lost and found

Sam 5 Nov 2022 - 18:31

Lost and found.

La lettre est partie il y a trois jours à l’agence d’adoption, mais Haley n’a encore eu aucune nouvelle. Ils lui ont indiqué qu’ils devaient lire le courrier et le valider avant de le transmettre au couple qui a adopté sa progéniture. Ils lui ont aussi rappelé qu’elle avait renoncé à tous ses droits et que ses parents n’avaient aucune obligation de lire ce courrier, de lui répondre et encore moins d’organiser une rencontre. Haley le comprend et a d’ailleurs choisi une adoption fermée à l’époque pour ses raisons… mais maintenant qu’elle leur a écrit, le temps lui semble interminable. Sans trop savoir comment, elle se retrouve devant la porte de la maison de Joey et secoue doucement la tête. Elle pince les lèvres, s’attend presque à la voir sortir lui demander si elle compte rester plantée là bientôt. Elle soupire et tourne les talons avant de se souvenir que c’est quelqu’un qui connaît Joey qui est maintenant la maîtresse des lieux. Enfin, qui connaît surtout Dutch, mais cela revient presque au même, pour cette fois. Avant même de réaliser ce qu’elle fait, elle fait à nouveau demi-tour, traverse la petite allée jusqu’à la porte et frappe trois coups. Elle prend une grande inspiration, se demande ce qu’elle fait et se retrouve quand même à sonner. La maison est trop grande pour qu’on entende le bruit de son poing sur la porte de certains endroits. “Hey. Je…” Il faut trouver une raison d’être là, maintenant. “Je m’appelle Haley, je ne sais pas si Joey t’a déjà parlé de moi ?” Naturellement, elle tutoie la jeune femme, sans se poser de questions. “J’ai… laissé un truc dans la chambre d’amis il y a quelques temps, et je prends seulement le temps maintenant de le récupérer… si ça te ne gêne pas ?” Il sera toujours temps de trouver plus tard ce dont il s’agit.

(Invité)

15/11/2020

lost & found ▬ ♪♫♪

Assise en tailleur dans le canapé de ce salon qui est maintenant le sien, elle écrit et rature quelques idées destinées à l’exposer que dans son cours d’expression on lui a demandé. Le weekend, elle apprécie être ici, s’éloigner de la maison des Adams dans le but de retrouver ce calme qu’elle peut tant aimer. Et puis elle ne mentira pas, elle trouve qu’il y a quelque chose de rassurant dans cette maison. Faute de son attachement pour Dutch, toujours aussi intacte malgré son absence et le manque de sa présence, de sa si brute affection.

Mais dans ce silence ponctué par le tic-tac de l’entrée, elle se heurte à la solitude et s’en vient même à songer, que le chien, elle aurait dû le garder. Et elle s’essaie à ne pas penser au fait qu’elle n’a pas de nouvelles de Sheng depuis la nuit d’halloween, s’intimant de ne pas lui écrire, car ce manque d’exclusivité n’a de cesse de la faire souffrir. Puis elle se laisse surprendre par le son de la sonnette d’entrée, elle met même un temps à la reconnaître tant elle est peu utilisée.

Alors déposant ses affaires de parfaite élève sur la table basse, elle se redresse, marche jusqu’à la porte, l’ouvre sur un visage qu’elle ne connait pas. “Hey. Je…” Elle début et la Haiwee en ferme les sourcils, patientant pour la suite. “Je m’appelle Haley, je ne sais pas si Joey t’a déjà parlé de moi ?” Elle fouille rapidement dans sa mémoire, les quelques échanges qu’avec la rousse incendiaire elle a pu avoir. “J’ai… laissé un truc dans la chambre d’amis il y a quelques temps, et je prends seulement le temps maintenant de le récupérer… si ça te ne gêne pas ?” Elle hésite quelques secondes, peut-être seulement pour la forme. Et avant de lui donner la permission d’entrer, « Elle n’était pas des plus loquaces. » se permet l’amérindienne, taquine, de préciser. C’est d’ailleurs peu de le dire, elle n’est pas certaine que la compagne de Dutch éprouvait envers elle une quelconque amitié. Cependant elle sourit pour lui confier, « Mais oui, ça me dit quelque chose, » Plus que ça même, Joséphine ne parlait pas énormément des personnes qui l’entouraient, mais ce fût bien le cas pour Haley, « j’étais plus proche de Dutch, » elle se reprend, comme si elle s’en voulait d’avoir utilisé le passé ; « je suis plus proche de Dutch. » même s’il l’a abandonnée, « Entre évidemment. » elle se décide en se décalant, « Je suis Haiwee. »

@Haley Stryder

LE 05 11 2022
Boston Haiwee's

EPSILON

(Haiwee Wind River)

FAITHFULLY

“ Someday, this beach might wash away... the oceans may dry, the sun could dim, but on that day I'll still be loving you. Always and forever. I promise you. ”

Dim 8 Jan 2023 - 7:18

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with @Haiwee Wind River and @Haley Stryder

warning : aucun.

