ife is not a long calm river pv belly

life is not a long calm river

@Andy Wallace

tes talons te firent atrocement souffrir que tu sortis de l'immeuble de ton taff, épuisée par cette grosse journée à faire du tri dans la paperasse du cabinet, des efforts nécessaires pour pouvoir profiter d'une parenthèse dans ta terre natale dans les prochains jours. tu t'aéras un moment dehors, heureuse de sentir le vent et hésitant entre prendre un taxi ou marcher pour rentrer. le beau temps aidant, tu choisis la deuxième option. passant près d'un abri de bus, tu ne fis pas spécialement attention avant d'entendre un rire étrange. une jeune brune qui laissa tomber sa canette au sol avant de se plaindre, tu voulus l'ignorer mais quelque chose chez elle te retint, une impression qui te trompait rarement. — tu es en galère ? alors que tu t'approchas d'elle, tu lui tendis une banane que tu gardais toujours dans le sac, pour le boulot au cas où tu venais à mourir de faim. mais elle semblerait plus utile à elle qu'à toi. — excuse-moi, ça me regarde pas mais tu vas bien ? tu trouvais qu'elle gardait un air triste sur son visage, et en tant que femme, cela t'inquiétait un peu. cet instinct maternel que tu n'avais jamais pu mettre en oeuvre qui se réveillait.

life is not a long calm river

@Belly Borghese

regard malheureux sur la seule chose que tu allais ingérer ce soir. t'es dans la merde andy, tu le sais, t'en as conscience et pourtant tu restes assise là. tu ne veux embêter personne, tu te cantonne à l'idée que demain sera un jour meilleur. tu te redresses, mets ton téléphone dans ta poche arrière de jean et t'abaisses pour prendre ta canette. visage qui se redresse vers la voix féminine. tu ne réponds pas tout de suite, tu regardes derrière toi, sur les côtés. elle parle bien à toi. vous êtes seules ici. " sa se voit tant que sa ? " tu souris comme pour masquer le côté désastreux de ta situation. " on va dire que s'était une journée de merde aujourd'hui " t'as pas meilleure réponses. tu laisses tomber ton dos contre la parois de l'abri bus. tu l'observes, qui cherche dans son sac. tu te demandes ce qu'elle fou. si elle te tends un billet, tu refuses. enfin, tu penses. elle finit par te tendre une banane. tu l'observes. " je suis pas fan de la pitié qui se lie sur ton visage mais... " tu finis par prendre la banane qu'elle te tends. " merci, j'ai la dalle. " t'as faim, tu pourrais enfiler n'importe quoi. t'as pas bouffer depuis ce matin. et dire... qu'iwan profitait des petits plats de ta mère. t'étais jalouse, là tout de suite. " ça va... ma journée était juste merdique mais merci pour sa, c'est gentil. " trop gentil même. t'es pas habituée à autant de gentillesse. tu l'observes et tu finis par dire : " tu viens de finir de bosser ? " tu le devines. a voir si t'avais raison. " je peux rien te passer, je fume même pas. " il t'arrive de boire par contre. tu cherches dans ton sac et tu finis par trouver des chewing gun. " allez prends en un, j'aurai moins la sensation d'être dans la merde. "  

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@Andy Wallace

tu avais vu juste, la jeune brune d'abord surprise de te voir s'arrêter à son niveau avait lâché ces quelques mots qui trahissaient sa situation. dans ses yeux tu lisais sa peine, ces mêmes yeux où tu lisais la tienne, embarrassée par la situation financière des tiens mais ici, personne ne pouvait te lancer des regards de pitié et tu sentis la honte rougir tes joues en faisant de même face à la brunette. — d'accord, je ne le fais pas exprès mais prends ça. elle récupéra le fruit jaune dans ses mains, tu lis du soulagement dans ses traits. — je m'en voudrais de partir sans m'inquiéter de ton état en fait. comment ça, t'as faim ? tu t'assis à ses côtés, peinée par cette révélation que tu n'attendais pas mais également pour soulager tes pieds. ces talons te faisaient un mal de chien mais c'était rien comparé à la détresse de la jeune femme. tu attendis qu'elle profite de la banane pour ajouter : — oui je sors de boulot, et toi ? tu attends le bus pour rentrer ? question un peu banale mais logique vu l'endroit où vous vous trouviez, mais tu doutais qu'elle l'attendait, cherchant quelque chose dans son sac. comme tu ignorais quel genre de fille elle était, tu te méfias un instant mais sa main te tendit des chewing-gums. — ok, j'en prends un et tu me dis pourquoi tu as passé une journée de merde. tu restas à ses côtés pour pas qu'elle se sente seule, avec l'horrible intuition qu'elle était livrée à elle-même.

