AMY-LYNN E. COOPER ► ashley benson

C’est le samedi 18 décembre 1999, à 6h00 du matin que j’ai vu le jour. À savoir qu’à contrario de milliers de personne dans le monde, j’ai vu le jour au domicile de mes parents et non pas à la maternité. Cela ne faisait pas parti des plans de ces derniers, mais malheureusement j’étais apparemment tellement pressée de rejoindre ce monde de fou, que maman n’a pas eu le temps de quitter le domicile familial pour se rendre à l’hôpital. Heureusement, tout de même, que la sage-femme qui avait suivi maman durant toute sa grossesse était l’une de ses meilleures amies, ainsi elle a pu faire appel à elle, quand elle a pris conscience du fait qu’elle n’aurait pas le temps de se rendre à la maternité et qu’elle devrait accoucher à la maison. Non elle n’était pas devin, juste gynécologue obstétricienne, donc forcément elle savait très bien ce qu’il en était. Vous ne le savez peut-être pas, mais je ne suis pas fille unique. Six ans avant que je ne vienne au monde, en mars 1993, plus précisément, mes parents ont eu un fils, mais celui-ci a quitté le domicile familial dès lors qu’il a eu 21 ans et depuis je n’ai plus eu aucune nouvelle de lui. Si au départ, j’étais triste et je n’avais de cesse de demander à mes parents des nouvelles de mon frère ou le motif de son départ, j’ai vite compris que je n’aurai aucune réponse de leur part. Est-ce que je saurai un jour pourquoi celui-ci a tout abandonné comme ça du jour au lendemain ? Je l’espère.

Mais bon avant d’en arriver là, il faut tout de même savoir que j’ai vécu quatorze ans et demi en compagnie de mes deux parents et de mon frère aîné. Alors certes ce n’était pas toujours tout rose à la maison, notamment à cause des nombreuses disputes qui avait lieu entre papa et mon frère, mais je ne peux pas dire que j’ai eu une enfance et une adolescence des plus malheureuses pour autant. Oh non, il y en a qui ont vécu pire moi et j’ai toujours eu conscience de faire parti des privilégiés, contrairement à d’autres, ce qui fait que je ne me suis jamais montré hautaine envers les personnes qui ne faisaient, soi-disant, pas parti de mon monde. Si je pense ainsi, c’est aussi et surtout parce que mes parents ont mis un point d’honneur à ce que je respecte tout le monde et que j’aide, sans rien attendre en retour, mon prochain. Alors certes, certain personne pense que pour être bien il faut qu’un compte en banque soit rempli et être beaux aux yeux de tous, mais ce n’est pas du tout dans ma mentalité de voir les choses de la sorte. Pour moi, ce qu’il y a de plus important chez quelqu’un, c’est ce qu’il a dans le cœur. D’accord ça peut paraître niais dit ainsi, mais c’est réellement ce que je pense. Et d’ailleurs, c’est grâce à cela que dans mon cercle d’amis vous pourrez trouver des personnes venant des quatre coins du monde ou de n’importe quel quartier. Parce que pour moi, le fait d’être riche, ce n’est pas le plus important.  

