i want a hippopotamus for christmas (love&roman)

i want a hippopotamus for christmas
with @Love Thompson and @Roman H.-Abbott
warning : aucun.
20.12.2022 Christmas market Emmitouflé dans une doudoune, une écharpe, un bonnet et des gants, je me dirige vers le marché de noël avec un brin d’excitation à l’idée de revoir Love. Si notre échange a été, somme toute, court lors du bal l’année dernière, le courant est plutôt bien passé entre nous. Assez pour me faire (un peu) culpabiliser de ne pas avoir pris le temps de la recontacter plus tôt. Circonstances atténuantes mises à part, je n’ai juste pas eu le cœur à me socialiser dernièrement et n’ai pas souhaité lui faire perdre son temps non plus, en sachant que je ne serais pas de bonne compagnie. Maintenant que ma vie rentre approximativement dans l’ordre, même si ce n’est pas celui que j'espérais, je n’ai pas manqué de la recontacter et suis agréablement surpris qu’elle ne m'ait pas envoyé balader après ce long silence. J’ignore son âge, mais c’est peut-être l’avantage à discuter avec une jeune femme dans la vie active et non avec une étudiante capricieuse à qui la vie n’a jamais manquer de sourire. Avec deux petites minutes de retard, j’atteins le point de rendez-vous et cherche le bonhomme michelin promis. Le problème est qu’ils sont beaucoup, en vue de la météo, et mon regard ne tombe pas tout de suite sur Love dont les mains sont accrochées à une… poussette. Les yeux plissés pour vérifier qu’il s’agit bien de la jeune femme, je ne peux m’empêcher d’ouvrir grand les yeux lorsque je réalise qu’il s’agit bien d’elle. Mon regard passe d’elle au bébé - bien caché et encore plus emmitoufflé qu’elle - à la jeune femme avant de lui adresser un sourire maladroit. Hey! Je n’m’attendais pas à ce que tu sois… accompagnée. Maman! Finalement, les étudiantes… Mais je m’emporte, rien ne me dit qu’elle ne joint pas l’utile à l’agréable en babysittant le gamin de la voisine contre un petit chèque. Très mauvaise description du bonhomme Michelin, si je peux me permettre. Dis-je, essayant au mieux de me détendre. C’est juste un enfant, pas un monstre Roman.

Non, non, non. Kim par pitié, tu ne peux pas me faire ça. Je t’en suppliiiiiie. Il semblerait qu’avec les températures négatives qui sont annoncées et la tempête qui se dirige vers nous, ma baby-sitter ait décidé de prendre la route plus tôt et de faire un trait sur les billets que j’aurais dû lui filer dans quelques heures. Accrochée à mon téléphone, la mine déconfite, je soupire fortement quand elle s’excuse encore une fois. Ce ne sont pas des excuses qui vont s’occuper de Rosalia alors, c’est gentil mais ça me fait une belle jambe ! Quelques minutes à essayer de trouver une solution, je finis par me dire que je devrais annuler cette petite escapade au marché de Noël, ce serait le plus simple mais je n’en ai absolument pas envie. Alors, puisque je me suis promis de ne plus me mettre entre parenthèse pour Rosalia, je la laisse jouer dans son parc pendant que je me prépare. Rien d’extraordinaire mais je refuse de sortir avec ce jogging troué que je porte en ce moment. Et lorsqu’il est l’heure, que la couche est changée - et le sac vérifié pour la dixième fois - je la mets dans sa poussette et c’est direction le marché de Noël. Le vent est froid et je vérifie plusieurs fois que Rosie est bien emmitouflée - surtout lorsque nous sommes arrivées à destination - et qu’elle peut toujours voir tout ce qui l’entoure. Je n’ai aucune envie qu’elle se mette à hurler pour voir les boules qui brillent, les gâteaux secs présents sur les étales des artisans. Hey ! Que je souffle avec un sourire. Cela me fait plaisir de revoir Roman, de pouvoir passer un moment avec lui, à discuter, à voir ce que la vie lui a réservé depuis le bal. Je sais pour sa blessure mais qui sait, il y a peut-être plus, il y a peut-être pire. Je ris à ses mots et dis C’est parce que je n’ai pas mis ma capuche ça. Que je souffle en lui adressant un clin d'œil, passant la capuche matelassée blanche sur ma tête. Je tourne sur moi-même et dis Avoues, à un concours de sosie, je gagne. Qu’est-ce que j’aimerais un concours du genre, avoir un peu d’argent pour nous offrir quelque chose de plus beau que ce que j’ai pour le moment. Et désolée pour Rosalia, j’aurais dû te prévenir mais la baby-sitter m’a lâchée à la dernière minute. Que je dis rapidement. Elle est pas trop chiante et va avoir plein de choses à voir alors ça devrait le faire. Au pire, je gèrerais. Mais ça se passe beaucoup mieux entre elle et moi depuis quelques mois alors j’en profite. Il y a six mois, je n’aurais pas osé la ramener où que ce soit avec moi. Tu veux qu'on commence par où ?

