(winie) first date

J'avais enfin retrouvé Marnie. Je ne sais plus exactement combien de temps j'étais resté loin d'elle, mais cela m'avait paru une éternité. J'avais eu le temps d'aller voir ses parents à l'autre bout du pays, me prendre la tête avec Marnie des milliers de fois. Lui avoir acheté une bague. Etre allé voir Kaiden pour lui demander d'être mon témoin. Et hier soir, nous nous étions retrouvés comme il se le devait. Une courte nuit. Mais assez longue pour se faire plaisir comme on se le devait.
J'avais réservé dans une restaurant à tapas, assez classe tout de même. Pensant que ce type de nourriture lui conviendrait. Pas trop, mais pas minuscule comme dans la gastronomie française. J'avais clairement du mal à la comprendre, face à sa maladie, mais je faisais de mon mieux. Et j'espérais que je ne m'étais pas totalement foiré dans le choix du restaurant.
Je l'avais laissée se préparer chez elle, alors que moi, je m'étais préparé dans mon magasin. De tel sorte à venir la chercher, à l'heure prévue. Tel un vrai premier rencard. Un peu stressé, oui je l'étais. Car si ce premier rencard se passait mal, qu'est ce que ça pourrait bien dire sur nous ? Wow ... archi canon. Lui dis-je alors qu'elle venait de m'ouvrir la porte. Je lui déposais un doux baiser sur ses lèvres, avant de rajouter. Si on n'était pas déjà en retard, je t'aurais retiré tous ces vêtements. Mais l'appel de la nourriture était bien plus forte.
Sans rien lui dire, le trajet se passa silencieusement. Je sentais qu'elle n'allait pas spécialement bien. Ma main sur sa jambe, je tentais de la rassurer. Au pire, on partira. Ce n'est qu'un diner.

@Marnie Featherington

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les dernières jours n'ont pas été simple pour moi plus ou moins enfermée entre les quatre murs de la clinique rylon. cette coupure m'avait été extrêmement bénéfique et reposante. j'avais pris le temps de me soigner, me remettre d'aplomb pour repartir sur des bases saines. il fallait à tout prix que le cercle vicieux de mes troubles alimentaires cesse, que je retrouve un rythme de vie et un sommeil convenable. ce n'était plus seulement moi que je mettais en danger depuis quelques mois, mais également mon bébé. notre bébé à wilby et moi. je voulais tellement que tout se passe bien que j'avais anticipé la chute vertigineuse dans laquelle je m'engouffrais. je savais trop bien à quel point je pouvais me rendre mal, me torturer à petit feu.
à quelques jours de ma sortie, j'avais soufflé l'idée à wilby qu'on puisse faire notre premier vrai date. parce qu'en y réfléchissant, on en avait jamais eu. on faisait un peu tout à l'envers. c'était ça notre truc à nous, faire les choses dans le désordre. prendre la vie comme elle vient. peut-être un peu trop parfois, à notre détriment. malgré notre houleuse discussion autour d'un potentiel restaurant, j'avais fini par baisser les armes. j'allais réussir. j'allais y arriver à manger dans un restaurant. je le voulais du plus profond de moi et j'allais tout faire pour y arriver. je m'étais préparée, aussi bien mentalement que physiquement. à son arrivée, j'étais tout de suite rassurée par la réaction de wil. un large sourire illuminait mon visage. j'ai mis trop de temps à choisir ce que j'allais mettre pour que tu me déshabille aussi vite ! j'attrapais sa main, contact physique vital pour pas que je me défile et que je lui dise qu'on annule. en voiture le chemin me paraissait interminable parce que j'étais obnubilée sur mon estomac pour l'instant noué. le stress était palpable et wilby l'avait très bien senti. sa main sur ma cuisse pour toujours tenter de me rassurer. une fois arrivés à destination, en plein milieu du parking, je comprends où l'on se trouve. c'est un très bon choixlui dis-je d'une petite voix. j'pourrais te piquer des trucs dans ton assiette vu que ça sera aussi la mienne tentative pour dédramatiser la situation. je me penche vers lui pour l'embrasser avant de sortir de la voiture.

