nice to meet you ft. Serafina

Ça le change. Ça le sort. Ça l'éloigne de son quotidien. Son père s'occupe de Louis pour la soirée. Alors, il en profite pour sortir, pour penser à autre chose. Et il s'étonne lui-même d'oser rencontrer des gens qu'il ne connaît ni d'Eve ni d'Adam. Il soupire doucement, décide d'y aller à pieds parce que ce n'est pas si loin. Il peine à laisser Louis qui le colle comme s'il partait pour une éternité. Et pourtant, il a besoin de ce genre de moment qui l'éloigne de chez lui et de son travail. Il veut penser à autre chose. La marche lui fait du bien. L'air nocturne est bien plus frais et bien plus agréable que les étouffantes chaleurs subis dernièrement. Il s'arrête devant le bar à la devanture classique, se demande si elle est déjà à l'intérieur ou non. Il regarde l'heure et se trouve être un peu en avance. Il a marché plus vite qu'il ne le pensait. Alors, il en profite pour glisser une cigarette entre ses lèvres et l'allume, recrachant doucement la fumée dans le ciel noir. Il observe les étoiles visibles et soupire doucement avant de baisser les yeux en entendant des talons s'approcher de lui. Il observe la silhouette de la demoiselle s'avancer et lui adresse un léger sourire. « J'espère que tu es mon rendez-vous... » Il se rend compte qu'il ne connaît même pas son prénom, à son rendez-vous. Ni sa tête. Qu'il est con...

elle se sent bête maintenant qu'elle est sur le chemin de ce rendez-vous improvisé de dernière minute avec un inconnu. comme elle a si bien dit, elle n'est pas des meilleures conversations encore moins des meilleures compagnies qui soient. sans compter sur le fait que c'est peu responsable de rencontrer quelqu'un à qui elle n'a parlé que quelques minutes. un risque pour la femme qu'elle est mais pour celle à qui la vie a enlevé tant de choses, elle ne risque plus grand chose, non ? lumière des néons qui guident son chemin dans l'obscurité. ficus sur la map de son téléphone, preuve en est qu'elle est toujours aussi paumée dans cette ville qu'elle connait pourtant depuis des années. relève la tête face au bar éclairé, ta silhouette qui se distingue dans la pénombre. hochement de tête." j'imagine. " elle te reconnait des quelques photos sur ton profil." enchantée. serafina. " alors que les mains restent accrochés à son sac à main. comme prévu elle ne sait pas quoi dire, encore plus lorsque la réalité remplace le virtuel. toujours plus simple d'écrire quelques mots plutôt que de faire face." je pense que vous avez bien choisi le lieu. " qu'ele souligne après que son regard est traversé les vitres pour réaliser le calme des lieux.

Il en pousserait presque un soupir de soulagement que ce soit elle. Parce qu'elle est venue et qu'il avait franchement peur qu'elle lui pose un lapin. Il sourit comme un bienheureux Daniel, comprenant qu'il va passer une meilleure soirée qu'il le pensait. « Enchantée Serafina... C'est un beau prénom. Moi c'est Daniel. » Son fameux prénom américanisé, pour mieux s'intégrer dans cette société qui peine à le comprendre. Il sourit légèrement et jette un œil à l'intérieur du bar. « Oui, je t'ai dis que c'était un endroit calme. Même s'ils y servent de l'alcool, il n'y a pas tous les pochtrons habituels des autres bars de la ville... » Et c'est ce qu'il aime dans cet endroit. Il bouge légèrement pour aller ouvrir la porte du bar, invitant Serafina à passer la première. Il la suit, cherche une table dans un coin et la guide pour qu'elle s'y installe. Il retire sa veste et la dépose sur le dossier de sa chaise. « Que veux tu boire ? Je vais aller commander au comptoir... » Et il n'a pas fait de remarque sur le fait qu'elle le vouvoyait à nouveau. Il ne veut pas la mettre mal à l'aise ou la gêner. Il s'éloigne brièvement pour donner la commande puis revient prendre place en face d'elle. « Ça arrive. Bon... Désormais je connais ton prénom, ton visage, ton métier et je vois à quel point tu n'es pas du tout à l'aise en ma compagnie. Alors... J'espère que cette soirée te sera agréable. » Et qu'il ne va pas l'effrayer. Lui, il n'est pas spécialement très doué pour tout ça. Il fera au mieux.

