I don't want to see you anymore (Tristan)

la journée a été longue. tristan a enchaîné les rendez-vous jusque tard dans l'après-midi. tout s'est bien déroulé, mais maintenant la fatigue le rattrape. il n'aspire qu'à une chose : rentrer se poser. alors qu'il roule au volant de sa voiture, il décide dans un sursaut de s'arrêter au mcdonald. il ne compte pas manger sur place, prévoyant de commander un repas et quelques trucs à grignoter pour hope, histoire qu'elle ait aussi de quoi piocher quand elle rentrera de l'hôpital. en découvrant toutefois la queue de plus en plus importante au drive-in, il hésite, ses doigts tapotant le volant recouvert de cuir. il hésite et est à deux doigts de renoncer à son envie de malbouffe avant de se garer, misant sur le fait qu'il sera peut-être plus rapidement servi en commandant depuis l'intérieur. il coupe donc en vitesse le moteur avant de s'engouffrer dans le restaurant. repérant vite une borne de commande disponible, il se met rapidement en marche vers celle-ci. se faisant, il jette un regard autour de lui et manque presque de trébucher en repérant oscar, installé à une table dans un coin du restaurant. tristan se fige, hésite. oscar ne le repère pas, ne redresse pas la tête. il y a de cela quelques semaines encore, tristan n'aurait pas hésité. il aurait été directement à la rencontre de son ami pour le saluer. tout est différent toutefois à présent. le malaise s'étend désormais entre oscar et lui, si présent qu'il en est presque palpable. tristan rejoint finalement la borne et passe rapidement commande, l'esprit un peu ailleurs. une fois sa commande lancée, il rejette un coup d'oeil vers oscar qui ne l'a toujours pas vu. c'est une aubaine. tristan pourrait juste se poster à l'opposée du restaurant, feindre de ne pas l'avoir remarqué non plus et attendre tranquillement d'être appelé à la caisse. c'est une perspective tentante, d'autant plus qu'il ne se sent pas franchement d'humeur pour une confrontation. sauf que, d'un autre côté, il n'a pas envie d'entrer dans ce genre de spirales le condamnant à fuir constamment devant oscar. ils n'ont plus quinze ans, après tout. ils sont adultes. ils devraient pouvoir gérer ça sans causer trop de dégâts. du moins tristan l'espère. c'est avec cette pensée en tête qu'il finit par se diriger vers la table d'oscar. « salut » qu'il lance suffisamment fort pour être entendu, alors qu'il y a encore une bonne table entre oscar et lui. — @Oscar Wolford

oscar ne lève pas de suite la tête vers lui. durant un instant, tristan s'imagine qu'il l'ignore purement et simplement, avant de réaliser qu'il n'a pas entendu, qu'il porte des écouteurs. une situation gênante mais qui a le mérite d'offrir à tristan une ultime porte de sortie. il peut encore changer d'avis. à condition d'être rapide. le dilemme, de toute façon, ne tiens pas longtemps. en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, oscar finit par croiser son regard. tristan le regarde presser un doigt sur son téléphone pour mettre en pause ce qu'il était en train de regarder quoi que cela puisse être, puis retirer un écouteur. tristan ne sourit pas, pas plus qu'il ne fait mine de réduire l'espace entre oscar et lui. prudent, il attend, préférant prendre la température de l'état d'esprit d'oscar avant de faire quoi que ce soit. le regard qu'oscar plante sur lui est froid. presque glacé. si tristan n'est pas exactement surpris, il n'en est pas moins déçu. il attendait mieux d'oscar, faut croire. « Bonsoir. Il y a d'autres places de libres. » tristan hausse légèrement un sourcil, l'air de dire sérieusement? il ne fait pas mine de s'empresser d'ouvrir la bouche pour répondre, cependant. il se contente de rester là où il se trouve et d'attendre la suite, s'il y a une suite. « Dure journée, pas envie de te parler. » tristan ravale un soupire. il n'entend pas imposer sa présence longtemps. loin de lui l'envie de narguer oscar. il n'est pas dépourvu de défauts, mais il peut sincèrement affirmer ne pas avoir ce vice là en lui. une partie de lui est tenté d'hocher légèrement la tête avant de se détourner d'oscar. lui accorder ce qu'il veut, à savoir de l'espace, car il le mérite certainement. tristan l'envisage sérieusement et il est à deux doigts d'y céder, ne tenant pas particulièrement à faire la conversation à quelqu'un qui ne rêve que de le voir se barrer, mais il ne peut pas s'empêcher d'ouvrir quand même la bouche. « je comprends que tu ne veuilles pas me parler. mais j'espère que tu as conscience que tu ne peux pas me blâmer pour ce qu'il s'est passé. » qu'il lâche frontalement d'une voix qui n'atteins pas le niveau de froideur de celle d'oscar. tristan ne se montre pas cassant. il n'est pas en colère. mais il refuse d'essuyer des reproches qu'il n'estime pas mériter. — @Oscar Wolford