Les derniers jours sont passées plutôt vite pour moi. Ce qui ne devait pas être le cas pour Marnie, hospitalisée entre quatre murs, elle a du voir le temps passer à petite allure. Cela ne me surprenait même pas qu'elle veuille un rencard, le premier. Elle a eu du temps pour réfléchir, d'où l'idée, ou la révélation qu'on n'en avait jamais eu. Après une dispute, pour ne pas changer entre nous, il était enfin l'heure de nous y rendre, à ce rencard. Surement le rencard qui confirmerait si l'on est fait l'un pour l'autre. Sommes-nous prêts à nous voir en public sans nous disputer ? Sommes nous présentables au monde ? Ca ne m'étonne même pas de toi. Mon regard défilant sur tout son corps, m'arrêtant un peu plus sur son décolleté, j'avais extrêmement envie d'elle. Mais ce soir, je devais me comporter comme un gentleman. Je la laissais marcher devant, afin de mater son petit cul. Wil, on a dit gentleman. Me postant à ses côtés, je lui proposais mon bras pour aller jusqu'à la voiture. Je lui ouvrais même la porte côté conductrice. Porte ouverte, chaise déplacée. Je reproduisais tout ce que l'on pouvait voir dans les films et qui se dit gentleman. Parce que clairement c'est pas mon truc. Je ne sais pas si tu pourras picorer dans mon assiette, j'ai la dalle. Pour répondre à ce qu'elle m'avait dit plus tôt. Puis mon ventre criait davantage lorsque je voyais les assiettes autour de nous. Je lui pris sa main posée sur la table. Et mon pied s'était avancé vers sa jambe, prêt à la lui caresser, quand je me rappelais une énième fois : gentleman. Tu veux boire quoi ? Au moins avec moi, elle était tranquille côté alcool. Puis je regardais le menu, prêt à prendre tout ce qu'il y avait dessus.

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j'étais à la fois excitée et stressée. c'était la première fois qu'on faisait quelque chose ensemble de la sorte. on avait passé le cap de se montrer ensemble aux yeux de tous depuis quelques temps puisque nous avions participé à la crémaillère d'un ami de wilby. pour autant, même si notre relation était devenue vraiment très officielle, encore plus avec l'arrivée du bébé, on avait jamais fait de vrai date. notre relation était de toute façon loin d'être classique. je m'installais à table, aidée de wilby qui me tirait la chaise. j'étais étonnée de son comportement qui était, je le constatais parfaitement, loin d'être son comportement habituel. t'es bizarre ce soir dis-je en le regardant, les sourcils froncés et les yeux plissés pour tenter de percer à jour ses pensées. ma main se posait sur la sienne et je la serrais quelques secondes avant de décrypter le menu. je lisais chaque plat à la lettre pour connaitre le moindre ingrédient, cherchant quelque chose que j'étais sûre de réussir à manger et surtout à garder. euh je vais prendre.. mes yeux se posait sur la page suivante, page des boissons. pas d'alcool, à mon grand regret. mon doigt glissait le long de la page pour trouver la boisson idéale. pas de jus de fruits, pas de soda, pas de.. chuchotais-je avant de m'arrêter nette quand je me rendis compte que je pensais à voix haute. je vais prendre un virgin mojito. j'espère que je vais digérer la menthe. et toi? demandais-je sans prêter attention à ce que j'avais fait juste avant.

Je n’étais pas bizarre, je voulais juste lui offrir son premier rencard parfait. Alors je tentais de me comporter comme un vrai gentleman, mais apparemment cela ne m’allait pas car je lui paraissais bizarre. Jamais contente celle-là, mais je ne le dis pas. Je me tu, cette fois-ci. Je la regardais, mon regard virant de sa main sur la mienne à ses yeux. « T’es pas contente ? » Pourtant j’y mettais vraiment du mien, à être le parfait gentleman. Celui qu’elle méritait. Parce que je savais pertinemment que je n’étais pas l’homme parfait, pas celui qu’elle méritait, malgré notre amour respectif. J’essaie d’être celui qu’elle mérite, mais le naturel revient toujours au galop. Je l’écoutais réfléchir à voix haute, et j’en souris, amoureusement. « Ce que je t’aime toi » Et c’était tellement sincère qu’elle pouvait y voire des étoiles dans mes yeux. « La même chose. » Ça allait me changer de ma petite Badoit que je prends toujours. A vrai dire, je n’avais pas encore totalement regardé le menu, mon regard plongé sur elle. Je l’observais, le moindre de ses gestes et je savais pourquoi j’étais tombé amoureux d’elle. Son naturel, ses faiblesses, son innocence. Tout ce que personne ne voit au vu de son comportement public. Mais tout cela, ce n’est qu’une carapace. Au fond, elle n’est qu’une jeune femme qui demande à être aimée, à sa juste valeur.

