happy ho ho ho to you (anastasia)

Dans les grandes villes, les rencontres se font plus facilement. C’est ce que tu as remarqué, c’était aussi le cas sur Paris, moins lorsque tu es partie t’installer dans des domaines de petits villages. Ici, c’est pas bien compliqué d’entrer en relation. Les gens sont assez ouverts, d’autant plus quand on fait partie de la même fac. Point commun entre vous, le dialogue s’ouvre. « Ouais c’est un peu ça, j’ai moi-même été en proie à des troubles psychologiques, ça m’a fait un déclic » Tu baisses le regard, la concentration sur les chaussures et l’averse éclate. Le ciel pleure sur ton bonnet. Ana a heureusement le bon réflexe de s’abriter, le temps que le nuage continue sa route vers l’est. Tu lui apprends ton appartenance aux Adams et tu sembles désormais être la seule qu’elle connait de cette maison. Assise, à l’abri des larmes du tout puissant, tu confies un élément primordial dans ta vie, à savoir l’existence de ton fils. Ana bloque sur cette information et ça te fait rire. C’est pas un exploit, juste un peu plus d’organisation. Le quotidien est bouleversé, c’est certain. « J’ai l’impression d’être une héroïne, tu vas me faire rougir » Les mains qui s’agitent devant ta face pour t’faire de l’air, tu sursautes lorsqu’une serveuse apparaît avec son petit calepin. Commande délivrée, tu reposes tes prunelles sur l’ar-en-ciel Ana. « Si je n’avais pas mon père ici, je n’aurais pas pu me lancer dans les études, lui et son mari m’aident beaucoup » C’est vrai que ton beau-papa est adorable, il a toujours été compréhensif et à l’écoute. Il t’a d’ailleurs poussé à te présenter à Harvard, croyant à ton potentiel après toutes les épreuves que tu as franchi. « J’déduis que ta pas de gosses, t’en voudrais un jour ? » Question intime, mais on dirait qu’Ana est intéressée par ce genre de conversation. « Être mère c’est formidable, mais bordel, c’est beaucoup d’inquiétudes »

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@Margault Archambault & @Anastasia Miller

cette rencontre tourne rapidement aux confidences. tu ne t'attendais pas vraiment à ça, mais ça ne te dérangeait pas. tu trouvais ça sympa de rencontrer quelqu'un de la sorte, et de pouvoir apprendre à se connaitre sur le tar. de nos jours, les rencontres étaient souvent virtuelles et il t'arrivait beaucoup plus rarement de parler à des inconnus comme ça. sauf durant une soirée, où l'alcool coule à flot et les barrières de chacun sont obsolètes. c'est dingue! réagis-tu à son aveux. enfin c'est dingue, non, j'me suis mal exprimée, désolée. c'est pas dingue d'aller voir un psy. mais j'trouve ça trop bien que tu aies une cette révélation comme ça! bah ouais en fait toi, quand t'y réfléchis, t'as jamais eu cette révélation. ça s'est fait comme ça, cette passion, ce don, ou alors t'en a pas l'souvenir. puis elle se met à parler de son enfant, et t'as un mouvement, presque de recul, quand elle te demande si toi aussi, t'en voudrait. ew. première réaction. alors franchement, c'est super que tu sois pas solo à galérer avec ton petit mais y'a un mais. j'ai vraaaiment pas prévu d'avoir des gosses dans l'immédiat ! t'étais pas contre l'idée d'en avoir un jour. mais un jour très lointain. tu voulais d'abord t'amuser, profiter, faire tes études tranquillement. t'étais déjà pas capable de te gérer toi à cent pour cent, alors avec un gosse, t'imagines même pas la cata qu'ça serait. ouais j'veux bien t'croire! alors parle moi d'lui, je t'écoute! une question taraudait quand même ton esprit. était-il voulu, cet enfant, ou était-il arrivé comme un cheveux sur la soupe. elle te le dirait peut-être, margault, en te parlant de lui. quelques minutes après, la serveuse revenait, plateau en main, avec vos boissons. tu la remerciais et lui réglait d'ores et déjà l'addition, pour margault et toi.

