street fighter (keeven)

@Keelan Malacki | sortie du boulot tardive, grosse affaire en cours à l'institut médico-légal. c'est sur les rotules que tu arpentes les rues de la ville, légère flemme de rentrer chez toi directement. tu entends des éclats de voix un peu plus loin, mais tu n'y prête pas grande attention sur le moment, puis en t'approchant un peu plus, tu reconnais la voix de ton meilleur ami. sang qui ne fait qu'un tour dans ton être, tu ne cherches pas plus longtemps pour foncer dans la direction des cris. ils sont plusieurs contre lui, et tu fonces sur un des types, plaquage violent contre le mur de la ruelle. et l'homme semble vexé qu'une femme de ton gabarit puisse le maîtriser de la sorte. il commence à te cogner, une fois, deux fois. pas trois. « sauve toi Keelan ! » que tu gueules à la volée, immobilisant ton assaillant.

Tu ne sais pas ce que tu fais ou ce que tu dois faire, fuir les pensées dans la tête, fuir les questions sur comment tu allais ou comment Kassim allais, fuir la réalité, fuir les cours parce que tu ne sais plus à quoi ça sert, fuir les pensées négatives que tout le monde finira par te quitter, fuir tout simplement fuir ton mal être intérieure, ne pas lui faire face, non, tu vas bien pourquoi ça n’irais pas ? Tout le monde va bien. Un footing tardif parce qu’Anton n’est pas rentré, tardif parce que tu n’es plus capable de dormir seul ou de fermer les yeux sans voir des images qui te déplaise, tardif parce que tu peux pleurer, avoir les yeux rouges sans que personne ne soit là à te scruter. Courir le long de Charles River, rentrer en passant par les rues, des mecs sur ton passage qui ne se pousse pas, l’esprit ne réfléchis habituellement tu te serais décalé naturellement, mais là tu fonce dans le tas comme s’ils n’étaient pas là. Il t’attrape, tu ne fuis toujours pas, tu affronte malgré ton bras en moins, comme si tu n’y pensais plus, mais seul, diminuer, face à plusieurs qu’est-ce que tu peux faire ? L’un attrape ta main inutilisable, tu cris de douleur et une tornade s’approche te libérant, quelques secondes à retrouver tes esprits avant de reconnaitre la voix ta meilleure amie. Fuir, Est-ce que tu dois le faire avec elle aussi ? Mais ils s’attaquent à elle et même si elle est apte à se défendre seule, tu n’aimes pas ça, regardant les alentours, tu te précipites vers une poubelle en ferraille attrapant le couvercle tu reviens en courant assommant l’un des types qui s’attaquais à elle, mais tu ne calcule pas le poing qui t’arrive dans les côtes.

les coups qui pleuvent dans tous les sens. coup de poing placé dans l'abdomen qui te fait ployer, souffle coupé un instant, instant où Keelan revient foncer dans le tas avec le couvercle d'une poubelle. tu retrouves tes esprits trop tard quand un poing vient s'abattre dans les côtes de ton meilleur ami. rage qui renait un peu trop fort dans ton esprit vengeur. violent coup de pied haut dans la mâchoire du traître. on ne touche pas aux gens que tu aimes. peu importe les conséquences sur ta licence sportive, tu préfères perdre tout ce que tu as accompli dans le domaine des sports de combats que d'être spectatrice d'un tel désastre. « alors les sans couilles, ça fait moins les malins d'un coup ! » parce que c'était plus facile de s'en prendre à un gosse blessé physiquement et moralement, tout seul quand on est plusieurs. mais là, ça se concerte pour fuir. « allez, barrez vous avant que vous aussi vous finissiez avec la mâchoire dans le même état que votre pote qui chouine. » faire la fière en leur présence, besoin de ton corps de s'écrouler sur le sol en touchant ta blessure douloureuse depuis ce sale coup. ils détalent comme des lapereaux de six semaines, et tu peux enfin détendre tout ton corps. « putain Kee, il s'est passé quoi ? depuis quand tu te la joues combats de rue ? ça va ton bras ? et tes côtes ? »

Ils t’ont insulté quand ils t’ont collé contre le mur et tu n’as pas supporté, t’a répondu avec le même genre de mots qu’ils ont utilisé, peut être que tu n’aurais pas dû. En temps normal tu te serais figé parce que tu ne cherches pas les ennuies, parce que tu manques de courage, t’es loin d'être comme les membres de ta famille, t’es loin d’être comme Kassim... Tout est parti en vrille et d’un côté tu te disais que finir à l’hôpital à côté de ton grand frère ce n’était pas si mal, mais c’était sans compter sur l’apparition de ta meilleure amie, tu te demandais si c’était un signe ou seulement la malchance que Raven débarque de nulle part. Elle te dit de fuir, mais tu ne peux pas, impossible. Tu ne peux la laisser seule et prendre le risque qu’elle soit blessée par ta faute. Les cours de boxe auraient pu te servir si seulement tu n’étais pas diminué, alors t’improvise, mais ce n’est pas assez. Pliés en deux et c’est Raven qui trinque encore une fois. Les mecs s’enfuient et je vois Raven glisser au sol, tu te mets à son niveau “Je suis désolé.... Ça va ?” demandas-tu en cherchant ses blessures. Tu fuis son regard... “Je sais pas... j’étais dans mes pensées... j’ai juste foncé dans le tas.” tu regardes ta main “Ca va j’ai eu de la chance...” tu soulèves ton t shirt pour constater qu'un bleu était en train d’apparaitre, tu grimace “Je crois que c’est rien de grave... je l’ai mérité”

blessure douloureuse. ça t'énerve de te sentir ainsi diminuée pour quelque chose qui s'est produit des mois plus tôt. t'as l'impression que quoi qu'il arrive, ça va te poursuivre à vie, qu'à chaque fois que tu feras trop d'efforts, qu'à chaque fois que tu pratiqueras tes sports de combats, tu seras dans cet état lamentable. fragilité que tu ne veux pas ressentir et qui pourtant te rappelle que cette balle a failli te tuer. hochement de tête offert à ton meilleur ami alors que ta main maintient ton flanc. « t'inquiètes pas, ça va passer.. t'excuse pas, tu m'as pas forcée à rentrer dans le tas. » tu ris doucement, grimaçant légèrement à cause de la douleur. tu le regardes même si lui fuit tes opales. « tu les as croisés, t'as eu envie d'te foutre sur la gueule comme ça, pour rien ? te fous pas de moi Keelan. j'te connais trop pour ça. » tu regardes l'hématome sur ses côtes à la lueur du réverbère et tu soupires. « une poche de glace calmera l'inflammation. aide moi à m'lever, on va passer chez toi. » tu lui tends la main du côté où il est toujours valide pour te redresser. tu préviendras Elsie plus tard, quand tu seras sûre que le petit Malacki est en sécurité.