Avenir | Minwee

15/11/2020

D’une envie de passer un moment avec l’un de ses amis, l’un des meilleurs, à dire vrai, c’est avec une boule au ventre que dans le taxi, elle est montée. Parce que si elle se voyait déjà passer une soirée à parler de tout, de rien, de résumer cet été, de lui raconter ce qui pour elle, grâce à Dutch, a changé et d’envisager ce futur qui accompagne naturellement la semaine de la rentrée… C’est un opposé qui a remplacé ces idées, parce qu’il lui a souligné le fait qu’il avait quelque chose à lui dire. Quelque chose en particulier. Alors les scénarios sont allés dans tous les sens dans sa tête, une ritournelle qui sans cesse, se répète. Venue d’une Haiwee naïve qui s’imagine éternellement le pire. Peut-être dans l’espoir d’être soulagée au moment d’apprendre la vérité. Parce qu’elle est comme ça, l’amérindienne, elle espère envers et contre tout. Elle croit toujours que tout sera beau, que le monde ne sera pas fou. Qu’il ne peut en être autrement, à la fin, jusqu’au bout.

De fait, quelques minutes plus tard, elle est accolée au mur du restaurant coréen qu’il lui a indiqué. Comme à son habitude, elle est avance par rapport à l’heure qu’elle lui avait annoncée. De son téléphone, durant l’attente, elle en survole l’écran, les réseaux sociaux auxquels elle n’est pourtant pas accroc, elle apprécie juste y poster quelques photos… Seulement, ici et maintenant, si elle traîne sur son cellulaire, c’est dans le but de feindre le fait qu’elle n’est pas en train de ressasser. Croire que cela l’aide à songer que les questions qu’elle s’est posées sont totalement veines, injustifiées. Jusqu’à ce qu’elle se décide à ranger l’appareil dans la poche arrière de son jean, relève le visage pour poser son regard sur le sien. De sa douceur naturelle, elle lui affiche des traits sereins, lui signifiant sa présence d’un signe léger de la main.

@Mingyu Yi

LE 31 08 2022
Boston Diner

EPSILON

(Haiwee Wind River)

FAITHFULLY

“ Someday, this beach might wash away... the oceans may dry, the sun could dim, but on that day I'll still be loving you. Always and forever. I promise you. ”

Mingyu sait. Il aurait pu lui dire par message comme il l'a fait avec les autres. Mais pas avec Haiwee. Il se devait de lui dire en face à face même si ça semblait bien compliqué pour lui. Il n'en dort quasi plus, essaie comme il peut de trouver une colocation pour réduire les frais de logement. Mais avec son chien, il se dit que c'est mission impossible. Faire adopter son chien ? Peut être que ce serait une des pires idées auxquelles il a pensé. Et pourtant, tout ça possède un nom qu'il déteste encore plus que ses pensées chaotiques. Le désespoir. Il masse doucement sa nuque, tire légèrement sur sa cigarette alors qu'il avance vers le restaurant où il a rendez vous avec Haiwee. Il sait que ce ne sera pas simple pour elle non plus. Mais préserver les autres ne servira à rien s'il ne se préserve pas lui-même. Il soupire, écrase le mégot sous son talon avant de continuer d'avancer jusqu'à apercevoir sa meilleure amie devant le restaurant. Il lui adresse un léger sourire quand elle lui fait signe de la main. Pas le sourire joyeux qu'il a l'habitude de lui offrir. « Déjà là ? J'avais espoir que je ne sois pas toujours celui en retard. » Qu'il plaisante un peu malgré lui. Il lui fait signe d'entrer dans le restaurant après avoir tiré la porte. Il demande une table pour deux et se montre un peu exigeant. Il finit par accepter une table où ils sont plutôt à l'écart et tranquille. C'est ce qu'il lui fait à Mingyu pour le moment. Les menus en main et installés, il observe les plats sans vraiment les regarder. « Je sais que je t'ai dis que je devais te parler d'un truc, pas la peine de me fixer comme ça. » Qu'il lance en finissant par reposer le menu à côté de lui, levant les yeux vers la brune. « Pourquoi t'as l'air plus inquiète que moi... ? » À croire qu'elle s'est encore fait tout un tas de films dans sa petite tête et qu'elle pourrait vraiment prendre le monopole de Hollywood avec tous les scénarios qu'elle est capable de s'inventer.

