one, two, getting to know you (adriels)

feat. @Niels Rosenhoff — C'est le coeur battant plus vite que le monde tourne autour que je me perds dans la vue depuis mon toit. Serviette sur le sol, nappe sur le côté, pizzas préparés par mes soins pour la première fois depuis bien des années. Le démon des doutes tentent quelques attaques dans un enchainement de lancés de dés, tentant de me ramener doucement à table pour continuer à jouer. Le plateau est posé, pourtant, la partie est déjà quittée. Disjonction des circuits, myocarde prenant le relais, le Adrian que je suis n'est plus ce qu'il était. Le mobilier sera-t-il vraiment au rendez-vous ? Nul besoin de ça pour ce tête à tête, même si je n'ai pu résister à te voir monter cette scène de romance de toute pièce. J'entends quelques bruits alors que je m'assis par terre, espérant dessiner ton visage de mes prunelles, stressé à l'idée de ne pouvoir résister à une symphonie de lèvres contre lèvres.

bonus visuels : avant et pendant.

Promesse d’un billet glissé sous le manteau à la tête insolente qui va bientôt s’échapper dans une des rues du quartier, son graal à la main. Gamin attrapé à la volée d’un angle de rue devant chez toi pour t’aider à porter tout ce merdier. Une putain d’idée géniale, encore. Incompris, c’est certain. Quelques marches encore pour atteindre le haut de l’immeuble, brise du soir qui soulève la mèche de cheveux juvénile en face de toi. Vous déposez cette table au sol, chaises accrochées tant bien que mal. Ficelle trouvée dans les tiroirs d’Ace. Le mioche s’extirpe, son billet en main. Les mains suffisamment habiles pour porter d’abord la table vers Adrian, le laissant embarquer les chaises. Tu te rends compte ce que je fais pour nous ? Tu ricanes, table déposée au sol. J’ai subtilisé la table de mon nouveau coloc. Il va péter un câble et surement me flinguer dans mon sommeil parce qu’il est bizarre. Le corps qui contourne le bois noir. Les pas qui s’avancent vers le gouffre, le précipice, celui dans lequel tu sautes sans hésiter. L’allure timide. Tu fais encore la gueule ? Jalousie maladroitement provoquée par message dans la journée. Ô diable faire la gueule. Paume de main qui s’est avancé contre son visage, chatouiller son oreille, se posant sur sa joue, les lèvres qui se rejoignent. Tu voulais du romantique, non ?

feat. @Niels Rosenhoff — Deux têtes valent mieux qu'une, ou plutôt deux paires de bras. J'arque un sourcil en voyant ce mini toi s'exécuter et repartir, la mine ravie, dans l'oubli. De mes mains, je tente tant bien que mal d'arranger la disposition, encore surpris par ce que nous entreprenons. Un diner romantique sur un toit, vision de la ville que nous surplombons tels des inséparables. ❝ T'es dingue, Niels, genre vraiment ❞ ricane-je à mon tour. Les mains deviennent moites, les battements s'intensifiant à mesure que tes pas te rapprochent de moi. De mes yeux brillants d'une vague informelle d'émotions, je me retrouve figé, la peau fourmillant au contact de ta paume sur ma joue, de la proximité qui nous écrase. ❝ Non, non, j'suis calmé. Désolé encore... ❞ Excuses closant une intrigue n'ayant pas eu lieu d'être, les lèvres fragiles se réchauffant au contact des tiennes. Paumes qui s'attardent sur ton torse, bras s'écrasant contre le mien pour me coller à toi. Impossible de ne pas arborer ce rictus niais, cherchant à regarder ailleurs, l'âme perturbée par ta présence. ❝ Et tu as réussi, j'suis comblé. ❞ J'essaie d'apporter de l'humour et je faillis comme un idiot. Le charme est loin d'être rompu, il ne fait que grandir. De ma bouche sur la tienne, j'apporte toute ma reconnaissance avant de briser notre étreinte pour en revenir sur la table. Je me penche de côté, me retenant de ricaner bêtement, saisissant les pizzas avant de les déposer sur la table. ❝ Faites maison. J'en fait rarement maintenant mais j'ai pas perdu la main et ce soir, c'était l'occasion. ❞ L'envie vitale de me faire fermer ma gueule, passant à côté de toi pour te contourner malicieusement avant de baiser ta joue au passage. ❝ Assieds toi, chéri. ❞ Appui sur le dernier terme, rire que je retiens, taquinerie emprunt de romance. Le corps tombe sur la chaise, mes iris te scannant comme pour déterminer la menace que tu représentes - ou pour m'abreuver de cette sublime oeuvre d'art à laquelle je m'adonne. Verres en plastique que je saisis pour les déposer à leur tour, les mains glissées entre mes jambes. ❝ À nous ? ❞ Comment nier que je suis sous le charme ? Je ne transpire pas l'affection de mes yeux, de mes expressions, j'en vomis, et je m'en moque.

