We were supposed to be a family. ♤ (ROSE & SPENCER)

J'avais laissé Alice sous l'attention d'une baby-sitter pour aller me balader en ville. L'occasion d'avoir un moment pour moi car j'avais beau aimé mon bébé plus que tout, s'occuper d'une petite fille tout en préparant des cours ce n'était pas simple et je n'avais jamais été particulièrement organisé comme garçon. J'étais donc parti à Inman Square pour bosser un peu à l'air libre. Il fallait que je structure mes cours et que je sois plus productif. Assit sur un banc du parc, croquant un peu sur un vieux calepin, je levais la tête en quête du moindre détail susceptible de m'inspirer quand quelqu'un attira mon attention. Je la reconnu sur le champ : quoi de plus naturel après tout, il s'agissait de ma soeur. Rose m'en voulait à cause de ce qu'elle avait découvert récemment et je détestais la voir devenir cette fille froide qu'elle n'était pas. Je détestais les disputes et je détestais l'idée de savoir qu'elle me détestait en ce moment. Abandonnant mon travail, je rangea mes affaires et rejoignit Rose en courant. Je lui pressa l'épaule en arrivant à sa hauteur. Salut petite soeur lançais-je joyeusement, espérant qu'elle soit de bonne humeur et prête à me pardonner.

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Une après midi comme une autre à vrai dire. Un samedi habituel durant lequel j'avais eu ma séance de shopping hebdomadaire avec Evannah, à la fois ma meilleure amie et coloc à la Eliot House. On a beau se voir assez souvent, on en redemande toujours. Il faut dire que c'est la première vraie personne avec qui j'ai accroché depuis mon retour surprise à Harvard. Du coup elle ne faisait pas parti de ces gens qui ont eu connaissance de l'ancienne Rose et je dois avouer que c'est beaucoup plus facile comme ça. Je n'ai pas à justifier ma personnalité en sa compagnie et puis ça me rassure de me dire qu'au moins une personne m'aime comme je suis enfin d'ailleurs je ne vois pas pourquoi on m'aimerai pas. Faut juste me connaître et faire l'effort de venir me voir vu que je fais jamais rarement le premier pas vers un non Eliot. Bref, à l'instant même, je n'étais pas de bonne humeur vu que je n'avais pas fais chauffer la carte bleue car rien ne m'avait plus. Pourtant le bal de fin d'année ne tarderait pas à venir et je n'avais encore rien trouvé pour qu'on me remarque. Nous traversions le parc, avec mon amie, pour rejoindre le campus et nous poser dans notre chambre autour d'un café quand je fus retenue par la pression d'une main sur mon épaule. Qui ose donc ce geste, pensais-je à la première seconde avant de reconnaître la voix de mon frère aîné. Avant de me retourner je fais signe à Evannah de ne pas m'attendre. Ca vaut mieux je pense car les histoires de famille c'est jamais plaisant. " Spencer ? Que me vaut cet honneur, si je peux dire, de te voir ici ? " Mes paroles sont franches, directs. J'ai appris à ne plus mâcher mes mots.

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Cela aurait été mentir que de dire que je m'en voulais d'avoir garder le secret sur l'adoption. Mes parents me l'avait demandé et trahir leur confiance ce n'était pas envisageable qui plus est à mes yeux, ce n'était plus important depuis longtemps toute cette histoire car Rose était ma soeur, point final. Et ça me fatiguait vraiment de voir ma soeur me répondre comme ça. En soit, elle ne se mettait pas en colère, mais j'aurais limite préféré qu'elle crie. Là elle était juste froide avec moi, comme si j'étais un inconnu. Si elle avait l'intention de me blesser, elle excellait. J'enseigne et je vis dans cette ville, c'est donc normal de me voir ici je lui rappelle d'une voix ayant perdu toute légèreté car non, à l'évidence, le pardon ce n'est pas au programme aujourd'hui. Pas la peine de faire ta duchesse, toute cette froideur de ta part ça n'a pas de sens. Je ne suis pas n'importe qui et tu ne peux pas me faire avaler n'importe quoi j'imagine qu'elle refusait maintenant de me considérer comme son frère et ça me gênait, elle n'avait pas le droit de repousser les gens de cette façon.