elle se surprend elle même à sortir avec quelqu'un qu'elle ne connaît pas. mais pour celle qui a déjà tant perdu, elle n'a pas grand chose à perdre. et surtout elle n'aurait jamais accepté si la rencontre n'avait pas été dans un lieu public. le sourire affiché qui laisse planer comme un air de légèreté." Daniel. C'est un prénom européen non ? " pour celle qui sui n'a jamais voyager, cela éveille un peu la curiosité." c'est parfait alors. ce sera plus facile pour discuter. " un sentiment de sécurité qui lui permettra sans doute de se détendre en ta compagnie. la guatémaltèque qui cependant se fait petite, se cachant derrière ta silhouette pour rejoindre une table. elle n'aime pas attirer les regards, et ce malgré son passé de danseuse. elle connait bien le monde de la nuit mais c'est désormais de la page ancienne." un jus de fruit se sera très bien. " une tequila aurait pu être un bon remontant et l'aider à se détendre mais ce ne serait pas sérieux. signe de tête pour te remercier d'avoir passer la commande, elle finit par détourner le regard lorsque tu soulignes sa gêne." je suis désolée. c'est que je suis introvertie. et je n'ai plus l'habitude de sortir avec des amis, encore moins avec des hommes. " cela fait bien longtemps qu'elle ne sent plus à sa place aux côtés de quelqu'un." vous... tu viens souvent ici alors ? seul ? j'imagine que c'est pour souffler après le travail. "

Là, il ne peut pas s'empêcher de rire. Avec sa tête de coréen et son prénom commun à toutes les langues. Ça peut paraître étrange mais c'est vrai, c'est comme ça chez les familles asiatiques qui vivent à l'étranger. Porter un prénom facile pour l'intégration, parler sa langue natale à la maison, la langue locale en dehors. Compiler entre modernité occidentale et habitudes ancestrales asiatiques. « Oui c'est... Mon prénom d'intégration. J'ai un prénom coréen sinon... » Il ne sait pas si c'est une chose importante à dire, personne n'utilise son prénom coréen en dehors de son père et son frère. Les autres ne le connaissent que sous Daniel. Il prend la commande, se disant qu'une bière lui fera de bien. Puis, il prend place en face de la brune, pinçant les lèvres. Il pose des questions gênantes on dirait et il devrait peut être se taire. « Les hommes te mettent mal à l'aise... ? » Et même s'il n'essaiera pas d'en connaître la raison, il n'aimerait pas qu'elle ne soit pas à l'aise avec lui. Il est gentil Daniel et il sait bien que, ces derniers temps, c'est compliqué de se distinguer des autres connards profiteurs qui n'ont de respect pour personne. Il hoche doucement la tête. « Oui, seul... Je viens y prendre un café et lire tranquillement. En général, je me mets sur la terrasse l'été pour sentir les embruns marins. Sinon, j'aime bien me mettre à la table là bas, près de la vitre... » Il tend son index vers la table en question. Il aime bien s'y mettre, surtout les jours ou soirs de pluie quand il peut admirer l'océan légèrement agité. Il soupire doucement puis regarde la brune. « Et toi ? Il y a des endroits que tu aimes en dehors de chez toi ? » Il se redresse légèrement lorsque les boissons sont déposées sur la table. Une bière blanche pour lui, un jus de fruits pour elle.

à ne fréquenter que de rares personnes, il est évident qu'elle ne sait plus trop comment mener une conversation. alors sans doute qu'elle se comporte étrangement face à toi. et surtout elle se sent bête d'avoir pu se tromper de ce qui aurait pu sembler évident mais ton prénom l'a mise sur la mauvaise route." oh je comprends. désolée j'espère que ce n'était pas trop déplacé. " qu'elle est bête de n'avoir pas pensé à un prénom d'emprunt alors qu'elle en a elle même utilisé un pour se couvrir. de grandes respirations prises lorsqu'elle attend pendant que tu demandes la commande. question directe qu'elle ne pensait pas entendre mais à laquelle elle apporte une réponse tout autant honnête quitte à paraitre lamentable." disons surtout que je suis du genre solitaire. " ou du moins elle se l'est imposé pour ne faire souffrir personne. alors plutôt que de continuer sur un sujet où elle se sentirait presque pitoyable, elle détourne la conversation sur un sujet plus large et plus enjoué." la lecture est toujours un passe temps des plus agréables, donc je te rejoins là dessus. " même si elle préfère cette activité sous un plaid dans son canapé. elle mentirait en disant qu'il ne serait pas agréable d'avoir en plus un homme à ses côtés." sinon j'aime beaucoup le marché. encore plus le matin quand il n'y a personne. et oui je cuisine beaucoup trop chez moi. " même en habitant seule, elle continue de cuisiner pour une famille entière. sourire aimable à la réception des boissons." j'imagine qu'on peut trinquer à cette rencontre ? " qu'elle demande un peu fébrile. après tout ce n'est pas tous les jours qu'elle se force à faire un pas dehors sans savoir ce que l'avenir lui réserve.

