twin flame + sophia

La pluie tombe à foison en fines gouttelettes du ciel peint d’un interminable gris. Les milliards de gouttelettes s’éclataient en un fracas étourdissant sur les immeubles, le bitume et les vitres, emportant les détritus du sol vers les caniveaux. L’eau s’était mise à s’abattre sans bruit, chassant toute vie à un coin chaud ou convivial pour oublier le froid qu’elle apportait. Quelques silhouettes lointaines, fugitives sous de larges parapluies, n’avaient pas encore trouvé d’abri ou ne l’avaient pas encore gagné.

Percy quant à lui vêtue d’un débardeur blanc et d’un pantalon noir marche sous la pluie se laissant imprégner par elle. Les gens le diraient fou le voyant marcher dans cette tenue, sauter dans les flaques tel un enfant et rigoler de bon cœur sous l’averse. Fou, il l’était probablement pour accompagner la pluie dans ses clapotements bruyants et faisant des ronds sur les flaques d’eau éparpillées dans la ville et encerclant ce dernier, comme si elle voulait résonner avec lui ou avec la terre. Ciel et terre éternellement distants que seule la pluie reliait momentanément.
Continuant à marcher ici et là dont la joie sur le chemin du domicile, il finit par se stopper net voyant un sans-abri étendu au sol. Il fixe quelques secondes la personne le temps que son cerveau capte la situation puis rapidement il s’avance vers lui perdant son sourire, aidant celui-ci à l’abri. Ni une, ni deux, il l’emmène sous un porche. Ce fut à pas de course qu’il avait aidé à se réchauffer. Toujours cette manie d’essayer d’aider quelqu’un et ce sans peur et sans dégoût. Il lui laisse quelques petits billets et repart aussitôt sans dire un mot.

Trempé jusqu’au pied, il décide de s’arrêter à un café. Il a besoin de se réchauffer et de se poser un petit peu. Il commande sa boisson de d’habitude, un café noir. Et une fois, qu’il reçoit sa boisson, il commence à partir s’installer. Mais en allant s’asseoir, il voit une silhouette qu’il reconnaît à mille kilomètres. Il s’approche et pose son café sur la table. – Bonjour. La politesse avant tout. – La voiture roule bien depuis que vous êtes venue au garage ? C’est une cliente qui était venue pour un problème et c’était celui-ci qui a réparé son engin. – Puis-je m’installer ? Toujours demander, il ne veut pas être le gars qui s’impose et qui peut embêter celle-ci.

Lorsque Sophia disait qu’elle ne se fiait que très rarement à la météo de son téléphone, ce n’était pas pour rien. Aujourd’hui, le temps changeant était une raison supplémentaire pour trouver les données météorologiques complètement faussées. Les gens s’attendaient à ce que le soleil soit au zénith un long moment, qu’ils puissent profiter de cette sensation agréable de brûlure sur leur peau et du sable chaud sur leurs orteils pendant que des vacanciers un peu trop excités ne viennent malencontreusement les tremper en courant jusqu’aux douches publiques. Hélas, les nuages teintés de gris s’étaient rapprochés de Boston et avaient alourdis l’atmosphère en un rien de temps. Les orages grondés au loin et les éclairs laissaient paraitre des formes plutôt absurdes dans le ciel. La jeune femme appréciait énormément ce changement puisqu’elle avait encore du mal à supporter la chaleur estivale, elle qui pourtant avait vécu dans le sud de la France.

Bien qu’elle travaille dans la mode et que ses diplômes la certifient comme styliste, il était rare pour Sophia de se balader dans des tenues qu’elle jugeaient peu confortables quand son travail ne lui en demandait pas tant. Aujourd’hui avait été un jour sans client et elle en avait profité pour mettre un simple tee-shirt à motif accessoirisé d’un short taille haute à carreaux. Alors qu’elle marchait dans les rues pour se rendre dans un café qu’elle appréciait tout particulièrement, la pluie se mit à tomber en trombe sur le goudron. Le bruit des gouttes qui s’écrasaient sur le sol résonnait dans le centre ville dans une mélodie paisible pour la brunette. La pluie ne la dérangeait en rien et se retrouver trempé jusqu’à la moelle jusqu’à en frissonner non plus. Elle voyait toutes ces filles qui couraient pour ne pas que leurs coiffures et leurs maquillages ne s’abime, mais elle, s’en fichait totalement.