Afin que je ne devienne pas comme ces personnes imbues d'elles-mêmes, qui ne pensent qu'à leur petite personne et qui rejettent totalement les individus qui sont différents d'elles, mes parents ont tenu à ce que je fréquente des établissement scolaire publics, plutôt que privés. En fait, ce qu'il faut savoir, c'est que mes parents agissaient ainsi avec moi, rien que pour embêter les parents de maman. Et oui, entre mes parents et mes grands-parents maternels, c'est loin d'être le grand amour vous savez. Et pour cause, ceux-ci n'ont jamais accepté le fait que maman rompt ses fiançailles avec cet homme qu'ils avaient choisi pour elle, pour papa. Il faut dire aussi que ce dernier ne faisait pas parti de leur monde. Lui, il était issu de la classe moyenne comme certains disent et son attitude... disons qu'il se comportait plus comme un bad boy que comme un gentleman si vous voyez ce que je veux dire. Alors autant dire que lorsque maman a fait part du fait qu'elle épouserait mon père, plutôt que l'homme qu'ils avaient choisi pour elle depuis longtemps, à ses parents, ces derniers ont très mal pris la nouvelle et ils ont totalement coupé les ponts avec maman. Heureusement, celle-ci n'était pas toute seule, certes il y avait papa, mais il y avait aussi sa sœur qui était toujours là pour la soutenir.  À l'âge de quatorze ans et demi, ma vie a été totalement chamboulée. D'abord il y a eu le départ de mon frère. Ce départ, je l’ai pris comme une trahison. Pourquoi ? Parce que j’étais très proches de mon frère aîné et celui-ci m’avait toujours dit que jamais il ne me laisserait tomber. Et pourtant il l’a fait. Puis, il y a eu le décès de l’un de mes meilleurs amis. Celui-ci a perdu la vie après s’être fait percuter par un homme complètement ivre, alors que nous étions entrain de rentrer du lycée. Autant dire que j’ai eu beaucoup de mal à ne pas sombrer après ces deux disparitions. Pour autant, je n’ai pas eu besoin de toucher à l’alcool pour passer au-dessus de ça. Non, ce qui m’a aidé ce sont mes amis, leur bienveillance et ce jeune homme qui venait tout juste d’arriver en ville. Tous les deux, nous ne connaissions pas et pourtant très vite cela a accroché entre nous. Lui étudiait dans un lycée privé, moi dans un lycée public et pourtant c’est lors d’une fête entre amis que nous nous sommes rencontrés. Durant plusieurs mois, nous n’avons fait que parler, sortir entre amis et nous confier des choses, puis un jour, sans même que l’un d’entre nous ne s’y attende, nous avons fini par nous avouer nos sentiments respectifs.

Malheureusement, notre histoire n’a pas duré longtemps et elle était loin d’être un conte de fées. D’une parce qu’entre sa mère, son frère aîné et moi, le contact ne passait pas du tout et de deux, parce que plus on avançait dans notre relation, plus j’avais l’impression qu’il me cachait quelque chose. Ce n’est que huit mois après le début de notre histoire que j’ai découvert son secret : s’il s’était rapproché de moi lors de cette soirée entre amis, ce n’était pas du tout parce qu’il voulait faire connaissance, mais uniquement parce qu’il se sentait coupable de la mort de mon meilleur ami. Alors certes, ce n’était pas lui qui était au volant, mais son frère aîné, pour autant sa culpabilité ne l’a pas poussé à dire la vérité à la police, à intervenir pour tenter de sauver mon meilleur ami ou à me dire la vérité le jour de notre rencontre. Suite à cette découverte, vous vous doutez bien que je n’ai pas mis longtemps à quitter mon ex petit-ami et même si je l’aimais encore, j’ai lutté pendant des mois pour ne pas céder à la tentation et retomber dans ses bras. Il m’avait menti une fois, sur quelque chose de très grave, qui me dit qu’il ne m’aurait pas encore menti sur d’autres choses si j’avais accepté de reprendre ma relation avec lui ?

À ce jour, je suis célibataire et même s’il m’arrive parfois de flirter ou d’avoir des petites histoires d’une nuit ou de quelques jours, je refuse de m’attacher sentimentalement, au point de tout abandonner pour une personne, de peur de souffrir à nouveau. Côté familial, je n’ai toujours aucune nouvelle de mon frère et à vrai dire, je n’en attends plus vraiment… s’il avait voulu que je reste dans sa vie il ne m’aurait pas laissé tomber comme ça, sans rien dire ou sans essayer de reprendre contact avec moi par la suite. Enfin en ce qui concerne ma scolarité, je suis actuellement étudiante en sixième année de littérature et de théâtre à l’Université d’Harvard et je me sens dans cet établissement comme un vrai poisson dans l’eau. Comment je vois mon avenir ? Je ne sais pas et à vrai dire je m’en fiche de ce qu’il me réserve. Moi tout ce que je veux c’est vivre l’instant présent et profiter à fond de la vie, car plus que quiconque, je sais combien celle-ci peut-être courte.