J’observe la jeune femme enfiler sa capuche et tourner sur elle-même et ris avant de lever les épaules. Hum… Ça dépend des autres candidats présents mais c’est très ressemblant, je te l’accorde. J’aurais aussi pu lui dire qu’elle était bien trop mignonne pour prétendre à ce titre mais je n’ai pas envie de miser sur la drague à deux balles aujourd’hui - même si je le pense sincèrement. Même emmitouflée, Love n’a rien d’un bonhomme Michelin en dehors de sa couleur. Mes yeux passent de maman (!) à la petite lorsque la brune m’explique le pourquoi du comment et mon estomac se tord. Ça pourrait être moi. Si nos (ses) choix avaient été différents l’année dernière, je serais peut-être le père célibataire, obligé de se balader avec un gamin sur le marché de noël à cause d’une annulation de dernière minute de la part de la baby-sitter. Je n’arrive toujours pas à savoir si je suis déçu de la tournure des événements ou si je dois envoyer le plus beau bouquet de fleurs à Wendy pour la remercier de ne pas avoir fait de moi cet homme. Qui sait, j’aurai peut-être une idée plus claire après quelques heures en compagnie de Love et de sa fille. Non pas de souci. J’espère juste qu’elle est autorisée à monter dans la grande roue. Dans le pire des cas, on peut laisser sa poussette au pied et garder un œil sur elle de là haut, non? Elle a quel âge? Je n’y connais rien en bébé, elle peut aussi bien avoir 4 mois que 1 an et demi. Malgré les joues rosées de Love et son air adorable, j’en viens quand même à me demander ce que je fais là. Je n’ai rien contre une petite surprise, mais celle-ci est un peu trop importante à mon goût. Sorti de mes pensées par la question de la jeune femme, je plonge les mains au fond de mes poches et regarde ce qui s’offre à nous. On peut déjà éliminer la patinoire. Dis-je, réfléchissant tout haut. Moi qui espérait la voir s’accrocher à moi comme à une bouée de sauvetage… Bien qu’elle soit danseuse et moi handicapé, je ne sais pas lequel de nous aurait eu le plus besoin de l’autre pour avancer. On peut faire un tour et s’arrêter pour un chocolat chaud quand on sera sur le point de perdre une main? Je propose, sans grande conviction. Ce n’est pas qu’il y aie trente-six mille choses à faire sur un marché de noël et la présence de la petite limitent également les options.

tw - blague morbide.

