And What Else? [Daniel

uelques heures à flâner, le temps de patienter entre deux postes et je me retrouve à observer par-delà la vitre les quelques passants, piétons insouciants, promenant leur compagnon quadrupède. Ils sont bien à mille lieux de s’imaginer ce qui pourrait leur arriver durant cette petite sortie, profitant sans penser à mal de la vie. Un regard au-dessus de mon épaule et je ne m’étonne même plus de voir trainer le mug qu’elle a eu tout juste le temps de finir avant de reprendre elle aussi du service, Foster appelée au pied levé pour tenter de sauver ce que d’autres s’évertuent par vice à détruire. Et moi dans tout ça… Disons que je suis juste là pour les retrouver et parfois expliquer ce pourquoi elle a échoué.

Triste constat parce qu’au final, on dirait que… on se ressemble plus que je ne le pensais. Alors décidé à bouger, je suis allé prendre dans le placard de l’entrée ce qu’elle appelle vulgairement, mais jamais sans un sourire mielleux, mon « manque de gout » pour l’enfiler, m’arrêtant au pied de la porte lorsque mon vieux compagnon s’est timidement pointé. « Non pas aujourd’hui. » Pas de promenade pour lui. Les deux mains dans les poches de mon vieux trench et le visage partiellement camouflé derrière une écharpe qui .... curieusement sent son parfum... C'est à se demander qu'est-ce qu'elle a fait avec... Une odeur pas si désagréable avec quelques notes épicées et qui change de celle dont je me suis imprégné pendant de longues années. Mais entêtante alors mes doigts quittent leur abri douillet pour dégager mon nez, respirant enfin à pleins poumons l'air frais, désintoxiqué.  

Encore quelques pas et je retrouverais Daniel, supposé installé pour prendre un café là bas, au détour du carrefour qui donne sur le Kkum Café. C'est un petit retour aux sources même si je n'ai jamais réellement connu la Corée. A peine la porte passée qu'il n'est pas difficile de le remarquer, planté devant l'une des toiles qui ont été exposées pour le weekend. Alors balayant de la tête en souriant, je me suis approché. « Fais pas mine de t'y intéresser. » Ma veste sur le bras, mes pas me conduisent à ses cotés pour se figer, contemplant moi aussi dubitatif ce qui se trouve face à nous sans pour autant comprendre l'intention du peintre. « C'est... Je n'trouve pas le mot » et pourtant le rire que j'essaye d'étouffer témoigne de ce qui me traverse l'esprit.

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