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Ce serait mentir de dire que je n'avais pas souffert en découvrant que je ne pouvais même plus avoir confiance en ma propre famille alors que c'était la seule chose qui me permettait encore de tenir bon malgré la fragilité qui m'avait toujours habiter. Mais celle-ci avait volé en éclat en même temps que j'avais levé le voile sur la dure réalité de mon existence. Lorsque j'étais odieuse je ne faisais pas dans la dentelle et ce même avec avec Spencer qui avait partagé le même toit que moi. J'avais toutes les raisons de lui en vouloir mais lui ne semblait pas de cette avis et encore moins approuver mon style de vie. " Je suis quand même majeure à ce que sache et tu n'as pas à dicter ma vie. " Je soupirais, franchement j'avais mieux à faire que parler de choses dont je n'avais nullement envie. Mais il cherche la confrontation et vu que je ne suis plus du style à me laisser faire, je me sens obligée de lui répondre. " On ne va politiquer là dessus et tu le sais très bien. Et puis un vrai frère devrait être heureux si sa soeur a enfin trouvé un peu de bonheur. " Remettre en cause l'amour qu'il peut me porter peut le blesser mais je n'ai que faire. Qu'est ce que j'ai à perdre après tout ? Rien vu que je n'ai plus grand chose dans ma vie auquel je pourrais m'accrocher.

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Elle n'arrêtait pas de souffler, me signifiant bien qu'elle ne voulait pas de ce genre de conversations, qu'elle ne voulait pas me parler. Elle était mal barrée, j'avais pas mal de choses à dire et j'en avais assez de ce silence entre elle et moi. Je ne te dicte rien, je sais ce que je pense et j'ai le droit de te le dire, tu n'as pas à le suivre, mais normalement mon avis devrait compter un peu j'essayais de tempérer mon envie de lui répondre sur un ton cassant car je ne voulais pas d'une dispute même si c'était visiblement trop tard. Ca vaut le coup d'essayer, crois moi je siffle entre mes dents. L'emploi du mot vrai me vexe car ça exprime bien ses pensées et ça me touche. Je suis ton vrais frère, que tu le penses ou non je m'en fou. C'était faux, je ne m'en foutais pas. Je vois, donc en fait tu as été malheureuse durant plus de vingt ans et là tu as eu une révélation : en fait je suis hautaine et froide. Même un faux frère ne croirait pas ça. Je répond froidement maintenant car elle me fatigue vraiment et je n'ai pas l'intention de me faire marcher sur les pieds par ma soeur qui a plus l'air d'une gamine à mes yeux que jamais. Elle est en colère, soit, mais elle est en train de tout perdre.

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J'avais tout fait pour oublier mon passé, me reconstruire après toutes ces révélations, repartir sur de bonnes bases mais j'avais été idote de penser que jamais cela ne me rattraperai. Faut dire que j'avais déjà eu ma dose de faire un retour dans le passé en retrouvant mon ami d'enfance James ici même à Harvard et je m'exposais également au mécontement de mes frères bien que Spencer semblait plus perspicace que William à montrer son désapprouvement. " De toute manière, je ne vois pas pourquoi, ça vous dérange tant que ça ? Je suis pas une droguée non plus! Y'a pire que moi dans le monde. " Non mais à l'entendre, on dirait que mon nouveau mode de vie relève d'un drame international. Moi j'y peux rien s'il arrive pas à s'en remettre que je sois plus la même, que sa petite Rose, bien que je ne suis nullement sa propriété, ne soit plus une petite fille. " On t'a jamais appris que les gens évoluaient, qu'ils grandissaient au fil des épreuves. " J'avais aucunes raisons de m'expliquer, puis de toute façon il connaissait très bien les causes de tout cela. Il aurait du réfléchir il y a bien longtemps pour éviter que tout cela ne se produise.

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Pourquoi ça me dérangeait à ce point ? Je ne voyais pas ma soeur comme un bébé, je ne me faisais pas de fausses idées à propos d'elle et j'aurais été mal placé pour essayer de lui faire la morale alors que j'étais loin d'être exemplaire. Peut-être les parents auraient-ils dus tenir cette conversation à ma place mais tant pis, je le faisais pour eux. Evoluer, c'est normal, je ne m'attends pas à ce que tu sois resté une gamine, mais tu es comme ça après les épreuves. Je me mordis la lèvre. On en venait au passage délicat. Tu as essayer de te reforger un caractère depuis que tu sais pour ton adoption et c'est ça qui me reste en travers de la gorge. J'avouais finalement même si je le sous entendais depuis le début. Tu dois te sentir trahie et je comprend vu qu'on a tous eu notre rôle dans ce mensonge mais je ne veux pas que ce sentiment te pousse à changer. Tu ne peux pas nous reprocher d'avoir chercher à te protéger de la vérité, peu importe si tu t'estimes capable de l'entendre.

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