Lord Lady | Kahena

Kassim est dans le coma. Il reconnait la voix de sa sœur, projetant un lieu qu'il connait bien, imaginant cette discussion avec elle. - Dans un club de striptease avec @Kahena Malacki | Le regard se fronce chez l’ours. Il n’a pas souvenir d’être venu dans ce club, avec sa chère Daisy. Il connait les lieux, mais tout semble brumeux. Mais en général, il claque un billet puis discute transaction. Pourquoi là, il y a lui et sa sœur, une table basse les séparant et touxes deux, habillé.es en dandy. - Tu fous quoi ici ? Il comprend pas l’accidenté. Jamais il embarquerait sa famille ici. Danseuses venant se poser sur leurs genoux. Ce qui choque plus Kassim est vraiment la présence de sa sœur. Deux hommes viennent se poser en face d'elleux. - Prêts à négocier Lady ? Kassim est totalement sans vous, choqué.

tu es à l'hôpital, surveillant ton aîné, osant lui parler. colère mêlée à la tristesse et au choc. • dream — lieu fréquenté plus que l'ours ne peut l'imaginer. gamine fière sur son fauteuil quand les courbes féminines entament une danse lascive sur tes cuisses. voix de Kassim qui pose une question que tu ne relève pas dans l'immédiat, geste de la main qui l'invite à se taire. deux hommes face à vous. « on vous a jamais appris à être des gentlemen, messieurs ? vous nous coupez dans une discussion. revenez plus tard, je vous prie. » l'enfant est devenue une femme, Kassim. ne le vois tu pas ? « toi, qu'est ce que tu fous ici, le vieux ? t'as pas le droit de nous lâcher. tu crois que c'est ce qu'on mérite, après tout ce temps ? » verre de liqueur ambrée qui coule dans le gosier.

Il fixe la main. Abasourdi. Depuis quand elle donne des ordres. Depuis quand elle est mafieuse. Beaucoup de questions bourdonnent dans son etre. Mais pas le temps d’obtenir des reponses. D’autres desirent faire affaire avec la demoiselle. Il se tait Kassim, par habitude d’etre que l’Ours de la bande. Pourtant la fragile les balaie de la parole. Elle tient bien le role se dit l’accidenté. Il hausse les epaules a ses questions. - Je travaille Kahena. Je fais mon job. On me danse dessus et j’emporte le fric. C’est moi depuis toujours. Où est le problème ? On n’est pas trop mal tu sais. Pas forcément de responsabilités. C’est bien payé. Qu’est-ce que le merite au final ? Tu m’as abandonné sans te retourner. Et sans te demander si j’avais besoin de toi. J’étais tout seul. Sa sensibilité qui s’exprime alors que jamais il l’aurait fait d’ordinaire. Inconcevable. Mais là il ne se contrôle pas. Désarçonnant.

Le visage est fermé, dur. Prendre un rôle qui n'a pas été taillé pour toi mais que tu dois endosser, te modeler dedans, quitte à rouler le dos sans courber l'échine. Regard posé sur l'aîné, sans une once d'émotions. Tu entends pourtant le poids de ses mots. Ils s'imbriquent dans l'esprit. « L'argent ne fait pas le bonheur, Kassim. Ça vaut quoi, quand t'as un pied dans la tombe ? Rien. Un grain de poussière parmi d'autres. Mais regarde bien. Regarde autour de toi. Qui abandonne qui ? On est tous orphelins si t'es pas là. Si je suis partie c'était pas pour t'abandonner, juste pour sauver ma peau. Mais là, qu'est-ce qu'il reste à sauver ? » Billet glissé entre la peau et l'élastique de la danseuse sans jeter un regard vers elle.