(Invité)

15/11/2020

AVENIR ▬ ♪♫♪

Elle dénote la cigarette qu’il écrase sous son pied, c’est à croire qu’ils possèdent tous cette habitude, ses humains préférés. Elle qui a tant de mal, pourtant, à les supporter, les cigarettes qui tendent à les abîmer. Et si elle affiche un fin sourire, elle se heurte au visage fermé de Mingyu, ce qui renforce l’inquiétude qu’elle peut éprouver, même si elle se conditionne pour se taire et ne pas directement l’attaquer. « Déjà là ? » Haiwee, elle est toujours en avance, une spécialiste en patience, « J'avais espoir que je ne sois pas toujours celui en retard. » Le sourire de l’amérindienne s’affirme face à ses propos, allant jusqu’à ajouter quelques mots. « On va dire que ce n’est pas un véritable retard. » Ce qui est d’ailleurs plus vrai que faux.

Une fois à l’intérieur du restaurant, elle laisse son ami prend les devants, fronce les sourcils quand il demande à être installés sur une table excentrée, elle tente de jauger l’importance de ce qu’il a à lui annoncer. Et quand elle est assise en face de lui, c’est en silence qu’elle attend, ses prunelles déposées sur ses traits que par cœur, elle connait. « Je sais que je t'ai dis que je devais te parler d'un truc, pas la peine de me fixer comme ça. » Alors elle ne peut pas s’empêcher de cracher un soupir autant que le fait de se mettre à rire. Gênée par sa propre appréhension, tandis qu’il ose une question. « Pourquoi t'as l'air plus inquiète que moi... ? » Elle en passe sur son front, ses doigts, en un essai de palier ses hésitations autant que ses réflexions. Pour aller finalement triturer la serviette en papier au moment de se décider à parler. « Je n’aime pas ne pas savoir où je mets les pieds. » Pourtant, c’est bien ce qu’elle fait au quotidien, elle est juste facilement perturbée par les soucis de ceux auxquels elle tient. « Et j’ai un mauvais pressentiment. » Elle pourrait même aller jusqu’à lui dire qu’elle se trompe rarement. A deux doigts d’exiger qu’il parle afin d’engendrer son soulagement. Haiwee et la politique du retrait rapide de pansement.

@Mingyu Yi

LE 31 08 2022
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(Haiwee Wind River)

FAITHFULLY

“ Someday, this beach might wash away... the oceans may dry, the sun could dim, but on that day I'll still be loving you. Always and forever. I promise you. ”

Il ne peut empêcher le soupir de franchir ses lèvres. Il sait qu'il inquiète et ça l'énerve. Il ne peut retenir une grimace d'agacement. Agacé par lui-même en vérité. Haiwee, elle sera compréhensive, comme tous ses amis. Lui, ce qu'il ne veut pas c'est de voir la pitié se lire sur les visages des gens à qui il tient. Il ne veut pas non plus la charité, ce que certains ont du mal à comprendre. Cette affaire, ça ne concerne que lui et sa famille. Ça ne concerne personne d'autre, même s'il comprend que certains veulent aider. Mais, la fierté l'empêche d'accepter et il refuse d'avoir des dettes auprès de ses amis. « Écoute Haiwee-... » Le voilà coupé par le serveur qui vient prendre la commande. Une bière, un plat et il verra pour la suite. Il laisse Haiwee commander à son tour, observant enfin le serveur qui s'éloigne. « Ce que je voulais te dire-... » Le serveur qui revient et agace un peu Mingyu, tout ça pour poser les boissons et du pain sur la table. Du coin de l’œil, il le regarde partir et attendre quelques secondes, se demandant s'il ne va pas revenir lui couper la parole à nouveau. « J'espère qu'il va nous foutre la paix maintenant... » Qu'il lâche dans un souffle. Ses opales se posent sur la demoiselle qui doit trouver le temps long. « Ma mère est malade. On lui a diagnostiqué un cancer du sein. Alors... Je dois travailler un peu plus, trouver une coloc pour lâcher mon appartement et aider mon père a payer les soins... » Parce que c'est ce qu'ils font dans sa famille. C'est comme ça. Ils s'entraident autant qu'ils le peuvent. Il est déjà heureux d'avoir pu entrer à Harvard, d'avoir vu ses parents se saigner au travail pour l'aider à financer ses aider. Boursier, travailleur et étudiant en médecine, Mingyu est prêt à donner toute sa personne pour les remercier. « Avant que tu ne me proposes, c'est non. Je n'accepte aucune aide pécuniaire de la part de mes amis. » Ils n'ont qu'à le soutenir moralement, ça suffira bien. Il n'a pas besoin d'autre chose de leur part. Il ne vient pas demander la charité.

