5 :30pm Ji-hun sortit du centre de recherche qui juxtaposait le bâtiment de la faculté de médecine, et entra dans ce dernier dans l’espoir de trouver un fauteuil confortable sur lequel se poser. Il venait de finir sa journée en tant que doctorant biochimiste en pharmacologie, et il avait besoin de se laisser crouler sur autre chose qu’un tabouret. Ses heures au sein d’Harvard étaient encore remplies de théorie et d’apprentissage, et lui n'avait qu’une hâte, c’était de pouvoir bien vite établir quelques hypothèses à vérifier et de les expérimenter. Parce qu'à son sujet de thèse, il y tenait sincèrement. Il lui faisait penser à sa petite sœur, Ha-eun, disparue il ne savait où, il ne savait comment, il ne savait pourquoi. Projet autant professionnel que personnel, finalement.
Lanière de sac à dos sur l’une de ses épaules, dossier incomplet qui renfermait ses premiers brouillons d’introduction sous le bras, il observa la pièce immense avant de se diriger vers le seul divan disponible. La fin avait sonné pour bien des étudiants, et il était normal de voir la salle remplie à cette heure-ci. D’ordinaire il aurait même rebroussé chemin, parce que les assises n’étaient pas assez nombreuses, mais il avait de la chance, aujourd’hui. Il se délesta de son bagage d’études, le laissa tomber à terre avant de s’alourdir sur le tissu. La place à côté de lui vide d'occupant, il posa sa pochette et vint frotter ses sourcils de son pouce et son index. Moment où un bâillement fit son apparition ; les heures de travaux, de boulots et d'entraînements s'enchaînant.
Le nord-coréen vint cacher l’ouverture de sa bouche de son biceps, moment où on l’interpella. Ses yeux se posèrent sur la personne qui se tenait debout face à lui, et il lui fallut quelques secondes pour comprendre ce qu’elle désirait. Oh, pardon, fit-il en bougeant immédiatement la chemise cartonnée. Il donna ainsi l’opportunité à son interlocuteur/trice de s’installer aussi, et de profiter du confort du canapé. Il se pencha vers l’accoudoir qui se trouvait de son côté, et notifia : plutôt rare à trouver, les sièges libres, pas vrai ? Ceci s’expliquait par l’arrivée des nombreuses premières années – qui, comme dans toute université, prestigieuse ou non, ne seront plus autant l'année qui suivra, à envahir les bancs des amphi.
#rplibre
(Ji-hun Hwang)