(Becca&Eros) pilot

Les cours avaient repris, et c'était en quelque sorte une rentrée pour moi aussi. Après avoir quitté l'université il y a déjà plus d'un an, j'y revenais. Donner des cours me manquait. Et bien que mon état mental soit pitoyable en ce moment, j'espérais que cela m'aide. Devoir être en forme et présentable devant un tas d'étudiants. Devoir les instruire et les conseiller. C'est ce que j'aimais le plus. J'appréciais aussi travailler pour Bradley, mais tout avait changé au boulot et entre nous. Depuis que nous avions passé un moment intime ensembles. Des moments qui se sont répétés depuis. Au moins ici, j'étais certaine de ne pas me faire ma boss.
C'était légèrement la tête dans les vapes que je venais à me stationner dans le parking, attendant que l'on me donne une place réservée aux enseignants. Jusqu'à ce que j'entende ma voiture cogner contre quelque chose. Et merde. Je me retournais et vis une voiture juste derrière moi. Ouf. J'avais eu peur d'avoir percuté quelqu'un. J'arrêtais la voiture et en sortis pour aller m'excuser auprès de l'autre personne.

@Eros D. Kaine

Nate m’avait appelé en panique, il avait oublié l’un de ses agendas avec un devoir à rendre à l’intérieur super important, je n’avais pas eu le temps de répondre quoique ce soit qu’après son “Bouge-toi le cul stp” il avait raccroché directement, ça m’avait fait rire et j’aurais aimé jouer avec ses nerfs, mais je le savais déjà super stressé alors j’avais été obéissant, je m’étais préparé rapidement et j’avais filé vers Harvard à toutes allure. Pénétrant dans le parking, une véritable horreur pour se garer je détestais ça tourner pendant des heures pour une place que j’occuperais pendant cinq minutes même pas. Je souffle, tapotant sur le volant avant d’attendre un bruit “C’est une blague” je sors du véhicule, vérifie la voiture avant de lever la tête vers la personne qui ne savais pas conduire, je reconnais son visage et je finis par sourire “T’es obligé de me rentrer dedans pour me dire bonjour ?” Je m’approche de Becca pour lui faire un câlin “T’as de la chance je connais un bon garagiste”

Eros se trouvait face à moi. Lui ? Pourquoi ? Qu'est ce qu'il faisait là ? Mais je dirais que j'étais plutôt chanceuse que ce soit lui et pas un autre. La preuve, au lieu de me faire engueuler, je recevais même un câlin et ce contact me fit du bien. Je fermais les yeux pour profiter de ce contact et souris. C'est vrai que je me sens bien chanceuse. Je le regardais et souris. Eros et moi c'est une grande amitié. Pas le genre d'amitié où l'on se parle tous les jours, mais une amitié dans laquelle je sais que je peux compter sur lui, n'importe quand. Je sais qu'il sera toujours là pour moi. Et inversement. Ce n'est pas pour rien qu'il est mon contact d'urgence depuis l'accident de mon mari. Il est le seul à connaitre tout de moi. A être au courant de ce qui s'est passé l'été dernier : cette grossesse inattendue. Qu'est ce que tu fais là d'ailleurs ? Le connaissant je ne pensais pas qu'il prenait des cours. Me surveiller ? Peut-être. Je regardais nos deux voitures, et j'en avais déjà marre. Prête à tout lâcher et aller directement avec lui la réparer. Tant pis pour mes nouveaux étudiants. Non Becca. Je ne peux pas commencer l'année comme ça. J'ai besoin d'un café... Voire de plusieurs même. Je regardais ma montre. J'avais encore du temps devant moi. Je finis de ma garer et je te paie un café ?