(Invité)

15/11/2020

AVENIR ▬ ♪♫♪

C’est sa façon de fonctionner, à la Haiwee, comme une enfant, elle éprouve tous ses sentiments à l’excès. Alors l’inquiétude ne déroge pas à la règle, surtout lorsqu’elle affectionne la personne. De ce fait, forcément, elle attend, pour qu’il se décide à lui révéler ce qu’il a à lui annoncer, elle le jure, c’est aux lèvres de son meilleur ami que son souffle se suspend, « Écoute Haiwee-... » il amorce et pour le coup, à entendre son prénom dans sa bouche, elle prend conscience de la gravité. Mais la grande révélation est avortée par la venue du serveur qui leur demande s’ils ont choisi, pour la forme, impatiente d’en savoir plus, elle le maudit.

Sans réfléchir, elle se contente de doubler la commande aspirant à le voir disparaître rapidement et enfin lever le voile sur cette situation dont elle n’a toujours pas conscience. Ne supportant plus sa personnelle ignorance. « Ce que je voulais te dire-... » nouvelle apparition du serveur, comme dans l’une de ces comédies démodées qu’elle s’évertue à regarder afin de rattraper une éducation cinématographie qu’à la Wind River, elle n’avait. « J'espère qu'il va nous foutre la paix maintenant... » Elle approuve d’un mouvement de tête ainsi que d’un faible sourire, elle n’aurait pas su mieux le dire.
Puis leurs regards s’accrochent à nouveau, et cette fois, elle sait qu’il va cracher le morceau. Lui confier la nature de ses maux. « Ma mère est malade. » Ca sonne comme un glas, c’est soudain combien Haiwee déteste ses mots-là. « On lui a diagnostiqué un cancer du sein. » Elle écoute, ne dit rien, « Alors... Je dois travailler un peu plus, trouver une coloc pour lâcher mon appartement et aider mon père a payer les soins... » Elle en fronce les sourcils, réfléchit à ce qu’il vient de lui dire, tandis que ses prunelles balaient les épaules de son ami à la recherche du poids qu’il est contraint de porter. « Avant que tu ne me proposes, c'est non. » s’étonne de la dureté de son temps, « Je n'accepte aucune aide pécuniaire de la part de mes amis. » Peut-être qu’elle se devrait de s’en vouloir, mais elle n’y a pas songé, à la vérité. Non pas qu’elle ne soit pas prête à lui prêter, c’est simplement qu’elle est habituée à en manquer, à s’enrichir de ce que la vie veut bien lui offrir. Il faut dire aussi qu’il n’y a que depuis quelques jours que ses propres ennuis financiers se sont estompés. Et d’ailleurs, ce n’est même pas de son propre fait que c’est arrivé. Sans Dutch, Haiwee ne sait pas où elle en serait, c’est vrai. L’homme qui a déménagé a retiré plus d’un nuage dans le ciel de son quotidien. Et voir Mingyu face à elle, aussi déterminé à s’en sortir, elle ne peut mentir, elle l’admire.

Et dans toutes les pensées qui s’entrechoquent dans son esprit, il y en a une qui prime, qu’elle ne peut pas plus longuement retenir. « Comment elle va ? » avant de songer à l’argent, Haiwee pense à ça. Douce jusqu’au bout des doigts. « Et toi ? » parce que de son point de vue, c’est ce qui importe, le reste n’est qu’une question de détails, et dans le fond, tout ce qu’elle souhaite, c’est que lui et sa famille ne se portent, malgré tout, pas trop mal. « J’accepte ton non, » sur le côté boursier, de toutes façons, l'argent, elle ne sait pas gérer, « à une seule condition, » elle articule mais elle est coupée par le serveur et leurs verres de bière qui font leur apparition, elle lui lance une œillade, se retient de lui montrer son agacement, et glisse ses doigts autour du récipient, « si un jour tu as besoin… » tu sauras qu’elle est éternellement tendue, sa main. « Et je t’invite ce soir. » Comme si ça pouvait adoucir son histoire.

