feat. @Ace Cullen — Cinéma en plein air, fin d'après-midi. Coutume américaine à laquelle je me suis rarement adonné. Il y a quelque chose de romantique dedans. Les lycéens font souvent cela pour obtenir leur premier baiser avec leur moitié. Les films d'horreur sont même les espaces où cela arrive. Nous concernant, il n'était pas possible de rentrer dans cette case. C'était peu commun, inattendu mais sociable sans l'être. Autant dire que cette proposition était un parfait terrain en entre-deux, un compromis idéal pour me ravir. Je suis plutôt à l'aise sur mon siège, te regardant conduire. Tu es concentré sur la route, et je me tourne vers toi, le poing sur le levier de vitesse. Quel bras. Tu dois faire du sport ou quelque chose. Je ne sais pas pourquoi, ça me trouble. Les bras en force me rappellent sans cesse que les câlins sont souvent meilleurs. Peut-être ce besoin de protection qui me titille l'estomac ? Une fois sur place, c'est relativement bien organisé. Le soleil sonne son départ progressif, et le film menace de commencer à tout moment. Mes paumes l'une sur l'autre, mains enterrées entre mes cuisses, je détends mes épaules, tentant de prendre mes aises. ❝ Est-ce que tu veux que j'aille acheter à boire et manger ? Popcorn et coca par exemple ? ❞ te demande-je en tournant mon faciès vers toi.
(Eben Wolford)
I repair myself