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« Bien ! » Infatigable gaité de l’être, petite ballerine qui déambule pas à pas sous la pluie. Oscillant joyeusement entre les flaques d’eau, les cheveux offerts à la brise. Elle existe, discrètement, avec un beau sourire dans une part bien lumineuse de l’existence. Il n’est pas étonnant que tu n’aies jamais croisé son chemin Théodore, tu rôdes plutôt dans les recoins plus sombres. Le grondement de l’averse domine tous les autres bruits, inlassable monotonie de notes s’écrasant sur le bitume. Comme une douce mélodie accompagnant ses mouvements, un pas, deux pas… Hésitation sur le troisième et mouvement de main pour dégager son visage. Une chorégraphie dont le naturel est évident. Tu accélères ta démarche pour coïncider à la sienne. Il est certain qu’elle possède une belle âme. Pas un simple ornement fictif construit pour alimenter une image parfaite… Non. Un naturel d’une limpidité déconcertante. À ses côtés, tu ne sembles être qu’une ombre jalouse, aspirant à cacher tes plus vieilles blessures. Désireux de cette lueur d’espoir dans ton obscurité perpétuelle, brouillon de signes contraires et paradoxaux. Une belle âme, oui, ainsi bombardée dans ton quotidien. Les rencontres fortuites ne sont-elles pas les plus vitales ? Parce que née du hasard, sans calcul ni le moindre intérêt stratégique. Simplement présente par chemins entrecroisés, une coïncidence heureuse qui brutalement transforme les desseins ? Sous la pluie battante, tu as la sensation d’être coincé à l’intérieur d’une coquille vide, les gouttes tombant dans ton silence de mort. Sa voix brisant l’apprêté par sa superbe gaité, une œillade et un visage séraphique. « J’sais pas où c’est ! » Sur tes lèvres, l’ébauche d’un sourire amusé face à ce mélange d’émerveillement, de pureté et d’incrédulité. « Ne t’inquiète pas, je vais te guider » Tu pourrais presque lui saisir la main si ce n’était pas un comportement particulièrement cavalier. Non Théodore, réserve tes habitudes aux âmes ennuyeuses que tu rencontres constamment. Il serait malheureux de contaminer cette certaine poésie qui semble se tisser… « Tu es déjà allée là-bas ou c’est une première ? »
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