05.11.2022

Haiwee's, City Center.

C’est étrange d’aller voir une parfaite inconnue par nostalgie de quelqu’un dont elle était l’entier opposée. Ca ne ressemble pourtant ni à Joey ni à Haley de pointer son nez quelqu’un comme ça, l’une par désintérêt d’une grande partie de la population, l’autre par peur de déranger, toujours. C’est la première chose à laquelle elle pense, d’ailleurs, quand Haiwee – elle n’apprendra son prénom que dans quelques minutes - ne semble pas être prête à la laisser entrer. Haley lui sourit d’un air entendu quand elle lui dit qu’elle n’était pas des plus loquaces et en effet, elle ne peut qu’acquiescer. Son sourire vient, l’espace d’une demi seconde, éclairait son visage quand elle entend que Joey a pourtant pris la peine de parler d’elle, mais Haley ne dit rien, laissant Haiwee dérouler le fil de ses pensées. “Je..” Elle s’apprête à dire qu’elle le connaissait mal mais la correction d’Haiwee l’interrompt et elle ne peut s’empêcher de froncer les sourcils. “Merci.” dit-elle quand elle lui dit d’entrer, restant quelques secondes sur le pas de la porte avant de se décider à entrer - et de la reprendre sur son utilisation du présent qui l’interpelle : “Tu as encore des nouvelles de Dutch ?” Haley ne le connait quasiment pas, à croire que d’une certaine façon Haiwee et Haley sont le miroir l’une de l’autre. “Enchantée, Haiwee. C’est gentil de m'accueillir comme ça à l’improviste.” Surtout qu’il va falloir faire mine de chercher quelque chose chez Joey quand elle sait pourtant pertinemment qu’il n’y a rien à elle ici. Elle regarde rapidement autour d’elle, un peu émue de voir que rien n’a changé. “Rien n’a changé, on dirait…” souffle-t-elle, peut-être un peu plus pour elle que pour Haiwee avant d’ajouter : “Si ce n’est qu’ils ne sont plus là.” Pas littéralement mais ils sont tout de même au bout du monde, quand Haley préférerait voir Joey là, sur le canapé - et que Haiwee, sans nul doute, aimerait y voir Dutch à ses côtés.

(Invité)

15/11/2020

lost & found ▬ ♪♫♪

En un sens, elle est heureuse de trouver Haley face à son entrée, elle a cette sensation qu’elle peut d’autant plus se raccrocher aux souvenirs laissés par Dutch et Joey. Ca pallie le manque, ça rend presque moins difficile l’absence. “Je..” elle amorce, forçant l’amérindienne à planter son regard dans le sien, elle constate, elle pourrait le jurer, la perdition de la demoiselle, les nœuds qui ne veulent se dénouer dans son destin. “Merci.” D’un sourire accompagné d’un mouvement circulaire de sa main brassant le vent, la Haiwee lui signifie, qu’elle n’a pas de raison de lui dire merci.

