do i wanna know (+kosmo)

La verrière de la Dudley House est pleine à craquer. Musique à fond, ivresse à volonté, créatures divines et féminines qui se trémoussent devant toi. Certaines qui y sont déjà passées, d'autres qui sont sur ta liste, dans ton répertoire prêtes à être appelées un soir de solitude. T'as juste à en choisir une et utiliser ton charme habituel. Pourtant, t'arrives pas à te décider. Ton esprit est ailleurs aujourd'hui. Tu as vu Kosmo se pointer à la soirée un peu plus tôt, et depuis tu repenses à ton rêve de l'autre jour. T'essayes de bloquer cette image de ton esprit, celle de Kosmo torse nu contre toi. Alors tu cherches, parmi l'assemblée, celle qui pourra te faire oublier son existence.

Merde. Tu croises son regard dans la foule. Kosmo. Ça te prend par surprise. Quand ton cœur s'accélère, tu tournes la tête dans la direction opposée. Peut-être qu'il n'a pas remarqué, avec les lumières qui dansent, la musique, ouais, il ne t'a pas vu. C'est sûr. Kosmo, tu le connais à peine. Tu le croises régulièrement, partout. Tu lui dis bonjour mais vous n'avez jamais vraiment parlé plus que ça. Pourtant, il traverse ta tête beaucoup trop souvent. Fuck. Tu t'éloignes du boucan pour aller faire une pause dans la cuisine. Le son de la musique étouffé, tu ouvres le robinet de l'évier pour t'asperger de l'eau froide sur ton visage. Tu restes là, quelques secondes, ta tête entre tes mains pour sentir la fraicheur et le calme.

Comment résister à une soirée Dudley. C’est tout bonnement impossible. Lorsqu’on parle de fête, de beaux petits lots et d’alcool, tu réponds toujours présent. Ça fait partie de toi, de ton être, de ta façon de vivre. Il n’est donc aucunement surprenant de te voir parmi les fêtards à cette soirée. Affalé sur un canapé à boire cul sec des shooters ou encore là-bas contre le mur en train de flirter avec des petites perruches. Leurs faire croire l’espace d’une seconde qu’elles sont les personnes les plus importantes pour toi. Simplement pour leur faire plaisir et t’assurer que l’une d’elles sera dans ton pieu le soir venu. Mais ce soir, c’est différent. Ce n’est pas une nana ta proie de la soirée. Non, c’est ce mec dans ta confrérie qui te regarde intensément depuis quelques semaines. Tu ne sais pas s’il pense que tu ne l’as pas vu, mais c’est loupé. Parce que toutes ses petites mimiques, tu les as remarquées. Tu as même vu l’étincelle dans son regard lorsqu’il porte les yeux sur ta personne. Ça te fait rire, parce que tu ne l’as jamais vu avec un mec. Tu le sais qu’il est un piège à minettes, mais serait-il possible qu’il ne soit pas totalement honnête avec lui-même et qu’il aime plus les saucisses qu’il ne le reste paraître ?

Quoi qu’il en soit, lorsque tu l’as vu quitter la pièce principale pour se diriger vers la cuisine, tu n’as pu t’empêcher de le suivre. Il est mal à l’aise et t’as bien l’intention de découvrir la raison. « J’te donne chaud ? » petite voix à la fois sérieuse et moqueuse. T'es là, accoté au cadre de porte, louchant même sur son joli fessier. T’es prêt à tout pour le faire réagir et tu as plusieurs tours dans ton sac. Ça, ce n’est rien d’autre qu’une petite provocation sans grande importance.

Tu es tranquillement en train de te calmer, quand soudainement tu entends quelqu'un derrière toi te parler. Un subtil sursaut, tu ne t'y attendais pas. Et quand tu te retournes pour découvrir cette présence, c'est encore Kosmo. Merde, il est vraiment partout ce gars. Tu te redresses, le poil hérissé comme un chat qui vient de croiser son pire ennemi. Il est là, en travers de la porte, bloquant ton issue de secours. Tu croises les bras en réponse, mécanisme de défense. "J'vois pas de quoi tu parles."

Tu peux sentir la tension s'installer en toi. En quelques mots, il réussit à t'irriter avec ses insinuations. T'as pas chaud à cause de lui, cette goutte de sueur que tu essuis sur ton front, c'est juste à cause du chauffage à fond dans toute la Dudley House. Et en plus il y a des dizaines de filles beaucoup plus mignonnes que lui réunies dans la salle juste à côté. Tu regardes autour de toi, à la recherche d'une excuse, quelque chose pour te sauver. Ton regard tombe sur la glacière sur l'ilôt centrale de la cuisine, qui déborde de canettes. Ça fera l'affaire. "J'suis juste venu chercher à boire." Tu fais un pas en avant, et plonges ta main dans le bac glacé pour en ressortir une bière, sans te préoccuper de la marque. Tu retournes t'adosser contre le rebord de l'evier, face à lui. "T'as besoin d'aide, Kosmo ?", tu lui lâches sur un ton distant, mais suffisamment poli. Tu ouvres ta boisson pour avaler la plus longue gorgée possible, et laisser le liquide froid glisser le long de ton œsophage.

Ce même sourire qui te qualifie si bien refait rapidement surface lorsqu’il nie complètement le fait que tu pourrais peut-être lui faire prendre quelques couleurs au niveau du visage. Ce n’est pas sorcier, tu sais très bien que tu lui plais. C’est humain apprécier une personne du même sexe, même genre que toi, pourquoi est-ce si difficile pour lui de l’admettre ? Tu ne comprendras jamais. Tu le regardes faire ses simagrées, trouver une excuse pour laquelle il est venu se réfugier dans la cuisine et surtout se rafraîchir d’eau fraîche. « Pour boire hum… T’aime le sexe on the beach maintenant ? » Dis-tu regardant la canette qu’il vient d’ouvrir, t’approchant de lui. « Moi aussi, mais pas cette version. » finis-tu d’une voix mielleuse, aguicheuse. Crois-moi Roméo, je réussirai à te faire craquer ou te faire poser encore plus de questions que tu ne t’en poses déjà. Venant t’installer de la même façon que lui, à ses côtés, tu crois les bras sur ton torse, lui disant : « Tu ne peux pas m’aider, mais moi si… T’aider à t’enlever les doigts du cul. » Ceci dit, tu te déplaces face à lui, peut-être un peu plus près qu’un duo d’amis, par exemple. « Alors explique moi une chose. Si ce n’est pas moi qui te donne chaud, pourquoi je suis certain que ton myocarde se mets à battre plus rapidement, lorsque je m’approche de toi.  » Comment allait-il se rattraper ? Quelle autre raison allait-il trouvé pour essayer de se sauver de cette situation qui pourrait être assez malaisante justement pour quelqu’un qui se cherche. Tu es passé par là, alors tu sais exactement comment il se sent. Du moins, si tu ne te trompes pas à son sujet et qu’il n’en a rien à faire de ton charme.