T’aimes pas qu’il s’excuse comme il le fait, trop souvent trop répété. Comme s’il demandait pardon d’être lui. Comme si vivre ses émotions n’était pas normal. Comme si t’en parler l’étais encore moins. Tes lèvres ont capturé les siennes, l’impatience de toute une journée qui se laisse sentir. Paradoxe des substances illicites coutumières dans ton corps sans jamais vraiment en tomber dépendant et Adrian. Tu es devenu esclave de sa présence, de ce qu’il est. Un toxico qui a besoin de sa dose de Goldberg, l’addiction insoupçonnée. L’évidence de ne même plus s’imaginer le quitter plus de deux jours d’affiler. Comment t’as bien pu survire à ces deux mois de séparation ? Question qui se traine dans un coin de ton cerveau, surpris de ne pas en trouver réponse. Arrête de t’excuser un jour non ? Arrête d’être désolé de me faire comprendre ce que t’aimes et t’aimes pas ? Vos corps se séparent pour reprendre la préparation de votre date bancale. Ton cul posé sur cette chaise, une pensée rigolant à la simple idée d’imaginer Ace arriver dans son appartement, découvrant le vide donné par la table et ses chaises embarquées. Pizzas dignes d’Italie qui se déposent sur la table, un baiser déposé sur ta joue avec ce surnom piteux qui retombe à tes oreilles. Ton regard qui retombe dans le sien quand il vient de rasseoir en face de toi. Sourire sur ton visage, quelques secondes de vides avant que tu n’enchaines : ne m’appelle plus jamais comme ça, j’te jure c’est pas du tout possible. T’as bien compris l’humour, tu l’ressors aussi. Tu vas moins rire si je t’appelle mon petit caramel mou devant tout le monde en soirée à la dudley, hm ? Une part capturée de son plat pour rejoindre ton assiette quand il sort les verres de plastique. Ton sac à tes pieds, t’extirpes les deux bouteilles d’eau de ton sac, couleur douteuse, l’odeur qui décape tes narines en en seul tour de bouchon. Un revers de bras pour servir les deux godets, prêt à fondre sous la menace du degré d’alcool. Ton verre qui se relève vers le haut, un hochement de tête pour acquiescer. A vous. Gorgée, finalement cul sec. Est-ce qu’on pourrait qualifier ça de déformation professionnelle ? Grimace qui secoue ton visage. Je savais pas que tu savais cuisiner. Bien en plus. Faut le relever, c’est un détail important. J’me suis dit que t’allais commander un truc à la con tu vois. Un croc tapé dans ta part triangulaire. Je m’inquiète pas pour les recettes de ma mère, tu vas faire un Tajine qui va la rendre fière.