Tu vois ! Je ne peux m’empêcher de lui adresser un large sourire et de me sentir presque flattée alors qu’il n’y a pas de quoi. Je suis contente de revoir Roman et de passer ce moment avec lui. Je n’ai pas encore mis les pieds au marché de Noël alors c’est une bonne occasion d’être ici. J’aurais pu lui dire que j’allais débarquer avec Rosie mais n’ai pas eu le temps de faire quoi que ce soit. Quand on s’occupe d’un enfant en bas âge, le temps passe à une allure complètement folle. Je n’ai plus le temps de réfléchir, de penser à quoi que ce soit et j’agis presque machinalement ces derniers temps. Mais c’est bien moins difficile que lorsque je suis arrivée à Boston, ce qui veut dire que nous avons fait un bon bout de chemin, elle et moi. J’en suis fière, de ce chemin, même si ça n’a pas été facile et que j’ai pensé baisser les bras plus d’une fois. Il ne devrait pas y avoir de soucis, je la mettrais dans son harnais, comme ça il n’y a aucun risque qu’elle tombe de la nacelle. J’en ris légèrement mais me rends compte à quel point c’est morbide de dire cela. Je grimace et souffle Pardon, c’était vraiment limite. Et si on jouait au jeu du même nom, je pense que j’aurais gagné haut la main. Alors que l’on marche, j’entends sa question et prends quelques secondes pour faire le compte. Elle a dix mois. Et je ne peux pas lui faire le coup de ces mères insupportables qui donnent l’âge de leurs enfants en nombre de semaines. Déjà parce que je ne supporte pas cela mais aussi parce que je n’en ai aucune idée. Mais c’est pourtant à ce moment que je me rends compte que cela fait déjà neuf mois que ma vie a changé. Promis, je me rattraperai. Patinoire ou soirée patins à roulettes, c’est tout aussi fun ! Et bien moins cher aussi, par la même occasion. Je n’en ai pas fait depuis bien longtemps parce que lorsque l’on a un job sur le west end, on ne prend pas le risque de se casser quelque chose. Il y a des choses que ma vie passée m’a fait abandonner et d’autres avec lesquelles je renoue maintenant que je suis à Boston. Faisons cela. J’ai déjà vu un vendeur de biscuits de noël un peu plus haut, ça avait l’air délicieux. Que je souffle rapidement en poussant Rosalia en direction de ce vendeur, tout en lançant un coup d’oeil sur tous les artisans autour de nous. Tu as déjà fait tous tes cadeaux de Noël ? Question peut-être indiscrète mais bon, le marché de Noël peut aussi être l’endroit parfait pour finir ses cadeaux. Je me demande à quoi ressemble la vie de Roman. Est-ce qu’il a un petit frère comme moi avec Rosie ? A-t-il sa famille avec lui ici ? Des questions personnelles mais nous apprenons à nous connaître alors bon, c’est le moment ou jamais.

Je lève les yeux au ciel en riant, sans comprendre ce qui la rend si fière dans son imitation du bonhomme Michelin. Toute autre jeune femme normalement constituée insisterait sur sa féminité malgré les nombreuses couches de vêtements… Soit Love est très différente, soit elle est juste heureuse que je lui donne raison. La tête tournée vers la brune lorsqu’elle parle de faire passer le bébé par dessus la nacelle, je me retiens de sourire à la scène qui se dessine dans ma tête - et qui n’a pourtant rien de drôle - avant de rire de bon coeur lorsqu’elle admet que c’était limite comme remarque. Tu parles de l’attacher pour ne pas que ça n’arrive, pas de la lancer. Il n’y a rien de limite à la vouloir en sécurité. Sauf si en son fort intérieur, Love s’est dit que ce serait un bon moyen de se débarrasser du bébé mais je préfère ne pas lui poser la question. Un hochement de tête lorsqu’elle répond à ma question, je ne fais aucun commentaire sur l’âge de la petite parce que je ne vois pas ce que je pourrais ajouter à ça. Les small-talks à propos d’un bébé ne sont définitivement pas pour moi. Ça marche. Je vais surtout retenir qu’on est ensemble depuis approximativement deux minutes et que tu prévois déjà de me revoir. Tout sourire, je lui fais un clin d'œil avant de réfléchir à nos plans pour la soirée, maintenant que nous sommes accompagnés. Je n’avais pas vraiment d’idées précises avant de la voir accrochée à une poussette mais il faut admettre que nos options ne sont plus aussi vastes avec la petite. Je te suis. J’ai marché jusqu’au point de rendez-vous sans réellement prêter attention à ce qui se passait autour de moi, je n’ai donc pas remarqué le vendeur en question mais Love semble savoir exactement où aller. Oui et non. Je grimace et réfléchi à comment tourner ma phrase pour ne pas obtenir un pauvre regard de pitié de sa part. Oui, car je ne fais pas de cadeaux à noël. Ma famille est à Monaco, on est plus vraiment en contact. On ne l’est même plus du tout, en dehors de quelques brefs appels avec ma mère tous les trois mois pour s’assurer que j’ai toujours suffisamment d’argent sur mes comptes pour payer un loyer et me nourrir. C’est mieux que rien, je suppose. Et toi ? J’imagine que noël est encore plus important avec un bébé. Rosalia first christmas & cie. Je vois déjà les photos sur les réseaux sociaux et je me dis que c’est une bonne chose que je ne la suive pas sur meetsa, car je ne pense pas que je serais venu si j’avais eu le tableau au préalable.