Après avoir eu nos boissons, on commanda chacun nos tapas. J’avais tenté d’être raisonnable, pour ne pas que l’on se retrouve avec un tas d’assiettes devant nous. Par respect pour ma belle. Mais je savais que j’allais en redemander, car j’avais la dalle. « Alors comme ça tu veux qu’on se trouve un chez-nous ? » Lui demandais-je alors que nous attentions notre repas.

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appliquée a scruter le moindre détail de la carte des boissons, je n'ai plus conscience que je suis entrain de parler à voix haute. ça m'arrive des fois, de réfléchir à voix haute, mais rarement en public. je me reprends tout de même quand je m'en rend compte, mais c'est trop tard, wilby s'en est déjà rendu compte. je tourne la tête vers lui, et dans ses yeux, je perçois une tendresse infinie. c'est dans ce genre de moment où le simple fait de se regarder parait merveilleux et si rassurant. il n'y aurait même pas besoin de mot pour définir tout ça mais il verbalise tout de même ses émotions. sourire un peu gênée de ma part, je ne sais pas pourquoi, je plisse le nez accompagné d'un petit sourire pour lui répondre.
les boissons sont commandées suivis quelques minutes après des tapas. wil n'a pas une minute à perdre et entre directement dans le vif du sujet. nous avions déjà eu une conversation autour d'un probable déménagement, mais il était vite passé à autre chose. le fait qu'il en reparle de lui même me faisait sourire. ce serait bien non ? tu trouves pas? non pas que mon appartement n'était pas assez grand, mais nous serions tout de même rapidement à l'étroit lorsque le bébé grandirait. et puis, c'était chez moi et pas chez nous. ce serait bien de choisir un truc qui nous ressemble, et pas qui me ressemble, je sirotais ta boisson avant de reprendre, un truc où tu me dis pas que tu t'sens pas chez toi quoi. je posais pas main sur la sienne tout en la caressant délicatement. rompre tout contact physique trop longtemps était vraiment compliqué pour moi. j'étais systématiquement poussée à être collée à lui, mais là, au restaurant, c'était différent, il fallait se tenir un minimum.

Premier rendez-vous, premier restaurant tous les deux. En amoureux. En couple. Et je savais que je voulais en profiter pour que l’on parle de quelques petites choses. Dont le déménagement qu’elle avait pu mentionner mais dont on n’avait pas trouvé le temps d’en reparler. Je ne voulais pas qu’elle pense que j’avais oublié ou que je n’étais pas d’accord. J’avais tout simplement pris le temps pour réfléchir, pour faire quelques recherches de mon côté. Mais il fallait qu’elle comprenne que j’avais du mal avec ça. Le fait d’avoir un chez moi, ou un chez nous. C’était une chose sur laquelle j’avais mis une croix depuis bien longtemps. « Je me suis fais à l’idée que mon chez moi était dehors, tu sais … »  Me dire que j’allais avoir un toit sur la tête, que j’allais le partager avec elle, me faisait bizarre. Savoir que mon nom serait sur un bail, je n’y croyais pas. Mais surtout, j’avais du mal à me dire qu’elle mettrait surement plus d’argent que moi. Je ne voulais pas qu’elle mette plus. Je voulais que l’on soit à égalité. Fierté oui peut-être. Mais surtout je sais que les histoires d’argent finissent toujours plus ou moins mal. « Je sais au fond que tu as raison… et j’en ai envie. Pour toi. Pour nous. Pour notre bébé. Mais si on va sur quelque chose que je peux m’offrir, on va se retrouver avec un studio. » Ce qui surement est pas mieux, voire pire, que ce que l’on peut déjà avoir maintenant. Cette impression d‘être en dessous de Marnie me faisait du mal à l’admettre. « Tu as déjà fait quelques recherches ? » Au fond, je ne savais pas ce qu’elle souhaitait réellement. Peut-être que je pouvais me tromper sur son type de recherches. Tant que l’on pouvait y vivre tous les trois, moi, ça me convient.