feat. @Niels Rosenhoff — Yeux qui roulent, iris qui se recouvrent des paupières, ne laissant que le blanc apparaître avant de retourner à la normal. ❝ Laisse moi faire c'que j'veux, j'm'excuse car j'en ai envie, point. ❞ Ainsi se révèle cette tension nous rappelant quel type de caractère nous avons. Similarité partagée qui me rassure, dans un sens, me fait me sentir chez moi. Car après la pluie vient le beau temps ou, dans notre cas, la tempête et non la pluie. Notre proximité tait instantanément toute friction, les visages si proches, les respirations emmêlées. Il y a ce tout chez toi qui branche et débranche certaines de mes connexions, comme si tu me reprogrammais sans mon consentement, mon coeur faillant à sa tâche de me garder en vie à force de bondir de la sorte à chacun de tes contacts. Les jambes se croisent et décroisent, les regards chassent la gêne en se heurtant mutuellement. Enfin les ricanements glissent de nos lèvres jusqu'à l'autre à ouvrir le bal de notre premier rendez-vous. ❝ Oh non, non, tu fais pas ça. Enfin... Tu sais bien que j'ai juste envie de t'appeler ainsi juste pour voir si t'es cap de l'dire à la prochaine soirée Dudley... Chéri. ❞ Il y a ce défi dans le regard, cette insolence dans ce rictus en coin, la certitude que tu es capable de tout - car tu l'es. Une part de moi voudrait savoir à quel point tu es prêt à prouver que tu es capable de tout. À quel point tu es capable de me désirer. Verres sorties aussi remplies, la coupe est pleine et les deux reines heurtent leur tête alors que nous trinquons. Yeux s'exorbitant, moue se déformant, rien ne va avec ce que tu as pris. ❝ Bordel c'est quoi ça ? Ça arrache ❞ lance-je dans un rire, la gorge prise par l'alcool venant tout rapper sur son passage. Rien n'aurait pu m'étouffer davantage que ce qui suit, ta surprise, les compliments, le retour sur ta mère. Notre conversation me revient en tête. ❝ J'espère bien, et tu seras là pour m'guider si jamais. On lui fera honneur, tu vas voir ❞ La langue se veut piquante mais elle n'en devient que douceur. ❝ Et ouais, j'ai appris à cuisiner tôt. Tu sais, mes mères étaient occupées tout l'temps, j'avais ma fratrie et c'était un peu l'bordel donc j'ai pris les choses en main rapidement, enfin, pour moi. Fallait bien que j'bouffe à la maison, on pouvait pas acheter dehors tout l'temps. ❞ Ricanement succinct tenté, lui-même teinté d'une tristesse nostalgique couvrant une période où l'enfant est devenu grand. La première part se rapproche de la bouche, disparaissant bien vite entre les crocs acérées d'une bête affamée. Le ventre ne gronde plus, et le met ingéré ramène quelques souvenirs importants. Comme si une idée de génie venait de me prendre, je me redresse et farfouille à côte de moi, prenant un boite cachée derrière un coussin que j'avais posé ici en t'attendant. ❝ Tiens j'ai... J'ai ça pour toi. Juste, salis pas avec la pizza. ❞ La honte m'enlace alors que je dépose la boite sur la table et la pousse dans ta direction. Les pupilles ne peuvent affronter les tiennes, la gêne se faisant mon air. ❝ J'aurai du l'donner à la fin du repas non ? J'suis con ❞ rire-je calmement, levant les yeux au ciel comme pour implorer les dieux de m'accorder un semblant de jugeote.

