TW | We're all mad here | Shendy

26/07/2021

We're all mad here - 15/10/2022

Je me revois encore dans les locaux de la WW ce matin, quand pour m'échapper d'une horde de conseillers, c'est vers lui que j'ai foncé. Prétextant un je-ne-sais-quoi très important qui ne pouvait attendre plus longuement. Sauf qu'une fois que nous nous sommes retrouvés dans mon bureau, a défaut de prononcer l’évidence, que je n'avais rien à lui souffler, j'ai laissé traîner mes prunelles sur le meuble et sur cette brochure trônant au-dessus d'une pile de papiers à jeter. La ville aux couleurs d’Halloween pour encore plusieurs journées. Je lui ai donc proposé, de sortir avec moi, bien que cela semble étrange d'y songer de façon-là. Et c'est peut-être la faveur de cette accalmie - toujours sans aller jusqu'à dire que nous sommes amis - dans notre relation qu'il a accepté l'invitation.

Cela dit, maintenant que je me retrouve dans la rue, en pleine nuit, l'idée c'est de plus en plus mauvaise qu'elle me paraît. Remontant sur mes épaules le manteau que je porte, c'est dans la poche de ce dernier que va se glisser ma main, afin d'envoyer un message à monrendez-vous de ce soir et lui signifier qu’il va me le payer demain. Bien que cette menace sonne comme un éternel éternel même refrain... Et que dans le fond je comprends l’idée, l’envie, de me faire poireauter. A l’inverse, moi aussi, je l’aurais fait.

@Sheng Lao Xian

(Wendy Witter)

I am not a muse
I am the somebody
End of fucking story.

「R」

04/05/2021

le 05/10/2022
Boston

@Wendy Witter

W

e're all
mad here

♪♫♪

A

ppelé dans la matinée à venir dans les bureaux pour lui permettre à elle d’esquiver les rapports de ses conseillers, l’employé a su tirer son épingle du jeu, lui aussi en mauvaise posture au moment où un stagiaire est venu le chercher. Il devait poser avec une petite bourgeoise imbue de sa personne, fille à papa qui a su infiltrer le milieu grâce à son portemonnaie et qui ne semblait pas saisir où était sa place. Alors un peu plus et c’était sans répondre à ses devoirs qu’il allait quitter les locaux de la WW mais fort heureusement pour lui, Witter l’a demandé, raison justifiée pour quitter la séance de shoot sans devoir s’expliquer.

De son petit souci, naturellement, il ne lui en a pas parlé, l’écoutant en s’amusant à toucher les bibelots hors de prix qu’elle expose dans son bureau. Il y a là des animaux en cristal, des revues de différents concurrents qu’elle doit s’amuser, d’après lui, à critiquer à longueur de journée tout en leur enviant leur originalité. « Ok. » C’est tout ce qu’il a trouvé à lui répondre, n’ayant rien d’autre de mieux à faire en cette soirée. Alors à l’heure qu’elle avait proposée, l’Adams s’est dirigé, avec quelques minutes de retard pour ne pas changer, vers ce lieu dans la bouche de tout Boston en ce mois d’octobre. Vêtu d’un trench long qui tranche avec ce chandail écru qu’il aime tant porter, il ne lui faudra pas longtemps avant débouler à coté de l’entrée de ce labyrinthe qu’il a contourné pendant quelques minutes. Son rencard du soir trépigne déjà, emmitouflée dans ce manteau trop bon chic bon genre pour errer aussi tard le soir. Alors lorsqu’il est suffisamment proche d’elle, il ne réprime pas son envie de le lui souligner, « Le diable s’habille en Prada… Tu veux peut-être de quoi te réchauffer avant. » Et d'un naturel il lui désigne d'un coup de tête la baie vitrée d'un petit café à coté dont l'enseigne brille encore de toute son intensité.

MADE BY @ICE AND FIRE.

