coup pour coup (kira)

Reprise des cours de krav maga. Premier cours où tu peux te pointer depuis l'incident de la banque. Des nouvelles têtes depuis que tu t'es abstenue de te rendre ici, d'autres que tu connais déjà. Tu files vers les vestiaires pour déposer tes affaires et te changer pour te mettre en tenue adéquate. Rentrer dans ton monde, ne plus voir personne, pas même Kira. Rester dans ton coin tant que le professeur parle et tant qu'il n'a pas formé les binômes de combat. Il cite tout le monde, il n'en reste que deux. Les deux dernières choisies. Kira contre toi. Regard qui se lève sur la brune, tu soupires. Il ne manquait plus que ça. La dernière fois s'est soldée par une magnifique gifle dans ta tronche. Tu sens que ça peut partir loin, cette histoire. Mais tu ne rechignes pas et surtout, tu ne te défiles pas. Tu viens face à elle, tendant ton poing en guise de salut. « Une adversaire à ma hauteur. »

Ton voyage en Australie avait apporté son nombre de nouveauté, ta première expérience professionnelle dans une comédie musicale, tu t’étais rendue compte que le rythme était assez soutenu pour seulement 4h de spectacle par semaine, vous aviez plus d’entrainement que de représentation à proprement parlé, mais au final ça te plaisait, tu devais aussi pratiquer d’autre activité physique à côté histoire de te maintenir en forme et en dehors de la musculation tu t’étais tourné vers le Krav-Maga, en plus que ce soit assez sportif ça allait aussi te servir dans la vie de tous les jours vu que c’était une technique d’auto-défense, un plus aussi pour les missions que tu réalisais pour ton oncle. C’est lors d’un de ses cours que tu avais rencontré Raven, tu avais été fasciné par le niveau qu’elle avait et avec elle tu avais appris beaucoup, si tu oubliais le fait qu’elle t’avait pulvérisé le cœur en mille morceaux. En venant à Boston, tu prenais le risque de la croiser. Forcément c’était arrivée, sur tous les cours proposés, c’était tombé sur la sienne. Jusqu'à présent tu avais réussi à l’esquiver, partir quand elle arrivait ou inversement, là tu n’as pas fait attention qu’elle est rentrée et quand vos deux prénoms ont été appelé tu as soufflé fort “Génial” as-tu dis ironiquement. Tu t’es retrouvé face à elle et t’a roulé des yeux face à ses mots “Au moins là je vais pouvoir te frapper légalement” la haine grandissante, tu tape dans son poing pour le salue “T’aurais pu rester en Australie, t’y étais bien” dis tu en donnant le premier coup avec ta droite.  

Ta rencontre avec Kira remonte à ton départ précipité pour l'Australie. Tu voulais oublier celle que tu ne pouvais pas avoir ici à Boston, même si t'as pas réussi. Le temps était compté, puisque elle devait rentrer en Russie, et ça t'allait bien, cette petite aventure qui ne devait pas avoir de suite. Du moins, dans ton esprit, il n'y en avait pas. Dans le sien, ça devait être différent. Pour que la rancoeur soit aussi tenace, c'est qu'elle tenait vraiment à toi. Et ça, t'as mis du temps à le comprendre. En réalité, tu as commencé à y songer après cette gifle qu'elle t'a donnée la première fois où tu l'as revue ici, en ville. Mais en voyant que ça n'est toujours pas sorti de son esprit, tu comprends qu'elle était vraiment piquée. « Cette fois j'pourrais te rendre les coups. » L'impression qu'elle reste bloquée dans le passé alors que toi, t'es passée à autre chose. Esquive de justesse quand elle lance les hostilités. « Arrête de vivre dans le passé, Kira. J'avais mes raisons, mais t'étais pas prête à les entendre. J't'ai protégée de moi. » Tu renvois un petit enchainement gauche droite pour la mettre sous pression. Peut-être qu'après tu pourras la forcer à t'écouter.

