responsable, même s'il n'est certainement pas au courant. C'est lui qui prendra pour les autres.
Ton bonnet sur la tête, tu le suis depuis un moment maintenant profitant de l'anonymat que tu possède encore à ses yeux. Lorsqu'il s'arrête au fast food pour commander à manger, tu en fais de même et avec un courage que tu ne pensais pas avoir -forcement motivé par la haine et le dégoût que ça t'inspire - tu viens t'asseoir juste en face de lui avec ton plateau. Le contenu de ta boisson s'échappe légèrement du bord mais tu n'y prête pas attention puisque tes yeux sont fixés sur le visage de Kosmo et ses traits qui fatalement te ressemble un peu. "- salut, j'espère que tu n'attend personne ?" que tu dis un peu froidement, consciente de possiblement passé pour une folle.
@Kosmo Cesarini
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