destroyer (w/daniel)

le personnel du restaurant venait de terminer son service et les dernières livraisons étaient effectuées. il était donc temps de baisser le rideau pour aujourd'hui. tous les employés étaient déjà partis mais pour toi la journée n'est pas totalement finie. il faut préparer pour le lendemain et même les autres jours. seule dans ton restaurant tu fais un état des lieux du stock, planifies pour les prochains approvisionnements. tu as encore de longues heures devant toi. ta concentration perturbée par la sonnette client de l'entrée qui retentit. dans la précipitation tu as oublié de fermer la porte et de retourner le panneau indiquant la fermeture du lieu. tu te  diriges dans les secondes qui suivent vers l'entrée. désolée monsieur on est... tu t'arrêtes net dans tes paroles quand tu découvres ton ex dans le hall. ... fermés que tu finis par marmonner. tu commences à reculer pour agrandir la distance entre vous deux. qu'est-ce que tu fais ici !? tu fuis son regard en lui posant la question. tu ne veux pas raviver les souvenirs qui vous lient.

Fin de service, un coup d’œil sur la montre. Il a faim mais pas vraiment l'envie de rentrer cuisiner quelque chose. Ça va réveiller Louis et il va l'avoir dans les pattes. Et il sait qu'il ne résistera pas au regard de chien battu de son frère. Donc non, pas question de rentrer. Il quitte l'hôpital et remarque le restaurant où les secrétaires et infirmières ont l'habitude de lui prendre son repas que ce soit le midi ou le soir. Pourquoi pas après tout ? Il pousse la porte et tombe sur une salle vide de clients. Est ce que c'est fermé ? Il n'en faut pas long à une demoiselle pour venir à sa rencontre. Et si les lumières sont désormais éteintes, il reconnaît cette silhouette. Il ne la connaît que trop bien d'ailleurs. Son cœur s'emballe, un sentiment mêlé de haine et de peine. C'est elle qui est partie sans pouvoir assumer la grosse partie de sa vie. Il le comprend mais ça fait mal. Il glisse ses mains dans ses poches et pousse un léger soupir, presque exaspéré de tomber sur elle. « J'ai faim... J'ai cru que c'était ouvert. » Et il pourrait tourner les talons et s'en aller sans rien dire, sans essayer de lui parler. C'est lui est froid avec elle et il le sait. « Je ne savais pas que tu travaillais ici, sinon je ne serai jamais entré... » Qu'il lance avec une sincérité tranchante.

la journée a été longue. certes ce restaurant représente tout pour toi. tu passes plus de temps ici qu'à ton appartement. mais quand tu entends la sonnette de l'entrée retentir dans l'arrière cuisine tu pestes à voix basse avant de retourner dans la salle avec le sourire. sauf que celui ci s'efface rapidement quand tu reconnais le client. tu as croisé son regard pendant deux petites secondes seulement mais ça a suffit pour raviver des souvenirs. un mélange de colère et de tristesse s'empare de toi. tu t'es promise de ne plus croiser son chemin. tu décides de lui tourner le dos pour calmer tes émotions. heureusement qu'il n'est pas venu à un moment où le restaurant est bondé. t'aurais jamais dû rentrer ici, c'est fermé. que tu lui réponds sèchement. internet ça existe pour regarder les horaires d'ouverture. ça t'aurait évité de retrouver dans cette situation. et ici c'est chez moi. tu lui glisses subtilement une mise en garde. il n'a pas mis les pieds n'importe où.

Il s'étonne qu'elle soit si sèche avec lui, comme s'il l'avait plaqué. Comme si c'était lui qui avait été responsable de leur rupture. Les sourcils haussés d'étonnement, il observe la demoiselle pour qui il a éprouvé des sentiments forts. Morts maintenant. « C'est pas indiqué sur la porte, tu n'avais qu'à la fermer à clé... » Ça l'agace son comportement. Il fait une bêtise et c'est tout un monde pour elle. Il lâche un lourd soupir, passe une main sur son visage et secoue la tête. « J'avais super faim et le temps de rentrer chez moi, il sera tard et je ne veux pas réveiller mon père et mon frère en cuisinant. Comme tu es sur le chemin de ma voiture et que mes secrétaires viennent chercher les repas du midi ici, je me suis dis que je pouvais trouver de quoi manger avant de rentrer. Mais apparemment non. » Et il se fiche que ce soit chez elle, il ne vient pas l'agresser où quoi que ce soit. En vérité, il ne comprend même pas qu'elle soit sur la défensive en vérité. « Enfin bon, si t'es fermé, je vais partir. Mais t'es pas obligée d'être agressive... » Qu'il souffle, ajustant sa veste pour s'apprêter à quitter le restaurant.

si tu es aussi froide avec daniel c'est pour te protéger. te protéger de ces souvenirs qui renaissent en le voyant et les blessures qui se ravivent. c'est entièrement de ta faute s'il pensait que c'était ouvert mais tu ne l'admettras pas. tu soupires simplement à réflexion. sa simple présence t'agace suffisamment. maintenant tu vas vivre avec la peur de le croiser parce qu'il semblerait que son lieu de travail se situe à côté. tu fais mine de ne pas l'écouter mais ce groupe de secrétaire te dis vaguement quelque chose. ils viennent tous les midis. sûrement tes clients les plus fidèles. t'as même tissé des liens amicaux avec certains. tu diras d'ailleurs au mignon secrétaire qu'il a oublié ses clés ici. il peut venir les chercher quand il veut je les garde bien en sécurité avec moi. que tu informes daniel alors qu'il se prépare à partir. c'est avec joie que tu l'attendras. rien que de parler de lui ça t'apaise d'un coup.