coda ruben weaverDanny Griffin
caractère
meurtri ; TACITURNE ; irrévérencieux ; FRIVOLE ; badin ; CHARMEUR ; désinvolte ; secret ; INSOUCIANT ; renfermé ; REBELLE ; INGÉNIEUX ; protecteur ; INCONSCIENT ; manuel ; INTRANSIGEANT ; passionné ; GOGUENARD ; réceptif ; MARGINAL ; cachotier ; roublard ; DÉCONCERTANT ; turbulent
groupe
toi la belle gueule cassée sous ses mèches blondes, lion en perdition qui agace tout autant qu’il bousille les coeurs. jouet qu’on a trop de fois jeté dans le caniveau comme un putain de mégot terminé. celui qu’on veut prendre en pitié, soulager les maux dans l'ivresse, loin des barreaux. un brasier ambulant et prématuré contre cette société qui veut l’enterrer. que tu veux embraser. tornade dans le coeur, chaos sous les yeux.
ta vie à boston
il y a la vie à portée, il y a l’envie de se laisser emporter. les regrets amers, les plaies invisibles, la douleur aiguisée… ça virevolte sans cesse, un carrousel de cendres, d’esprits en fumée. des étrangers qui voguent sous tes opales ternies, qui s’attardent sur toi… ça bouge, puis ça recommence. la cadence accélère sous la misère. l'manque d'argent tue les âmes. l'espoir s'enfuit dans la fumée noire. c’est qu’un refrain, un rythme malsain auquel tu t'accroches désespérément.
anecdotes
11 juillet 2006 ; m’man a encore pleuré aujourd'hui, ça fait trois fois et on n'est que mardi. t’as toujours eu du mal à la comprendre, à savoir ce qu'elle pense ou ressent... sentiment d’incompréhension qui t’a longtemps guidé coda, lorsqu'il s'agit de m’man, invisible, presque transparente. celle qui n'a jamais vraiment été présente et dans tes souvenirs, jamais elle ne s'impose. les rares images que tu conserves d'elle, c'est sa silhouette recroquevillée au-dessus de l'évier, à éplucher des légumes, jour après jour. quand la voix grave et enrayée retentissait, elle disparaissait dans la maison. elle s'enfonçait en elle-même et baissait la tête, refusant de croiser ton regard qui cherchait sa protection. parfois elle remuait ses lèvres closes et chantonnait une berceuse, une chanson douce, une mélodie censée apaiser, mais qui ? car cela ne fonctionnait ni sur le géant de rage qui beuglait et donnait des bleus et encore moins sur le gamin qui en avait versé des larmes à cause de lui, qui ne comprenait pas pourquoi sa m’man le protégeait pas. parfois, dans un rare acte de courage, elle osait un « laisse les enfants » mais la plupart du temps se contentait d'un « pas le visage », lâcheté personnifiée. comme tes frères, t’as fini par t’habituer à ce manque de considération, d’amour. les seuls gestes affectueux, câlins qui te consolaient, venaient uniquement d’eux. au fond, c’était eux les vrais parents qui t’aidaient, l’exemple à suivre car m’man était là sans être là. c’est pas elle qui t’avait appris à te relever, à te défendre. tu te rappelles de son visage émacié et les rides d'expression de son front, sa voix fuyante et sa façon de se déplacer en frôlant les murs de la maison, sans faire le moindre bruit. mais tu ne connais pas sa couleur préférée, ni ses rêves ou ses envies. et le pire ? t’es persuadé qu'elle s'en moque. car si les colères de ton père étaient mémorables, ta mère a laissé à peine une goutte d'eau sur la toile de peinture ravagée de ton enfance. tu ne parles jamais d’elle, sinon jamais en bien, oubliant parfois son nom comme si elle n'avait jamais existé.26 novembre 2013 ; c’est une amitié qui dure depuis longtemps maintenant, mais les gestes deviennent plus doux, les regards un peu trop insistants et envieux du corps de l'autre. elle le restera pour tout le monde pourtant, le bruit court aussi vite que les sirènes qui débarquent ici, il se propage dans les rues, les allées, les contre-allées et les impasses, il court le long des buildings délabrés, des balcons qui manquent de tomber, que vous êtes en faute parce que dans ce quartier, il vaut mieux rester dans la norme. l’adrénaline et le sang qui bouillent à l'idée de se faire prendre. le cœur qui loupe un battement lorsque les