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c'était très inhabituel ce qu'il se passait là. vous deux, dans un restaurant. que des critères improbables. pourtant c'était bien réel. tu étais bien attablée avec celui qui était ton fiancé. tu sirotais le verre qu'on t'avait apporté: un virgin mojito. tu aurais préféré un mojito classique, mais la grossesse t'empêchais de boire une goutte d'alcool. tu regrettais déjà bien assez d'avoir pu boire dans tes premiers mois, lorsque tu ne savais pas que tu étais enceinte. depuis que tu l'avais appris, tu n'avais retouché aucun produit illicite ou toxique pour le bébé. ta plus grande difficulté était avec la nourriture. mais ça ce n'était pas forcément lié qu'à la grossesse. vous étiez lancé dans des discussions sérieuses. ce qui était encore très improbable vu comme wil avait pour habitude de fuir ce genre de choses. t'étais agréablement surprise. t'es pas tout seul, on est deux. et je sais que tu vas râler, mais le problème n'est pas l'argent. t'étais même sûre qu'il allait pester. mais t'avais pas de problème d'argent, du moins, ton cher paternel. et t'avais aucun soucis à l'utiliser cet argent qui n'était pas le sien. je veux pas un palace. il faut juste trouver un appart avec une chambre en plus.. je me fou que tu puisses pas payer. t'as pas le choix de toute façon. t'étais décidée à ne pas lâcher l'affaire, et tant pis, il s'y ferait à cette idée d'avoir moins d'argent que toi. c'est pas l'argent qui compte ajoutais-tu doucement en caressant tendrement sa joue de ton pouce. tu lui déposais un baiser sur le coin des lèvres. de toute façon, c'est pas pressé, mais à terme, il faudra bien, on finira par être serré à trois.. ton appartement était certes, spacieux, mais pas assez pour élever un enfant et le voir grandir. du moins, à ton goût. les plats avaient été servi en même temps, et tu entamais déjà les chips au cheddar et en tendais une pour lui.

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premier rendez-vous en tête à tête et jusque là, tout se passait bien. tu te sentais apaisée d'être à ses côtés dans un endroit rempli de nourriture. tu ne peux le quitter des yeux. comme si c'était plus simple d'être plongée dans son regard bleuté que de regarder les plats sur la table. tu ne t'empêchais tout de même pas de grignoter, de picorer à droite à gauche dans les différents mets devant vous. on est plus dans les années trente dis-tu entre deux bouchées et une gorgée de ton virgin mojito. arrête de penser comme ça et surtout enlève toi tout de suite de la tête que t'es pas à la hauteur pour moi, j'te connais oui, tu le connais, tu sais que si il pouvait, il donnerait même certainement sa vie pour la tienne. mais c'est pas ce que tu voulais. tu voulais simplement être heureuse, peu importe qui payait. j'ai pas regardé, j'y ai juste pensé et je voulais qu'on en parle. c'est pas pressé, on est pas à deux jours près.. il te reste encore quelques semaines de grossesse et puis, quand le bébé sera né, vous n'aurez pas forcément envie d'être tout de suite dans les cartons.
tu te surprends à le regarder bêtement, amoureusement, y'a plus rien autour de vous, t'es bercée par le brouhaha. juste toi et lui. c'est donc ça l'amour. penser que sans un être, tout est dépeuplé. t'es prise d'un besoin viscéral de l'embrasser, tu sais pas trop pourquoi, dés fois ça te prends. tu l'étoufferais dans tes bras tellement t'en ressent le besoin alors qu'à l'inverse, des fois, tu le déteste tellement que l'idée d'être prêt de lui t'exaspères. ah, les hormones. tu entoures son visage de tes fins doigts et déposes tes lèvres sur les siennes, longuement, sans lui laisser la possibilité de s'échapper de ce baiser jusqu'à ce que tu l'aies décidé. je t'aime susurres-tu en retournant à une distance raisonnable de lui.