I'll be watching you | Cassor

Lun 21 Nov 2022 - 20:01

Boston - MGM
21 11 2022

I’ll be watching
you.

De mes ongles, je bats la mesure sur le plastique gris du plateau que je viens d’attraper. L’esprit perdu dans les consultations que j’ai réalisé ce matin, je prends une assiette sans même réfléchir à ce qui se trouve à l’intérieur, pour finalement arriver au niveau de la caisse et glisser ma carte afin de payer. Et la lassitude qui pare mes traits est rapidement troquée contre quelque chose de plus enjouée lorsque je constate qu’à côté de mon repas vient de se poser un gobelet que je devine rempli de café. Que je n'ai pas demandé. « Double et latte. » que me précise le serveur et collègue, en me faisant un clin d’œil amusé. « Je suis fatiguée. » que je prends comme excuse pour ne pas avoir commandé, mais après avoir mordillé ma lèvre inférieure, je le remercie en lui soufflant un, « Tu me connais par cœur. » avant de me retourner et d’hésiter quant au choix de la table où me poser.

Et si la silhouette de certains de mes collègues m’attirent, lorsque mes prunelles glissent sur le dos de Camille, je me dis que ce n’est absolument pas l’ambiance qu’aujourd’hui je désire. De mon regard, la salle, je continue de la parcourir… Et pose finalement mes yeux sur elle, une petite nouvelle. Et je ne saurais pas articuler le comment du pourquoi, mais je m’avance vers toi. Le désir de fuite, c’est trop souvent qu’il guide mes pas. « Tu attends quelqu’un ? » Je demande, un sourire bienveillant glissé sur mes lèvres, et comme elle ne répond pas directement, je me permets de m’assoir, prenant son silence pour un signe d’approbation. « Taylor Foster, » je me présente comme si je ne l’avais jamais croisé, alors que je ne suis pas du genre à oublier, elle fait partie des étudiantes que l’on m’a assigné pour cette année. « Cassandre, c'est ça ? » Et contrairement à certains autres maitres de stage je ne prends pas plaisir à torturer, même si pour la forme, ça m’arrive de m’y amuser.

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Mar 29 Nov 2022 - 22:28

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w/ @Taeil Winston × copy tumblr

Qui est-elle ? Plateau gris, mouvement mécanique de ses ongles contre le plastique. Tac, tac, tac. Elle avance dans la file, l’esprit perdu bien loin de ta portée Cassandre. Comme tu aimerais décortiquer ses pensées et découvrir ses méandres cérébraux en profondeur… Inciser sa chair, disséquer ses secrets. La connaître entièrement et pleinement. Tu retranscris méthodiquement tes observations dans ton carnet, détaillant le choix de son repas, la fluctuation de sa blouse blanche, l’habituel payement à la caisse. Horaire et date d’arrivée. Qui est-elle ? Tu mordilles ta lèvre inférieure en la scrutant discrètement du regard. Quelques secondes, encore. Se doute-t-elle du secret vénéneux qui se loge au creux de ton estomac et qui prolifère en ton cœur lorsque tu aperçois l’éclat de son regard ? Quand tu humes le miel de son parfum ? Certainement pas, ta phase d’observation n’est pas complète. Non, elle ignore tout du poison qui ronge ta poitrine. « Double et latte. » Tu tressailles lorsqu’un homme s’adresse à elle et son clin d’œil achève la naissance d’une répulsion à son égard. Comment ose-t-il être aussi familier à son égard ? Est-ce un ami ? Autre chose ? Tu inscris précieusement sur le papier ses préférences en matière de café, ce détail pourrait s’avérer important. « Je suis fatiguée. » La mine du stylo s’enfonce dans le papier. La fatigue, pourquoi ? Ce mordillement de lèvre est une paralysie de l’âme Cassandre, tu sentirais presque un frisson te parcourir tant ce simple geste est attrayant. Ton regard se perd un instant sur son profil, détaillant le moindre de ses traits et expressions. « Tu me connais par cœur. » Chanceux. Le désir est un mystère, dictateur sadique qui impose une loi illogique sur ton être et lève sans cesse des armées de jalousie avide. Qui est-elle ? Derrière son prénom et son nom ? Qu’est-ce qui anime ses jours et ses nuits ? Quelles passions dévorantes se cache sous cette peau ? De multiples questions demeurant sans réponses. Il avait suffi d’une rencontre de vos regards pour tu reconnaisses Cassandre que tu la désirais fanatiquement. Une obsession entêtant te poursuivant chaque seconde. Tu sais pertinemment que tes charmes habituels seront voués à un échec cuisant. Comment agir ? Rapidement, tu baisses les yeux te détournant avant qu’elle ne puisse t’apercevoir lorsqu’elle fait volteface, cherchant peut-être une table où s’asseoir. Tu entends qu’elle progresse dans la salle et tu refermes vivement ton carnet. Simple précaution nourrit par l’espoir fou qu’elle s’intéresse un instant à toi. « Tu attends quelqu’un ? » Tu redresses le visage de ton repas et désormais tu appartiens à nouveau à son regard. Tu ne demandes rien d’autre que cette futile extase. Décontenancée par cette voix, par ce sourire tu ne parviens même pas à balbutier un mot. Elle s’installe face à toi et dans ta poitrine le rythme infernal d’une cadence martyrisée. « Taylor Foster » Un symptôme t’a heurté immédiatement à votre première rencontre : l’incapacité complète d’éviter sa présence dans ton esprit. Impossible de demeurer concentrée entièrement sur une autre idée, une euphorie secrète empêchant le moindre éclat autre que le sien. Tout était fade et inutile hors de sa présence. Perte d’appétit, de sommeil, excitation démesurée… Effet plus surprenant et puissant que les synthétiques effets des médicaments et autres drogues. Taylor Foster. Exaltante et bénéfique Taylor Foster. « Cassandre, c'est ça ? » Tu hoches la tête presque bêtement, bien loin de tes armes ordinaires. Plus forte que l’amphétamine ou les opioïde, si proche. « Exactement, Cassandre Wilde. Je suis surprise que vous me reconnaissiez » Magnifique catastrophe frappant, déferlement que rien ne peut arrêter, cette vague qui t’emporte sur son passage… Taylor Foster.