@Eros D. Kaine

Becca étais dans ma vie depuis longtemps, elle avait fait partit de ceux qui avais crus en moi et ne m’avais jamais tourné le dos. Une personne en qui j’avais une confiance aveugle et pourtant j’avais minimisé tous les évènements qui c’étais déroulé dans ma vie depuis le début de l’année, préférant me concentrer sur elle, ne pas qu’elle s’inquiète pour moi alors que je savais qu’elle n’était pas au top. Si auparavant j’avais la sensation de ne pas être un ami au top, j’avais repris cette confiance perdue depuis la prison, aujourd’hui j’avais les épaules plus solides pour être là pour mon amie. J’arque un sourcil a sa réponse “Hmm, t’es de la police ?” demandais-je sérieux avant que mon sourire s’étire “Mon coloc à oublier quelque chose, je viens faire le livreur d’urgence.” à me demander ce que le monde ferait sans moi “C’est aujourd’hui que tu reprends, tes prêtes ?” je ne me voyais pas partir comme ça alors que ça faisait des lustres qu’on ne ce n’était pas vu et j’avais besoin de savoir comment elle allait véritablement. Je hoche la tête “Bien sûr que oui” je me dirige vers ma voiture pour me garer et avant de monter dedans, regarde Becca “Observe je sens que tu as besoin de leçons” dis-je avec un clin d’œil. Ressort quelques minutes après l’agenda de Nate en main, parce que j’étais sûr de le trouver au bout du parking. M’approche de la brune, passant mon bras autours de ses épaules, déposer un baiser sur le haut de sa tête “Comment tu va ma reine ?”

Eros était donc là, sans que cela ne se soit programmé. Et au fond, ça faisait du bien. Du bien de le revoir, de sentir sa présence auprès de moi. Mais surtout me rappeler qu'il était là. Je l'avais mis de côté exprès. Ne voulant pas lui donner plus de détails quant à ce qui s'était passé. Je ne voulais pas voir de pitié dans son regard. Alors j'avais pris mes distances, tout en sachant qu'il serait quand même là le jour où j'aurais décidé de l'avoir de nouveau dans ma vie. J'ai une tête de policière moi ? Mes paroles furent accompagnées d'un de mes regard les plus sérieux mais aussi exaspéré. Je n'ai rien contre la police, seulement, ce n'est pas fait pour moi. Toujours présent toi. Je souris légèrement. Parce que oui, Eros fait partie de ces personnes les plus fidèles que je puisse connaitre. Qui se déplacerait jusqu'ici ? Même moi je ne sais pas si j'en serais capable. Ouais, plus ou moins. Stress du premier jour. Stress du retour. Stress de me retrouver de nouveau face à des élèves. Surtout au vu de ma condition actuelle. Ha ha, très drôle. Mais je le regardais quand même faire. Mouais. Je peux mieux faire. Juste pas aujourd'hui. Alors que je me garais de mon côté, je revins vers lui. Et sa présence me faisait vraiment du bien. Me redonnait du courage. On fait aller. 7e jour sans boire. C'est bien, non ? Je tentais de sourire, mais le fait de le dire me montrait à quel point j'étais tombée bas. Heureusement je savais qu'Eros ne me jugerait jamais et c'est pourquoi je le lui disais aussi facilement. Et toi ? Ca va ? Puis de ma main je vins lui prendre celle qui était sur mon épaule, direction la cafétéria du campus.

Avec Becca j’avais toujours la sensation que si j’étais là souvent elle finirait par me détester, parce que de base j’étais l’ami de Marshall, c’est grâce à lui qu’on c’était rencontré et qu’on c’était lié. Des drames respectifs dans nos vies avait surement aidé notre rapprochement et à ma sortit j’avais été heureux de la retrouver à Boston. Cela n’a pas été facile de reconstruire une relation, certainement que nous étions un peu maladroits, mais aujourd’hui je nous savais solide. Je savais aussi qu’elle avait besoin de son espace, que je ne me faisais pas souvent insistant par peur de la brusquer et je détestais la forcer, c’était toujours plus bénéfique quand elle me parlait d’elle-même. “Pas vraiment, mais plutôt de la grande sœur qui va me disputer si je fais une connerie” sourire innocent. Je hausse les épaules, me la jouant un peu “Certain m’appelle Super Eros” complètement faux, mais peut être que je devais l’imposer autours de moi. “Tu vas gérer j’en suis sûr et tu sais quoi si tu survis à cette semaine de reprise Dimanche on va bruncher juste toi et moi ça te dit ?” et parce que je me doutais bien qu’on aurait que peu de temps aujourd’hui. Je remonte dans la voiture, la garant rapidement et la brune me suis de près. Direction l’université “C’est extra tu veux dire ! Tu peux être fière de toi y’a pas de petite victoire tu le sais très bien” Elle avait été là l’année dernière pendant mon sevrage de drogue, passant dans la journée pour veiller sur moi quand Aaron partait travailler alors de ce côté-là je ne pouvais que la comprendre. Un bisou déposé sur sa joue en guise de récompense, serrant sa main dans la mienne “Hm, ça va... enfin...” j’ignorais si je devais lui en parler et je me ravisais “Oui oui ça va, alors t’a combien d’heure de cours aujourd’hui ?” demandais-je en voulant noyer le poisson.

