[ lenam ] when the sun goes down

images qui défilent sous les rétines. Absorbée par les conneries d’une télé réalité regroupant les plus petits QI que la terre avait pu porter. Assez divertissant pour me faire oublier tout le reste. Meilleur qu’un appart à l’ambiance glaciale, vide, terne depuis que Bast n’y était plus. Depuis que toi, t’as trouvé refuge ailleurs que dans mon lit. Solitude accablante qui rendait mon quotidien morose, moi qui détestais cette sensation. Ce sentiment d’absence, de se perdre dans l’oubli. Mais ce soir t’es là, avec moi et ça me faisait un putain de bien. Saladier de pop corn entre nous, ta voix résonne pour m’arracher un sourire. - je pourrais te compter dans les vingts prétendants ? le regard enfantin qui te nargue. - je t’imagine bien me jouer la sérénade.. doigts qui attrapent deux trois boules caramélisées. - Genre, « Lena, j’ai jamais osé te le dire mais.. » main qui se pose sur la poitrine, mine faussement affligée par la tristesse. - « Je suis fou d’toi. Depuis le premier jour où je t’ai vu, je suis tombée raide dingue de toi et de ton corps de déesse ! Épouse moi Lena, fais de moi le plus heureux des hommes ! » l’excès qui marque le timbre de voix, déclaration jetée dans le vide face à moi. Tourne finalement la tête vers toi, regard qui se croise. - Oui Noam, je le veux.. murmure qui s’éteint près de ton visage. Tempes collées contre le canapé, visage tourné encore vers toi. Et ton téléphone sonne, captive ton attention quelques secondes. L’esprit occupée ailleurs, j’entends pas le cognement de la porte jusqu’à ce que tu décides de te lever. - Je vais pas me plaindre, j’ai la dalle. que je balance en te regardant partir vers la porte d’entrée. Tu reviens rapidement, pas d’odeur de pizza chaude quand tu te pointes. - quoi ? je fronce les sourcils quelques secondes avant d’exploser de rire. - arrête tes conneries nono, j’marche pas !

Les mots qui s’enchaînent naturellement. Je sens ton attention se faire prisonnière de mes lèvres. Entièrement. Comme si, toi aussi, quelque part tu t’y voyais dans cette comédie que je venais de créer. - C’est ce que tes yeux m’ont inspirés à force de me regarder. haussement d’épaules. J’esquisse un mince sourire, levant les yeux au ciel dans un soupire. - Il n’est pas à la hauteur parce que je l’ai pas décidé, mais je peux faire en sorte qu’il le devienne.. me cherche pas Noam. J’aime trop les challenges pour ne pas les accepter. - franchement ? J’me suis jamais posé la question. j’sais juste que j’étais pas capable de me mettre en couple, alors une relation à vie ? ça relevait limite de l’impossible pour moi. Moment de rigolade abrégé quand t’affirmes ne pas déconner. Je me redresse, jette un coup d’œil vers le couloir avant de lever le regard vers toi. - J’sais pas, j’étais ailleurs à ce moment là.. C’était peut être juste la télé, non ? je préférais que ça le soit. J’aimais pas ce genre de trucs et, clairement, les délires d’Halloween ça va deux minutes. - Tu peux revenir à côté d’moi ?.. Ça fait longtemps que tu l’as pas été. que je demande en poussant le plaide pour te laisser revenir à ta place. - C’est rien t’inquiète, j’pense que c’était juste la télé. que j’essaye de te rassurer et de me rassurer au passage.

Je te laisse retrouver ta place près de moi. Balayant l’ambiance pesante que tu venais d’installer avec cette histoire de porte. J’hochais la tête avant de la poser sur ton épaule, matant à nouveau la télé. À peine le temps d’oublier toute cette histoire qu’on tape à la porte avec nonchalance. Sursaut. Myocarde qui s’affole, les maïs soufflés étalés sur le sol. - Putain noam ! T’es vraiment con ! Tu m’as faite flipper là.. la poitrine qui bat encore trop fort quand je repousse le plaide. Pose les pieds à terre en faisant attention de ne pas marcher n’importe où. - j’te pensais vraiment plus courageux qu’ça.. mais en fait, t’es une couille molle ! pouffe un rire en contournant le canapé, ramenant mes cheveux dans une haute queue de cheval que je ficelais avec mon élastique. Jusqu’à la porte que j’hésite à ouvrir. Main sur la poignée, j’essaye d’écouter à la porte bêtement. - il m’saoule bordel.. à me mettre des idées à la con dans la tête. Je prends une inspiration et ouvre d’un coup sec. Bel et bien le livreur de pizza. - Bonsoir.. Tenez et merci ! que je glisse, finissant par fermer la porte. - aïe.. chaleur qui venait brûler la paume de ma main. Dans le couloir l’ampoule grésille, s’éteint et se rallume trop rapidement. Je marque un arrêt, regarde en l’air avant de vite te rejoindre. - merde, c’est chaud ! Je pose les pizzas, secouant ma main. - par contre, ton ampoule elle déconne à l’entrée..