(tw) fire in heart. ((SCONA))

au fond de ces chiottes minables. Refuge pathétique, à mon image quand le nez venait aspirer les dernières traces de poudre sur l’écran de mon portable. Cellulaire que je voudrais éclater contre un mur pour ne plus relire encore et encore les aveux de scott. Mots tranchants, palpitant lacéré, sanglant. Le rappel est brutal, me ramène à cet autre fois où j’ai finis dans un sale état. À croire que l’amour était un sale sentiment pour moi. Sentiment nocif, incontrôlable. Regard qui se lève vers le reflet déchet dans le miroir. Dos de la main qui efface les dernières traces de poudre du bout de mon nez. Iris dévastés d’avoir trop chialer, les vaisseaux sanguins brillent par l’abus d’alcool. Boule au fond de la gorge, je retiens les larmes dans un sanglot minable. Renifle une dernière fois, frotte les larmes sous les cils maquillés avant de sortir des toilettes. Mon corps qui heurte d’autres, qui esquivent les silhouettes, zigzaguant dans le brouillon de chaire pour trouver la sortie de la boîte de nuit. L’air frais que je sens à peine percute mon visage, hautes lumières font ressortir les yeux humides. Et j’avance dans le vide, sans savoir où aller. Pas envie de retourner à l’appart, pas envie de croiser le sujet de mes maux. Pas envie d’aller à la dudley, croiser l’abime qui se délectera trop de me voir à terre. Plus que toutes ces autres fois. Armure touchée. défaillante. L’esprit ailleurs, assez pour te percuter de plein fouet. Sac qui tombe au sol et le contenu se déverse. - merde ! titubant, je vois flou. Je m’accroupis, tente de ramasser mes affaires. Gestes incohérents. - mes clefs putain.. regard qui cherche sans vraiment trouver. Qui regarde sans réelle attention. Tu fais pitié Lena.

L’odeur du goudron qui emplit ses narines. Sorties prendre l’air pour faire plaisir à quelques collègues, il ne voit pas toute de suite, la silhouette vaguement familière. Elle qui marche avec hébétude. Et quand à genoux, l’inconnu relève ses billes, il la reconnaît. Son image le frappe de plein fouet. Sarcastique destin. La haut, ils s’en amusent. Lena aux yeux vagues. Perdues dans une réalité qui est trop éloigné de la sienne. C’est ce qui fait qu’il reste. Elle est pas dans son état normal Lena. D’un regard, il indique à ses potes qu’il ne les suivra pas maintenant. Parce qu’elle prend le dessus sur tout la brune. «  Lève toi, j’te ramène. » Habitude fâcheuse de tout ordonner. De tout contrôler. Il parle sans réfléchir. Pas besoin d’ailleurs. Il sait d’avance qu’il la ramènera de gré ou de force. Alors même qu’il l’a déteste.

perdue dans les eaux troubles, ailleurs, partout sauf ici. Parce qu’ici ça fait trop mal. Vérité qui torture l’âme, je préférais encore tes mensonges scott. Ceux qui me laissaient espérer qu’on serait heureux un jour. Qu’on se trouverait réellement et plus jamais se lâcher. Tête qui tourne, accroupie, ma main qui se perd dans mes cheveux. Douleur crânienne. Voix qui résonne, qui te ressemble trop. Et je met du temps à percuter ta silhouette. À croire que t’es vraiment là, que c’est pas la drogue qui me vend un rêve. Qui joue avec le mal être. - lâche moi.. je veux pas relever la tête. Pas te regarder à nouveau. Te faire renaître au fond de mes billes. continue de chercher l’objet imaginaire en espérant que tu partes. Pourquoi tu resterais t’façon ? Paraît qu’elle est meilleure que moi.

Voix pâteuse. Regard fuyant. Elle continue de fixer le bitume. Ne daigne pas relever ses prunelles vers lui. Et ça le fou en rogne Scott. Encore plus que son état lamentable. S’impatientant, l’homme s’abaisse. D’empressé de ranger ses derniers effets dans son sac à elle, avant de la soulever du sol par le bras. « T’fais pitié putain. » La maintenant contre lui, il la force pas à mettre un pied devant l’autre pour se diriger vers sa voiture. Pourquoi ? Il se maudirait presque putain. A être encore là. A se préoccuper d’elle, alors qu’il devrait la laisser se débrouiller.

tout se mélange dans la tête, l’encéphale qui se souvient de tout, le mal qui me ronge encore vif dans la poitrine. J’refuse que tu sois là, que tu me vois entièrement désarmée, entièrement à nue. Moi qui s’est toujours donné les moyens de ne rien laisser paraître ou jamais trop. Là, devant moi, témoin du pire. De ce que j’ai trop souvent nié. - putain, arrête ! que je grogne quand tes doigts enroulent mon bras. Que tu me soulèves de force. - casses toi, j’t’ai dis ! t’as dis. Les pas qui s’enchaînent jusqu’à la carcasse de fer. Tente d’arracher mon bras de ton emprise mais tu me pousses plus fort jusqu’à ce que je rentre à l’intérieur. - tu fous quoi putain ?! que je hurle à l’intérieur au moment où tu grimpes. - j’veux pas de ta pitié de merde Scott ! lèvres qui se pincent, coude posée entre les barres de fer de l’appuie tête. Océan salé qui remonte à la surface, trop vite pour le retenir. - merde ! index contre les lèvres qui se pincent, yeux qui se ferment fort, mon poing qui percute l’accoudoir avant d’ouvrir la portière pour me barrer. Te laisses derrière dans un claquement de porte, marche rapidement le long de la rue avant de me stopper net au milieu. Les gouttes ne veulent plus cesser de couleur, overdose de toi. De nous qui se manifeste au milieu de rien. Impossible de retenir les gémissements, essuyant mes larmes de ma manche le plus vite possible. J’peux pas supporter que tu m’vois comme ça. Que tu vois à quel point t’es capable de m’achever si facilement. De renverser l’échiquier en un seul coup.