Elle reste silencieuse, laisse la demoiselle s’imprégner de l’endroit, ou plutôt retrouver ce qu’il a toujours été, n’est-ce pas ? Parce qu’elle n’y a pas touché, c’est chez elle, mais ça reste chez eux, ça rend son cœur moins nostalgique, moins malheureux. “Tu as encore des nouvelles de Dutch ?” Elle aimerait pouvoir lui dire que c’est tous les jours qu’elle chouine au téléphone, qu’il prend le temps de la rassurer. Mais ce n’est pas le cas, « Par ci par là, » elle souffle à peine, « mais j’imagine que c’est normal. » Même si ça lui fait mal. La question, elle ne la retourne pas, car forcément, la réponse, elle la connait déjà. “Enchantée, Haiwee. C’est gentil de m'accueillir comme ça à l’improviste.” Elle arque à nouveau ses lèvres, opine de la tête, bien éduquée et docile. “Rien n’a changé, on dirait…” C’est le cas, en vrai, elle se dit que si Dutch et Joey passaient la porte à cet instant, ce ne serait même pas surprenant. “Si ce n’est qu’ils ne sont plus là.” Elle émet un petit son, à l’aide de sa langue claquant sur son palais, un brin dépitée. La porte, ils ne vont pas l’ouvrir, Dutch ne viendra pas l’enguirlander, et Joey, elle ne lui lancerait pas un regard capable à lui seul de l’assassiner. « Je n’ai pas osé… » elle commence à expliquer, « en fait je n’ai pas voulu m’approprier les lieux. » cette maison, elle est à lui, à eux. « Je dors même dans la chambre d’amis. » et elle en rigole, quand elle le dit. « C’est ridicule, je sais. » C’est naïf, c’est crédule… C’est Haiwee. « Tu veux boire quelque chose ? » Ou peut-être veut-elle seulement récupérer son bien, et retourner d’où elle vient.

@Haley Stryder

LE 05 11 2022
Boston Haiwee's

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(Haiwee Wind River)

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Mer 18 Jan 2023 - 18:49

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05.11.2022 Haiwee's, City Center.

Haley comprend à demi-mots que les nouvelles sont aussi fréquentes chez Haiwee que chez elle, et pour ainsi dire, elles n’ont pas. C’est dur d’avoir tout partagé avec quelqu’un puis de les voir partir du jour au lendemain, de laisser à la porte tous les souvenirs, toute l’affection, toute l’amitié pour se délester d’un bagage qui serait devenu trop lourd. C’est pire qu’une rupture, parce qu’on a le droit de perdre l’appétit, de pleurer sans cesse, de ne pas sortir de son lit quand on perd un amour, mais il n’y a pas de code quand on perd un ami. On doit faire avec, et puis c’est tout. Pourtant, c’est un chagrin aussi fort, si ce n’est puissant, qu’un chagrin d’amour, même quand on est prévenu, même quand l’échappée sauvage a lieu pour une bonne raison. “Oui, c’est l’impression que j’ai aussi.” précise-t-elle, quand Haiwee lui dit avoir l’impression que c’est normal. C’est ce que Joey lui a dit, en tout cas. C’est dommage, parce qu’ils auraient presque pu faire comme si tout était normal, et partir en vacances pour les voir.
C’est bizarre, parce qu’elle a l’impression que Haiwee est encore plus désolée qu’elle de prendre de l’espace, d’exister et Haley ne peut s’empêcher de se dire qu’elle ne voit pas du tout Deutsch ami avec une personne comme elle… comme Haiwee doit se dire la même chose d’elle et Joey. Comme quoi, ils sont ensemble pour une raison, ces deux-là. Elle secoue la tête pour corriger l’amérindienne quand elle dit être ridicule : “Pas du tout. C’est… l’espoir qu’ils reviennent, je comprends.” Elle hésite une seconde puis avoue, ayant comme l’impression qu’elle peut lui faire confiance : “Ce qui est ridicule, c’est de faire semblant d’avoir oublié quelque chose ici, juste pour revoir la maison”. Ses joues s’empourprent immédiatement et elle regrette, de l’avoir avoué, mais puisque c'est pour la bonne cause… “Un thé, si tu as ?” dit-elle, légèrement rassurée qu’elle lui propose une boisson. “Tu l’as connu comment, Dutch ?” demande-t-elle, sans trop savoir si ça l’intéresse vraiment ou si elle espère qu’Haiwee évoquera Joey, par la même occasion.

(Invité)

15/11/2020

lost & found ▬ ♪♫♪

“Oui, c’est l’impression que j’ai aussi.” C’est comme ça, ils sont simplement partis, ils les ont laissées à leur quotidien pour s’offrir une plus belle vie. Et pourtant, malgré tout, elle ne parvient pas à leur en vouloir, d’être partis pour être libres de vivre leur histoire. La Haiwee, égoïste, elle ne l’est probablement pas assez. Ses ressentiments, elle les a avalés, et le fait qu’il ne lui a pas dit aurevoir en personne, elle s‘y est quasiment fait.