(Sheng Lao Xian)

Shut the door, Dim the lights. Your body's warm And it's so cold outside. Take off your clothes, Close your eyes ━ ━ ━

We'll be in hell tomorrow. But, we are...

heavenbound tonight ∇

26/07/2021

We're all mad here - 15/10/2022

Les minutes s’amoncèlent à la mesure que mon agacement augmente, tiraillée par l’idée que possiblement, à défaut de me faire poireauter, c’est un véritable lapin qu’il s’apprête à me poser. Un fait que je n’aurais pas de mal à détester. Qui serait inédit aussi, car jusqu’à présent, personne n’a encore jamais osé. Mes ongles enfoncés dans mes paumes, les poings serrés, j’exècre l’idée qu’il soit l’un de mes premiers.

Et malgré le tumulte de mon énervement, j’écoute la vie autour, le rire des gens, jusqu’à ce que j’éprouve enfin à mes côtés, la présence de l’étudiant. « Le diable s’habille en Prada… Tu veux peut-être de quoi te réchauffer avant. » L’un de mes sourcils arqué au moment de laisser, sur lui, mon regard glisser, Sheng est conscient du magnétisme qu’il dégage, et bien que je ne lui dise jamais, c’est bel et bien pour cette allure nonchalante, ce flegme significatif, qu’il fait partie de mes employés. Ce charisme que je me plais à écorcher. « Loupé, » je commente tandis qu’un sourire étire avec lenteur mes traits, « c’est du Chanel. » Une pièce maitresse de ma collection, unique aussi bien qu’intemporelle.

Ceci étant précise, je me fais faussement suspicieuse quant à sa proposition et décide de l’interroger, le vice toujours dissimulé dans le ton, « T’as révisé ton manuel de bonnes manières ? » Incisive alors que j’accepte la proposition en commençant à talonner en direction du café désigné, la douceur avant d’aller se perdre en Enfer. Mais puisqu’il m’a accusé d’être le diable, j’imagine que malgré tout j'y serai à ma place et que ça va le faire.

@Sheng Lao Xian

(Wendy Witter)

I am not a muse
I am the somebody
End of fucking story.

「R」

04/05/2021

le 05/10/2022
Boston

@Wendy Witter

W

e're all
mad here

♪♫♪

«

Loupé, » peut-être mais elle, elle a le don en un mot de l’interpeller, l’asiatique prêtant subitement attention à son regard presque suspect. « C’est du Chanel. » Qu’est-ce qu’il en sait ? Il baigne peut-être dedans depuis qu’il est né mais il n’est jamais allé jusqu’à examiner les lettres qui y sont marquées, une perte de temps tant que le vêtement lui plait. Ce n’est pas pour rien qu’une partie de son dressing à lui compte des enseignes beaucoup moins réputées que ce qu’il peut enfiler lors des soirées mondaines. « T’as révisé ton manuel de bonnes manières ? » Ce n’était qu’une simple proposition histoire de marcher avant de s’engouffrer à l’intérieur de ce dédale et de devoir se heurter aux habitants qui ont eu la même idée.

Ses traits enjoués partiellement dissimulés par ce col qu’il remonte pour braver la fraicheur, il esquive quelques gamins chahutant à contre sens sur le trottoir, ajoutant en jaugeant la circulation avant de pouvoir traverser l’artère routière principale : « Je n’ai pas dit que je te l’payais... » Witter qui encore une fois déforme ses paroles pour en profiter, trop habituée à tout recevoir sans jamais rien donner. « Puis c’est toi qui m’as invité. » C’est elle qui a eu l’idée tantôt et qui l’a convié ici pour échapper à la morosité. Et pourtant, dès qu’ils ont quitté les bandes zébrées hachant l’asphalte pour regagner les pavés minutieusement imbriqués, il ne peut s’empêcher de contempler au travers de la vitre les clients déjà présents. Beaucoup de couples ou ce qui du moins s’y apparente… « Mais par chance, on m’a bien éduqué. » Entretemps il a sorti son portefeuille de sa poche pour afficher son intention de payer même si personne ne le lui a demandé et qu’elle est plus blindée que lui. Ce n’est qu’une question de politesse et de savoir-vivre. Alors lorsqu’il lui dégage l’accès au son typique d’un carillon vieillissant, il attend de la voir passer pour lui souligner parce qu’il se sent déjà observé : « Pour notre premier rencard,» parce qu'il n'y a pas d'autre mot pour le qualifier, « je vais y mettre les formes. » Première fois qu’ils vont passer volontairement un moment ensemble loin des mondanités et qui plus est à sa demande à elle, c’est un jour qu’il n’est pas prêt d’oublier.

