10/10/22, au matin c'est plus fort que lui. à la vue de sa soeur il se fige comme une biche comme une biche vulnérable illuminée par les phares d'une voiture. il déteste ça. il déteste se sentir si faible, si minuscule quand il est question de théo. ce n'est pas normal. rien n'est normal dans leur relation. c'est du grand n'importe quoi. sa soeur se poste devant lui, impérieuse. les forces sont largement inégales. il a beau dominer très largement sa soeur en taille désormais, elle sait qu'elle a l'avantage. «
joaquin ! » elle attrape son bras, y plante ses ongles longs et bien manucurés. des griffes plus que des ongles en fait, qui s'enfoncent douloureusement dans sa peau, y laissant à coup sûr des marques. joa grimace, ne parvenant pas à rester complètement impassible. il se foutrait des claques pour ça. et il lui en mettrait bien aussi car bordel, c'est injuste. elle a toujours été injuste envers lui. «
tu devrais avoir honte de te montrer et fanfaronner. tu arrives encore à te regarder dans un miroir ? » c'est prévisible venant d'elle. ce n'est pas la première fois qu'elle l'attaque, pas plus que ce ne sera la dernière. c'est carrément classique en fait, du grand theo. mais ça fait quand même mal. ça fait
toujours mal. et elle continue de le tenir, comme un prédateur clouant sa victime sur place. «
franchement... tu me dégoutes encore plus. » il voudrait lui retourner l'insulte. lui dire qu'elle le dégoûte aussi. qu'elle est ignoble envers lui, qu'il la déteste, même si son coeur stupide persiste à l'aimer. car c'est sa soeur. faut vraiment qu'il soit con. dans un sursaut, il décide d'agir et arracher son bras de l'étau des ongles de sa soeur dans un grand geste brusque. une douleur remonte dans son bras sur le coup et la ligne de ses lèvres frémit, mais il tiens bon. «
je pensais pas que c'était possible » qu'il lâche d'une voix qu'il voudrait plus rude, plus froide. mais au moins il répond. il attaque. plus timidement qu'elle, assurément. mais il attaque quand même. —
@Theodora Pasquier