Et même si elle tente de se justifier quant au fait de cette décoration qui n’a pas changé, elle se rassure d’entendre Haley prononcer, “Pas du tout. C’est… l’espoir qu’ils reviennent, je comprends.” C’est vrai, l’espoir, elle l’a encore, comme espère une enfant. Des idées vaines, qui distillent la naïveté dans ses veines. “Ce qui est ridicule, c’est de faire semblant d’avoir oublié quelque chose ici, juste pour revoir la maison” Elle se laisse surprendre par la révélation, mais ne se permettra de juger ses raisons. Elle aurait pu agir de la même manière, elle le sait, dans le fond. “Un thé, si tu as ?” Elle approuve d’un mouvement de tête, et se dirige directement vers la cuisine, se disant qu’elle va naturellement lui emboiter le pas. “Tu l’as connu comment, Dutch ?” Dans ses pas elle émet un arrêt, un sourire sur ses lèvres vient se glisser, au souvenir de cette rencontre qui l’a tant marqué.

Alors une fois face à ses placards, elle chercher deux tasses tout en débutant le récit, « Je suis tombée sur lui, » Elle avait besoin de se sentir mieux, d’être à sa place, et c’est lui qu’elle a trouvé, « ma seconde journée à Boston, j’ai eu l’impression d’étouffer, » c’était plus que ça, elle n’était pas à sa place, n’est-ce pas ? « La ville… je n’étais pas très à l’aise, » les mugs en main, elle les pose sur le plan de travail et s’arme de la bouilloire, « alors j’ai voulu prendre l’air et il était là. » C’était comme dans ces histoires, où les amitiés sont instinctives, ne se réfléchissent pas. « Attaché à un arbre. » Elle en rigole, si bien que ça secoue ses épaules, l’eau dans la machine, « C’était un exercice. » un truc de l’armée, « au départ je ne voulais pas le détacher. » La confiance, c’est après qu’il l’a gagné, « Enfin, après je l’ai fait, forcément. » Et elle a gardé l’homme à ses côtés, même si d’elle, il était plus que différent. De thé, elle en attrape deux sachets, « Menthe ? » qu’elle finit par demander, « Et toi, Joey ? »

@Haley Stryder

LE 05 11 2022
Boston Haiwee's

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(Haiwee Wind River)

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05.11.2022 Haiwee's, City Center.

Haley n’a pas du échanger plus de deux mots avec Dutch et elle se rend compte que dans le récit de Haiwee, ce qu’elle cherche, c’est le moment où Joey sera mentionnée. Elle fait chou blanc. Pourtant, elle ne peut nier que l’histoire est intrigante, et originale, c’est certain. Ce que Haley retient cependant, c’est que Haiwee n’était pas très à l’aise avec la ville à Boston et s’il lui semble que Joey lui a mentionné qu’elle était amérindienne (ou a des origines amérindiennes), elle ne sait pas vraiment grand chose de plus sur la jeune femme. Depuis quand est-elle à Boston ? Vivait-elle dans une réserve auparavant, ou est-ce simplement qu’elle vivait à la campagne, et loin d’une grande ville comme celle-ci ? Haley peut comprendre que ce soit impressionnant mais ayant toujours évolué dans une ville aussi grande que Boston, elle se dit qu’elle aurait sûrement le vertige face au vide de la campagne ou d’une ville plus petite. Cela ne l’empêche pas de fantasmer sur la vie qu’elle pourrait avoir là-bas, un peu comme dans Hart of Dixie mais elle sait pertinemment qu’il lui faudrait un sacré d’adaptation (et que Hart of Dixie est une série qui enjolive le tout). Alors, elle n’a pas trop de mal à imaginer qu’on puisse avoir le mal du pays en se retrouvant dans une ville de cette taille et elle ne peut s'empêcher d’interrompre sa comparse, d’une voix douce : “Tu es arrivée, quand ? Ca va mieux, maintenant ?” Elle l’espère, en tout cas, même si peut-être que le voyage de la jeune femme à Boston a une date de péremption et qu’elle soit simplement prendre son mal en patience, pour ce qu’elle en sait.
“Parfait, oui.” répond-elle quand elle lui suggère un thé à la menthe et Haley sourit en entendant le nom de Joey retentir jusqu’à ses oreilles. Elle ne sait pas vraiment comment elle va pouvoir tourner l’histoire de leur rencontre, surtout que la discussion qui s’en est suivie n’a pas été des plus joyeuses mais elle est certaine qu’elle peut en raconter une version édulcorée sans mentir pour autant : “On était toutes les deux dans un endroit où on a pas envie d’être et je ne sais plus comment, on a décidé d’aller boire un verre sur le toit du Sidh, à la place.” Elle ne sait pas vraiment si Haiwee sait ce que c’est comme endroit, le Sidh, et il y a quelques mois, Haley n’aurait sûrement pas assumé d’y mettre les pieds. C’est étrange de se dire que désormais, c’est son refuge. “Et après… on ne sait plus vraiment lâcher. C’était le genre d’amitié qui ne s’explique pas, tu vois ? On avait rien à faire ensemble, en vrai.” Et c’est ce qui faisait le charme de cette amitié. “Tu as beaucoup de points communs avec Dutch, toi ?”

