(sojo) under the influence

réveil difficile. d'un lendemain de soirée arrosée, un peu trop, mais pas seulement. difficulté à se souvenir de comment cette dernière avait pu terminer, voir même se dérouler. les souvenirs présents jusqu'à ce jeu, ce moment où tout le monde finit par boire son shot mystérieux et les bribes de mémoires s'effacent. jusqu'à maintenant. ce matin, ce réveil forcé par un courant d'air presque glacial qui vient caresser la peau de soren. les yeux qui s'ouvrent difficilement après avoir lutté, qui constatent vite qu'une fenêtre de la chambre est ouverte. d'un soupir agacé il se lève pour aller la fermer avant de revenir s'affaler sur son lit. – aïe ! ses côtes s'écrasent sur quelque chose de dur, qui semble bouger à une vitesse folle et dans un sursaut, il se relève instinctivement. un bras, ok c'était un bras. une chevelure brune se dévoile vite à son tour dans les draps, et une mine d'incompréhension se laisse deviner sur le visage de soren. – jordan ?! jordan weaver. dans son lit. et qui plus est, complètement nue. à l'instar du prince. c'était forcément un canular. jamais l'un comme l'autre ne se serait mis dans cette situation. – me dis pas que .. ses yeux virent sur la table de nuit, sur laquelle on aurait pu penser qu'un concours de déballage de capotes s'était déroulé. il y en avait combien, cinq ? sérieux ? la mine de soren changea complètement, l'air presque impressionné ce qui avait bien pu se dérouler dans cette chambre sans qu'il ne puisse s'en souvenir. – ça pour une surprise.

@Jordan Weaver

Règle numéro un que je m'efforçais de suivre depuis que je connaissais l'existence de l'alcool, ne jamais avoir de blackout. Comment je pouvais être sûre que c'était ça? Primo j'avais un de ces maux de tête et ça, c'était le signe que j'avais vraiment beaucoup trop abusée. Et secundo, je me souvenais de rien. Néant total de ce qui avait pu se produire la veille. Tête posée contre l'oreiller,  je laissais mes yeux clos dans l'espoir de faire disparaître cet éléphant sur mon crâne. J'écoutais un peu les bruits de pas qui s'éloignaient et qui revenaient. Je faisais mine de dormir, parce que j'avais pas tellement envie de devoir parler avec cette personne. J'ignorais qui c'était, je préférais rester dans l'ignorance la plus totale. Parfois c'est cool de pas tout savoir, comme ça pas de mauvaise surprise. Un poids s'écrasant sur mon dos me fit sursauter. Immédiatement j'essayais de sortir de ce lit en me débattant avec les draps qui m'enroulaient comme un saucisson, l'horreur ce sentiment d'être coincée. « Hé! » dis-je en réussissant à m'extirper la moitié du corps pour pouvoir regarder derrière moi. « Soren?! What the fuck. » j'exigeais de voir un film de la soirée d'hier pour pouvoir me prononcer sur comment je suis arrivée dans ce lit, très nue, avec ce mec qui de base, me fuyait comme la peste. Je suivais également son regard vers la table de nuit où il y avait des tas d'emballages de préservatifs. « T'as préféré une fille comme moi plutôt que celles que t'as l'habitude de côtoyer, j'suis flattée. » dis-je en cachant mon corps nu avec le drap. Je me sentais pas spéciale, c'était awkward.

soren avait les idées encore floues à cause du réveil brutal et des conséquences de la soirée de la veille. putain ça pour une surprise de bon matin, c'en était une. est-ce qu'il rêvait ? est-ce que c'était un fantasme non assumé et qu'il planait complètement ? non, elle avait l'air bel et bien réel jordan. bien qu'aussi paumée que lui. – ça a l'air de te surprendre, qu'il répond d'un ton neutre, les sourcils qui se haussent. – tu te pensais pas assez bien pour pouvoir finir dans le même lit que toutes ces filles ? bon s'il était franc, il ne pensait pas non plus qu'elle finirait ici, dans son pieu. pas par manque de confiance en ce qu'il pouvait faire, juste par principe. qu'elle ne voudrait pas finir réduite à ce rang des groupies que soren fréquentait. son mauvais caractère l'insupportait et lui ça l'amusait, parfois. d'autres fois, c'est d'un pur instinct désagréable qu'il agissait mal en sa compagnie. – pas besoin de te dévaloriser de la sorte, jordan, finalement ça a l'air d'avoir plutôt bien fonctionné entre nous, lâche-t-il d'un air suffisant en adressant un léger mouvement de tête vers la table de nuit. sourire en coin, il tire brusquement sur le drap qui recouvrait encore le corps de la brune. – et j'crois comprendre pourquoi. dans toute sa splendeur, soren. surprenant. sous ses grands airs, elle était pas mal weaver. et s'il ne se souvenait pas d'une seule seconde de leur nuit, il n'avait étrangement pas vraiment envie de passer le simple fait d'en avoir connaissance aux oubliettes.