Avec Eros je partageais une plutôt belle amitié. Bien que de base il était l'ami de Marshall. J'avais toujours fais en sorte de ne pas trop m'approcher des amis de mon mari, mais avec Eros, l'affinité s'était agrandit lorsque mon mari s'était retrouvé dans le coma. Des heures à passer à son chevet, à parler de lui, de nous, de nos vies respectives. Et puis il était devenu mon ami, et pas seulement celui de Marshall. Je savais que je pouvais compter sur lui. Comme si une part de Marshall était en lui. Autant je pouvais aimer l'avoir à mes côtés, autant je voulais qu'il soit loin de moi à certains instants. Comme si mon mari pouvait voir et ne pas apprécier. Ah ça ... Oui. En règle générale. Mais il faut le dire, en ce moment, je ne suis pas vraiment apte à l'engueuler pour quoique ce soit. Je n'en ai ni la force, ni l'envie, et encore moins la légitimité pour. Super Eros... Lorsque je compris, j'explosais de rire. Bien trouvé. Je lui souris, signe que j'étais vraiment contente de le voir là. C'était inattendu, mais ça me faisait du bien. Ca me donnait presque la force. Ah, mais carrément, oui. Comment pourrais-je dire non à un brunch ? J'adore ça. Une fois que nous ayons garé tous les deux nos voitures, ou plutôt qu'il ait garé la mienne, nous nous mimes en direction de l'université. Moi de mes cours, et lui de son colocataire pour lui donner ce qui lui avait été demandé. C'est ce que j'essaie de me dire oui... Et je me rends alors enfin compte par quelle étape il était passé. On ne peut jamais réellement comprendre tant qu'on ne l'a pas vécu. Je serrais sa main dans la mienne, comme pour prendre la force et le courage qu'il m'envoyait. Tutututu... Je m'arrêtais, me posais face à lui. Change pas de sujet. Enfin quoi ? Je croisais mes bras, lui montrant que nous n'allions pas bouger de là tant qu'il ne me dirait pas ce qui n'allait pas. On s'en fout de combien d'heures j'ai.

TW. DROGUE

Le rendez-vous pour dimanche était posé, je n’ai plus qu’à demander à Aaron s’il veut sociabiliser, même si je me doutais de sa réponse. J’aurais aimé que Becca ne soit pas obligé de passer par ses étapes de sevrage, qu’elle soit clean de toute addiction, mais j’étais mal placé pour lui faire quelque leçon que ce soit et la soutenir, l’encourager, lui montrer qu’elle allait y arrive c’est le minimum que je pouvais faire. Elle demande de mes nouvelles, mais ma tentative d’esquive ne marche pas vraiment, je me retrouve face à elle et je sais pertinemment que je ne dois pas tenter le moindre mensonge à ce moment-là “Okay, bon ne flippe pas d’accord ?” je me passe une main derrière la nuque nerveusement “J’ai été drogué à mon insu, un nouveau livreur qui m’apportait mon café tous les matins et y’avais de la drogue à l’intérieur... ensuite je recevais des paquets tous les jours, avec de la coke à l’intérieur...” je laisse le temps à la jeune femme de comprendre tout ce que je venais de dire “On ne sait pas qui sait encore, même si j’ai ma petite idée” je lève mon regard vers elle “mais je vais bien”

Le jeune homme semblait me cacher quelque chose et je n'aimais pas ça. Je n'avais peut-être pas été très présente, mais je voulais tout de même être présente. A ma manière. Vaut mieux tard que jamais, non ? Alors je lui fis comprendre que je me devais d'être au courant et que je ne le laisserais pas partir sans savoir. Et plus son récit avançait, plus mes yeux grandissaient. Attends quoi ? Mais décidemment, on ne peut plus faire confiance à personne. Et du coup, tu penses à qui ? J'espérais seulement qu'il ne se laisse pas faire et qu'il allait riposter. C'est trop grave pour laisser passer et ne rien dire. Tu bois toujours du café du coup ? Demandais-je avec un petit rire à la fin. A sa place, je ne sais pas si j'oserais. Je serais surement un peu traumatisée par la chose. Je le regardais et rajoutais. C'est vrai que t'as l'air d'aller plutôt bien. Et ça me rassurait un peu. Au moins, il y avait l'un de nous qui allait plutôt bien.