Je ne sais pas forcément comment agir et réagir en compagnie de Roman. Je ne sais pas trop pourquoi. Pourtant habituée aux situations sociales, tout devrait aller comme sur des roulettes mais c’est loin d’être le cas. Peut-être que c’est la présence de Rosalia qui me perturbe - ou m’angoisse - autant. Elle ne devait pas être là et le rendez-vous aurait été un peu plus drôle. On aurait, pour sûr, eu bien moins de contraintes mais je ne peux pas la laisser dans un coin du marché - ou de l’appartement - pour profiter de mon après-midi. Elle va nous gêner, je le sais, mais peut-être que j’ai besoin de cela pour voir si Roman fait partie de ceux qui veulent profiter du moment, faire le strict minimum pour pouvoir s’envoyer en l’air. Si j’ai de ses nouvelles dans les jours qui arrivent, ce sera vraiment cool. Pour me rattraper de ça. Que tu dis en bougeant ta main en direction de la poussette. Pas parce que ta compagnie est plaisante, te fais pas de film. Je ris légèrement en pinçant les lèvres. Il n’a pas encore trouvé une excuse pour se barrer et ça, c’est important pour moi. Je tente de jouer un peu de l’humour pour me détendre, ce qui ne me semble pas le plus facile qui soit à ce moment même. En tout cas, je ne peux pas lui parler de Rosalia toute la sainte journée - et je n’en ai pas envie de toute façon - alors je préfère me concentrer sur les jours qui arrivent que l’intrus dans notre dynamique. Mais ce n’est visiblement pas le sujet de l’année. Une petite moue, je ne m’étale pas dessus. Il n’a visiblement pas envie d’en parler et je ne suis pas sure d’avoir envie de parler de ma famille non plus. J’ai bien été conne de poser la question mais il faut croire que je ne réfléchis plus assez ces derniers temps. C’est la galère oui. Je ne sais même pas trop quoi dire. Notre rythme de marche ralenti à cause de la foule et je souffle. Ça sera que nous donc rien de bien fou. Un verre de champagne ou deux et au lit à vingt heures ! Ça fait rêver. On ira probablement sur la tombe de ma mère le vingt-cinq et je la remercierais de m’avoir fait une petite soeur pour pas être seule. Putain, ma vie fait flipper, c’est déprimant au possible. Wow si je t’avais pas fait fuir avec une gamine en bas âge en arrivant, là j’ai peu de doute sur l’issu de cette petite marche. Je me sens complètement conne de parler de tout cela mais ça fait du bien d’être avec quelqu’un qui n’est pas surexcité au sujet des fêtes de fin d’années, ça change.

Je note qu’elle parle déjà d’un nouveau rendez-vous alors qu’on vient à peine de se retrouver et sa réponse me fait sourire. Je sais déjà que ça ne mènera pas à grand chose, si ce n’est peut-être une amitié - améliorée de préférence - mais c’est plus fort que moi, j’adore ce petit jeu. Ne te force surtout pas. Je dis en riant avant d’ajouter. Si ma compagnie n’est pas plaisante. Je souris et regarde ou je mets les pieds afin de ne pas me prendre quelqu’un de plein fouet. Je réponds à sa petite remarque sur le même ton mais je ne veux pas qu’elle tire la conclusion que c’est moi qui ne souhaite pas la revoir. On verra bien ce qu’il en est de cette après-midi pour commencer.
