what's wrong with the world? ► jordayn

C'était censé être une belle soirée, celle qu'on oubliera jamais. J'incluais pas le moment où Loïs lui avait envoyé un message avec photo explicite parce que je m'en foutais un peu beaucoup très royalement de son existence à elle. Elle est pas assez incroyable dans la vie pour que je m'y intéresse tout court, donc ouais ràf d'elle. Donc je disais, ce soir c'était censé clore un chapitre de 2022. C'est-à-dire, dernière soirée en compagnie -plutôt avant dernière mais osef- de Zayn avant les vacances de noël et on allait se revoir que pour la veille du nouvel an pour débuter cette nouvelle année ensemble. Après la soirée des pompiers, j'avais découvert mon appart complètement saccagé, porte défoncée. J'avais envoyé des messages vocaux à mes proches tout en tenant ma meilleure amie dans mes bras qui faisait genre qu'elle allait bien. Mérope et moi on se ressemblait beaucoup sur des points mais niveau force mentale et traumatismes psychologiques, on était complètement différentes. J'paniquais et elle, tout le contraire. Zayn avait fait demi tour pour venir me chercher et m'emmener chez lui. J'avais pas vraiment parlé pendant le trajet. J'avais répondu aux gens dans la foulée et j'avais fait le tour de nos amis en commun pour leur demander d'héberger Mer et Neptune cette nuit le temps de trouver une solution à long terme. Merci Zayn, vraiment.. dis-je en prenant place sur son canapé. J'veux pas porter la poisse dans ton nouvel appart, j'sais que cet endroit compte pour toi. C'était un nouveau point de départ pour lui et moi je venais balayer son bonheur avec ce cambriolage.

Comment le sort pouvait s'acharner comme ça en fait ? J'étais sur les nerfs, écœuré de voir qu'encore une fois Jordan se retrouvait en position de victime sans que je ne puisse rien y faire. Mais pour le coup il n'y avait rien à faire, c'était comme ça. Pourquoi son appart justement ? J'en savais rien mais en tout cas, je ne voulais pas la laisser seule à flipper pour le reste de la nuit, elle n'avait pas besoin de ça. Du coup tout naturellement, j'avais fait demi tour après l'avoir déposée après la soirée au bal des pompiers pour revenir la chercher, et lui proposer de passer la nuit chez moi. Même moi j'en avais besoin, juste pour m'assurer qu'elle allait bien en fait, sinon j'étais capable de pas en dormir de la nuit. Une fois chez moi, je tentais de rendre les lieux un peu plus chaleureux. J'avais déménagé la semaine dernière mais l'appart était globalement... à peu près dans le même état que le jour du déménagement. Soit des cartons un peu partout avec toutes mes affaires dedans. Seuls les meubles étaient en place, enfin sauf ceux que j'avais pas pris le temps de monter. Trop de flemme. Arrête tu portes pas la poisses dis-je levant légèrement les yeux au ciel. J'suis désolé c'est un peu le bordel... dis-je, avant de rire en voyant son expression aux mots "un peu". Ca vaaaa faut que j'men occupe dis-je en haussant les épaules. Je retirai la veste du costume de Dj et virai mes chaussures. Tu veux te doucher ? J'peux te passer un survet' lui demandai-je, avant d'ajouter:Tu dors pas sur le canap. C'tait pas négociable. Moi jpeux. Ouais, je préférai lui laisser le choix. Même si une partie de moi que je n'assumais pas vraiment souhaitait surtout dormir avec elle.