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@Cassandre Wilde

Je n’en fais pas cas, de son silence, de ce regard de surprise qu’elle me lance, consciente que je représente probablement une intrusion dans son existence. Et parce qu’elle reste taciturne, se contente d’hocher le visage par la positive afin de me répondre, j’en profite pour laisser mes doigts, en un acte naturel et manqué, s’enrouler autour de mon gobelet de café. Par la boisson, éternellement attirée. Piètre droguée. Et je me moque totalement du manque d’ordre dans mon repas, tant que cela me plaît à moi. C’est un bordel organisé, comme mes pensées, pas un défaut mais une réelle qualité. J’en suis si persuadée que je pourrais le jurer lorsque mes lèvres se posent sur le verre cartonné, que je me délecte du liquide caféiné. « Exactement, Cassandre Wilde. » Mes lèvres esquissent un sourire, comme si je me devais de l’approuver, de l’inviter à continuer, faire connaissance parce que nous allons être obligées de souvent nous croiser. De longues heures même si elle compte exceller dans ce métier. Autant que cette relation parte du bon pied.

« Je suis surprise que vous me reconnaissiez » Elle complète sa phrase, et pour le coup, c’est moi qui suis étonnée. D’ailleurs ça me fait, derechef, froncer en une faible grimace, l’arrête de mon nez. Je n’avais pas idée que je donnais l’effet d’être de celles qui ne se soucient pas des personnes qu’elles peuvent rencontrer. Même si je ne peux nier qu’il m’arrive d’être une reine des glaces afin que dans cet hôpital tout soit à sa place. Contrairement à ma vie privée, c’est quelque chose que je suis capable de contrôler. « Pourquoi ? » que j’interroge juste comme ça, car je ne pensais pas que ma réputation de bourreau de travail me précédait autant cela. « Je n’ai pas pour projet que tu me détestes dès la première semaine. » Non, loin de là, j’ai plutôt à cœur qu’elle réussisse et d’éprouver la fierté, mon orgueil titillé, de savoir que c’est un peu grâce à moi. « Je préfère attendre un peu pour ça. » que je lui glisse encline à l’espièglerie, au-delà de la hiérarchie, on peut très bien devenir amies.