MADE BY @ICE AND FIRE.

(Sheng Lao Xian)

Shut the door, Dim the lights. Your body's warm And it's so cold outside. Take off your clothes, Close your eyes ━ ━ ━

We'll be in hell tomorrow. But, we are...

heavenbound tonight ∇

26/07/2021

WE'RE ALL MAD HERE ▬ ♪♫♪

Je souligne donc sa silhouette du vert de mes prunelles, lui aussi en un acte manqué, replace son col, sa veste, esquive un troupeau d’enfants enjoués qui me donnent envie de vomir, dépitée par leur manque de civilités, jusqu’au moment où il vient préciser ; « Je n’ai pas dit que je te l’payais... » Ca tombe bien, je n’ai pas sous entendu que je demandais la charité. Je me suis contentée de souligner un point, le fait que prendre un café avant de nous perdre dans les allées n’était pas une mauvaise idée. Un ordre de choses qui malgré moi, me plaît. J’irais même jusqu’à dire que c’était un compliment déguisé. Mais ça m’apprendra, même si ce n’était pas limpide, il ne m’y reprendra pas. « Puis c’est toi qui m’as invité. » Merci, mais ce n’est pas la peine de me le rappeler, j’en suis à deux doigts de regretter, accusant un frisson, un brin écoeurée par l’idée qu’inconsciemment je puisse vraiment vouloir passer du temps à ses côtés. Cette relation, elle est de plus en plus altérée. Indéfinissable ainsi qu’aliénée. « Mais par chance, on m’a bien éduqué. » Grand prince qu’il est, à sortir son porte-feuille bordé de billets. J’en lève les yeux au ciel, agacé par son manège quand il m’invite à entrer en premier, « Pour notre premier rencard,» les machoires si scellées que mes dents viennent, entre elles, grincer, « je vais y mettre les formes. » je l’indexe, au niveau de son ventre, enfonçant mon doigt dans ce dernier, afin de l’aviser d’un, « N’abuse pas. » certes, je doute de la sincérité du terme employé, exècre l'idée de l'avoir rencardé, une fois encore, j’ai la nausée. Et lui passe devant, observant les cartes qui trônent ici et là. Puis sous couvert d’une illumination que je viendrai d’avoir, je me retourne vers toi, « Quoi que… Tu peux le redire, que j’enregistre cette fois ? » on ne sait jamais, ça pour toujours servir pour blesser ou contrôler. Des armes de choix. Je me permets de lui sourire, comme l’ange que je ne suis pas, avant de me retourner et commander « Un double latte, et un … » qu’importe ce qu’il voudra, après tout maintenant c’est acté que c’est lui qui paie. « Si tu pouvais te dépêcher. » Un rencard, surtout entre nous, ça ne dure pas toute une soirée.

@Sheng Lao Xian

LE 15 09 2022
Boston Labyrinthe

EPSILON

(Wendy Witter)

I am not a muse
I am the somebody
End of fucking story.