Ça tournait en boucle dans ma tête, parce que j'avais des tonnes de théories qui commençaient à s'installer. C'était faux de dire que le nom de famille Weaver était un parmi tant d'autre. C'était faux de dire que j'avais vécu dans une famille parfaite, famille tout à fait normal, dans un quartier tout à fait normal, avec des gens tout à fait normaux. J'avais tellement d'éléments devant moi plus qu'évidents que j'pouvais pas faire autrement que de penser que tout ça, ce cambriolage, était lié à moi. Pas directement mais via mes frères, mes cousins, ma famille. Ezraël, Ricky et Brady étaient les pros pour se foutre dans la merde. Ils avaient plus d'ennemis que d'amis, vous m'suivez? Donc voilà, ça cogitait. J'observais Zayn qui essayait de rendre l'appart plus accueillant mais il m'écoutait quand même parce qu'il partageait pas le même avis que moi. Évidemment hein. Mon visage étant très expressif, on avait pas la même définition du mot ''un peu''. Quand ça? À ton retour de Milwaukee? Ou après le nouvel an? dis-je en souriant légèrement. J'le connaissais par coeur, il remettait toujours à plus tard ce genre de plan. Je plaçais mes mains sous mes cuisses pour les réchauffer, eh oui j'avais pas mis de gants ce soir. Ça pourrait pas me faire de tort, j'ai froid. Bon par contre, j'espérais pour lui qu'il avait pris la peine de sortir les serviettes des boîtes. Sinon, quel honneur de pouvoir être celle qui utilise sa douche en premier advenant que monsieur s'était douché ailleurs -il pue pas, by the way. J'aimais son parfum.- C'est ton lit aussi, donc tu dormiras pas sur le canap non plus. S'il me laissait pas le choix, moi non plus. Ça fonctionnait dans les deux sens. Ptêtre qu'il voulait pas recevoir un coup de poing comme la dernière fois, quand j'avais dormi avec lui le soir de mon agression. Moi non plus j'aurais pas kiffé me faire réveiller de cette manière. Chez DJ, j'avais dormi dans ses bras sans crainte donc.. non, je vois pas en quoi ça serait différent. J'aime bien ton appart au fait, les voisins sont sympas? Je changeais volontairement de sujet, comme ça pas besoin de débattre à propos de ce canapé.    

Jordan se foutait gentiment de moi, et ça me faisait rire, bien qu'en réalité j'étais aussi gêné, un peu. Juste un peu. Ca craignait de ramener une nana dans un foutoir pareil. Mais bon, c'est pas comme si je ramenais un rencard à la maison non plus, c'était Jordan. Rien à voir. Je commençai déjà à lui sortir l'un de mes survêtements propre et une serviette, alors qu'on débattait de qui allait dormir dans mon lit ce soir. Et je savais qu'elle pouvait être têtue. Tu peux le dire que t'as juste envie de dormir avec moi dis-je avec malice pour la faire chier. Je ne pouvais pas m'en empêcher, il fallait toujours que je tourne tout en dérision. Surtout avec elle. Peut-être parce qu'en réalité, j'arrivais pas à ignorer cette affection que j'avais pour elle, ce truc qui faisait que je la voulais, elle, tout le temps dans ma vie. Cette possessivité incontrôlable que j'avais de plus en plus de mal à réfréner. T'vas pas le croire, chez mes voisins ya mon ancienne coloc Andy dis-je avec un sourire en arrivant à sa hauteur pour lui donner mes fringues. Et soudain, j'avais ce besoin de rendre les choses plus tangibles. Comme si je prenais soudain conscience de ce qu'il s'était passé, et du fait qu'il aurait pu lui arriver malheur une seconde fois sans que je ne puisse intervenir. Alors je la ramenais contre moi, la prenant dans mes bras. J'enfouissais mon visage dans son cou, l'étreignant sans retenue, elle qui faisait presque une tête de moins que moi. Rassuré de sentir ce parfum familier inonder mes narines. En vrai c'est moi qui ai envie de dormir avec toi avouai-je dans un murmure.