Elle est très expressive Ana. C’est comme si tu te regardais dans un miroir et que tu voyais ta réplique en brune. Elle te fait rire avec ses exclamations et ses grimaces qui les ponctuent. Ce qui est évident, c’est que tu passes un bon moment loin de la foule en délire. Les fêtes de Noël, c’est d’une angoisse pas possible. Tout le monde se pousse, y a plus aucun respect pour avoir le dernier Dior j’Adore. C’est pathétique. À la base, c’est un événement religieux et il a fallu qu’on en fasse quelque chose de commercial. Le pire, c’est que t’es tombée dans le piège comme tous les autres. Toi aussi tu as combattu pour faire tes achats. Cette pause pluvieuse arrive à point nommé. Les délices commandés, Ana t’interroge sur ton fils. « Il est aussi blond que moi. Il va faire ses trois ans en janvier. J’vais sûrement lui organiser une petite fête. Il raffole des dinosaures, j’en peux plus de cette passion, elle devient limite obsessionnelle. Du coup, il se prend pour un T-rex et il me grogne dessus quand il est pas content » Tu marques une pause et rigoles en l’imaginant tituber dans ton petit appartement douillet. « Il est assez dégourdi pour son âge, il me fait honte en s’adressant aux autres, il a le don de poser les questions qu’il faut pas » Tu pourrais continuer, mais tu t’arrêtes un instant et sors ton portable où une photo de vous apparaît sur ton fond d’écran. « C’est lui, le petit monstre à sa maman » Écran devant toi, tu déverrouilles le téléphone et ouvres l’application meets « Entre ton pseudo que je puisse t’ajouter, peut-être qu’un jour tu pourras rencontrer mon dino de gamin en vrai .. » que tu adresses à la brune en lui tendant ton mobile.

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@Margault Archambault & @Anastasia Miller

t'es ébahie par cette fille. elle a tant d'énergie, tant de joie dans son âme. elle dégage une putain de sympathie. une aura qui fait que t'as forcément envie de l'écouter. elle est passionnée par ce qu'elle raconte, peu importe ce qu'elle dit d'ailleurs, t'as l'impression qu'elle a toujours cet engouement qui créer ce désir de l'écouter. tu la découvres d'autant plus alors qu'elle se met à parler de son fils. elle rayonne, elle devient encore plus solaire qu'avant la blonde. quand elle te montre une photo de son fils, tu lui renvoie un grand sourire. il est mignon et lui ressemble beaucoup. lui aussi, renvoie quelque chose qui donne envie de le connaitre, bien que ce soit qu'un gamin. il à l'air de vachement te ressembler en tout cas! tu bois un peu ton liquide chaud qui vient réchauffer un peu ton corps, humidifié à cause de la pluie. tu fouilles dans ton sac pour en sortir un paquet de cigarette, un mauvais vice. t'en sors une, l'allume et crache la fumée à l'opposé de margault pour ne pas l'inonder de toxicité. des dinosaures... ça t'fait penser à ta jumelle. tu sais pas d'où elle sort cette passion, mais elle l'a, et t'as jamais compris cet engouement. et dis moi, ça s'est passé comment, ta grossesse, les premiers pas d'mère? tu tires sur ta cigarette et attrape son téléphone pour entrer ton pseudo meets. tiens tu lui tends le téléphone. t'as pleins de question à lui poser, mais tu te dis que c'est peut être déplacé pour une première rencontre. et puis toi à côté, t'as pas une vie aussi passionnante que la sienne.

Tu es étonnée par cette rencontre. Tu comptes tes amies féminines sur les doigts d’une main, peut-être qu’Ana pourrait venir compléter cette fine équipe ? Pour le moment, tu t’attardes à lui montrer la sublime frimousse de ta progéniture. Tu comprends mieux maintenant les parents qui sont gaga devant leurs gosses. Peut-être que ton Raphaël n’est pas aussi beau que tu le prétends, après tout, la beauté est une question de goût. Le téléphone lâché entre les mains de la brune, tu t’emballes sur ton sujet favori jusqu’à ce qu’Ana freine tout ton enthousiasme. Elle a posé THE question sensible. T’sais pas vraiment pour quelle option opter, pour la vérité ou un poli mensonge ? Le malaise doit se lire sur ton visage de porcelaine. Le téléphone rendu, tu le glisses dans ton sac et replaces ton bonnet sur le lobe de tes oreilles « Je n’ai pas senti ma grossesse, en fait, c’était une surprise jusqu’au septième mois. Je me sentais barbouillée, mais j’ai mis ça sur le compte de mon endométriose » T’sais pas si c’est croyable, mais c’est pourtant la vérité. Ouais, c’est bien la vérité que tu sers à la charmante Dudley, pas de mytho. « Et puis j’ai failli crever durant l’accouchement, du coup, les premiers mois ont été assez chauds » Tu agrippes aussitôt ta tasse pour prendre une gorgée de réconfort. « J’ai honte, je t’ai vendu du rêve alors que c’est une épreuve monumentale que de devenir mère. Je reviens de loin, j’ai beaucoup pensé au .. au suicide » Tes sourcils se froncent en te remémorant cette partie de ta vie. Inconsciemment, tu croques dans ta gaufre, comme si tu te réfugiais derrière elle et ses calories … @Anastasia Miller