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w/ @Taylor V. Foster × copy tumblr

Taylor Foster. Douce symphonie qui se répète inlassablement dans les méandres de ton esprit, imprimant sous ta peau l’écho murmuré de ce chœur harmonique. L’encre se mêle à la structure de ton essence. Taylor Foster. Ta langue s’amuse de ce ballet mutique, rythme entraînant une caresse contre tes dents puis un souffle naissant. Respiration contrôlée par un sang-froid sans limite. Taylor Foster. Tu observes ses doigts s’enroulés autour du gobelet, retenant dans ton esprit les détails du processus. Maudissant la proximité de ce carnet dans lequel il est impossible de retranscrire l’ensemble des informations. Premièrement le café, l’ordre est important. Le positionnement des éléments sur le plateau. Régime alimentaire particulier ? Ta mémoire s’émerveille de cette prolifération miraculeuse de renseignements. Ses lèvres se posent contre le carton et… Tu déglutis. Pourquoi trouble-t-elle tant ton cœur par cette simple gorgée ? Cassandre, tu aimerais la supplier de te déglutir, naviguer entre ses lèvres, explorer son œsophage. Enfin devenir une partie intégrante de sa personne, que vous restiez ensemble pour toujours. Tu racles ta gorge pour mieux contenir ce palpitant prêt à succomber lorsqu’elle esquisse un sourire. C’est si bon de sentir son regard sur toi, encore meilleur que le souvenir que tu gardais précieusement dans ta poitrine. « Pourquoi ? » Cette grimace est si charmante. Quelle allégresse de découvrir de si nombreuses facettes de ses expressions faciales… Quel plaisir saisissant de connaître davantage la personne qui s’apprête à t’aimer. « Notre rencontre est récente et il y a de très nombreux prénoms à retenir. J’imagine que beaucoup d’étudiants se sont pressés pour que vous soyez leur tutrice, vos compétences sont connues vous savez... Alors cela ne serait pas surprenant que mon prénom vous ai échappé. » Tu prends la pomme sur ton plateau et transperce sa peau de tes dents alors qu’elle reprend la parole. « Je n’ai pas pour projet que tu me détestes dès la première semaine. Je préfère attendre un peu pour ça. » Heureusement que tu as eu le temps d’avaler, car il est certain que tu te serais étouffer à ses propos. Détester Taylor Foster ? Comment pourrais-tu la haïr ? Cette idée semble si déraisonnable que tu ne peux empêcher un rire de t’échapper. Est-ce raisonnable de conclure que l’espièglerie dans sa voix est un indice au flirt ? Ta gorge s’assèche brusquement et tu ne sais quoi répondre dans les premiers instants. « J’espère que vous avez des méthodes redoutables car je ne compte pas vous détester même après plusieurs semaines de collaboration. » Ni jamais par ailleurs.

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21 11 2022

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@Cassandre Wilde

Dans l’attente de sa réponse, je traficote toujours le contenu de mon assiette, du bout de ma fourchette. La vérité, c’est que je me contenterai bien de mon café. Celui-là même que j’ai failli oublier. C’est ironique, pas vrai ? Alors elle commence à s’expliquer, récupère de mon attention, l’intégralité. « Notre rencontre est récente et il y a de très nombreux prénoms à retenir. » Je lui accorde, oui, mais est-ce que je serais un bon chirurgien si je ne me souvenais de rien ? « J’imagine que beaucoup d’étudiants se sont pressés pour que vous soyez leur tutrice, vos compétences sont connues vous savez... » L’orgueil guide mon sourire, bien que je la soupçonne que ce soit pour me flatter qu’elle s’est permise de le dire, alors en un battement de cil, amusée, je soupire, « Alors cela ne serait pas surprenant que mon prénom vous ai échappé. » Ma tête je la secoue de gauche à droite, comme pour derechef balayer, ses suppositions erronées. Même si je veux bien lui accorder, que ses justifications auraient pu s’avérer vraies. Le couvert toujours à touiller ma fichue purée, je me permets de lui préciser, « Si tu es douée, » ce dont je suis certaine, en toute honnêteté, « on va être condamnées à se voir très souvent, » si bien qu’elle en aura marre de moi, « alors autant que je mémorise rapidement ton nom, tu ne crois pas ? » Ca me paraît logique, en tous les cas.

La suite de ses paroles, je l’accueille en étant enjouée, encore une fois, j’oublie d’ailleurs qu’avant cet aparté, je me sentais éreintée. « J’espère que vous avez des méthodes redoutables car je ne compte pas vous détester même après plusieurs semaines de collaboration. » Au moins, de sa motivation, je ne peux pas en douter. Cela dit, j’émets quelques réserves quant à ses flagorneries, elle n’en a pas besoin pour rester ici. De fait, je lui souffle, parce que je suis honnête, « T’es pas obligée de m’amadouer. » Certes, forcément, il y a une part de moi qui est enchantée, mais je pourrais tout aussi bien en être gênée.