Je suis soulagé qu’elle n’insiste pas sur ma famille et la raison pour laquelle nous ne sommes plus en contact, car la plupart du temps, les gens sont trop curieux pour ne pas être intrusifs. C’est humain, j’imagine, mais ce n’est pas forcément plaisant de devoir entrer dans les détails pour satisfaire la curiosité mal-placée des autres. Je l’écoute et tourne la tête vers elle lorsqu’elle me décrit son Noël, le décès de sa mère et le rôle de Rosalia dans sa vie - et inversement. Petite-soeur. Je répète dans un souffle, regrettant aussitôt de n’avoir retenu que ça de tout ce qu’elle vient de me dire. On peut peut-être continuer cette conversation et tu me laisses juger si j’ai envie de partir en courant ou non? Je demande avec un sourire pour essayer de la rassurer, même si on ne va pas se mentir, j’y pense. Au final, de ce que j’en comprends en tout cas, mère ou sœur ne change pas vraiment le fait qu’elle élève ce bébé et que sa vie est, de ce fait, bien trop compliquée (ou plutôt contraignante) pour moi. J’espère que tu n’as pas l’intention de partager ces coupes de champagne avec elle. C’est un moyen comme un autre pour la calmer, après tout. Je ne sais pas trop quoi lui dire; s’il n’était pas question de Rosalia, je lui proposerais carrément de partager le champagne avec moi, n’ayant aucun plan, mais il n’en est pas question. Surtout pas un jour aussi important alors qu’on se connaît à peine. Désolé, pour ta mère. Je ne vais pas dire que je comprends mais au fond, j’ai dû faire le deuil de ma famille également, aussi vivants soient-ils. Je ne suis même pas certain de sortir le champagne, j’aime pas trop ça donc je ne juge pas la tristesse de tes plans. Il inclut des bulles, quand le mien va inclure beaucoup de télé et playstation à mon avis mais c'est toujours mieux que le cimetière. Ca te donne pas un avantage dans les files d’avoir une petite soeur? Je demande en lui désignant du menton la file pour les biscuits, qu’on est pas prêts de goûter.

Promis, je te laisserais le choix de rester ou de partir. Et je le respecterai. Parce que ça marche comme ça la vie et que je refuse d’enfermer qui que ce soit dans une quelconque relation si ce n’est pas consenti. Au moins elle dormira comme un loire. Que je souffle avant de rire légèrement. C’est de l’humour vraiment vaseux mais j’ai bien besoin de ça. Et d’un vin chaud ou deux, ou trois. J’ai cru voir qu’ils faisaient du jus de pomme chaud et même si ça ne contient pas d’alcool, si j’ai quelque chose en bouche ça m’évitera de m’enfoncer. J’ai l’impression d’être suivie par une caméra cachée pour le pire date de l’histoire et dois réellement me détendre. Les mains crispées autour de la poignée de la poussette, j’hausse les épaules quand il me dit qu’il est désolé pour notre mère. Je ne sais même pas si je le suis. C’est horrible mais plus j’y pense et plus je me dis qu’au moins, elle ne peut pas foutre la vie de Rosie en l’air et ça, c’est déjà une victoire. C’est le jour de l’année où je m’autorise à être triste. Le lendemain, il faut reprendre son sourire et puis, au final, c’est l’anniversaire d’un type que j’ai jamais rencontré. Personne ne fait un tel foin de mon anniversaire. Que je lance en haussant les épaules. Notre rendez-vous va de surprise en surprise et je ne sais pas où nous allons finir. À moins qu’elle se mette à hurler… Et si on pouvait éviter cela, ça serait quand même bien. Seulement, quand je vois une jeune maman doubler tout le monde pour acheter ses biscuits et qu’on ne lui dit rien, je regarde Roman et dis Viens on les suit. Je lui tends la main et attrape rapidement son bras pour l’attirer près de moi et me faufiler en soufflant des “désolée” et “le bébé est fatigué, on en a pour deux minutes”. Les gens ne réagissent pas vraiment - sûrement dans la féérie du moment - et j’en profite. Si t’en as besoin pour faire tes courses, je te la prête. Je ris légèrement et nous sommes rapidement devant l’artisan auquel je demande quelques biscuits, un petit mix pour goûter sans que ça ne me coûte trop. Qu’est-ce que tu veux Roman ? Que je demande en sentant que l’on tire sur mon manteau. Je sais que ça ne vient pas de Rosalia et me tourne, prête à râler