(libre) hard time

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boston centre
@tristan deslieux ; LIBRE

ça appartiens à une autre vie, pour lui, de se retrouver avec une bière dans un bar à 16h. en fait non, même pas. la situation présente est carrément inédite. non pas qu'il n'ait jamais bu si tôt dans la journée. c'est le cas. certaines soirées ont déjà commencées avec beaucoup d'avance, dès la limite du campus d'harvard franchi. le caractère inédit de l'instant présent c'est que tristan n'avait jamais bu dans un bar à 16h seul. il y avait toujours eut flynn (ou un autre, mais quand même principalement flynn) à ses côtés, le faisant presque passer pour un petit joueur, descendant chaque bière à la vitesse de l'éclair. à cette pensée, le poids logé dans l'estomac de tristan grossit. la mort de son ami le pèse sans discontinuer depuis qu'elle est survenue, mais certains jours et à certains moments, la douleur qui accompagne le manque se fait plus sentir qu'à d'autres. en cet instant, c'est particulièrement le cas. il se sent attiré par le sol, tenté par la perspective de s'y laisser engloutir. un moment noir et les trois bières qu'il a déjà englouti n'aident pas. tout ça ne lui ressemble pas.

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On lui a toujours dit d’avoir une vie discrète, pas de mots de travers ou d’image grossière, rien ne doit fuiter, la perfection doit lui ressembler. C’était pesant, injuste, son moral frôlant la poussière ne lui permettait pas de maintenir ce cadre dorée entourant l’idée de superficialité qu’elle incarnait pour la plupart.
16 heures. Elle avait dansé toute la nuit et une partie de la matinée. Les cheveux en batailles, l’air épuisé collé sur la face, ses vêtements bien courts et volatiles agréables pour se défouler sont masqués par une veste chaude. Le tout avait été enfilé à la va vite en s’enfuyant de chez un inconnu, les plateformes à la main qu’elle enfila dans le jardin.
C’était encore flou, ce qu’elle faisait, ce qu’elle avait à faire. Tout ce qui était net était ce trou dans sa poitrine, celle du manque, de la séparation qui brûle parce que l’emprise était grande. Elle demande une bière et après un regard de pitié on la lui sert. Fermée. Soupirant, elle se tourne vers l’homme à sa côté alors que le barman a d’autres occupations. “ Excuses, eum.. T’as un, un briquet ? Elle est fermée. ” dit-elle à l’homme collectionnait le même exemplaire déjà vidé.
@Tristan Deslieux

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@tristan deslieux ; @Lior De Saint Amant

il sort son portable de sa poche, se connecte sur meetsa et se met à scroller sur le fil des dernières publications. il fait défiler les posts de son entourage d'un air absent, son autre main encerclant sa bouteille de bière vide. il devrait sortir de là. rentrer chez lui, maintenant qu'il a quitté le boulot, mais ne pas rester à l'appart. enfiler un short et aller courir, peut-être. ou se rendre dans une salle de sport pour essayer d'évacuer les émotions qui bourdonnent avec une intensité périlleuse en lui. faire un peu d'escalade en salle peut-être. retrouver un peu ses sensations. mais l'apaisement qu'aurait généré quelques mois plus tôt cette idée lui donne désormais l'impression qu'un nouveau poids mort s'abat sur son ventre. ouais, c'est vraiment un jour sans. son derrière reste aimanté sur son tabouret et il continue à scroller quand on l'interpelle, l'arrachant un peu à ses pensées. « excuses, eum.. T’as un, un briquet ? Elle est fermée. » il se tourne vers sa voisine de tabouret. une adolescente, ou du moins elle en a l'air, lui évoquant un peu une enfant jouant à l'adulte. elle a l'air échevelée et elle non plus ne devrait pas boire une bière à 16h. mais qui est-il pour juger ? il se contente d'acquiescer, de récupérer le briquet dans la poche de poitrine de sa veste et de le lui tendre. « tiens. »