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Jeu 12 Jan 2023 - 23:35

Tw : rien a signaler

I’ll be watching you. × @Taylor V. Foster

« Si tu es douée, on va être condamnées à se voir très souvent, alors autant que je mémorise rapidement ton nom, tu ne crois pas ? » Aucune nourriture ne franchit le seuil de ses lèvres, sa fourchette poursuit inlassablement la même ronde dans son assiette. Un léger raclement métallique contre la faïence, le nude de sa bouche marqué sur le rebord blanc de son gobelet. Et toi, Cassandre, tu es suspendue à ses mots. Tu adores ces moindres détails, mémorisant la mécanique de ses mouvements, humant ses respirations. Les murmures ambiants ne sont qu’un lointain écho. Condamnée à se voir très souvent… Qui oserait traiter une telle opportunité de condamnation ? Impossible de chérir plus férocement ce châtiment, tu te damnerais pour qu’elle devienne ton bourreau. Ses paroles te parviennent en souffle chaud et tes doigts se crispent contre ta pomme. « Je ne peux qu’acquiescer Madame Foster, je compte bien devenir la meilleure. » Par pudeur, tu omets d’ajouter que tu espères demeurer longtemps… très longtemps en sa compagnie. Ce rouge à lèvre. Il est nécessaire que tu découvres quelle teinte orne si habilement ses lippes. Tu as besoin de savoir. Dans les rouages de ton esprit, tu répertories l’ensemble des marques de cosmétiques et des tons que tu connais. Il serait incongru qu’il s’agisse d’un vulgaire maquillage, non. Tu sais Cassandre que laisser tes pensées vagabondées, s’aventurer hors des catalogues serait un risque dangereux. Inenvisageable que ton intérêt s’échappe. Concentrée sur les superbes particules qu’elle t’offre, pénétrée de reconnaissance et d’allégresse de cette proximité. Simplement heureuse d’être près d’elle, ton regard naviguant discrètement sur les moindres informations. Tous bientôt inscrit minutieusement sur le papier. « T’es pas obligée de m’amadouer. » Tu souris légèrement, abandonnant ton fruit mordu sur ton plateau. Tu sais attendre, tu sais également que certains évènements suivent une course endiablée mais que d’autres, hélas, prennent davantage de temps. Tu seras patiente pour Taylor Foster si c’était nécessaire. « Rassurez-vous, je ne vous flattes pas. Je suis simplement honnête. » Tu appuies tes propos par une hochement de tête… Si seulement elle savait le bouillonnement de sincérité qui s’élance dans le creux de ta poitrine depuis qu’elle t’honore de sa présence. « Loin de moi l’idée de me sentir obligée à quoique ce soit. »

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Dim 29 Jan 2023 - 18:40

Boston - MGM
21 11 2022

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@Cassandre Wilde

C’est peut-être le bordel, au niveau personnel, mais ici, là, dans cet hôpital, je maitrise ce que je fais. Je sais où je vais. C’est sur le bout des doigts, jusque dans mon âme, que mon métier est ancré. Et même les angoisses ne sauraient me retirer le fait que c’est pour ça que je suis née. Alors oui, ce sont les meilleurs que je désire à mes côtés, des orgueils n’ayant d’égaux que le mien. En elle, je veux ressentir le courage et la témérité qui sied à tous les futurs chirurgiens. « Je ne peux qu’acquiescer Madame Foster, je compte bien devenir la meilleure. » Tu vois, ça me fait sourire lorsque tu t’aventures à dire cela, tes espérances articulées avec autant d’assurance.

J’en bats des paupières avant de reporter mon attention sur le contenu de l’assiette, je n’ai toujours pas faim, de fait, j’abandonne la fourchette. La délaisse à la faveur de mon café, clairement, j’ai fait l’oublier, mais ce n’est que lui que j’ai envie d’ingurgiter. « Rassurez-vous, je ne vous flattes pas. Je suis simplement honnête. » Peut-être, je vais faire le choix de la croire, parce que dans l’humanité, je mets toujours un peu trop d’espoir. Avoir foi en sa sincérité même si j’ai conscience que le monde peut être aussi hypocrite que laid. J’accuse le poids des contradictions se trouvant au cœur de mes pensées. « Loin de moi l’idée de me sentir obligée à quoique ce soit. » Et mes yeux observent à la finalité, ce fruit qu’elle n’a pas achevé, simplement pour me prouver que ce n’est pas un rôle qu’elle compte jouer à mes côtés. Je ne vais pas mentir, à la vérité, il est vrai que ça me plaît. J’entrevois d’ailleurs les prémices d’une potentielle amitié. C’est peut-être à cause de cette idée que je me permets de lui demander. « Alors, pourquoi médecine ? » Un regard de défi, l’air de te souffler convaincs moi, comme le juge que je ne suis pas.

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