Insensible à ses protestation. L’homme la traîne jusqu’à sa voiture dans laquelle il la fait monter de force. Furie. Le poing lancé, elle s’évade la tornade. Dans l’obscure nuitée, il voit son ombre s’effacer. Disparaître dans les ténèbres. Tenter de la laisser, la partie protectrice de sa personne prend le dessus. « Fais chier ! » Il jure, alors qu’il part a sa recherche. Trop faible quand il s’agit de Léna. Elle qu’il devrait complètement mettre de côté. Parce qu’il déteste ça Scott. Les complications. Les embrouilles. Il fuit ce genre de merde comme la peste. Pourtant, il est là. A lui courir après comme con. L’attrapant par l’avant bras, il la tire d’un coup sec. Assez pour voir ses prunelles illuminées par un rayon lunaire. Dilatées. Complètement. Et c’est pas l’alcool qui est responsable de ça. Ni de leur rougeurs. En revanche, les larmes c’est autre chose. Elle. « Putain t’es défoncée.  » Il crache ses mots avec dégoût. « T’as pas pu t’en empêcher hein. Faut toujours qu’tu fasses de la merde. »

soirée interminable. Comme celle d’hier, comme toutes celles où tu m’as laissée sans toi. Cherchant n’importe quel moyen de me sevrer de toi. De nous. N’importe quel moyen d’effacer toutes ses émotions auxquelles je m’étais jurée d’en être insensible. De ne plus jamais les laisser empiéter sur mon esprit. Mais tu continues de survivre dans mon univers, laissant une énième fois les astres devenir témoins de nos histoires salaces. Geste brutal qui me ramène à toi. Les yeux foutus par l’acide d’une vodka pure, d’un peu trop d’excès. D’un peu trop d’sentiments désastreux. Rire ironique, le visage qui se tourne sur le côté avant de se refermer pour te faire face. - et alors scott ? Qu’est ce que ça peut t’foutre ?! voix brisée, cassée d’avoir essayer d’éteindre les sanglots.  Bras que j’arrache de ta poigne, avance jusqu’à toi, poitrine qui se colle à ton torse. Tête qui se relève pour te regarder, le regard noir de désespoir. - qu’est ce que ça peut t’foutre hein, scott ? le ton est sec et la voix se fait basse. - J’serais jamais celle que tu voudrais. J’serais jamais comme elle, j’te donnerais jamais ce qu’elle pourrais te donner. J’serais jamais assez bien pour toi ! t’es content ? J’abdique. Serpentine qui passe sur les lèvres pourpres, recule un peu pour te dévisager de haut en bas. - tu kiff là ?.. me voir à genoux encore une fois ?.. rire ironique. Lèvres qui tremblent, sourire qui se dissipe quand je me mords la lèvre. Les azurs se tournent le côté, dans le vide. j’sais même plus comment on fait pour te regarder.

Déliée de sa poigne, elle s’avance. Le percute de ses mots. Et pourtant, il reste de marbre. Alors même que ses pupilles sont noyées par un chagrin qu’il ne veut pas comprendre. Préférant jouer les ignorants. « T’as finit ? » La carcasse immobile, l’ombre dominante la regarde d’en haut. Maintient un regard qu’il ne veut plus voir. Elle ne voit pas, Léna. La blessure qu’elle cause. La jalousie qu’il nourrie pour tout ceux qui l’approche. Pour ceux qui auront ou ont une place plus importante. Elle n’en sait rien, parce qu’à la place, il a endosser le rôle de celui qui en a rien à foutre. Qui se moque. Se joue d’elle. « J’attend rien d’toi Lena. Alors épargne-moi ta crise de nerfs. »

Impassible. Tu me regardes sans jamais vraiment le faire. Ignore les maux qui me détruisent ce soir. Tristesse qui parait invisible face à toi. Je me noie dans cette indifférence que tu sais si bien manier. Celle dans laquelle tu m’enfermes pour m’empêcher de trop t’affecter. Tes yeux froids m’affaiblissent plus forts. Images de nos moments qui repassent en boucle dans la tête. Les bons, les mauvais. Je les ai tous aimés. Et toi t’es là, de marbre, comme à chaque fois. Alors rien d’tout ça n’était vrai ? J’étais vraiment seule dans notre histoire ? Tu mentais à chaque fois scott ? Putain. - J’vais bien scott.. Va rejoindre tes potes. coup de tête pour désigner la bande invisible derrière toi. - J’vais rentrer, tu peux avoir bonne conscience. c’est tout c’qui t’importe t’façon. Seule raison d’ton intérêt c’soir.

@Scott Guerin

Comportement qui change. Presque trop calme. Aucuns mots ne brisent le sceau de ses lèvres. Les émeraudes sur la jeune femme, il s’imprègne d’elle. Même maintenant, après tout ça, il reste troublé. « J’te ramène. » Tempête qui se tait. Le calme fait le contre poids avec la rage des dernières heures. « Avance. » Il ordonne. Encore. Persuadé qu’elle abdiquera, parce que le contraire est pas envisageable. Et que Léna finit toujours par lui céder. Quoi qu’elle dise. Qu’elle pense.