「R」

04/05/2021

le 05/10/2022
Boston

@Wendy Witter

W

e're all
mad here

♪♫♪
E
lle passe devant lui, bon prince qu’il est, mais en n’omettant pas de lui faire remarquer d’un ongle planté dans son abdomen qu’il ne faudrait pas qu’il exagère tout de même. « N’abuse pas. » Ce n’est qu’un rendez-vous pris dans l’intention de se débarrasser pour un temps de ses responsabilités, il s’en doute et ne se fait aucune illusion sur ce cette soirée représente réellement. Il l’avise d’un regard sombre, la laissant le dépasser pour grogner une fois qu’elle pénètre à l’intérieur un avertissement un peu tardif. « Attention, tu pourrais t’le casser. » Ce n’est pas sa manucure qui pourrait l’abimer. Mais comme il n’a pas été des plus discrets elle se retourne brusquement et lui perd toute envie de sourire, méfiant de ce qu’elle s’apprête à lui dire. « Quoi que… Tu peux le redire, que j’enregistre cette fois ? » Un mouvement de recul et il continue à l’observer lorsqu’elle commande sans perdre une seule seconde, lui faisant même une réflexion à ce sujet. « Un double latte, et un … Si tu pouvais te dépêcher. » Il est surpris, faut l’avouer mais dans le mauvais sens du terme. Derrière le comptoir l’un des deux serveurs s’applique déjà à la préparation de son café alors que le sino est toujours en train de songer, relisant sur la devanture les quelques cafés qui y sont proposés. Il prend plaisir à la faire poireauter c’est vrai, le regard voguant sur les nombreuses dénominations et compositions. « Si t’es pressée, tu peux tout autant rentrer chez toi. » Pourquoi perdre son temps avec lui si elle a d’autres chats à fouetter ? Autant qu’elle le laisse en plan, ce qui ne changera rien à sa soirée. Mieux vaut être seul que mal accompagné et question exil, le sino est blindé. « Un irish Coffee. » A sortie spéciale, mesure spéciale et peut-être que les quelques gouttes qui y seront versées allègeront cette soirée. Un billet est glissé sur le comptoir à l’intention du caissier et d’un geste de la main l’asiatique lui fait sous-entendre de garder la monnaie avant de s’accouder, le temps de voir leur commande leur parvenir.

MADE BY @ICE AND FIRE.

(Sheng Lao Xian)

Shut the door, Dim the lights. Your body's warm And it's so cold outside. Take off your clothes, Close your eyes ━ ━ ━

We'll be in hell tomorrow. But, we are...

heavenbound tonight ∇

26/07/2021

WE'RE ALL MAD HERE ▬ ♪♫♪

« Attention, tu pourrais t’le casser. » J’ai beau baisser le visage de manière agacé, je n’arrive pas à contre carrer le sincère sourire que ses mots m’inspirent. C’est bel et bien pour ce mordant, ce répondant, cette prétention qui fait que je le hais autant qu’il sait m’animer. Le leitmotiv de cette relation qui ne porte aucune étiquette, aucun nom. Ou si ce n’est un accord de torture entre patronne et employé. Chose que je ne perds pas de temps de lui rappeler en lui demander de répéter, le mot rencard qu’il a osé utiliser.

Mais si je lui intime de se dépêcher, je vois directement dans ses prunelles que c’est tout l’inverse qu’il compte faire, se donnant le loisir de décortiquer tout ce qui est sur la carte proposé. « Si t’es pressée, tu peux tout autant rentrer chez toi. » Ce n’est pas ce que j’ai dit, alors pas la peine de jouer les pucelles éplorées, bien que je comprenne qu’il ait pu en être froissé. Cependant, le fait que je pourrais être désolée, je ne parviens pas à le prononcer, je le jure, mes lèvres, ça pourrait les entamer. L’expression fermée, je lui décoche un regard, de biais, tandis qu’il se décide enfin à commander. « Un irish Coffee. » Je l’observe poser de quoi payer les consommations sur le comptoir, mes ongles éraflant mon cou je m’efforce de faire le vide dans mes pensées, de pallier ma propre irascibilité, jusqu’à ce que le serveur dépose nos boissons.

C’est le sien que j’attrape en premier, pour le lui donner, armée d’un sourire indéterminé, « C’est bon, » d’accord, j’arrête la mauvaise humeur, d’être dans le rôle du tyran qui sème la terreur, « je l’enterre pour la soirée. » La hache de guerre qui n’a plus de réelle raison d’exister, juste pimenter notre duo imparfait. « Mais si tu voulais une femme docile, fallait pas accepter. » et je récupère mon café, assez amusée, pour prendre la direction de la sortie, à la conquête de ces sensations fortes qu’on est venus rechercher pour cette nuit.

@Sheng Lao Xian

LE 15 09 2022
Boston Labyrinthe

EPSILON

(Wendy Witter)

I am not a muse
I am the somebody
End of fucking story.

「R」

(Contenu sponsorisé)