sur la personne qui m’enquiquine sacrément, mais je reconnais rapidement la petite fille du centre communautaire. J’en oublie momentanément Roman. L’interaction est rapide, la famille habite dans l’un des appartements de la place et ils font un petit tour avant de rentrer chez eux. Je n’y avais même pas pensé. Alors je tente le tout pour le tout, leur demandant si ça gêne de me garder Rosalia une heure ou deux parce qu’il fait froid. Je sais que la mère essaie de tomber enceinte et que jouer à la poupée, elle aime plus que tout. J’embrasse ma soeur et la laisse partir avec ces gens qui m’ont accueilli les bras ouverts lorsque je suis arrivée en ville il y a plusieurs mois. Gâteau, jus de pomme chaud et grande roue ? Que je souffle à Roman alors que je me concentre à nouveau sur lui, bien plus à l’aise et légère qu’il y a quelques minutes. Il va peut-être me prendre pour une folle de laisser la petite avec cette famille mais j’ai confiance et après tout, je la laisse bien avec des baby-sitters moins formées sur les besoins d’un bébé que le sont deux parents d’une jolie petite fille de trois ans.

Je hoche la tête, sans lui préciser que personne n’est jamais parvenu à me garder enfermé et que ce n’était donc pas une option quoi qu’il en soit. Je suis le roi pour ne plus donner de nouvelles si je n’en ai pas envie. C’est sûr! Je suis à peu près certain que c’est une très mauvaise idée d’endormir un bébé à coup de biberon de champagne mais qu’est ce que j’y connais? Ce n’est pas comme s’il y avait énormément d’enfants dans mon entourage et je ne m’en plains pas. J’ai beau avoir une tête qui en principe leur revient bien, je ne sais jamais quoi dire ou faire en leur compagnie. Je perds mes moyens, ils me stressent. C’est triste que ce soit le seul jour où tu t’autorises à être triste alors que c’est le jour préféré de 99% de la population mais au moins tu pourras te dire qu’on est au moins deux à ne pas être d’humeur festive. Il devait y avoir un tas de personnes qui détestaient noël pour X ou Y raison mais je ne les ai pas encore rencontré. C’est quand ton anniversaire? Non pas que je compte en faire un foin, c’est compliqué de rivaliser avec celui de Jésus. Et c’est surtout bien inutile de faire de son anniversaire une fête nationale (ou mondiale, pour le coup). J’observe une famille nous dépasser et laisse Love m’emporter avec elle lorsque nous doublons tout le monde à notre tour. Je ne me sens pas du tout coupable de le faire et me contente de sourire aux gens qu’on dépasse et qui ne nous prête pas vraiment attention. Tant mieux, je ne voudrais pas qu’on pense que Rosalia est mienne, même si je ne connais personne autour de nous. Les rumeurs vont beaucoup trop vite dans cette ville, mieux vaut être prudent. Je veux répondre à Love quand elle se retourne et s’adresse à une gamine qui nous suit. L’horreur, une deuxième. Les yeux rivés sur la vitrine, je fais mon choix pendant qu’elle papote et nous négocie une baby-sitter pour la soirée. Je suis impressionné. Dis-je quand elle se tourne vers moi à nouveau, à présent débarrassée de sa petite sœur. Elle a quand même joué la carte du froid pour qu’on puisse avoir un petit moment de tranquillité, même si au fond ça ne doit pas être si loin de la vérité. Je vais opter pour un chocolat chaud. Quitte à se faire plaisir, autant le faire dans les règles. Le chocolat ne fait pas vraiment partie de mon alimentation et ne me manque pas forcément mais j’en ai envie aujourd’hui. Je nous ai pris des cookies au chocolat blanc et macadamia pendant que tu négociais. Je lève le paquet pour appuyer mes dires puis sors de la file une fois nos boissons prêtes. Tu les connais bien ou j’te plais assez pour que tu prennes le risque? Je demande avec un sourire amusé, avant de lui donner un léger coup de coude - il ne faudrait pas tout renverser - pour lui signaler que je plaisante. Je me doute bien qu’elle a confiance en ces personnes, je ne me donne pas autant d’importance. J’espère que t’es prête à danser sur place pour te tenir chaud. Je mentionne en me plaçant dans la file, bien trop longue, pour la grande roue. C’est le problème des marchés de noël, ils sont beaucoup trop populaires.