Ta mère comme souvenir capable de te rendre aussi heureux qu’à l’inverse. Son livre de recette était pour elle comme son journal intime, son âme gravée à travers les lignes sur quelques recettes en arabes, entre manuscrit, fiche arrachée et vulgaire feuille imprimée. Carnet à l’odeur épicée, aux tâches de sauce. Jamais ouvert depuis tant d’année, une décennie entière pour oser en redécouvrir le contenu trop précieux. Tu veux le faire avec lui, désarmer la boite de pandore, trouver tes souvenirs d’enfance, d’elle. Bouchée de ta pizza quand tu écoutes son enfance, paroles qui sonnent comme simple écho à tes oreilles. Similaire à ce que tu as pu vivre, à la différence que t’étais fils unique. Les mains d’enfant qui cuisinait tant bien que mal pour sa mère malade. Elle t’aimerait bien, c’est certain. Elle aime tout le monde de toute façon, à partir du moment où t’es quelqu’un de vrai. Quelqu’un qui ne cache derrière aucuns faux semblants. Quelqu’un qui vie la vie avec ses tripes, sans demi-mesures, comme elle t’a toujours encouragé à être. Ton regard n’a pas croisé celui d’Adrian pendant tes mots, quand tes pensées ont voyagé des années en arrière. Dans ta propre bulle, intacte depuis trop longtemps. Tu relèves le regard quand il te tend son paquet, tes paumes de mains qui se frottent entre elle. C’est quoi ? Bouchée de pizza terminée, tu l’observes, son air de gamin gêné de faire un cadeau à son amoureux de l’école. Tu ricanes, les traits à la fois surpris et impatient. C’est un moulage de ta bite ? J’vais pouvoir l’exposer chez moi ? Tes mains glissées le long du paquet pour en découvrir le contenu. Relève une chemise que tu connais déjà, t’appartenant avant de l’avoir donné à Adrian quelques jours avant. Cadeau d’après cette nuit endiablée, flashs trop intenses qui reviennent à tes entrailles. L’incompréhension qui se trouve sur tes traits. Un instant pour la déplier et y trouver cette ultime nouveauté : un logo A, brodé de rouge. Mon cadeau te plaisait tellement pas que tu me le rends et modifié en plus ? Tu ricanes, admirant le tissu. Sans savoir quoi dire : ok golberg y’a un truc à savoir sur moi, j’sais pas réagir aux surprises, ok ? Mais vraiment ça m’fait super plaisir, j’vais t’avoir gravé sur moi, c’est quand même super badass. Tu te penches à ton tour, trouver un sachet de kraft au fond de ton sac, contenant de tes pendentifs gravés de vos nos et votre date. Et moi j’ai ça pour nous. Chaise qui se recule par la force de tes jambes, quelques pas vers lui, pendentif argenté qui se confondent les phalanges trop épaisses. Fermoir tant bien que mal ouverte. Bouges pas ou je t’étrangle. Tu ricanes, dans ta galère impatiente. Bon vas y j’arrive pas à le fermer. L’agacement qui se teinte dans la voix. Ton visage tout près de l’arrière de sa nuque, les murmures de ta désillusion à son oreille.

feat. @Niels Rosenhoff — Sourire s'alignant à tes mots, souvenirs de ta mère évoquée, présence d'un esprit ne pouvant quitter ton âme même si tu priais pour qu'elle parte. Les paroles se font rassurantes, rappelant l'intensité du moment vécu, d'une relation faisant son nid en traitre, nous volant tout espoir de solitude alors même que nous lui avons ouvert la porte. Boule au ventre en te passant le paquet, boule qui se meurt en rejoignant ton rire. ❝ Un moulage de mon cul s'rait plus approprié, non ? ❞ Le temps prend ne prend une ride, s'éteignant dans le stress que provoquent tes gestes. Vas-tu apprécier ? Me suis-je fourvoyé ? En première réponse, je me permets un sourire à pleines dents, rire mort né tant ma gorge reste bloquée. L'oesophage se détend, la vérité servie brisant la gêne occasionné. Mains sortent d'entre mes jambes, retournent sur mes genoux, rictus crispé devenu sourire tendre. ❝ T'inquiète, j'sais pas réagir aux surprises mais faudra t'y habituer car j'vais pas m'arrêter. Surtout vu comment t'es chaud d'montrer que t'es mon homme. ❞ Humour sur les derniers sons émis comme pour apaiser du sérieux de notre union. Le simple fait de te faire m'appartenir en te nommant me déclenche frissons le long de mon corps, sur mes bras, poils dressés de te désirer autant, de te vouloir si proche tout le