À vrai dire, ça me dérangeais pas de voir son appart dans un tel état. Après j'pouvais pas juger étant donné que j'étais pas non la plus ordonnée -comme la plupart des Weaver h5, vive les grandes familles.- Ça ferait plaisir à ton ego d'entendre ça. répondais-je en utilisant le même ton que lui. En vrai, combien de fois on avait partagé le même matelas pour dormir? Depuis mon trauma, j'avais dormi qu'avec lui ou Nicolas. En dehors d'eux, j'étais incapable de me retrouver seule avec quelqu'un du sexe opposé. Gros blocage qui allait pourrir ma vie et ça commençait déjà. J'avais pas envie qu'il soit loin de moi, j'avais besoin de sentir sa présence. Jordan et Zayn contre le reste du monde, voilà. Ah ouais? T'es pas tant dépaysé au final. dis-je sans pouvoir m'empêcher de me demander si ces deux-là.. pouvaient se retrouver pour autre chose en traversant l'un chez l'autre. C'était de la jalousie/possessivité parce qu'au final j'avais rien à dire, il pouvait tout à fait faire ce qu'il voulait. Je me levais du canapé en le voyant s'avancer avec ses fringues qu'il tenait pour me les donner. Sans dire quoi que ce soit, il se rapprochait davantage de moi pour m'attirer contre lui et me prendre dans ses bras. Si j'étais une fille extrêmement bête, j'aurais pu ne pas comprendre son geste. Sauf que je comprenais tout, pas besoin d'explications au vu de ce qui s'était produit ce soir. Je passais mes bras autour de sa taille, sentant son souffle chaud dans mon cou. J'me sentais en sécurité, il formait une sorte de barrière de protection contre le monde extérieur et là, j'voulais pu qu'il me lâche. J'avais l'impression de redevenir une ado, mon coeur battait si fort.  J'allais te le proposer. dis-je, me sentant tout d'un coup tellement vulnérable ugh. Attends un peu avant de me lâcher.. j'suis bien comme ça. Quitte à me faire encore plus de mal yup, tout va bien.       

J'avais halluciné quand j'avais découvert que ma voisine de pallier n'était autre que Andy, soit mon ex coloc. Genre le truc trop improbable. Non c'est vrai, mais jsais pas encore si c'est une bonne ou une mauvaise chose j'tavoue dis-je en riant légèrement. Nos rapports étaient assez... particuliers avec Andy. Toujours à se chercher des poux et à faire chier l'autre. Mais dans le fond j'lamais bien jcrois.
Et puis, au moment où je me rapprochais d'elle, je finissais par la prendre dans mes bras. Comme si tout d'un coup il s'agissait d'un besoin vital, autant pour lui montrer mon soutien... que parce que j'en avais besoin. J'enfouissais mon visage dans son coup, prenant ma dose de Jordan comme on prenait une bouffée d'oxygène. Il en avait toujours été ainsi avec elle. Elle avait toujours été mon échappatoire, mon rayon de soleil quand il n'y avait que du noir autour de moi. Je m'abandonnais à notre étreinte en sentant ses bras s'enrouler autour de ma taille, fermant les yeux un instant pour profiter de ce moment alors que mon coeur lui s'emballait sans retenue, perturbé par tant de proximité. Autant de temps que tu le voudras... murmurai-je, un léger sourire sur les lèvres. Moi aussi j'étais bien. J'me sentais à ma place. J'suis content d'avoir passé la soirée avec toi ce soir ajoutai-je, me redressant légèrement pour la regarder dans les yeux et... god. Ce que je la trouvais belle là à cet instant, son regard ténébreux plongé dans le mien. J'étais... déstabilisé. A la fois envoûté et effrayé par ce qu'elle déclenchait en moi. Ma main glissa jusqu'à sa mâchoire, l'effleurant du bout des doigts... avant que je ne me rende compte de ce que je faisais. Doucement ma main rejoignit son épaule, tandis que je déglutissais, reprenant mes esprits.