J'étais où en fait? Parce que je reconnaissais aucunement cette chambre. Elle était trop.. parfaite et glamour pour que ça soit la mienne, j'aimais pas le décor. J'étais calme, mon cerveau n'avait pas encore assimilé les conséquences de cette cuite. Qu'est-ce que j'ai foutu? Ou plutôt, qu'est-ce qu'on a foutu? Moi, surprise? Effectivement, Soren c'était pas mon type de mec. Il était arrogant, exécrable et ça, je pouvais pas. Y a aucune compatibilité entre nous et y en aura jamais. Et je parle pas sur le plan sexuel, c'était une grosse connerie. « Assez bien? J'pensais pas que t'étais aussi désespéré pour me ramener dans ton lit. T'inquiète pas que ça a rien à voir avec la perception que j'ai d'moi-même. » Il pouvait avoir toutes les filles qu'il voulait mais il a quand même choisi d'aller explorer ailleurs. De finir avec moi, alors que j'suis sûre que parmi les gens qu'il y avait à cette soirée, ses groupies étaient présentes. Il me saoulait déjà avec ses retournements de situation, il y avait pas que moi dans l'histoire. Je pourrais partir là maintenant au lieu d'entendre ses remarques insignifiantes et condescendantes. Sauf que non, d'abord je défends mon honneur et on verra après. « Mon estime survit très bien, elle te remercie. Faut croire que t'as un penchant inavoué pour les pouilleuses. J'le dirai pas, tu sais. » dis-je dans un sourire provocateur. J'essayais de cacher mon corps comme je le pouvais sauf que monsieur décidait de tirer brusquement sur le drap. « Mais qu'est-ce que tu veux Wittgenstein? Y'a rien à comprendre, bouge de là. » bon allez le spectacle de nudiste est fini, je sortais de son lit à la recherche de mes vêtements.

– désespéré ? regarde toi, dans l'attaque de si bon matin. entre toi et moi, c'est toi qui agis en désespérée. il ne l'était pas, soren. des ces filles, ces groupies comme elle pouvait les appeler, elle n'était pas la première. loin de là. qu'est-ce qu'il pouvait en avoir à foutre, sérieusement ? il ne se souciait même pas d'un prénom, alors se soucier d'un statut social ou autre pour un coup d'un soir, ne risquait pas d'arriver. évidemment, qu'il n'en parlerait pas, qu'elle ne serait pas le premier objet d'une vantardise trop extrême. et encore, si cela pouvait l'emmerder elle, il en serait capable. – une pouilleuse, toi ? sourcil arqué, regard presque amusé face à cette dévalorisation totalement assumée. – tu as sûrement raison mais tu sais, une princesse ou une pouilleuse, dans le noir, on fait pas la différence, qu'il répond sur le même ton provocateur qu'elle avant de tirer d'un geste sec le drap de par dessus jordan. – ce n'est vraiment qu'une fois la nuit passée qu'on découvre la pouilleuse qu'on a ramené dans son lit, t'as raison, d'un ton insultant, balancé à la volée dans un regard froid. regard qui la quitte pour rejoindre la salle de bain, les yeux qui se bloquent sur quelque chose au sol. ses vêtements bien évidemment. ils ne s'étaient donc pas cantonnés à la chambre du prince. sourire aux lèvres, il se vêtit d'un simple peignoir avant de passer la tête dans l'encadrement de la porte de la salle de bain, alors qu'elle était encore à la recherche de ses vêtements. – tu cherches quelque chose ? ta dignité, peut être ? lance-t-il comme des flammes, exhibant dans ses mains ses sous vêtements. il était d'humeur joueuse, ce matin, monsieur le prince.