T’as pas compris ce qui t’étais arrivé lorsque que tu as connus Raven ça devais juste être quelques parties de jambe en l’air sans conséquence, une amitié améliorée au mieux, mais tout est parti en vrille sans que tu ne le contrôle, le sourire qui ne te quittait pas quand tu étais avec elle et le fait qu’elle ne quitte pas tes pensées quand justement tu ne la voyais pas pendant un certain temps. Tu ne peux même pas dire que c’est venus progressivement, ça t’a frappé d’un coup sans que tu ne puisses rien y faire, comme si lutté ne servait à rien. C’est ce qui te fais plus chier dans toutes cette histoire, c’est que tu ne puisses rien contrôler, même pas toi-même, mais pas ce que tu ressens, toutes cette rage qui gronde en toi, simplement parce que t’a fierté en as pris un coup, d’être tombé amoureuse d’une personne qui n’auras jamais les mêmes sentiments que tu peux avoir à son égard. Il ne faut pas vivre dans le passé, ses mots font monter la colère encore plus et difficilement tu esquive ses coups, tu tentes de lui en redonner, parce que là tout ce que tu veux c’est lui faire du mal “Me protéger ?” tu ris, tu ris franchement. Enchainant avec ton bras droit, puis gauche, tu tentes mène de la toucher avec ta jambe droite “La seule façons de me protégée ça aurait été de ne pas me rappeler après la première nuit”

n'émettre aucune parole tendre, être même légèrement incisive dans les mots employés ici, face à elle. la piquer à vif pour la pousser à parler. ne pas avoir peur des coups qui s'abattent sur toi après ça. bloquer. esquiver. flancher un peu quand elle touche la jambe, car les réflexes ne sont plus les mêmes qu'avant, quand tu avais un bon niveau. t'es pas vraiment déconcertée quand elle rit, elle entre dans une phase de colère encore plus grande et c'était l'effet recherché. « t'étais un bon coup, j'y peux rien. » l'air impassible et tu viens chasser sa cheville pour essayer de la mettre au sol. « pourquoi t'as encore autant la rage, Kira ? hein ? dis le directement au lieu d'fuir et d'cogner. c'est tout ce que tu sais faire ? » provoquer. chercher la brèche. faire taire les spéculations de ton esprit. jouer sur un terrain glissant pour tenter de faire table rase du passé et partir sur un terrain neutre. mais tu le sais, avec son tempérament, c'est sans doute peine perdue.

Tu vois rouge, déjà parce qu’elle arrive à esquiver presque la totalité de tes coups même si elle faiblit un peu sur sa jambe droite, ton regard remonte vers elle à ce moment-là, jugé son visage, si elle avait mal, si tu devais insister. C’est à ce moment-là qu’elle te répond, réveillant ton regard noir d’autant plus, le sang ne fais qu’un tour et elle en rajoute une couche elle veut toucher là où ça fait mal, te faire dire les choses, te faire dire ce qui se passe dans ton esprit, ce qui s'est passé là-bas en Australie. Non, tu ne diras rien, elle n’avait pas le droit de dire tout ça, elle n’avait pas le droit de se foutre ouvertement comme elle le fait. Tes coups partent dans tous les sens, tu enchaines avec tes mains, tes jambes, trahissant qu’elle avait gagnée, qu’elle parvenait à toucher le point sensible “Va te faire foutre, qu’est-ce que ça peut te faire ce que j’ai dans la tête ?”

si la brune ne dit rien, son corps parle pour elle. t'as touché une sensibilité qu'elle ne voulait pas que tu titilles. pourtant, t'as envie d'appuyer encore plus fort, de la déstabiliser encore plus et c'est là que ses coups deviennent plus anarchiques, plus violents, aussi. pluie de coups que tu reçois de plein fouet parfois. « parce que j'veux comprendre pourquoi tu m'détestes autant ! parce que j'suis pas le monstre que ton esprit décrit de moi. » et là, ce sont tes nerfs à toi qui entrent en action, l'esprit de compétition qui reprend le dessus, qui entraînent l'enchainement poing gauche, coude droit, genou dans le flanc assez rapide. et tu le sais qu'avant la fin du cours, du sang coulera entre vous.