(hrp: @Lior De Saint Amant ta réponse est parfaite, merci à toi d'avoir répondu. )

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Ceux qui la connaissait d’un simple magazine ne devait pas être capable de la reconnaître, quelques paillettes sur le visages et des cernes bien camouflées. Sans s'interroger elle montra sa carte d'identité au barman, de sa figure fine à ses traits doux, on ne devinait pas facilement son âge qui n’était en effet pas si haut. La bière glissa sur comptoire jusqu’à sa main, elle la leva pour remercier l’homme qu’il l’a servie avant qu’il ne lui tourne le dos. Problème étant, le breuvage était encore scellé et bien qu’elle était capable de l’ouvrir, il lui fallait de quoi faire levier.
Un problème qui s'ajoute rapidement en dessous d’une liste déjà bien trop longue ; un appartement qui a sombré dans les flammes, toutes les pertes, son travail qui est sur le fil. Elle secoua la tête, ayant encore besoin de la vider.
Le premier inconnu qui semble n’avoir que tu temps à perdre fera l’affaire. Un regard qui se pose, presque confus avant de recevoir l’objet de sa demande “ Merci”. La capsule saute avec aisance, le briquet retendu vers la main qui l’avait tendu “ J’ai l’âge, si tu te demande, et de sales journées dans les pattes, mais je suppose qu’on a ça en commun ” Elle propose un sourire compatissant, trinquant doucement sa bière pleine contre la vide trônant sur la table. @Tristan Deslieux

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@Lior De Saint Amant ; @Tristan Deslieux

« Merci » il referme sur la main de sa propre bouteille qui lui est d'une bien pauvre utilité, maintenant qu'elle est vide. il est tenté d'en commander une nouvelle, mais il hésite. il en a déjà quelques une à son actif. il ne va pas si mal que ça, non ? il veut le croire du moins, même si la vie n'en finit plus de lui faire des coups bas. des coups bas d'anthologie même. il avait détourné le regard de sa voisine de tabouret et ne se retourne dans sa direction que lorsqu'elle lui retourne son briquet. il le récupère en silence et le fourre immédiatement dans la poche de sa veste, comme pour s'empêcher de l'utiliser à nouveau dans un futur trop proche. « J’ai l’âge, si tu te demande, et de sales journées dans les pattes, mais je suppose qu’on a ça en commun » il hausse un sourcil et continue de le faire quand elle fait mine de vouloir trinquer. il baisse les yeux sur sa bouteille vide qu'il tiens toujours entre ses doigts, triturant son étiquette. il la lève et la fait teinter contre la sienne avant de la reposer et de laisser bouteille et étiquette en paix. « désolé si tu as eut l'impression d'être jugée. » ce n'est pas le cas. il ne se le permettrait pas, d'autant plus compte tenu de la situation présente. il n'a à faire de leçons à personne dans l'immédiat.

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Peut-être était-ce la fatigue ou le surplus d'énergie mélangé qu’elle devait cette extraversion. Trinquant avec un inconnu abordé sans se demander une dizaine de fois si c’était une bonne idée. Trinquer une bière vide n’était probablement pas le plus poli, mais elle n’y avait pas réfléchi, ravie de recevoir son breuvage qu’elle devait à cet homme. Elle contemple la collection de bières abattues en posant la sienne non loin, il devait passer une sale semaine, qu’elle conclut. Le regard posé sur elle semble insistant, et elle assume le pourquoi, parce que le barman lui à poser la même question et elle avait dévoilé ses papiers rangées dans sa chaussure droite. Ce qui semblait l’avoir mis mal-à-l’aise “ T’en fais pas, le barman doutait aussi je pense qu’à trente ans il doutera encore ” plaisante-t-elle. Après un léger silence elle s’assoit aussi et regarde l’homme, puis sa collection “ Tu sais si t’as besoin de parler d’un truc libères toi, je te connais pas, je peux pas te juger et on se recroisera surement pas de sitôt ” qu’elle offre naivement. @Tristan Deslieux

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