temps. Je n'ose bouger de trop alors que tu t'avances, comprenant de quoi il s'agit. Dos se redressant, tentative de jouer au beau alors que tu t'énerves déjà sur la fermeture du pendentif. ❝ Avec tes grosses paluches en même temps... Attends. ❞ Mes doigts rejoignent les tiens derrière mon cou, frôlant ton visage bien trop proche, jouant avec la fermeture avant de l'enclencher. ❝ Tu vois ? ❞ Buste qui se tourne, faciès s'affrontant avec insolence. Corps qui se meut, mains retrouvant ton visage que j'encercle telle ma nouvelle propriété. Les yeux se teintent de tendresse là où je n'y ressentais que du mépris. Plus d'évitement, surtout te concernant, il n'y a plus que nos coeurs battant à l'unisson pendant que nous perdons la raison. ❝ Maintenant, quand on m'demandera c'que c'est, j'dirai "tu vois pas que c'est l'nom d'mon mec, connard ?" ❞ Les regards en disent long, devenus si sévères que les rires ne peuvent plus s'exprimer. Bras tendu, main fouillant le sachet en évitant de quitter tes iris, j'accède à ton pendentif que j'étends devant moi, le déposant sur ton cou. Les doigts glissent dessus, se rejoignent dans ta nuque et en quelques roulements d'ongles, ton appartenance est officielle. Je me perds dessus, mon prénom comme pancarte à la vue de tous. Il n'y a plus de myocarde mais une boule de neige, isolée et retenue prisonnière en plein soleil. ❝ Et maintenant, toi aussi tu pourras l'faire. T'es mon Niels à moi- ❞ Yeux s'arrondissant, retrouvant les tiens en quittant l'étendard de notre union. ❝ - et à personne d'autre. ❞ Lèvre pincée passant de doux rose à écarlate violet, retrouvant liberté avant de s'écraser avec sa jumelle sur les voisines d'en face. Puis elles se quittent, étreinte terminé.Les bouches se réchauffent tant elles se pressent, mes paumes glissant de chaque côté de ton cou, le compressent.

Vos deux êtres réunis sous les attaches sacrément trop fines de vos chaines d’argent. Adrian porté à ton cou, une date gravée à l’arrière, lui Niels arboré le long de sa peau. Le froid de l’argent à peine perceptible contre ce torse réchauffé par les battements du myocarde accéléré. Vos prunelles qui se rejoignent, danse délicate avant de joindre vos lèvres sur la piste de danse. Romantique, l’instant perché en haut des nuages, vous caressez cet espace-temps bien trop différent de vos réalités. Comment tu aurais pu l’imaginer, tout ça, toi, quelques semaines en arrière ? Quelques années en arrière ? Impossible, improbable, pourtant l’évidence même de l’avoir toujours désiré, ça, lui, vous. Est-ce la digestion de cette pizza qui gargouille dans le creux de ton organisme ou bien les papillons qui s’envolent tous en même temps au moment où vos fronts se sont rejoints, vos lèvres séparées. Tu as plongé tes phalanges dans les siennes, visage contre visage. Reprendre ton souffle de ce marathon inerte. Avant de venir j’espérais que ce ne soit pas trop romantique non plus parce que, la peur que ce soit gênant, tu vois ? Tu te redresses pour lui faire face, cette fois. En fait c’est cool. La main qui se libère de la sienne pour venir chatouiller son ventre. Pincement taquin quand tu te recules pour éviter toutes représailles. Mais abuses pas non plus hein ? La main agrippe cette bouteille au liquide inconnu de toute légalité sur Terre. Une gorgée, longue, trop longue. Grimace qui déforme les traits quand tu reprends ton souffle, interminable. Ça c’est pas romantique tu vois, ça permet de doser, apporter l’équilibre. Ou surement le perde, au choix. La main habile qui extirpe la dernière part de pizza. Bouche pleine, les morts ressortent en même temps que les miettes : ça s’est une tuerie, j’veux en manger toute ma vie, ok ? Un glamour, inégalé. Les pas s’avancent quand la mâchoire s’active pour déguster la perfection. Tu t’avances vers le report, entre voir le contre bas, les yeux rivés sur l’horizon. Fromage en coin de lèvre, dégagé d’un coup de langue. Quand j’suis arrivé ici y’a des années j’voulais juste recommencer une nouvelle vie et découvrir ce que je pouvais trouver ici. Combler un vide, j’sais pas. Tu te retournes vers lui : peut être que j’ai trouvé mon ultime achèvement ? Le ton d’ironie.