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@Margault Archambault & @Anastasia Miller

si tu t'attendais à avoir une telle conversation aujourd'hui, la réponse est totalement négative. tu ne te doutais pas qu'en revenant de tes emplettes festives, tu tomberais sur une jeune femme qui se livrerait autant à toi. t'étais agréablement surprise d'inspirer autant la confiance. contente d'une telle rencontre, contente de pouvoir parler de chose sérieuse avec quelqu'un aussi. t'étais pas du genre à trop t'étaler sur ton passé, si rapidement, t'avais donc une part de toi qui l'admirait, margault. wow dis-tu simplement à la fin de son récit. et puis tu tires à nouveau sur ta cigarette entre deux gorgées de café. on t'la déjà dis, j'espère, que t'avais un putain d'courage? non parce que si c'était pas l'cas, t'étais prête à lui répéter sans cesse. parce que toi, à sa place, t'aurais difficilement assumer tout ça. t'étais loin d'être prête à avoir un gosse, tu t'sentais déjà toi même une grande enfant. et maintenant, tu vas mieux? c'est ça aussi l'important à souligner, savoir qu'elle s'en est remis. savoir qu'elle s'est relevée, qu'elle a réussi et qu'elle s'est pas laissé abattre par c'putain de moment pas simple qu'elle a traversé. tu la trouves de plus en plus intéressante, et t'es heureuse qu'il se soit mit à pleuvoir pour te retrouver ici, avec elle. dans un autre contexte, vous ne vous seriez peut être pas retrouvée à vous confier autant, surtout si t'avais rapidement tracé ta route en sortant du métro.

C’est pas pareil que chez le psy. Tu te livres sans mettre les formes. Les mots sortent comme ils sont pensés. T’as pas de filtre avec Ana, même si tu ne la connais pas. C’est même plus facile de faire face à une inconnue. Elle pourrait bien te juger, mais tu sens que ce n’est pas le cas. Elle est compréhensive et foutrement drôle. Elle a des réactions qui t’font doucement sourire. Tu sembles être une véritable héroïne à ses yeux, alors que pas du tout. Tu fais des erreurs tous les jours. Tu te sens même encore coupable de ne pas avoir senti que tu portais la vie. C’est con, mais t’arrives pas à prendre les compliments qu’elle te fait, comme si tu ne les méritais pas, comme si tu étais une vraie merde. « On ne me l’a encore jamais vraiment formulé, même si je peux le voir dans les yeux de mon père et de son mari » Tu grignotes ensuite un peu ta gaufre, histoire de ne pas devoir te faire réchauffer un plat surgelé quand tu rentreras de ce marathon de Noël. À vous deux, vous formez un vrai sapin au pied duquel sont entassés des dizaines de paquets cadeaux. L’attention qui se porte sur la belle brune, tu hoches rapidement la tête en réponse à son interrogation. « Je me fais suivre. J’ai du soutien. Et puis maintenant que le petit est là, je fonce. J’ai pris conscience qu’il était dépendant de moi du coup, je ne vois plus la vie de la même façon. Tous les matins, j’me lève avec une raison de vivre. Je me bats pour lui. Je bâtis mon avenir pour lui » Tu t’sens galvanisé en parlant de Raphaël, c’est vraiment ton moteur ce petit bout. Le téléphone qui vibre, ton père t’annonce que ton fils refuse de se coucher sans un de tes baisers et ta comptine. « Ana, je crois que je vais devoir écourter notre petite discussion, le devoir m’appelle » Tes yeux qui se relèvent de ton téléphone vers la demoiselle, tu fouilles dans ton sac pour chercher ton porte-monnaie « J’serais bien intéressée pour qu’on se revoie, t’es trop cute. On se tient au courant sur meets ! » Tu pourrais encore traîner quelques minutes, mais ce serait abusé d’la gentillesse de ton géniteur. « Je te souhaite de passer de bonnes fêtes, je suis ravie d’avoir fait ta connaissance » Un billet est déposé, puis les cadeaux sont récupérés alors que l’averse s’achève. « À plus ! » que tu t’exclames en reprenant la direction du métro, histoire de récupérer la bonne ligne et de finir plus proche d’chez toi.