elle est là sans être là lena. au milieu de ce monde où pourtant il n’y a que toi qui importe. toi et ta putain de manie de vouloir l’ignorer, de faire comme si elle n’existait pas, de lui faire croire que c’était rien. juste la pote d’un pote. verre à la main, elle danse sans conviction Lena, s’obstine à vouloir se perdre entre les bras de ces mecs qui défilent autour de ses courbes. mais ses yeux divaguent secrètement vers ta silhouette, à chaque fois qu’elle en a l’occasion. à chaque fois que les lumières jouent un peu. princesse abandonne la piste, les pas qui s’enchaînent jusqu’au carré VIP pour se resservir un autre verre. elle a juste besoin de s’anesthésier l’esprit, d’amputer cette envie de te regarder. même pour de faux, même si elle doit se cantonner à une indifférence hypocrite. mais t’es là, même quand elle essaye de te fuir, de s’éloigner, c’est comme si t’avais ce plaisir sadique de venir ruiner tout ses putains d’efforts. tu te plantes face à elle autour de cette table. elle stagne dans tes yeux lena, quelques secondes seulement. suffisantes pour lui donner l’envie de briser les barrières et te rejoindre de l’autre côté. - j’ai le pouvoir de rendre ta soirée meilleure.. qu’elle vient glisser à ton oreille. attrape le pochon de poudre au fond de son sac. et elle se rapproche, tempe contre tempe pour te murmurer quelques mots. - tu sais où me rejoindre. avant de se noyer dans la foule déchaînée. elle se fraye un chemin jusqu’aux chiottes en espérant que l’alcool t’auras déjà assez ravagé pour la retrouver. viens stan, franchi cette putain de porte. montre moi que j’ai pas tort, que tes yeux ne savent pas autant mentir que toi. que tu l’ressens aussi ce truc étouffant.
(Lena Castiglia)