(Invité)

15/11/2020

lost & found ▬ ♪♫♪

Parler de Dutch autant que de son arrivée à Boston ça lui fait ce drôle d’effet, celui qu’elle ne parvient pas à déterminer. A la fois, c’est bien, et puis, il y a l’autre côté. Celui qui lui murmure à quel point l’homme peut lui manquer. Chaque jour, c’est vrai. Plus d’ailleurs que ce qu’elle se permet de l’avouer. “Tu es arrivée, quand ? Ca va mieux, maintenant ?” Haley questionne et la tire de ses pensées, ça lui semble lunaire de s’entendre prononcer, « Un peu plus de trois ans, » elle ne l’a pas vu passer, le temps, elle a conscience d’être changée, pourtant. C’est en elle, elle le ressent, alors c’est à la faveur de cette émotion, qu’elle répond par la positive à la question, « en fait, oui, ça va. » Comme si ça lui faisait étrange de réaliser cela. « Enfin, j’ai toujours la sensation de devoir m’adapter, mais … » mais elle s’y fait, à présent elle n’a plus peur d’essayer.

Alors elle propose le thé, affiche un sourire quand la visiteuse articule que c’est parfait. Tout en s’occupant des tasses, elle lui lance des œillades, attentive lorsqu’elle commence à lui raconter la naissance de leur amitié. “On était toutes les deux dans un endroit où on a pas envie d’être et je ne sais plus comment, on a décidé d’aller boire un verre sur le toit du Sidh, à la place.” Ca lui arrache un sourire, parce qu’elle l’idée devait venir de Joey, sachant qu’elle y travaillait, mais ce qui l’a fait tilter, c’est qu’elles auraient pu se croiser avant, toutes les deux, étant donné que la Haiwee s’était elle aussi perdue dans ce lieu. Même si elle n’y est plus allée depuis qu’elle a été blessée. “Et après… on ne sait plus vraiment lâcher. ” Elle la trouve jolie, sa façon de l’affirmer, elle entend le manque qu’elle aussi peut éprouver, “C’était le genre d’amitié qui ne s’explique pas, tu vois ? On avait rien à faire ensemble, en vrai.” Elle le voit parfaitement. Les relations, elles sont encore plus belles quand les gens y sont différents. “Tu as beaucoup de points communs avec Dutch, toi ?” Elle se met à rire tant la réponse est évidente, les deux tasses en main, vers Haley elle s’en revient. « Absolument pas. » Eux aussi, c’était le genre de duo atypique, incompréhensible et unique. « C’est mon parfait opposé. » Elle s’assoit sur le canapé, « mais c’est pour ça que je m’y suis accrochée. » Qu’elle l’a autant aimé, et qu’encore elle le fait. « J’crois qu’elle ne m’appréciait pas beaucoup, » Joey, pour elle, elle était comme un parasite qu’on a envie d’écraser, « elle était… » froide, prétentieuse, intimidante, vicieuse, à ne pas vouloir s’occuper de chiots égarés, si bien qu’Haiwee se demande pourquoi Haley ? « Le Sidh, tu disais ? »

@Haley Stryder

LE 05 11 2022
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05.11.2022 Haiwee's, City Center.