Savoir qu’on est pas seul, c’est souvent le plus important. Il y a toujours des gens qui ont des émotions similaires aux nôtres et je le sais. Cependant, ce n’est jamais simple de le voir, de le comprendre et de se dire que l'on n'est pas tout seul. Il y a des jours où penser que l’on est tout seul à déprimer est plus facile. Et j’aimerais que ce soit le cas avec Roman. On ne se connaît pas plus que ça - parce que si c’était le cas, je l’inviterais à passer à la maison pour une part de rôti et des patates de mauvaise qualité - mais je ne lui souhaite pas tout cela. Je sais à quel point c’est pesant. Tu pourrais au moins essayer. Que je souffle en roulant des yeux au ciel avant d’éclater de rire. Pile un mois après lui. Le 25 janvier. Que j’ajoute avec un sourire, ne m’attendant pas une seule seconde à ce qu’il s’en souvienne. Et toi ? Est-ce qu’on sera toujours en contact d’ici là ? Cette journée avec Rosalia ne va-t-elle pas tout faire éclater ? Je ne sais pas et il n’y a que la vie qui pourra nous le dire. Les cailloux qu’on a dû éviter se transforment en branche tendue et je n'hésite pas à chiper la première que l’on me tend. J’ai confiance en ces gens et sait que Rosalia ne risque rien. M’occuper d’elle n’était pas dans mes plans mais je refuse qu’il lui arrive quoi que ce soit. De nouveau à côté de Roman, je souris et me penche près de lui. Je souffle J’ai plus d’un tour dans mon sac. et lui adresse un clin d’oeil avant de reprendre ce rendez-vous comme il se doit. Amical, le rendez-vous. Ou peut-être un peu plus mais pas trop non plus. Enfin, j’en sais rien. Qu’est-ce que j’ai dis plus tôt ? Qui vivra verra ou quelque chose comme ça. Par-fait, ce sont mes préférés. Que je souffle en lui emboîtant le pas pour sortir de cette foule asphyxiante. Mon verre en mains, je ris légèrement en entendant sa demande et attends avant d’être sortie de la foule pour lui dire Un peu des deux… S’il avait été le boulet de base, je n’aurais pas pris cette option, gardant Rosalia avec moi et m'inquiétant sans arrêt de son confort au point de le planter au milieu des bostoniens. Elle va jouer avec la petite, être contente, heureuse, bien plus stimulée que l’on l’aurait fait tous les deux aujourd’hui… C’est tout bénéf pour moi. Ça me permet aussi de pouvoir ne pas me préoccuper de quoique ce soit d’autre que de ce moment et ça, c’est important. C’est tout ce que j’ai toujours voulu faire. Que je lance en me balançant doucement de droite à gauche à côté de lui. Je peux même t’apprendre une petite valse pour te réchauffer aussi. Sur Let it go en plus, c’est parfait. C’est la musique qui sort des hauts-parleurs plus loin et ça m’éclate franchement. Roman a l’air plus du genre discret qu’exubérant alors je ne lui précise pas que je suis absolument sérieuse, je préfère ponctuer ma proposition d’un clin d'œil. Ma tête dodeline sur le rythme de la chanson et je porte rapidement le gobelet de jus de pomme chaud à mes lèvres. Alors dis moi tout, qu’est-ce qu’il s’est passé dans ta vie depuis le bal ? Première fois que l’on se revoit depuis ce moment. Il nous aura fallu du temps mais je ne sais pas pourquoi, je sens que l’on va se revoir plus d’une fois… Et je n’ai pas tord. Ce n’est que le début de la douce amitié qui va se construire aux longs des soirées passées ensemble, des rires et des messages échangées. Une valeur sûre, de celle que l’on ne fait plus tant que ça aujourd’hui.

rp terminé.