La colère prend le dessus et c’est avec tes coups que tu exprimes toute la rage que tu contiens depuis des mois, rapidement tu comprends qu’elle aussi elle s’exprime que de vouloir apaiser les choses ne fonctionne pas et certainement qu’elle retenait ses coups jusque-là. Elle est meilleure que toi tu le sais et le fait que t’es réussis à la toucher quelques fois à du fragiliser son égo. Elle se déchaine aussi et pendant plusieurs minutes en t’envoyant certain coup que tu ne connais pas, t’as du mal à suivre, à esquiver, à garder ta garde et tu commences à fatiguer, l’un de ses coups te parviens directement dans le ventre, un peu trop fortement, tu pousses un crie levant une main pour stopper le combat tandis que l’autre vint se poser sur ton ventre. Pestant “J’aurais préféré rencontrer un monstre plutôt que toi” dis-tu en t’éloignant pour venir t’assoir sur un banc.

tu perds le contrôle de ta force jusqu'alors totalement dosée pour ne pas lui faire plus de mal physiquement que nécessaire. sauf que tu n'y parviens plus, laissant toute la puissance de tes coups s'abattre sur elle dans une rage intérieure. rage qui s'éteint quand elle pousse un cri en faisant signe d'arrêter cette confrontation. garde baissée, regard qui suit sa main posée sur son ventre. t'as merdé. tu soupires en la laissant aller se reposer sur le banc, prenant un instant pour retrouver tes esprits plus clairs et plus calmes. tu t'avances vers elle, mains levées en signe de paix. « écoute Kira, j'suis vraiment désolée. pour la douleur que j'ai causée aujourd'hui et pour celle que j'ai visiblement causée quand j'étais en Australie et que t'es rentrée en Russie. j'sais pas ce que j'ai pu causer chez toi parce que tu veux pas m'le dire, mais j'suis désolée de t'avoir blessée. ça changera rien pour toi, j'l'ai bien compris. si tu veux, on peut en parler devant un verre et tu pourras me le jeter dans la tronche si ça te soulage. » faire ton mea culpa, c'est quelque chose que tu fais pas souvent. à voir si elle accepte de faire un pas vers toi, comme tu viens de le faire.

Tu as beau aimé faire croire que t’a un bon niveau, tu dois bien reconnaitre que quoiqu’il arrive tu n’auras jamais celui de Raven, même si c’est elle qui pendant quelques semaines t’avais enseigné les bases, les cours privées avais vite été interrompu. Tu viens t’assoir sur le banc, grimaçant un peu, tu prends ta gourde pour boire une gorgée quand la jeune femme approche, tu ne la regarde que d’un œil toujours la mine renfrognée et tu finis par lâcher un long soupir “Tu veux vraiment savoir ?” question rhétorique, tu poses ta gourde à côté de toi et ton regard dans le sien pour la première fois depuis longtemps. “Je suis tombé amoureuse de toi, je crois que les gens normaux appellent ça un coup de foudre. Jamais ça ne m’est arrivé, jamais, parce que je ne suis pas comme ça, je ne suis pas faite pour ça, j’ai horreur de la Kira amoureuse qui ne pensais qu’à toi tout le temps, qui ressentais un manque immense à chaque fois que tu n’étais pas là. Je détestais sourire en te regardant, je détestais cette sensation de bonheur absolue, je détestais te chercher dans la foule pendant mes spectacles, je détestais la sensation de me sentir complète seulement quand t’étais là” la souffrance est réel, les yeux brillent “J’ai détesté t’entendre dire que c’était bien le temps que ça a duré, je déteste te regarder là à cet instant et avoir envie de t’embrasser malgré tout” t’assume, tu restes planté dans son regard “Maintenant tu sais, heureuse ?”