@Mingyu Yi

LE 31 08 2022
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(Haiwee Wind River)

FAITHFULLY

“ Someday, this beach might wash away... the oceans may dry, the sun could dim, but on that day I'll still be loving you. Always and forever. I promise you. ”

Ses doigts tapotent le bois de la table tandis que son visage affiche la moue grave des jours sombres. Il ne sait pas trop quoi répondre. Il ne sait pas comment dire que ça ne va pas, parce qu'on ne lui a pas appris à le faire. Il souffle, lâche un soupir presque trop long à ses yeux. « Elle est plus forte que nous tous réunis. À croire que c'est pas elle la malade... » À croire qu'eux, ils sont juste des imbéciles faibles. Il a longtemps parlé avec son père, parlé de la situation de leur mère et de ce qu'ils feraient si... le pire arrivait. Lui, il n'imagine pas sa vie sans sa mère. Et il met les points sur les i directement. Il ne veut aucune aide financière de la part de ses amis. Le soutien d'accord mais c'est tout et ça lui convient bien comme ça. Ses doigts s'enroulent autour de son verre qu'il remue légèrement en le fixant comme s'il détenait toutes les réponses du monde entier. « J'ai pas le droit de refuser ton invitation je suppose ? » Qu'il demande sans même la regarder. Il veut refuser, sachant bien qu'elle fait ça parce qu'il est dans la merde financièrement. Mais il ne peut pas lui dire non malgré tout. Peut être qu'il comprend qu'elle veuille l'aider, elle qui a toujours été un bon soutien pour lui. Il se mord la lèvre, un peu gêné puis finit par hocher son visage. « Ok. » C'est tout ce qu'il dit. Il approche son verre puis le soulève mollement. « Désolé, ce soir, on ne trinque pas. » Qu'il lance avant d'en avaler une grande gorgée. Peut être que tout ça n'aidera pas pour ses problèmes d'alcool. Peut être que tout ça le fera plonger encore plus bas qu'il ne l'est déjà.

(Invité)

15/11/2020

AVENIR ▬ ♪♫♪

Elle qui est si loin de sa famille, qui n’est plus en droit d’avoir de leurs nouvelles, fille perdue répudiée au mois de janvier, elle préfère ne pas songer au fait qu’ils pourraient aller mal sans qu’elle ne soit au courant, sans qu’elle ne le sache jamais… Elle en éprouve un intense besoin de rentrer, l’envie de revoir ses montagnes enneigées. La mélancolie l’étreignant quand elle se reconcentre sur ce que Mingyu ressent. « Elle est plus forte que nous tous réunis. » D’un sourire elle se rassure, « À croire que c'est pas elle la malade... » Elle est comme lui, en fait, sa mère, à porter le poids sur ses épaules, à ne pas vouloir que les quotidiens dégringolent. A avoir espoir, tout simplement. Et ça tombe bien, Haiwee, elle est experte dans ce sentiment.

Alors même s’il soupire quand elle lui propose, elle n’en démord pas, ne changera pas d’avis, elle payera pour ce qu’ils vont consommer ici. « J'ai pas le droit de refuser ton invitation je suppose ? » Ses lèvres se pincent afin d’avorter un sourire, et d’un mouvement de visage, la belle opine. « Ok. » Parfait. Et si elle affiche une mine pas mécontente de cette petite victoire, elle s’en revient rapidement à la peine qu’il lui inspire, à l’observer en train de contempler l’intérieur de son verre, « Désolé, ce soir, on ne trinque pas. » il prononce avant de boire une gorgée, de fait, en un mimétisme assumé, elle aussi, se permet de porter son verre à ses lèvres afin d’avaler.
Dans les méandres de son esprit, encore elles tournent, ses pensées, elle a envie de le questionner mais elle se refuse à le brusquer. Bien qu’il soit l’ami le plus précieux qu’elle ait, qu’elle sait pouvoir tout lui dire, là, c’est délicat, prendre le risque de le blesser, elle ne veut pas. « Tu as commencé à chercher pour la colocation, du coup ? » Parce qu’il lui parait que c’est encore la meilleure option, la partie le moins chargée en émotions.

