Invité
est en ligne
Invité
Richard. Quel est donc ce besoin incessant de se nourrir de ta peau diaphane striée de veines bleues, de poser des baisers rugueux sur tes petites mains, d’entendre des feulements dans ta voix lorsque tu reprends ton souffle ? Il s’est déjà glissé sous tes draps, s’offrant le plaisir de ta compagnie. Ses canines scintillaient dans la chambre d’hôtel lorsque tu enlevais le bas. Il semble intelligent, insuffisamment pour comprendre que ton affection est feinte. Ce lancement est ennuyeux, terriblement ennuyeux Cassandre. Il flamboie à tes côtés, exposant tes courbes comme symbole de puissance. Ses paroles s’accompagnent d’une toux rauque et les autres manifestent une confusion singulière à son approche. Empli d’une once de respect. Piètre dignité qui se plaît à enorgueillir sa réputation par quelques jolies compagnies. C’est une suprême exaltation que de sentir ses désirs au creux de ta main. Seule bonification de ce désagréable ballet de mondanité. Que de banalités dans les échanges… Il dépose un baiser sur ta joue se couvrant des plumes du paon. Pathétique. Sa barbe finement taillée s’agrippe à ton épiderme et sa main s’accroche durement à ta taille. Il déclame indubitablement que tu lui appartiens. Aurait-il peur que tu t’enfuis en courant, l’abandonnant au milieu de la foule comme un parfait idiot ? Cette idée décroche un maigre sourire sur tes lèvres mûries par biens des embrassades. Tout s’achète, surtout toi. Tu vends la tentation comme produit de consommation… Nul n’ignore que pour s’en délivrer il est nécessaire de céder. Il souhaite lutter ? Tant mieux, son âme se languira de te posséder jusqu’à atteindre le paroxysme du tourment. Ta petite entreprise, Cassandre, est un rouage dont il est impossible de se défaire. Les murmures s’arrêtent par un tintement de verre, accueillant un discours. Elle est là. Ton sourire se fane en un instant. La poitrine fendue par sa simple vision, ta respiration se coupe presque tant la violence vengeresse est encore vivace. Ton pâle visage frémit quand ton regard froid placide croise le sien. L’essence même du sentiment vengeur échappe à la moindre forme de raisonnement. Aucune rédemption, aucune pitié, aucun pardon. Rien. L’absolu châtiment patientant d’enfin pouvoir transpercer en plein cœur cette cible chérie dans l’obscurité de tes nuits. Ressassant encore sous des mines d’indifférence les souvenirs. C’est une douce volupté qui demeure longtemps, goût sirupeux rongeant ton palais en de putrides abcès. Vengeance se pare d’insaisissable, plaisir coupable des bourreaux en devenir. Sa présence est une onde souterraine, un séisme, poursuivant son mouvement dans les applaudissements. Richard semble s’exclamer mais tu ignores ses propos, suivant du regard sa silhouette. Cassandre, tu sais qu’il est nécessaire de se ressaisir. Après une profonde inspiration, un beau masque de mépris vient orner ta figure et tu soulèves ton verre en sa direction, arguant un sourire de cynisme.
formulaire créé par lumos solem & ilh, uniquement pour i love harvard.
(Invité)