1991 : Born This Way
Je suis née le 21 juin 1991, apparemment c'est le jour de la fête de la musique, c'est peu être pour ça que j'ai un bon feeling avec elle. Mes parents se sont toujours très bien entendu, et pour cause, ma mère ne se rappelle même plus de qui est mon père. Ca évite les dispute autour du diner du soir. Mais j'étais pas vraiment triste dans cette famille monoparentale, ma mère faisait tout pour que mon petit frère (qui était né de père probablement inconnu un an après moi) et moi ne manquions de rien. Elle travaillait toutes les nuits, nous laissant chez ses parents qui n'étais pas forcement méchants avec nous. Nous avions tout pour être à peu près sain d'esprits, mais j'ai toujours su que quelque chose déconnait en moi. Je détestais les autres enfants, je n'arrivais jamais à me faire d'amis, et j'avais tendance à me mettre tout le monde à dos.
2001 : The Music
Pour combattre mes soucis sociaux, ma mère décida de m'inscrire à toute sorte d'activité. Le foot par exemple. Je déteste le sport, mais le foot fait parti des choses que je déteste le plus au monde. Les autres gamins passaient leur temps à se foutre de moi, parce que j'étais petit, maigre, et chétif. Je rentrais tous les soirs plus couvert de boue que la veille. Je me réfugiais dans ce grenier humide où il y avait toute sorte de trésors. J'y avais découvert une vieille guitare qui ne sonnait pas forcément juste, mais j'adorai gratter les cordes et me prendre pour Jimmy Hendrix l'espace d'un instant. Ma mère décida alors avec son petit salaire de m'acheter une guitare qui aurait au moins 6 cordes, et de payer un ado boutonneux pour me donner deux trois cours de guitares. J'ai fumé ma première cigarette avec lui. J'avais 10 ans. J'étais un pré-ado rebelle qui était fan des Clash et qui voulait révolutionner le monde à la manière de Joe Strummer.
2006 - 2009 : Wild Child
A force de me trouver toujours en retrait par rapport aux autres, ma mère décida de m'envoyer voir une dizaine de psychiatres différents. La plupart d'entre eux mettaient ça sur le compte d'une intelligence supérieur à la normale, d'autre sur le fait que je présentais les premiers signes d'une psychose manico-depressive, autrement appelée bi-polarité. Depuis ce jour, je suis sous traitement, personnellement je n'en vois pas trop les effets, mais ma mère trouve que je suis bien mieux comme ça. L'adolescence, c'est aussi le moment où l'on doit choisir ce qu'on souhaite faire plus tard. J'étais un passionné de musique, mais je ne voulais pas en faire mon métier, simplement parce que des milliers de personnes beaucoup plus méritantes que moi devaient le faire. J'avais une autre passion, l'informatique. A 13 ans, j'avais déjà craqué plusieurs fois le site de mon collège pour modifier mes notes de littérature. J'avais participé à plusieurs concours de codage, et avais obtenu plusieurs prix. En terminale, sans trop y croire, j'avais présenté une demande de bourse pour la prestigieuse université d'Havard. J'avais énormément travaillé pour cette dernière, mais qu'est ce qu'un petit londonien de classe moyenne aurait à faire la bas ? C'est ce que j'allais découvrir les prochaines années, car, ma candidature fut acceptée.
2009 : Welcome to the Jungle
Harvard. Ca y est, j'y étais. Je n'avais donc pas travaillé pour rien ces dernières années. J'étais tellement angoissé que plusieurs fois j'avais hésité à reprendre le premier vol pour retourner à Londres me cacher dans ce bon vieux grenier. Mais j'avais pas le droit. J'avais tellement bossé pour décroché cette stupide bourse qui me permettrai de m'assurer un avenir plutôt confortable. C'est là que je t'ai rencontré. Nos partagions la même chambre dans la maison Lowell. T'étais un jeune guitariste plein d'avenir, j'étais complément fan de ta façon de jouer, de partager tellement de chose grâce à tes guitares, et grâce à ta voix. Au fond, je suis tomber amoureux de toi la première fois que tu t'es mis à chanter. Je me rappelle très bien de la chanson, c'était une reprise de Hey Jude des Beatles, ton groupe préféré. Nous avons passé des soirées entières à boire et à parler rock anglais, tous les deux british et fières de l'être. Nous sommes rentrés ensemble à Londres, tu me considérais comme ton meilleur ami, t'étais simplement l'amour de ma vie. Mais toi, tu aimais tellement les filles que t'étais complètement aveugle à la passion que je te portais.
2010 : White Snow
A la rentrée 2010, j'étais dans une de ces phases de dépression qui me caractérise souvent. Il y avait pas mal de soirée pour les retrouvailles des deuxièmes années, et j'allais à la plupart d'entre elles. Je me sentais tellement seul, tu avais cette fille qui sortait avec toi depuis quelques semaines, et moi j'ai découvert cette poudre blanche qui envahissait mes narines pour que mon coeur arrête de prêter attention à toi.
Septembre 2012 : One day, baby we'll be old
A la rentrée de septembre, toi et moi, ce n'était plus pareil. Tu passé tout ton temps avec ta copine, et moi tout mon temps en soirée, avec mes cachets, ma bouteille d'alcool, et la guitare que tu m'avais prêté et que je ne t'avais jamais rendu. J'avais même quitté la maison Lowell depuis septembre, peu être, et certainement, pour m'éloigner de toi. Je me disais que cet amour impossible me tuerait si jamais je ne te fuyais pas. Et les seules fois où nous nous croisions, tu m'engueulais de devenir un véritable détritus à cause des diverses excès. Je m'en foutais, ça prouvait que tu t'intéressais un peu à moi. Jusqu'à ce jour, où les gestes ont dépassé les mots. Une grosse engueulade, un point dans la figure, mais juste avant, j'ai enfin pu gouter à tes lèvres. Je regrette juste que ce n'ait duré qu'un instant.
17 janvier 2013 : Goodbye my Lover
C'était un jour comme les autres, tellement banal. J'étais sorti tard le soir la veille, et j'avais pas mal de devoir en retard. Je commençais à faire n'importe quoi au niveau de mes études, et tu m'avais toujours prévenu que si je continuais comme ça, je perdrais ma bourse. C'était une des raisons de notre engueulade. Ca faisait bien quatre mois qu'on ne s'était pas adressé la parole. On se croisait souvent en cours, mais t'évitais toujours mon regard. Je t'aimais tellement, j'aurai pu crever pour toi, j'avais juste l'impression que tu comprenais pas que je puisse t'aimer autant. C'était un jour comme les autres et j'avais allumé mon Mac dès le réveil. Et soudain, un boum, des sirènes. J'avais tenté de m'approcher du campus un peu plus pour voir ce qui s'était passé. Mais des barrages de flics m'en empêchaient. Il y avait des gens en pleurs, des blessés, des corps. Ton corps, inanimé, avec cinq ou six sauveteurs autour de toi, tellement inutiles. T'étais déjà plus là.
J'ai continué à sortir beaucoup trop, beaucoup trop tard, et à foirer beaucoup trop de partiels. J'étais l'ancien major de promo qui partait beaucoup trop en couille. Tu m'aurai gueuler dessus des heures entières pour que je me bouge un peu, et je t'aurai probablement pas écouter. C'était comme ça, notre relation. Mais au fond, tu me manques tellement.