- Je ne suis pas d'accord avec toi. Quand tu crèves l'argent vaut pour les autres. Pour ceux qui vivent encore. Pour ceux qui en auront besoin. Possible de se déchirer mais aussi de mettre à l'abri. Et ce n'est pas un détail. Le fric est important qu'on le veuille ou non. Il n'est pas synonyme de bonheur mais il aide à y accéder. Peu de loisirs sont véritablement gratuits. J'accepte de crever cent fois si vous devenez riche grâce à moi. Je buche pour vous, pour mes enfants. Et c'est tout. Ce n'est pas un grain c'est mon lègue. Je finis par demander à la danseuse d'aller prendre une pause, flemme de me bouffer ses cheveux là. Je fronce le regard, réunissant mon intellect. - Tu fuyais quoi exactement ? Si ce n'est pas moi. Je pense que je peux faire poste vacant le temps de quelques semaines. Mais toi, que vas-tu faire pour les petits ?

tu oses rire nerveusement à ses propos. « de l'argent contre une vie, c'est pas le meilleur deal qui soit. si tu préfères crever cent fois pour nous rendre riches, j'préfère encore être pauvre mille fois que de ne plus avoir ta présence parmi nous. parce que t'es un pilier pour nous tous, Kassim. c'est grâce à toi qu'on a jamais éclaté en plein vol, malgré tout ce qu'on a traversé. » à ton tour, tu congédies la fille qui se trémoussait sur tes cuisses, lui demandant de revenir plus tard, dans le coin VIP. regard à nouveau porté sur l'aîné, ton verre termine sa course d'une traite dans le gosier. « je fuyais celui qui effrayait. celui qui a fait de nous ce que nous sommes. je fuyais mes propres responsabilités. et aujourd'hui je suis là, devant toi. aujourd'hui, je te demande de reprendre ta place, de reprendre cette cuirasse trop grande pour moi, taillée rien que pour toi. mais si tu tiens à fuir tes responsabilités, je les tiendrais pour les petits jusqu'à ton retour. et t'as intérêt à revenir vite. parce que j'en connais un qui ne se remettra jamais de cet abandon. qui a déjà du mal à supporter ton absence. » téléphone sorti de la poche du veston, tu ouvres la galerie photo, dossier famille, tu fais défiler ces dernières devant ses yeux. « tu crois toujours que de la thune contre une vie c'est un bon deal ? que de l'argent ça ramènera des sourires comme ceux-là ? regarde bien ces sourires, Kassim. dis moi que ton lègue vaut plus que ça en me regardant dans les yeux. »

Il ne rajoute rien à son discours, même s'il n'est pas d'accord. Il n'a pas la foi de débattre. Il préfère respecter l'opinion de sa cadette et le comprendre que l'écraser avec le sien. Faut croire que le coma rend sage. Il fait une moue, pour se taire, la laissant répondre à toutes les questions qu'il n'aurait pas oser poser de son vivant. Fuir. Ce mot est dans toutes les bouches en ce moment, celle de Kassim actuellement. - J'ai pas envie. Il ne pouvait pas faire aussi simple. - Je suis fatigué. Il roule des yeux à la dernière question. - L'idée n'est pas d'échanger une Vie contre de l'argent. Mais de mettre à l'abri. Et qu'importe ce qui se dit, c'est vrai. Le mien en est capable. Alors, je vois pas pourquoi je me précipiterais à redevenir un type qui ne fait que errer sans but. C'est le ressenti qu'il a, n'être finalement rien et sans avenir.

Fatigué. Ca se voit qu'il l'est. En même temps, tu sais que trop bien tout ce qu'il a dû porter sur ses épaules. Alors lui offrir un peu de répit, ça serait pas la mer à boire, tant que les vagues ne viennent pas l'engloutir. Tu ne réponds rien, parce qu'au fond, à quoi bon ? Il a pris sa décision, peu importe les appels à l'aide que tu peux faire, légers, discrets. « Le jour où tu comprendras que c'est ta présence qui nous met tous à l'abri, réveille toi, je t'en supplie, on a besoin de toi. Rappelle toi que tu n'es pas tout seul dans ce monde. Change de vie si ça te chante, mais l'abandonne pas. J'te donne sept semaines pour revenir à la maison, et j'espère te revoir avant. Si tu reviens pas de toi-même, j'viendrai te chercher, et crois moi, tu veux pas de ça. » Le regard est dur, défiant. Et putain, t'en es capable.

Kassim toise sa soeur, assez surpris par un tel aplomb mais il finit par rire doucement. Il ose ebouriffer sa chevelure avant de retirer sa main, se rappelant où iels se trouvaient. - On verra qu'il finit par lâcher. Sept semaines c'est autant court que long, mais être juste un homme lambda sans responsabilités ou presque, c'est ce qu'il vit actuellement. Endormi et sans se soucier du lendement. Le cerveau se régène, le corps se répare. L'esprit erre pour revenir doucement.

FIN