Poussant la porte du café, Sophia commande alors une boisson chaude pour faire remonter un peu la température de son corps puis, une fois servit, finit par s’installer dans un coin tranquille, non loin des fenêtres pour observer ce temps bruineux. Son ordinateur portable qui finit par s’ouvrir pour avancer quelques dossiers de clients, elle ne remarquait pas l’arrivée d’un visage familier ici. Un sursaut, elle finit par relever la tête lorsqu’elle se rend compte de la présence de l’asiatique devant elle. — pardon, j’étais beaucoup trop concentrée que je ne vous ai pas entendu. étrange que de croiser son garagiste en ville comme si c’était un ami de longue date. — oui, elle marche parfaitement. merci encore pour votre travail d’ailleurs. puis étonnée par sa demande, Sophia finit par légèrement décaler ses affaires de la table afin de lui laisser de la place. Dans un petit hochement de tête, elle lui indique la chaise en face ensuite de la main. — oui, sans problèmes. Allez-y. elle ne savait pas trop ce qu’elle pourrait lui dire mais après tout, ca faisait de la compagnie.

@Percy S.-Chang

Vers l'avant, vers l'arrière. Un mouvement répétitif, trahissant ton impatience, un surplus d'énergie qui t'empêche de rester en place. Trempé, il a froid. Il attend son café, il a tellement hâte de pouvoir le boire et se réchauffer un tout petit peu.
Percy a un talent pour reconnaître les personnes. Il arrive à se souvenir de personnes qu'il a pu rencontrer il y a plusieurs mois. Du coup, il s'est permis d'interpeller la jeune femme qui était assise dans un coin tranquille. Il avait réparé sa voiture et il se demandait si son véhicule fonctionnait correctement depuis qu'elle a récupéré sa voiture. Au bout de quelques secondes, il lui parlait comme ci il l'a connaissait depuis je ne sais combien d'année. Celle-ci sursaute lorsqu'il commence à lui faire la conversation, il s'excuse légèrement de l'avoir surprise. Il ne voulait pas lui faire peur. - Pas de souci, c'est ma faute, je vous ai dérangé. Tout le monde a une concentration extrême dès qu'une personne travaille sérieusement. Il se demande sur quoi elle travaille, mais il ne va pas du tout lui poser cette question. La curiosité est un vilain défaut d'après certaines personnes.

Il a préféré détourner la conversation sur son véhicule histoire de savoir si tout va bien. Il peut vérifier s'il y a un problème au niveau des bougies etc... Même s'il n'est pas en service, il est capable d'aller ouvrir le capot de la bête et de réparer tranquillement malgré le fait qu'il ai froid. - Je suis rassuré. Il aime quand tout est bien fait. Il repasse souvent derrière ses employés histoire de voir s'ils font leur boulot correctement et il le fait car il a conscience que certains peuvent bâcler une réparation. L'objectif de Percy, c'est de se faire de l'argent et d'éviter d'arnaquer ses clients. Il connait très bien les garages qui vous font payer des réparations alors que vous êtes seulement venue changer vos pneus.

Dès qu'il a eu l'accord de son interlocutrice, il s'est installé en face d'elle en lui souriant tranquillement. Il est très solitaire, d'habitude. Mais il faut reconnaître qu'elle avait l'air d'une personne tranquille, sans prise de tête et c'est ce qui lui fallait aujourd'hui. Une personne de nature calme qui s'en fichait de discuter de tout et n'importe quoi. - Est-ce que ça se passe bien votre boulot ? Je crois que je vous ai dérangé pendant votre moment de travail. Curieux, il cherche à faire la conversation tranquillement. Elle pouvait tout de même continuer à travailler devant lui, ça ne le gêne pas.