@Noélie Faulkans & Kitt
Summer lovin', had me a blast Summer lovin', happened so fast I met a girl crazy for me Met a boy cute as can be Summer days driftin' away To uh, oh those summer nights
Originellement, il avait cru à un traquenard, l’une de ces arnaques qui fleurissent sur les réseaux sociaux. La petite pastille bleue officielle trônant fièrement à côté du nom de l’hôtel paradisiaque des Bahamas semblait cependant donner un peu de légitimité au message privé qui lui était adressé. Son pouce, en même temps que sa logique, avait hésité à glisser le message dans la corbeille avant de le relire à nouveau et d’y répondre. Tandis que le petit avion de tourisme entamait sa chute toute en douceur, il devait bien reconnaître que ce n’était nullement une arnaque comme il l’imaginait au départ. Son regard se perdit sur les couleurs azur et bleu marine qui ondulaient autour de l’archipel et il devinait d’ici le fameux hôtel au look tapageur et délicieusement rose, comme tout droit sorti d’un Disney. Loin d’être bas de gamme, l’Atlantis Nassau était même impressionnant vu du ciel et il se languissait de profiter des plages de sable fin, de la chaleur caressante du soleil sur sa peau et des cocktails fleuris qui l’attendaient quand il poserait enfin le pied au sol. Ces derniers jours à Boston avaient été particulièrement mornes et quant bien même il était originaire d’un pays aux étés particulièrement grisonnant, il commençait à douter de la survie de l’astre solaire tant il ne l’avait plus vu depuis bien longtemps. Comment un été pouvait-il se faire derrière des nuages gris ? Ce n’était absolument pas son rêve américain !
Excusé auprès du théâtre pendant quelques jours, le temps de se requinquer, il poussa un profond soupir quand l’air humide et lourd des Caraïbes retomba sur ses épaules. La climatisation de l’avion s’était, jusqu’à présent, opposée à toute chaleur excessive. Un frisson parcourut son échine dorsale alors que les souvenirs de la lointaine Californie lui revenait en mémoire. S’il fermait les yeux et tendait suffisamment l’oreille, il pourrait presque entendre les cris joyeux des surfeurs sur l’océan se mêler aux sirènes des voitures policières et les gémissements des junkie de Malibu. Il les rouvrit et adressa un sourire envers la jolie Noélie qui avait accepté de l'accompagner et qui était la seule disponible parmi ses amis de Boston. Il se dirigea vers le minibus estampillé du nom de l’hôtel, proposant de lui porter sa valise. Gentleman, il la laissa passer avant de s’engouffrer dans la fraîcheur salvatrice du nouveau moyen de transport. Le trajet fut rapide jusqu’au lieu de détente et quand il pénétra le hall d’enregistrement, son regard fut attiré par le plafond absolument rococo nimbé de mosaïques représentant des mythes grecs noyés dans les dorures impressionnantes. C’était tellement luxueux que cela devenait cliché. Arrivé au comptoir pour récupérer les clés de sa chambre, il plaisanta avec la jeune femme. “C’est tellement beau que j’ai peur de respirer. Tu penses qu’il taxe l’oxygène en supplément ?” plaisanta-t-il tandis que le réceptionniste leur tendait les clés.
(Kristofer Vermeer)
❝ I thought I needed space to find my balance. ❞ But I might need a hand and If you could be that I might need some help to find my balance.