no money no honey
with @Caesar Falls and @Matian Escamilla
le 09.09.2022 chez matian, boston (charles river)
L’image presque trop parfaite. Famille officieusement - pour l’instant - heureuse, sans le moindre problème. Pourtant. Une semaine en arrière tu ne voulais pas le voir lui, cet homme penché sur ta fille au sourire tracé sur son visage. Tu ne voulais pas le voir, doutant de toi, de vous. De ce couple dans lequel tu crois finalement si fort. L’évidence même que c’est lui que tu veux, sa main dans la tienne dans les étapes importantes de la vie d’Ellie, ta main dans la sienne jusqu’à votre dernier souffle. Quelques mois en arrière, tu ne connaissais même pas l’existence de ta fille, maintenant vous êtes là, tous les deux à jouer avec elle, vous donnant ce rôle de père comme s’il avait toujours existé. A même le sol, à hauteur d’une gamine de 2 ans assise, pot de vernis dans vos phalanges, tentant de découvrir l’art subtile de la manucure. Tes doigts sont noirs, Ellie sur ses micros ongles, quelques couleurs arc-en-ciel, Caesar trop indécis de sa couleur. Bras qui t’aident à te relever du sol. J’vais appeler la banque, j’pense qu’on est pas trop mal sur le décalage là. Quelques pas en avant, dans cette cuisine ouverte, les avants bras sur le rebord, le temps de taper le numéro donné par Caesar. Il est resté par terre lui, avec Ellie. Le temps de te présenter, Caesar Falls, les quelques informations notées sur un post-it. Un regard vers le réel australien de cette pièce. Tu décales le téléphone de ton oreille. Murmures suffisamment audibles : elle bégaye, elle arrive pas à te trouver.
(Logan Fitzgerald)
searchin' our hearts for so long, both of us knowing, love is a battlefield, we're losing control, will you turn me away or touch me deep inside ?