Unwanted pregnancy [Shendy

A le voir se caler contre le dossier de son siège, je comprends que l’aparté n’est pas terminé, alors c’est pour cette raison, que dans un mimétisme presque parfait, je le refais. Dans le cuir de fauteuil, je vais m’enfoncer, mes ongles éraflant les accoudoirs, patiente afin de l’entendre demander. « Qui a dit que je le reconnaitrais ? » Tu vois, j’en arque un sourire parce que je suis intimement persuadée que ce serait le cas. Et de toutes les manières, soyons honnêtes, Sheng, toi et moi, je ne te laisserais absolument aucun autre choix. Car il ne faut pas oublier, que l’on parle d’un enfant Witter, pas du gosse d’une prostituée. Alors sa question, d’un mouvement rotatif de mes doigts, je la balaie. « On dirait que t’es soulagée » Ce n’est pas seulement une impression, je le suis, c’est vrai, je me dois de l’avouer. Je n’aime pas beaucoup que mes plans soient perturbés. « Ne me dis pas… » Je le jauge, d’un regard vicié. « Te serais-tu faite à cette idée, » mais je n’ai pas eu besoin de m’y faire, puisque ce scénario c’est le mien, c’est un futur pour nous deux que je peins. Enfin, surtout le mien que j’accepte de lier au sien. « Toi, moi et un gosse. Un tableau qui fait froid dans le dos, » Il me brûle la langue le mot menteur, je suis convaincue que ça ne lui en donne pas tant que ça, des hauts le cœur. « Juste une chose. Tu vois çà comment, par curiosité ? » Moi qui croyais que c’était pourtant clair ce que je voyais. Mais parce qu’il désire des précisions, autant donné à mon partenaire, quelques précisions. Néanmoins, pour l’emmerder, je commence avec la plus mesquine des justifications. « Un échange de bons procédés. » L’évidence, non ? « Xiaomi et WW. » une fusion à laquelle je ne veux pas renoncer. « Mais certes, ce ne sera pas un mariage conventionnel, je veux bien te l’accorder. » L’amour et le reste, ce n’est pas pour nous ressembler. « On sait déjà qu’au lit ça fonctionne, on se supportera au quotidien, tu seras suffisamment absent et moi occupée. » Pour qu’on n’en vienne pas au point de vouloir s’entretuer. « Quand gosse il y aura, on engagera une nourrice, » l’instinct maternel, très peu pour moi, « évidemment, je ne te demande pas d’exclusivité, » même si je me réserve un véto sur les pétasses qu’il pourra baiser, « je suis même prête à accepter l’autre. » s’il y tient, même si je demanderai pas mal d’intérêts. « Réfléchis, en t’enchaînant, je t’offre la liberté. » Les obligeances liées à nos familles, je suis la mieux placée pour les supporter. Je suis le choix parfait.

En mes paroles, je crois, comme si elles étaient évangile, n’est-ce pas ? Je ne comprends même pas comment il peut ne pas avoir conscience que ce ticket lui offre de la vie maritale, les meilleurs côtés. Alors après sa réflexion silencieuse, les yeux plantés dans les miens, il reprend, de ce ton où sommeille des élans arrogants. « Cette liberté… » libre mais engagé, je lui offre ce que tout homme, dans le fond, a envie de posséder, même si la bienséance ne permet pas de l’articuler, « des mots…» pas seulement, j’honore toujours mes contrats, c’est ce qui fait que j’ai atteint le sommet, n’est-ce pas ?

Il s’approche, attrape l’un de mes stylos et se met à jongler quelques secondes, « Qui n’ont aucune valeur, » j’en crache un soupir, lève les prunelles vers le ciel, totalement exaspérée. Si ça n’avait pas de valeur, je ne m’évertuerais pas à les prononcer. Je peux être honnête parfois, je ne lui demanderais qu’un petit surplus de la moitié. « Ou alors…. Un contrat de mariage. » de toutes les façons, il sera rédigé dans tous les cas, ça me fait sourire, parce qu'en direction de l'acceptation, il a fait un pas. « Connu uniquement de nous deux et stipulant que tu renonces à m’attaquer si jamais …. Ça venait à se savoir, » Je me mets à rire, avec nervosité, parce que j’ai du mal à croire qu’il me pense aussi névrosée. Aussi mesquine et calculatrice, à dire vrai. Pourtant, il fait partie des seuls à avoir entrevu mes bons côtés. Mon once d’humanité.

De mes index et majeur, je bats la mesure sur mon bureau, ma langue détaillant mes dents, oui, ses réticences aux vues de mon comportement, je les comprends. Cela dit, autant être dès à présent, tous les deux, des plus transparents. « Donc tu penses que je pourrais me marier dans le seul but de divorcer et récupérer une entreprise dans laquelle tu n’as jamais voulu travailler ? » qu’il ne mente pas, à Xiaomi, c’est sa liberté qu’il a toujours préférée. Il les exècre ses futures responsabilités. Et moi je suis née pour ça, pour régner. « Réfléchis, réfléchis-y vraiment. » nous ne sommes, après tout, pas encore pressé par le temps. « Et tu verras. » que je lui offre, le choix de devenir roi. « Ce n’est pas aussi délirant que ça. » Aucune autre femme n’acceptera.

« Si t’en avais l’opportunité, tu sauterais sur l’occasion direct. » Certes, je ne passerais pas à côté, et le monde entier me donnerait probablement raison. Mais là, tout de suite, ce n’est pas la question. Il faudrait tout d’abord que l’on se mette d’accord sur tous les points de nos futures situations. A mon avantage, pour la plupart évidemment, cela étant dit, l’évidence c’est que pour ces détails, nous avons le temps.

Alors je préfère lui ordonner d’y réfléchir plutôt que de se la jouer directement hermétique. Une union d’apparences que l’on saurait gérer à la perfection, car il a beau vouloir faire semblant de s’être acheté une éthique, lui aussi est expert dans le domaine de la manipulation. L’accord nous arrangerait tous les deux, une mascarade bien organisée qui fonctionnerait parfaitement sous les projecteurs et leurs feux. « J’en rêve déjà sérieux, » Sale gosse capricieux… Nous sommes faits du même bois, c’est l’évidence même, il peut bien en dire ce qu’il veut. « Mais j’ai l’droit à un délai de réflexion. Si jamais par exemple… » Qu’il ne me parle de sentiments pour une autre, par pitié, parce que si tout à l’heure je l’ai évoqué comme argument, là, je suis capable d’en avoir la nausée. Brassant l’air de sa paume comme pour signer sa réflexion, « Si j'fais un gosse à une autre. AH. » J’en grimace derechef, le trouvant ridicule avec ça. « Tu te crois malin ? » Un spectacle digne d’un gamin, j’en envoie mes cheveux sur le côté, d’un geste vif de la main. « On en reparlera. » Quand il sera plus ouvert et que moi, je serais moins sur les nerfs. « Tu peux disposer. » Puisque la chose en particulier que je voulais régler n’est plus d’actualité. Une possible grossesse qui serait venue, mon tableau parfait, l’entacher. J'ai du boulot et ne suis pas vraiment encline à jouer. Car dans le fond, c'est ma tête qu'il veut se payer, et étrangement, ce n'est un acte que je peux apprécier.