pas se font entendre au détour d’un couloir, que vous imaginez avoir vu des billes cachées pour vous épier, entendu une voisine parler de vos gestes tendres et abjects. puis les inquiétudes se sont dissipées et tout s'est accéléré, vos lèvres se rencontrent plus souvent et apprennent à se connaître mieux que vos regards, que vos caresses osent de plus en plus s'aventurer dans l'intimité de l'autre. cette impétueuse adolescence qui se croit à l'abri de tout, tellement plus forte que le royaume froid des adultes que vous finirez par rejoindre. mais il y a eu cette fois de trop chez l'autre. le père qui entre sans prévenir voit son fils comme jamais il n'aurait dû le découvrir dans tes bras. il réagit comme n’importe quel père avec sa progéniture, lui ordonnant de se rhabiller. plutôt que de t’enfuir par la fenêtre, de te péter la jambe en tombant, tu restes dans la chambre pour affronter la fureur d'un homme qui ne veut pas d'une telle déviance sous son toit. les poings fusent pour l’empêcher de donner une bonne leçon tandis que les oiseaux continuent de gazouiller à l'extérieur. coups répliqués sans réfléchir une bonne minute. ce n'est pas qu’il ne l’avait pas mérité, c’est que tu n'as pas su t’arrêter. pas assez tôt du moins, pas assez vite. le monde a continué de tourner quand sa fenêtre est restée close en retournant le voir. du jour au lendemain, après avoir balancé ton nom aux flics pour avoir trop cogné son père, après avoir détruit ta vie, ton avenir. sous les barreaux, c’est là qu’il veut finalement te voir, plutôt que de s’assumer au grand jour. la fin d'une ardoise vierge et le début d'une série de condamnations.5 août 2018 ; quelques affaires dans un minuscule sac de voyage posé sur le lit, tu l’attends dans ce motel mal éclairé, isolé de tout, à quelques heures de boston. t’aurais pu te barrer n’importe où, t’arranger pour quitter le pays, improviser. aller là où le vent soufflait, voyager vers la liberté, ta propre porte de sortie. peut-être bien retourner à détroit, là où tout avait commencé, revoir ta mère si elle vivait encore, les voisins du quartier et les endroits qui t’avaient vu grandir, ou partir encore plus loin. à l’autre bout du pays mais t’as rien fait de tout ça. tu n’as pas sûrement trouvé le courage, ni la force de tout oublier. même au milieu de sales types, de mecs méprisables et dangereux que t’as côtoyés. faussement fragile, t’avais trouvé le moyen de t’en sortir sans trop d'hématomes. te battre auprès de tes aînés t’avait bien servi, à riposter dès que tu le pouvais après tant d’années à te faire marquer par le bitume et un père violent. halo qui augurait une existence bien morose, destinée qui vous fauchait l’un après l’autre pour les fautes du paternel, entre l’aîné qui encourait une longue peine, jaden et son addiction à la drogue, et ricky qui s’éloignait nul ne sait pourquoi et qui ne donnait plus de nouvelles, de belles gueules cassées. alors t’as tout balancé comme un chiot impatient. tu lui as tout dit, comme si tu sentais ton heure venir, comme si tu voyais la fin arriver à grands pas alors que non, t’as tout dit comme on fait des aveux, comme on se délivre de tout mal avant de partir. t’as été naïf coda, et surtout idiot, après ces retrouvailles tu n’as pas compris le côté du lit vide où elle a dormi, où tu l’as enlacée après tous ces mois privé d’affection, de gestes que feraient n’importe quel couple. tu n’as pas compris encore lorsque tu l’as cherchée dans la salle de bain, les placards, dans toute la ville. plus aucune trace de son existence, comme si elle n’était jamais venue, comme si ce moment d’hier a été le fruit de ton imagination. tu as roulé pendant des heures, enchaîné les verres, injurié sur des gens sans compter les jours qui passent, puis un simple délit pour outrage à agent te ramène sous les barreaux. dans cette nouvelle maison qui te façonnera, un avenir gâché pour toujours.
- Code:
<pris><i class="bi bi-check"></i><b>DANNY GRIFFIN</b> <span>@"Coda Weaver"</span></pris>
(Coda Weaver)