@Mingyu Yi

LE 31 08 2022
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(Haiwee Wind River)

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“ Someday, this beach might wash away... the oceans may dry, the sun could dim, but on that day I'll still be loving you. Always and forever. I promise you. ”

D'un simple hochement de tête, il lui confirme sa question. « Ça réduirait grandement les frais... » Plutôt que de vivre seul dans son petit appartement. Et puis, il ne sera sûrement pas trop à l'appartement, trop occupé à jongler entre son travail et ses études. Lui, il aime bien étudier à la bibliothèque plutôt que chez lui. Surtout si, désormais, il ne vit plus seul. Il aura toujours de quoi s'occuper avec son chien. Dans un sens, ça le rassure de se sentir entouré comme ça avec Lin, Erin, Kieran et Haiwee. Il sait qu'il n'est pas seul et que, même s'il refuse les aides pécuniaires, le soutien de ses amis lui est très précieux. Plus précieux qu'il ne voudra jamais l'admettre. Il passe une main sur son visage fatigué. « Mais s'il te plaît Haiwee, j'aimerai que tu ne t'inquiète pas pour moi. Je vais être fort pour ma mère et les aider au maximum de mes capacités. » Sans y laisser la santé, ce serait l'idéal tout de même. Le jeune homme devrait tout de même pouvoir s'en sortir s'il arrive à gérer son emploi du temps comme il l'entend. Les plats arrivent et il observe son assiette comme s'il culpabilisait d'être là, à dîner avec son amie au lieu d'être auprès de sa mère. Il attrape sa fourchette mais ne mange pas tout de suite, la tapotant dans sa main. « J'ai même songé à quitter Harvard pour rejoindre l'université de New York. Au moins, là bas je serai vraiment tout près. Mais mon père refuse que je fasse ça. Il m'a dit qu'il serait un mauvais chef de famille de me laisser revenir vivre chez eux. » Et au fond, il n'a pas tort, ce serait idiot de sa part de rentrer à New York. Il ne pourrait rien faire de plus que ce qu'il fait maintenant. Continuer d'envoyer de l'argent à son père pour lui montrer qu'il l'aidera quoi qu'il arrive. Un secret que sa mère ne doit surtout pas découvrir. Hors de question qu'il ne fasse rien, qu'il vive sa meilleure vie à Harvard pendant que sa mère combat une maladie qui risque de la tuer et que son père se tue au travail pour faire vivre sa famille.

(Invité)

15/11/2020

AVENIR ▬ ♪♫♪

Une colocation, oui, ça semble avisé selon l’amérindienne, et elle ignore, avec son refus d’aide, si elle peut se proposer afin de partager un toit à ses côtés. Peut-être plus tard, lorsqu’il se sentira mieux, et sera plus enclin à accepter les mains tendues résultant de ses amitiés. « Ça réduirait grandement les frais... » Elle hoche le visage par la positive et croise mentalement les doigts pour que ce soit rapidement le cas. « Mais s'il te plaît Haiwee, j'aimerai que tu ne t'inquiète pas pour moi. » Ca c’est plus simple à dire qu’à faire, parce que l’inquiétude, pour ceux qu’elle aime, ça fait partie de sa façon d’être. En elle, c’est ancré, alors sa situation, c’est forcément qu’elle va la travailler. « Je vais être fort pour ma mère et les aider au maximum de mes capacités. » Elle déglutit plutôt que de prononcer des mots qu’il n’a pas envie d’entendre.

Et si le regard d’Haiwee s’éprend derechef de l’assiette que l’on vient de glisser sus son nez, elle repose rapidement ses yeux sur le visage de son ami, visiblement contrarié. C’est bête, mai la culpabilité, elle parvient quasiment à la lire sur ses traits. « J'ai même songé à quitter Harvard pour rejoindre l'université de New York. » Elle se renfrogne à cette idée, elle qui pour être à Harvard, a tout sacrifié, « Au moins, là bas je serai vraiment tout près. » directement, son expression se radoucie, parce qu’elle aurait certainement eu la même idée que lui, « Mais mon père refuse que je fasse ça. » En un sens, son paternel, elle le remercie, « Il m'a dit qu'il serait un mauvais chef de famille de me laisser revenir vivre chez eux. » Elle comprend ses dires, tout comme elle entend combien son ami doit être tiraillé. Et même si elle a conscience que ce ne sont pas forcément les mots qu’il a envie de recevoir mais elle ne peut pas s’empêcher de les prononcer. « Je suis désolée, tu sais. » De ce qui lui arrive, de ne pouvoir faire mieux pour l’aider. Elle ose à peine reprendre le cours du repas, elle déteste cette impression d’être impuissante, d’être seulement là. Et ne pouvoir encore se retenir de lui préciser. « Si tu as besoin, tu sais où venir me chercher. » Qu’importe l’heure ou bien le moment, le cœur de l’amérindienne répondra toujours présent. Mais avant cela, autant essayer, malgré tout, de profiter de cet instant.

FIN DU RP

@Mingyu Yi

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