Étrangement, Daniel ne peut s'empêcher de lâcher un petit rire amusé. Elle est trop mignonne Serafina. « Tu t'excuses pour quelque chose que tu ne sais pas ? Je ne vois pas comment ça peut être déplacé si c'est quelque chose que tu ignores. » Il l'observe, toujours son sourire amusé sur les lèvres. Il n'a jamais rencontré de fille comme elle auparavant et il le constate maintenant. C'est sans doute cette innocence qu'elle montre qui le pousse à vouloir en savoir plus sur elle. Il est agréablement étonné de voir qu'ils ont quelques points commun. Au fond, même si c'était une erreur de jugement de liker son profil et de vouloir parler avec elle, il ne le regrette pas. Et il se dit qu'il n'est pas prêt de le regretter. « Tu cuisines ? C'est encore mieux ! » Que ce qu'il espérait mais ça, il ne devrait pas le dire. « Je cuisine aussi beaucoup. Enfin, quand j'ai le temps. » Parce qu'avec son travail, il n'en a souvent pas le courage le soir et il se retrouve avec des restes ou un plat commandé. Ses doigts s'enroulent autour du verre qu'il soulève doucement pour venir le cogner contre celui de la jolie brune. « Ça me paraît une bonne idée. » Parce qu'il est content de l'avoir rencontré, qu'elle ait accepté de venir boire un verre avec lui. Qu'elle ne l'ai pas pris pour un fou qui voudrait la tuer. Et il évite de dire qu'il a déjà envie qu'il y en ait d'autres des rencontres. Plus longues, plus sereines. Qu'ils apprennent à se connaître. Au fond, le hasard fait parfois très bien les choses. Il boit un peu et repose son verre, frottant ses mains l'une contre l'autre. « Qu'est ce que tu préfères cuisiner ? Et manger ? » Il s'interroge sur les goûts de la demoiselle, cherche à avoir quelques infos qui pourraient peut être l'aider dans l'avenir.

c'est plus fort qu'elle de toujours se rabaisser ou s'excuser. pourtant elle n'a pas vraiment de raisons de le faire comme tu le soulignes si bien; une preuve qu'elle n'est vraiment pas douée pour les relations sociales. d'ailleurs elle n'ose pas te regarder plus de quelques secondes dans les yeux. trop intimidée ? trop subjuguée ? trop stressée ? un savant mélange qui fait qu'elle fixe son verre avant d'avoir le courage de lever son verre. les mains sont moites mais le sourire cristallin. sensation bizarre que d'être spectatrice de cette conversation tant elle a l'impression de se mentir à elle même en tentant cette expérience de sociabilisation. par chance la mélodie de ta voix la décontracte. c'est que serafina elle a besoin de douceur dans sa vie, encore plus après les semaines éprouvantes du à son agression." oui ça demande beaucoup de temps, mais déguster des plats maison n'est jamais du temps perdu. " quand elle y pense, elle pourrait aisément trouver un poste dans un restaurant étant donné ses compétences mais c'est loin d'être un monde facile." je suis fidèle à mes origines quand il est question de cuisine. dans ma famille on se transmet une recette de tamales de génération en génération donc je dirais que c'est mon plat préféré. " l'instant lui semble plus léger à échanger sur ce qui la passionne." toi aussi tu dois bien avoir un plat fétiche ou un péché mignon ? " la curiosité qui l'anime quand bien même elle est encore un peu fébrile face à ta silhouette impressionnante, en totale contraste avec la tendresse de tes mots.

Quand elle se met à parler, il se rend compte qu'il pourrait l'écouter pendant des heures. Qu'il pourrait boire ses paroles jusqu'à s'y noyer. Et qu'il ne regrette pas d'avoir voulu discuter avec elle sans savoir à quoi elle pouvait bien ressembler. Si l'enveloppe est adorable, l'intérieur lui plaît davantage. Bien que timide et hésitante, sa façon juvénile de s'ouvrir à lui des qu'ils se mettent à parler de cuisine. « Des tamales... ? » Qu'il demande, intrigué. Il ne connaît pas, n'en a même jamais entendu parlé. Et sans doute pas goûté par erreur dans un restaurant. D'ailleurs, il ne sait même pas de quelles origines est Serafina. Latine, c'est certain mais c'est trop vaste. « Et ça vient d'où ? Mexique ? Cuba ? Porto Rico ? » Sa culture en matière de géographie n'est pas très grande. Il a fait médecine lui. Ça l'intéresse tout de même de savoir d'où elle vient et quelle culture elle transporte dans ses valises. Il tapote son index contre la table, pensif. « Ah... Il y en a tellement... Hum... Mais si je dois en choisir que trois je dirai... Le Soondae, la soupe de mandu et... le japchae... » Il hoche la tête doucement et plusieurs fois, comme s'il s'approuvait lui-même. Mais il n'y peut rien Daniel, il aime tout et n'est pas spécialement compliqué avec les repas. « Ce serait une bonne idée de se faire découvrir mutuellement la cuisine de notre pays. » Une manière, pas si détournée, de lui proposer de se revoir. Parce que maintenant, il est sûr d'avoir envie de la revoir.