[ eransy ] i ain't worried

NOVEMBER 24TH 2022 ft. @Pansy Lewinsky
tw : décès, tca

les anniversaires d'eren n'ont jamais été un grand évènement au foyer wittgenstein - ou ce qu'il en restait, par choix du principal intéressé, peu enclin à rendre extraordinaires les têtes à têtes quotidiens avec sa mère. comprenez par ça qu'il n'avait jamais possédé un très grand cercle d'amis, ne festoyait jamais son anniversaire et il s'en était très bien porté. cette année n'en faisait pas défaut; cette année, marquée par l'absence de belly, les retrouvailles houleuses avec son frère, il avait plus que tout désiré enterrer cette date et s'engouffrer dans un trou noir sans fin d'angoisse. estomac vide, noué, il se replongeait doucement dans ses démons du passé mais préférait ignorer ces signes. il avait répondu machinalement aux messages d'anniversaire reçus, prévoyant d'oublier ce jour aussitôt. puis pansy avait débarqué. l'éternelle joviale avait littéralement fait irruption dans sa chambre à la kirkland ce jour-là, cet après-midi, à la fin des cours. sourire faussement innocent marqué sur ses traits, pupilles brillant d'espièglerie. instantanément, eren avait été sur ses gardes, avait lancé quelques contestations qu'elle avait ignoré sans mal pendant qu'elle l'avait traîné jusqu'ici. ici ? lui-même ne savait pas ce qu'était 'ici', ce devant de bâtiment qui payait pas de mine mais l'intriguait également. « Si je franchis ces portes, un homme cagoulé va me kidnapper et m'envoyer à l'autre bout de la terre ? Ton plan c'est de te débarrasser de moi pour être première à mario kart, c'est ça ? » raillerie qui cachait mine de rien sa curiosité - qu'est-ce qu'ils venaient faire ici ?

Impossible pour moi de laisser la noirceur s'engouffrer tout autour de toi. Bien que je comprenne mieux que quiconque l'envie d'être seul par moment, je savais aussi que dans les situations les plus difficiles, ce n'était pas se rendre service que d'être en tête à tête avec soi-même. D'où mon arrivée silencieuse dans ta chambre à la Kirkland House après les cours. Fin sourire aux lèvres, je me jugerais de te laisser dans l'ignorance jusqu'à ce que notre activité soit à portée de main.
Quinze minutes plus tard, nous nous tenions à l'entrée d'un bâtiment désormais en ruine. C'est vrai qu'il n'y avait rien de rassurant à première vue d'œil, mais je savais aussi qu'ici, il n'y aura que nous. " T'as tout compris ! " et mon visage sérieux appuyait mes propos. C'est seulement quand je te poussais légèrement à entrer qu'un fin sourire apparu à nouveau, moqueur cette fois. " Aujourd'hui, on va se défouler en passant des trucs. " J'aurais pu t'initier au lancer de balle à la batte de baseball, mais je me disais que briser de la porcelaine serait plus amusant. " Tu vas prendre ça.. " Je fourrais la dite batte entre tes mains, avant d'attraper des lunettes de protection transparentes, " et mettre ça, tu resteras passable, t'en fais pas ! " Puis, j'attrapais une vieille tasse que je posais sur un parpaing en équilibre. Je venais me pousser pour me mettre juste derrière toi, mettant à mon tour les drôles de lunettes. " Explose tout, tu vas voir, ça va te faire du bien !" Et quand ton regard se tournait dans ma direction, je t'offrais enfin un vrai sourire, sincère, pour te donner de la confiance.

