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L'ébullition de tes pensées ne cesse d'être chaque jour plus fort, plus lourd aussi. Un esprit qui s'entremêle au gré de maintes interrogations que tu prends plaisir à perdre lorsque tes doigts caressent les touches du clavier d'un piano – celui du boulot en particulier. Il possède des accords où la finesse est une douceur et où les notes de ta composition exprime une profondeur énigmatique et silencieuse. À cette heure, le bar de nuit est presque désert bien que fréquenté une clientèle exclusivement avare d'une musique classique où le jazz est une bulle temporelle de leur quotidien. Les prunelles closes, tu vibres à cette composition que tu as créée voilà deux années. Elle a son flot d'histoire et d'inspiration aussi. Tu peux entendre les verres scintiller entre eux et quelques chuchotement s'infiltrer pendant que tu joues mais cela prouve encore une fois que la musique vibre. Alors que tu viens de jouer la dernière note, des applaudissements retentissent tandis que tu baisses la tête en toute humilité pour remercier les clients. Tu disparais de la scène pour rejoindre le bar où tu dois remplacer l'un de tes collègues. En tant que père célibataire, Jaime a du aménagé ses heures et c'est tout naturellement que tu te proposes pour l'aider au mieux. Il te remercie d'une tape sur l'épaule tout en invitant à partagé sa dernière pause avec toi. Vous sortez donc dehors par la porte du personnel, il allume une cigarette et t'en propose une mais tu refuses. Il s'excuse de son geste et tu esquisses un rictus évasif, mystérieux à la fois. Alors que vous discutez de tout et de rien, tu entends quelqu'un marmonner et tu aperçois à quelques pas une jeune brunette qui semble chercher son chemin. Jaime te salue car il doit partir tandis que la jeune femme s'approche de toi jusqu'à ce que ses pieds se prennent dans un bordel de détritus. Pour lui éviter le pire, tu la rattrapes in extremis et elle se rattrape autour de ton cou, arrachant ta chaîne en argent au passage. La chaîne jonche désormais le sol humide de la fin d'un été trop dense en chaleur. Voyant qu'elle s'est stabiliser sur ses jambes, tu t'abaisses pour ramasser ce que tu portes autour de ton cou depuis des années, l'esprit ailleurs encore une fois.
@Kamilah I. Antef
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