feat. @Niels Rosenhoff — Les yeux roulent dans leurs orbites et retombent comme deux balles sur le sol, le coeur léger de pouvoir à nouveau briser les parois de gêne de chaque situation dans laquelle nous nous retrouvons. Nommer les choses, c'est ainsi que l'on accède au coeur même de tout instant. ❝ C'est gênant car on est pas habitué mais c'est une gêne que j'suis prêt à vivre continuellement en vrai ❞ ricane-je en me retenant si fort de ne pas ravaler ma lèvre inférieure. Je ne veux pas que tu me vois comme un être fragile, comme une poupée à dorloter quotidiennement même si tes bras me seront nécessaires, tes baisers me seront indispensables. Tu me brusques en me chatouillant le ventre, les traits de mon visage bloqués, raidis, le regard te lançant mil tonnerres à la seconde. ❝ L'équilibre, tu vas l'perdre si tu m'chatouilles encore le ventre. ❞ Le ton entre le ricanement criant "mais arrête niels" et l'agression du "mais t'es un ouf dans ta tête". Tu fais ressortir l'enfant de la rue et la demoiselle niaise, deux facettes qui se mêlent et se confondent, fusionnent en un monstre portant mon nom. Soupir de soulagement en te regardant, prenant la bouteille et la vidant dans ma gorge, venant bousiller mes tripes, la posant sur la table dans un coup sec en essayant de ne pas grimacer aussi fort que je le fais. ❝ La pizza, t'inquiète je t'en referai jusqu'à ma mort mais par contre, ta boisson là, évite. C'est un truc à réveiller nos morts, putain d'sa race. ❞ J'en viens à finir mon dernier morceau de pizza aussi, les pupilles rivées sur toi qui t'avancent et te posent. Instant cinématique où je réalise doucement que malgré les rires et les moqueries, le titre que tu me donnes est des plus tendres que l'on m'ait accordé. Je baisse la tête, honteux presque, comme si je ne me sentais pas méritant. Le corps se redresse mais les jambes tanguent. Il cogne ton alcool, putain, t'as foutu du cyanure avec de l'eau de vie ? Je titube un peu vers toi, finissant par tomber à califourchon devant toi, mes mains venant se poser sur ton visage avec mon air semi blasé. ❝ T'sais quoi ? J'suis heureux d'pouvoir combler ton vide comme tu combles ton boule. ❞ Charmant. Je me mets à rire comme si je venais d'enflammer l'Olympia avant de te regarder plus tendrement, plus sérieusement. ❝ Non mais en vrai, j'savais pas à quoi m'attendre en revenant non plus. C'était une année de dingue que j'ai à moitié détesté et j'me suis dit "oh putain, elle va être pire celle-ci que la précédente" et... ❞ Les yeux qui s'étaient baissés vers le sol retournent vers toi, la poitrine se figeant en percevant les notes de vulnérabilité. ❝ ... Bah t'es venu tout balayer comme l'putain d'cyclone que t'es et j'suis perdu dans ton oeil. ❞ Il est connu que l'oeil du cyclone est le centre, le coeur, la zone où ne règne que le calme et où la tempête encercle sans nous toucher. Avec toi, je sais que tout peut secouer à l'extérieur mais ensemble, nous sommes en paix. ❝ Maintenant t'es à moi et t'es qué-blo ❞ ricane-je avant de tomber légèrement sur toi comme un couillon. L'équilibre est perdu, autant lancer un avis de recherche.