sa curiosité aura été vite satisfaite, pansy l’entraînant davantage dans les tréfonds des ruines devant eux, les traits un tantinet moqueur quant à son inquiétude. « T’es sûre qu’on a le droit d’être dans ce.. trou ? » dernière protestation pour la forme, non sans lancer une dernière pique aux lieux lugubres et peu rassurants. peut-être que c’était aussi l’endroit idéal qu’il lui fallait. de toute façon, pansy ne semblait guère lui laisser le choix alors qu’elle le poussa à s’enfoncer et lui expliqua l’activité de la journée, en lui présentant une batte de baseball. attendez- quoi ?  casser des trucs ? attendez bis, depuis quand elle avait une batte ? « Attends attends, d’où est-ce que tu sors ç… » pas le temps de questionner la provenance de l’objet qu’un autre lui atterrit entre les mains, des lunettes. ironiquement pour un cerveau de génie de l’informatique, son cerveau mettait plus de temps que prévu à lier toute la présentation et les bidules sous ses yeux. casser des trucs, des objets. batte, lunettes de protection. des échos de leurs messages précédemment envoyés sur ‘casser des objets’ s’imposaient à ce dit cerveau, pourtant il restait un peu béat et hésitant devant la réalisation de ce souhait. une tasse apparaissait devant lui, sur un parpaing, ses lunettes avaient été posées sur ses yeux - il ne savait pas quand et pansy s’éloignait de son champ de portée. « Pour de vrai ?! » il était censé.. casser.. la tasse ? oui, eren, t’es censé briser cette foutue tasse, imaginer cette mini tasse comme le trou noir qui t’engouffre doucement mais sûrement dont tu te débats. c’était ça le but de tout ça quand ils en avaient parlé, non ? il jeta un coup d’oeil hésitant à sa meilleure amie qui lui retourna un sourire encourageant. tout ce qu’il lui suffisait pour enfin réveiller ses membres et.. casser cette pauvre tasse d’un cri - libérateur ? libérateur, oui. l’effet espéré mais inattendu, du coup très satisfaisant. « Ok, c’est GE-NIAL ! Elles sont où les prochaines victimes ? » cette batte pourrait devenir sa nouvelle meilleure amie. « Attends, elle est où toi ton arme de crime ? » qu’elle ne le laisse pas profiter des jovialités solo.

Envie de faire les choses différemment. Envie de sortir de l'éternelle soirée télé accompagnée d'une pizza pour remonter le moral des troupes. Ici, c'était différent. Le deuil était une affaire très personnelle, mais ça ne voulait pas dire que les autres ne pouvait pas donner un coup de pouce le rendre moins lourd. C'est pourquoi j'avais décidé de faire une activité peu ordinaire qui consistait à briser de la vieille vaisselle. Il mettre toutes nos forces, la rage qui sommeil, penser au négatif pour mieux l'expulser par la suite.

Malgré tout, ça ne m'empêchait pas de te sortir mon beau regard noir quand tu te moquais des lieux. Il est vrai qu'il y avait un petit côté film d'horreur à l'affaire, mais vraiment cela valait le coup. Je t'explique l'activité du jour avec une pointe d'excitation dissimulée. Je te tends mon ancienne batte qui ne craignait plus rien, ainsi qu'une paire de lunette de protection pour éviter les éclats dans les yeux. Mes sourcils se dressaient quand je remarquais que ton cerveau n'avait pas encore fait le lien entre tout ce qui se passait depuis que tu avais mis les pieds dans l'entrepôt. J'étais à deux doigts de claquer mes doigts sous ton nez pour te réanimer, mais tu te mettais à bégayer au même moment. Je t'encourageais à nouveau et enfin tu te lançais. Un cri sort du fond de tes tripes et un sourire nait aussitôt sur mes lèvres. Ca, c'était un geste libérateur au moins. Au lieu de broyer du noir, on allait l'évacuer, le repousser. Mon rire m'échappe quand ton enthousiasme rayonne. J'installe la prochaine tasse et te montre le carton d'objets à démolir. " On a de quoi faire... " Il y avait même un vieux téléphone fixe, le genre de truc qui n'est plus utilisé de nos jours. " On fera chacun notre tour, mais toi d'abord, on échangera quand tu en ressentiras le besoin. " Mon tour pouvait attendre. " Pense à tout ce qui est nul en ce moment, et laisse la pensée partir. " J'devrais me reconvertir en coach.