Y'avait un truc avec cette Andy? Parce que j'savais qu'elle était tout à fait le genre de Zayn et.. ugh, j'avais rien à dire au final. J'crois que ça me faisait chier qu'elle puisse le voir à tous les jours. Comment ça? Pourquoi ça serait une mauvaise chose? J'ai besoin d'avoir des infos pour pas que j'me fasse de scénarios dans ma tête et je devais savoir si c'était une potentielle fille que j'devais mettre sur ma blacklist -possessive un jour, possessive toujours.- Je me laissais totalement aller dans cette étreinte alors que je le serrais un peu plus fort contre moi. J'étais bien, j'me sentais rassurée, protégée, un brin vulnérable. On avait toujours eu cette proximité lui et moi mais allez savoir, ce soir c'était vraiment différent cette fois-ci. Mes battements de coeur étaient pas pareils, j'arrivais pas à penser. Pas en étant collée à lui de cette façon, c'est comme si j'avais pu de pensées qui traversaient mon esprit. Et sans me rendre compte de ce que je faisais, je tournais légèrement la tête pour venir déposer un baiser dans son cou. J'en profitais aussi pour humer son parfum. C'était celui que j'lui avais offert sans raison particulière et.. c'était vraiment étrange ce qu'il se passait. Moi aussi. T'étais beau ce soir. Le plus beau, j'avais pas fait gaffe aux autres qu'il y avait là-bas. On se décollait d'à peine quelques centimètres, histoire de se faire un eye contact. Mes yeux se plantaient dans les siens avant de descendre vers sa bouche et.. c'était pas normal tout ça. Faut croire que je suis pas normale parce que je restais là à regarder son visage, mon corps refusait de coopérer pour bouger. Ses doigts effleuraient ma mâchoire, j'aurais pu parier beaucoup de choses à cet instant mais sa main rejoignit mon épaule. J'y comprenais rien help. Tu nous prépares un truc à manger pendant que j'vais aller à la douche? réussissais-je à prononcer, rompant ce silence. Okaaay, j'devais m'éloigner pour garder une certaine lucidité.        

J'saurais pas t'expliquer, jcrois qu'elle peut pas me supporter et à la fois jcrois qu'elle m'apprécie dis-je en riant. C'était une fille cool Andy. Mais très vite la blonde quittait totalement mes pensées, quand nos corps se rapprochèrent pour ne former plus qu'une étreinte presque vitale. Juste ce soir ? répondis-je avec malice, ne sachant pas vraiment exprimer à quel point son compliment me faisait plaisir. Bien plus plaisir que ça ne devrait. J'étais complètement envoûté, accro à ce truc qu'il y avait entre nous, à tout ce qu'elle déclenchait chez moi sans que je ne me l'avoue réellement. Je sentais presque des picotements dans mon cou là où elle avait posé ses lèvres, allumant un brasier incontrôlable jusqu'à mon coeur qui n'arrêtait plus de s'emballer. J'avais envie de l'embrasser. Et cette prise de conscience me fit paniquer tout à coup. Jprenais conscience de ma main qui avait glissé jusqu'à sa nuque, et la replaçai sur son épaule, mélangeant la peur et les regrets. Jordan rompait le silence, et j'acquiesçai, profitant de la perche qu'elle me tendait pour reprendre mes esprits. Ouais, d'accord, on fait ça dis-je en me détachant d'elle, lui indiquant d'un même mouvement où se trouvait la salle de bain. Je me dirigeais vers la cuisine, entrepris de nous préparer des pancakes. D'accord on avait déjà mangé là bas, mais osef, c'était réconfortant les pancakes. D'ailleurs jcrois que j'avais jamais cuisiné aussi bien sapé de ma vie ah ah. Je détachais quelques boutons de ma chemise pour être plus à l'aise, attendant avec impatience le moment où j'allais me glisser dans mon survet, l'esprit encore embrouillé de ce qu'il venait de se passer. Quelques minutes plus tard, Jo revenait et je posais une assiette pleine de pancakes sur la table du salon. Va-y sers-toi, j'vais vite me doucher dis-je en partant à la salle de bain à mon tour.