(saleon) retrouvailles sous haute tension

@Salomé Courtin-Clarins 27.08.22 Avec tout ce temps dans l’avion, tu n’as qu’une hâte c’est rentrer chez toi et finalement t’écraser. Tu ne penses à rien d’autre. Uniquement ton lit… et ce plâtre qui te donne des démangeaisons atroces. T’as envie de te l’arracher tant c’est insupportable. Mais faut voir le côté positif, il ne te reste que quelques jours à tenir. Bientôt ça sera de l’histoire passé. Et puis, tu as été un bon élève, tu n’as pas fait n’importe quoi avec… Ok c’est vite parler. Faut toujours que tu en fasses qu’à ta tête. Mais revenons à cette histoire de vouloir rentrer rapidement chez toi. Car cette partie qui est intéressante, le karma voulant te jouer des tours. Non, tu ne rentreras pas aussi rapidement. Valise considérée comme suspecte, te voilà à devoir attendre dans une salle comme un vulgaire détenu. Ça ne va pas le faire malheureusement. Déception au bord des lèvres, tu attends comme un enfant sur ton fauteuil, jouant sur ton téléphone le temps que l’on revienne vers toi.

@Simeon Rothschild 27.08.22 voyage du retour retardé. mis de côté. légèrement redouté. irrégularité dans les battements qui lui rappelaient à quel point boston l'avait marqué. de bien des manières. instant fatidique où les émotions calfeutrées seraient forcées de ressortir. les souvenirs cadenassés contraints de ressurgir dans cette mémoire sélective. l'humeur changeante qui vacille. bien trop facilement. forcée de se montrer patiente et d'attendre dans cette salle d'attente. valise volatilisée. incapable de mettre la main dessus. bande d'incapables. les insultes qui fusent à l'intérieur de cet esprit agacé. se dirigeant tout droit vers un avenir incertain. et lorsqu'elle voit son visage à mesure qu'elle se rapproche des sièges, elle voit son monde chanceler. l'envie vient percuter sa rancoeur. le myocarde qui se réchauffe d'une chaleur glaciale. douleur ravivée instantanément. celui qui s'était détourné d'elle. si facilement. en un claquement de doigts. elle hallucine. lui qui l'avait repoussé si ardemment se voyait contraint de subir sa présence. sans un mot, la gorge nouée, elle vient s'asseoir face à lui. jambes et bras croisés. elle voudrait s'exprimer. tu m'as manqué. tu me manques. tellement. lui montrer son désespoir face à ce mutisme. face à cette distance qu'il avait instaurée. le confronter. l'envoyer chier à son tour. le frapper. les pensées se succèdent, incapable de prendre une décision. les jambes se lèvent, frappée d'une envie soudaine de faire cohabiter leurs existences. une nouvelle fois. — faut croire que le destin se moque de nous... elle ironise, mépris qui déforme ses traits. dissimulant ce coeur fissuré qui peinait à battre correctement depuis son départ.

@Salomé Courtin-Clarins Tu te dis que c’est une blague tout ce qui t’arrive, qu’on tente de te déstabiliser, ou tu ne sais quoi d’autre. T’as seulement envie de rentrer chez toi, c’est tout ce que tu souhaites. L’impatient qui doit prendre son mal en patience, drôle de situation, quoi que plus si drôle que ça lorsque Salomé entre dans la même pièce que toi. Regard partagé entre la tristesse et la colère lorsque tu la croises, tu te racles la gorge et t’enfonces d’avantage sur ton fauteuil. Là, on veut jouer avec tes nerfs, il n’y a pas d’autre explication. Pour cacher ton mélange de sentiments, tu plonges à nouveau sur ton téléphone et te concentre sur cette quête que tu dois emporter. Mais c’est bien trop troublant de la voir là, en face de toi alors que tu galères avec ta seule main valide. ❝ Hm… que tu donnes pour seule réponse alors qu’elle tente d’entamer une semblant de conversation. Les minutes vont être longues, attention.

@Simeon Rothschild 27.08.22 myocarde qui se contracte douloureusement lorsque ses rétines évitent soigneusement les siennes. captant ce rejet à l'instant même où elle vient s'asseoir face à lui. soupir las exhalé, les sourcils qui se froncent à mesure que son assurance se fissure. visage décomposé qui fait face au néant, s'assurant à son tour de ne pas croiser ce regard noir qui était probablement en train de naître. leur lien se détériorait bien trop rapidement. à force de s'affronter. à force de confronter leurs égos et leurs fiertés incorrigibles. la situation lui échappe. il lui échappe, il s'éloigne. et bientôt elle sera incapable de le rattraper. il était sûrement déjà trop tard. — tu m'as bloqué. pendant un mois. et ça ne semble même pas t'affecter. tristesse qui s'intensifie, colère qui diminue de moitié. ne sachant même plus pour quelles raisons elle se battait. il l'avait supprimé de sa vie. en quelques secondes, il avait pris cette décision. il se montrait indifférent. froid et distant. les émotions nouvelles se bousculent. la submergent. elle aimerait le frapper. le secouer. lui faire comprendre à quel point elle aussi elle a souffert. elle aussi elle le vit mal. cette séparation. être loin de lui. — ravie de savoir que tu portes bien elle murmure, le myocarde tétanisé. effarée de constater que son absence ne l'affecte pas. décontenancée par tant de mépris. elle qui avait l'habitude de croiser de l'affection dans que chaque regard posé sur elle. dans chaque sourire adressé. désormais, elle devait faire face à cet inconnu qui ne prenait même pas de la calculer.