Elles ont rencontré leurs deux opposés alors qu’à la loterie des amitiés, elles auraient sans doute eu plus de chance d’en fonder une belle si elles s’étaient piochées mutuellement. Ou peut-être que justement Haiwee et Haley, même si elles ne le savent pas encore, sont trop semblables pour que cela puisse fonctionner et qu’il fallait qu’elle passe par l’intermédiaire de personnes avec qui elles n’auraient normalement jamais dû s’associer. Peu importe, en amour comme en amitié, il faut parfois se laisser guider, laisser les choses se faire, ne rien calculer et voir où les choses nous mèneront. Après tous, ses plus belles amitiés se sont formées ainsi. Elle acquiesce en entendant Haiwee lui dire qu’elle est arrivée il y a plus de trois ans ; elle comprend ce qu’elle veut dire quand elle dit avoir l’impression de toujours devoir s’adapter. “Tu étais de quel coin avant ?” dit-elle, ne soupçonnant pas une seule seconde que Haiwee ne soit pas que d'origine amérindienne mais ait pu bel et bien vivre dans une réserve. Elle n’imagine pas non plus de quoi est faite la vie en réserves, n’ayant jamais eu l’occasion d’y mettre les pieds. Tout ce qu’elle en a jamais vu c’est des extraits de reportage à la télé.
Un large sourire se dessine sur les lèvres d’Hailey quand elle entend Haiwee lui compter l’histoire de son amitié avec Dutch, avec plus ou moins, les mêmes termes qu’elle a décrit son amitié avec Joey. “On a eu la même amitié, quoi.” dit-elle, en riant doucement en entendant Haiwee préciser qu’elle pense que Joey ne l’aimait pas vraiment. “Pareil pour Dutch, mais ni l’un ni l’autre n’était du genre à aimer grand monde, de toute façon.” précise-t-elle, convaincue de ces propos. “Oui, improbable, mais au final, c’est devenu mon refuge en quelque sorte. J’y travaille cette année; je fais une pause dans mes études. Tu fais quoi ?" demande-t-elle sincèrement curieuse. Peut-être ont-elles d’autres points communs que s’être liés d’amitiés avec leur opposé. Peut-être même qu’elles pourraient devenir amies.

(Invité)

15/11/2020

lost & found ▬ ♪♫♪

Ca lui fait du bien, ce presque voyage dans le passé, de se remémorer combien elle aimait passer du temps avec Dutch, à quel point elle appréciait leur amitié. Même si, pour le coup, elle déteste le fait, d’en parler en conjuguant les verbes à l’imparfait. Car elle a bien conscience que ce n’est pas terminé, qu’avec son départ, leur relation ne s’est pas stoppée, elle espère toujours se perdre sur une plage au Mexique, et le croiser. Elle lui imagine une chemise à fleurs, d’un ridicule à souhait, un accoutrement qu’il détesterait, mais que le gangster accepterait. Ca la fait sourire, rien qu’à y songer. “Tu étais de quel coin avant ?” Elle en sourit, avant, elle était dans un coin hors du temps. Mais elle n’en a jamais eu honte, loin de là, elle assume ses origines, jusque dans le bout de ses doigts. « Dans le Wyoming, » et ses montagnes où la neige ne fond pas, « je suis amérindienne, j’ai grandi dans une réserve. » Elle essaie d’expliquer, même s’il lui faudrait probablement plus que le temps d’un thé pour le lui raconter.

Et quand elle résume ce qui peut les lier, elle sourit encore de la conclusion d’Haley, “On a eu la même amitié, quoi.” En quelques sores, oui, c’est vrai. “Pareil pour Dutch, mais ni l’un ni l’autre n’était du genre à aimer grand monde, de toute façon.” Comment pourrait elle penser l’inverse ? Même lorsqu’il était avec elle parfois, elle avait cette sensation d’être, pour lui, un poids. Comme une petite sœur dont on ne se débarrasse pas. « C’est tellement vrai. » Criant de vérité.
La voilà à vouloir s’étaler sur le lieu qu’elle vient de lui citer. Le Sidh et ses si vilains secrets. “Oui, improbable, mais au final, c’est devenu mon refuge en quelque sorte. " Elle a cette sensation qu’avant d’être un lieu de débauche, ça en est un, de refuge, évidemment, pour les âmes des plus bienveillant. "J’y travaille cette année; je fais une pause dans mes études. Tu fais quoi ?" Elle ne jugera pas la pause dans ses études, elle comprend que c’est trop parfois, près tout, n’est-elle pas celle qui a voulu tout abandonner il y a quelques mois ? « Je suis étudiante en journalisme, j’étais en politique à mon arrivée, j’avais pleins d’idéaux et d’idées pour changer le monde, » utopique, l’amérindienne, la naïveté découlait de ses veines, « j’ai vite déchanté. » Ce n’est pas si grave, quand elle y réfléchit, il le fallait. « Tu étudiais quoi ? » A chercher des points communs, ici et là.

@Haley Stryder

LE 05 11 2022
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