(mélas) it doesn't matter anymore

Anxieuse par nature, depuis que j'étais devenue mère, j'avais l'impression d'être tombée dans un gouffre sans fin de stress. Là où avant je parvenais à reprendre la main sur mes émotions, aujourd'hui, c'était une mission perdue d'avance. La fatigue pesait sur mes traits et dans ces moments de doute, ma confiance en moi s'éclipsait dans les ombres, me laissant m'imaginer que j'étais la pire mère au monde et que tout cela avait été une mauvaise idée depuis le début. Trop tard ma grande qu'une petite voix intérieure susurrait à mon esprit comme pour me faire perdre mes moyens quand j'essayais de faire le vide dans ma tête.

Ce soir-là était inhabituel ; Neptune était malade. Impossible de calmer la douce qui se montrait grognon. J'avais tout essayé et elle continuait de hurler à plein poumon. Seule à l'appartement, j'étais désemparée, à deux doigts de craquer, quand je lui remarquais de la fièvre et que sa respiration émettait un sifflé régulier. Ni une, ni deux, j'attrapais la petite, nous emmitouflait contre le froid et partait en direction des urgences.

Je te reconnais sans mal, même de dos, quand j'entre dans les lieux. Ma main empoigne ton bras pour obtenir ton attention quand j'avance dans ta direction. J'ai mis tout ce qu'il s'était passé entre nous en arrière plan, ça n'avait aucune importance face à la santé de ma fille. " Las, j'ai besoin de ton aide. " Si j'essais de contenir ma voix tremblante, mes traits, quant à eux, sont marqués par mes émotions. " Elle... Elle respire mal. "



@Atlas Weaver

journée monotone, presque pénible. atlas avait été assigné aux urgences à son arrivée, à son plus grand damne. quand bien même les cas pouvaient être stimulants dans les jours remplis, aujourd'hui, c'était loin d'être le cas et l'interne naviguait entre les lits dans l'espoir de voir arriver un quelconque blessé - aussi horrible que c'était à dire. il était envoyé de temps à autre en commission pour un ou deux titulaires mais finissait aussi vite par être renvoyé à son poste initial. quelques regards échangés avec son collègue du jour le rassurait sur son état morose mais pas assez pour l'empêcher de souffler d'exaspération toutes les cinq minutes, fané d'être détenu de l'adrénaline et du savoir d'une salle d'opération. il en était à son énième tour de lits et sans doute centième récitation des artères lorsqu'on vint enfin le sauver, lui empoigner le bras, attirer son attention. une patiente. la réactivité fut instantanée; paré à un peu d'action, il se tourna vivement et tomba nez à nez avec un fantôme du passé. Las, j'ai besoin de ton aide. surnom venu d'une autre vie, d'un autre parallèle qu'il ignora aisément pour se concentrer sur le nourrisson dans ses bras. le nourrisson à l'origine de sa venue, de ses traits marqués par l'inquiétude, l'angoisse. « Depuis quand ? Elle tousse, elle a de la fièvre, pleure beaucoup ? » sa concentration fut cependant vite accaparée par le bébé, qu'il réquisitionna pour l'emmener vers un lit. stéthoscope à portée de main, il s'actionna aussitôt. « C'est ta fille ? » curiosité professionnelle qu'il se justifie avec lui-même mais l'intérêt dépassait le professionnalisme dans le fond et était vendu par son ton, un tantinet jugeur.

La panique me gagne et je ne réfléchis plus quand je nous couvre ma fille et moi pour partir en direction de l'hôpital. J'avais trop peur que quelque chose ne lui arrive, elle si précieuse, si chère à mes yeux. Elle est ce qui compte, avant tout autre chose. Alors qu'importe les disputes, le passé qui fait grincer des dents et le souvenir des mots difficiles. Tout cela n'a plus aucune importance. Même si ton surnom s'échappe de mes lèvres comme une vieille habitude, c'est le médecin que je supplie de m'aider.
Professionnel, tu prends les choses en main. Je te suis de prêt, impeccable de me détourner d'elle un seul instant. " Elle respire difficilement depuis peu. Une trentaine de minutes je dirais. " Le temps que cela m'a pris de l'habiller contre le froid, de partir et d'arriver jusqu'ici. " Elle a commencé à être malade depuis la fin d'après-midi. Je lui ai donné du doliprane. " J'essaie de contrôler les tremblements dans la voix et de retenir des gestes nerveux mais tu me connais assez bien pour savoir que je suis au bord de l'implosion. Ta question a le mérite de m'aider à me recentrer rapidement. Mon regard se charge d'acier quand il croise le tien. " Oui. " C'est tranchant. Je n'ai aucune honte vis à vis d'elle, aucun regret.