my life is just a carousel spinning around (escamillas)

. vendredi 30 septembre .

Assise sur l’un des fauteuils de l’entrée, je regarde autour de moi. Cet hôtel est plutôt majestueux et je suis sûre qu’il propose des soins pour ses clients. Je pense déjà à un cadeau que je pourrais offrir à Céleste, que je pourrais nous offrir. Nous ne nous sommes pas vues depuis un petit moment - la faute aux cours qui ont repris et à mon emploi du temps chargé - mais j’ai envie de trouver du temps pour elle comme j’en ai trouvé pour mon petit frère qui ne tarde pas à arriver. Quand je le vois, dans le hall, je me redresse et attrape son bras délicatement. Salut beau gosse. Que je souffle alors que je l’attire dans mes bras pour embrasser sa joue et l’enlacer quelques secondes. Qu’est-ce que tu veux boire ? Qu’on commande et s’isole dans l’un de ces coins aménagés pour cela. Connaissant Matian, il a des tas de choses à me raconter et moi, je suis toujours partante pour l’écouter me raconter ses mille et unes aventures.

@Matian Escamilla

Peut être le remake de walking dead entrain d’se tourner dans cette rue. T’avances, le corps frêle, la fatigue sur ton visage. Les yeux gonflés, t’as chialé. Chialé toute la nuit et t’as probablement même pas dormi. Pourquoi est ce qu’à chaque fois que tu vas voir ta sœur t’es qu’un déchet à peine recyclable ? Loin des plans fixés, t’avais prévu de lui parler de cette vie, celle que tu mènes où le sourire te retrouves, où tes projets avancent. Tout semble vide, maintenant. Tête aux espiègles penchant pour trop réfléchir et le cœur qui s’est écorché de toute sa longueur hier soir. Le corps qui s’avance dans cet hôtel, un regard qui balaie l’assemblée, le bras rapidement agrippé. Un élan de douceur pour réchauffer ton cœur, fade. Salut. Tu tentes le maximum, espérance totale de sembler heureux. Non, putain de livre ouvert. Qu’est ce que tu veux boire ? De la javel. Le cocktail blanc avec de la noix de coco. Un sourire, quand tu réfléchis. Impossible de retrouver le nom dans ces pensées mélangées, désorganisées. Pourquoi t’es toujours aussi belle comme ça ? Presque niais, pourtant stricte vérité. Comment ça s’passe à la fondation ? Tu attrapes le verre tendu sur le bar.

Mes yeux n’ont pas vraiment scanné le visage de mon petit frère sinon j’aurais tout de suite vu la tristesse et la douleur qui l’habitent. Avec Matian, ce n’est jamais signe de bonnes choses. Peut-être que c’est pour ça que je ne l’ai pas regardé de haut en bas avant d’être dans un moment calme, tous les deux. Les boissons commandés - pina colada et un soft allégé - je tourne enfin réellement le visage vers mon frère. Le sourire et la joie qui pouvaient se lire dans mon visage se transforment en sourcils froncés et questionnements intenses. Je bois beaucoup d’eau, ça aide, il parait. Que je souffle rapidement, ne sachant pas bien quoi répondre de plus. Les gênes, peut-être ? Et le fait que je ne me prends pas la tête et reste loin de toute relation trop importante. Un mécanisme protecteur, sûrement. Bien, on a de beaux projets, on gagne plus de procès qu’on en perd et ça c’est génial. Défendre les femmes, trouver une égalité, c’est un combat d’une vie. Et toi ? Ton projet ? Que je souffle en glissant mon bras autour du sien, le guidant vers cette partie calme et de côté du bar. Je m'assois dans un des fauteuils au dos si haut qu’on ne me voit plus. Qu’est-ce qu’il se passe ? Pas la peine de mentir, je le connais.

@Matian Escamilla