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@Belly Borghese

à l'époque, tu l'aurais envoyé chier. tu méprisais tous ceux qui voulaient t'aider. adolescence compliqué, aujourd'hui, tu as évoluer mentalement. tu ne ressens plus les mêmes choses. toujours aussi maline, tu as pourtant l'impression parfois de ne pas avoir beaucoup évoluer. situation financière qui n'évolue pas, qui tente même à s'aggraver. tu survies dans ce monde qui parfois se dérobe sous tes pas. tu souris maladroitement à ses excuses. tu prends la banane qu'elle te tends et tu l'ouvres tout de suite. première bouché. tu ne peux pas retenir ce petit soupir de satisfaction. " tu sais y en a beaucoup avant toi, qui ne s'en préoccupait pas. " et sa ne te désespère même pas. " j'ai pas mangé depuis ce matin " tu souris malgré tout. s'était ton quotidien. tu manges, elle t'observes et finis par te reposer une question. " non pas vraiment. " tu te lèves pour allez mettre la pelure de la banane à la poubelle. " ouai pas vraiment " tu n'en dis pas plus. tu viens t'asseoir et tu lui tends un chewing gum. Elle accepte en te posant d'autres questions. tu la regardes et finis par dire : " on m'a expulser de mon appartement ce matin." tu sais pas pourquoi tu te livres autant. t'as besoin d'en parler pourtant. tu ne veux pas alarmer tes proches alors tu décides de tout balancer à cette étrangère. tu tends ta main. " je m'appelle andy. " elle n'as pas besoin d'en savoir plus. tu n'aimerais pas qu'elle te retrouve. relation éphémère. c'est sa dont tu as besoin là tout de suite.    

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@Andy Wallace

tu ressentais de la peine pour cette pauvre fille. mais tu comprenais son sentiment, d'être comme laissée pour compte, et de ne pas être considérée à sa juste valeur. en t'asseyant à ses côtés, tu compris alors qu'elle n'avait rien mangé et silencieuse, tu écoutas son récit, ou plutôt ses réponses très concises, qui résumaient bien sa situation. de sa vie, tu n'en savais rien donc tu te contentas de hocher la tête et de lui sourire. — je vois. je te tiens compagnie un peu ? je suis pas pressée de rentrer là. tu la laissas terminer de manger la banane, elle se releva pour jeter la pelure à la poubelle avant de revenir vers toi. c'était à ce moment là que tu remercias ta bonne conscience d'être restée assise, car ce qu'elle te révéla te fit un choc. tu n'eus pas le temps de réagir qu'elle te tendit la main en se présentant. andy. la gamine s'appelait andy. tu te contins de ne pas laisser couler une larme, t'étais quand même sensible à ce qu'il lui arrivait. — andy. j'adore, moi c'est yzabela mais on m'appelle belly. tu te levas pour lui faire face. — viens. je t'emmène quelque part, on trouvera une solution pour toi. en attendant, j'ai faim moi aussi donc un fish & chips ça te dit ? tu n'allais pas l'abandonner là, impensable pour quelqu'un d'aussi altruiste que toi, surtout lorsqu'il s'agissait d'une jeune fille. de plus, jolie. les loups n'allaient pas tarder à sortir et flairer cette proie toute fragile, même si en apparence elle semblait parée pour.