(tw meurtre) bang bang, he used to shot her down

Une promesse tenue. Rendre visite à ta mère au moins un dimanche sur deux. Tu le faisais depuis ton retour du Summer Camp. Mais t'as pas parlé de tes craintes à cette femme qui t'a donné la vie, ainsi qu'à tes adelphes. Elle t'a conviée pour un repas en tête à tête, a essayé de renouer avec toi avec de longues discussions, n'a pas bronché quand tu lui as dit que tu lui en voulais toujours de n'avoir rien fait pour empêcher ton paternel de t'envoyer en thérapie. Elle comprenait cette rancune tenace, te dit qu'elle aurait sans doute cette même rancoeur à l'égard de ses parents dans ta situation, et qu'elle donnerait tout pour revenir en arrière et avoir du cran pour contrer ton géniteur et te sauver de tous ces traumatismes. Et ça te fait du bien. Parce que tu vois sa sincérité et ses remords. Puis on sonne à la porte. Elle va ouvrir alors que tu allumes une cigarette près de la fenêtre de la cuisine. Tu entends la voix d'un homme, et tu vois ta mère revenir à reculons. Ton visage se ferme et tu le vois. Le portrait craché de ton père, mais ce n'est pas lui. Et tu vois ce flingue dans sa main, le cran de sécurité baissé. Tu déglutis alors que son regard se porte sur toi. Tu m'as donné du fil à retordre, chère nièce. T'étais pas dingue. Tu aurais préféré. « T'es le père de Nephtys, c'est ça ? C'est toi qui me fait suivre depuis l'Egypte ? » Ta mère te regarde et regarde ton oncle, sans comprendre. L'homme rit. L'homme rit avec méchanceté dans le regard. Elle s'appelle Madison. Et oui, c'est moi. Je ne pensais pas que tu pouvais courir aussi longtemps avec tout ce que tu peux fumer et boire, gamine. Mais je t'ai retrouvée grâce à ta chère cousine, qui a fini par céder. Sais-tu pourquoi je suis là et pourquoi je te cherchais ? Son flingue est toujours braqué sur ta mère qui se demande ce qu'il se passe. Economise ta salive. T'as tué mon frère. T'as tué ma dernière famille en dehors de ma fille. Et aujourd'hui, c'est l'heure de payer ta dette. Son regard se porte sur ta mère, sourire en coin perfide. Dis au revoir à ta mère. Son doigt presse la gâchette sous ton hurlement. Balle logée en pleine tête, ne lui laissant aucune chance de survie. Il rit. S'approche de toi, le flingue qui se pose sur ta tempe alors que tu pleures. Panique liée à la tristesse. Si tu me balances, c'est toi la prochaine. N'oublie jamais la loi du Talion. Tu as pris mon frère, j'ai pris ta mère. Tu me baises la gueule, je te fais sauter ton petit crâne. C'est compris ? Tu hoches la tête alors qu'il remet son cran de sureté. Il repasse à côté du corps de ta mère, s'arrête et crache sur elle, avant de repartir.

T'es restée là, tétanisée dans la cuisine un peu plus de cinq minutes avant de prendre ton téléphone, mains tremblantes pour lancer un message vocal dans le groupe des K. « Venez chez ma mère. Il l'a butée. Il l'a butée devant moi ! » La détresse dans la voix. La peur. Phrase qui tourne en boucle. T'es la prochaine.

@Aaron D. Kaine @Elvira S. Kaine @Jared A. Killbane @D. Jewell Kaine @Clary Killbane

J’ai rejoué le message deux fois, pas certaine d’avoir bien tout compris la première fois. Pourtant les mots rejoués sont bien ceux que j’ai cru comprendre la première fois. Quelqu’un est mort. La mère de Lana ? Les événements me dépassent et m’inquiètent. Elle nous avait prévenu pendant le Summer Camp, que quelque chose semblait clocher, qu’elle avait la sensation d’être suivie. Pas qu’une impression visiblement. Sans trop réfléchir, je rassemble mes affaires tout en rejoignant Jewell dans le salon, l’interrogeant du regard sur cet étrange message. Sans surprise, il a reçu le même il y a quelques secondes lui aussi. « Il faut qu’on y aille ! » Que j’annonce sans attendre avant d’apercevoir Jace qui sort de la cuisine. Ou pas. Ce n’était définitivement pas quelque chose que l’on pouvait gérer si Jace était présent. Je regarde les deux garçons tour à tour bien que l’un d’entre eux ne soupçonne absolument pas la situation. « On peut pas la laisser seule. J’y vais, je t’appelle sur place pour te tenir au courant. » Je claque une bise à chacun et file rapidement. J’ai peur de me rendre sur les lieux, des découvertes que je vais y faire, mais il n’était pas question de laisser Lana affronter cela seule. Elle avait été présente lorsque j’avais découvert le corps de Soan, je ne devais être là pour elle également. C’était ça la famille. Je rentre l’adresse dans le gps de la voiture, suis les indications jusqu’au bâtiment concerné. Les codes transmis par sms, je grimpe rapidement les étages pour rentrer dans l’appartement dont la porte est restée entrouverte. Je rentre prudemment, la main à proximité de l’arme empruntée à Jewell au cas où les choses devaient mal tourner. Mais à l’intérieur, le chaos est passé. Il ne reste qu’un corps sans vie et la peine de celle qui a été épargnée. Les images de Soan se superposent sur celles du présent, poussant mon cœur au bord de mes lèvres. Ce n’est pas vrai. C’est passé. Je dois me concentrer sur le présent. Mon regard se pose sur Lenny dont la détresse est évidente. Doucement, je m’approche d’elle, et vient la serrer contre moi, essayant de l’apaiser. « Ca va aller Lenny. Je suis là et les autres vont arriver. On va gérer ça tous ensemble d’accord ? » Je ne sais pas s’il y a quoique ce soit de rassurant à dire dans une telle situation, mais une chose était sûre, elle n’était pas seule.

@Aaron D. Kaine @Lenny Killbane @Jared A. Killbane @D. Jewell Kaine  @Clary Killbane

Message alarmant de Microbe. Je suis pas certain de bien comprendre ce qu'il se passe. Enfin si, mais je refuse d'y croire. Et ça me fait peur pour notre famille. Mais surtout les Killbane. J'appelle quand même Red pour qu'il vienne nous filer un coup de main au plus vite. S'il y avait vraiment un corps gisant dans son sang, il fallait au moins le couvrir, nettoyer ou je ne sais pas trop. Je préviens Eros et roule sans vraiment respecter les limitations. Ma famille a besoin de moi. Je me gare comme si c'était la rue à mon père et grimpe les escaliers aussi rapidement que je le peux. Mon corps me fait mal, suite à ma rééducation et mon dos mais qu'importe. Je reprends mon souffle tout de même. J'entre et découvre le chaos mais surtout mes deux fragiles dans les bras. Eh bah ça, faut bien un meurtre pour voir cette scène ma foi. Red arrive également. - Tu veux qu'on fasse quoi Lenny ? Ne pas perdre de temps non plus. Le deuil a son temps devant.

Ne pas y croire. Rester prostrée dans cette cuisine avec le corps de ta mère gisant devant toi. Larmes qui coulent en silence sur tes joues, alors que tu voudrais hurler à pleins poumons. Vide. Néant. Retour dans les abysses. Orpheline. Le mot claque à répétition dans ton esprit. Orpheline. C'est dur à avaler. T'as envie de dégueuler. Orpheline. D'une part de ta main, par survie. D'une autre, qui vient de se produire à l'instant, visiblement par ta faute aussi. T'as été trop visible. Trop en vie. T'as posé trop de questions. Tu en paies le prix pour le restant de ta vie. La sienne est finie. Tu ne réfléchis plus que par automatisme. Inspirer. Expirer. Recommencer. Elvira débarque et tu vois cette sensation de retour en arrière dans ses yeux. T'as été là quand elle a trouvé Soan. Elle est là quand ta mère vient de se faire assassiner devant toi. Ses bras qui te serrent mais t'es vide. Livide. Incapable de bouger. Comme si le moindre mouvement allait déclencher quoi que ce soit. Vide. Incapable de réfléchir correctement. « D'accord... » murmuré. Aaron est là aussi. Red le suit de peu. « La recouvrir... Lui offrir une dignité... J'en sais rien. » Ne pas la laisser pourrir dans un trou au milieu du désert. Ne pas lui offrir la même dernière demeure que ton géniteur. « Jared ? » T'as pas réussi à le joindre. Peut-être qu'elleux oui. Tu espères.

J'ai pas de difficultés à imaginer ce que peu ressentir Lenny à cet instant. Je me souviens quand j'ai trouvé Soan, je me souviens de la douleur, de la peur, du chaos, et je suppose que ce n'est qu'une infime partie de ce que la blonde peut ressentir. Parce que c'est sa mère qui est étendue sur le sol, sans vie. C'est celle qui l'a mise au monde, et qui a longtemps pris soin d'elle. Je pousse sa tête à se caler contre mon épaule en la prenant dans mes bras. pour lui éviter d'avoir à soutenir la vision difficile qui s'offre à elle. Le téléphone dans la main, je suis rapidement les messages, savoir qui est en chemin et va prochainement arriver pour nous aider à faire face, à trouver une solution, car je sais très bien que je ne y arriverais pas seule. Aaron est le premier à arriver, rapidement suivi par Red, questionnant Lenny sur ce qu'elle veut faire, sur les funérailles qu'il est encore possible d'envisager. Quelque chose de décent, ce qui peut se comprendre vu le lien qui les lie. « Ca va aller, en plein jour ? » Même si pour une fois, nous n'avions rien à nous reprocher - ou presque - on ne pouvait pas se permettre d'être vu en train de déplacer un cadavre. Encore si le coup de feu avait inquiété le voisinage et que quelqu'un avait prévenu les flics. Un nouveau regard sur mon téléphone, et je secoue légèrement la tête. « Non, il n'a toujours pas répondu. Mais ça doit aller pour lui, il est peut-être en train de travailler, au Sun ou avec des potes. » Je regarde Aaron, en espérant qu'il puisse confirmer mes propos, mais rien n'était moins sur.