let me know you —

Des rares jours de repos que tu as dans le mois, tu en passes la plus grande partie à détailler les différents rayons des magasins de vêtements dans lesquels tu possèdes un compte fidélité. Il faut dire que tu n'as aucun problème à dépenser des sommes extravagantes dans la mode lorsque tu peux le permettre. Ce que tu as décidé de faire cette après-midi, quittant les locaux de ton entreprise pour aller te relaxer et quitter le domaine de la communication pour ne communiquer qu'avec les employé.e.s de ton magasin favori. Un panier tenu entre tes doigts, tu te balades entre les rayons à la recherche de la perle rare à mettre à l'intérieur ; une de plus parmi tout ce que tu pourrais acheter. Si tu avais surtout pris le temps de sélectionner des pantalons, tu te dirigeais à présent vers les hauts afin de trouver ceux que tu allais porter cet été. C'est d'ailleurs en pénétrant dans l'un de ces rayons que tu manques de percuter une jeune femme avec ton panier, une moue surprise prenant déjà place sur ton visage. " — Oh ! Excusez moi, je voulais pas vous blesser. Vous allez bien j'espère ?" Tu t'en veux aussitôt, n'aimant pas afficher ta maladresse si rapidement et facilement. Mais tu souris un peu plus quand tu crois reconnaître un visage que tu as déjà vu à plusieurs reprises dans d'autres magasins. " — Ce n'est pas la première fois que l'on se croise, non ? Enfin, je veux dire, j'ai l'impression de vous avoir déjà vu à plusieurs reprises dans d'autres magasins ou même ici !" Habituée à socialiser facilement avec des inconnu.e.s, tu observes la jeune femme avec un léger sourire avant que ton regard ne glisse sur les articles autour de vous. " — En tout cas, vous avez de très bons goûts !"

Cleo avait passé une mauvaise nuit, du genre à enfoncer une journée qui aurait pu être fabuleuse en d'autres circonstances. Comme à chaque fois elle tentait de remédier à ce sort, et faisait tout pour enlever ces images de son esprit. Après une séance de boxe dans la matinée, pour se défouler et enfin penser à autre chose, elle avait opté pour une énième session shopping. Ce n’était peut-être pas raisonnable, au vu de la somme qu’elle dépensait à chaque fois, mais ça lui faisait du bien. Toujours les mêmes boutiques sur la liste. A force, même, elle connaissait les employé.e.s, les saluait toujours courtoisement et échangeait toujours quelques mots sympathiques au moment de passer en caisse. Flânant dans les rayons, elle avait sélectionné quelques robes pour cet été. C’était bien loin de ce qu’elle portait habituellement, mais elle avait un peu envie de changement, peut-être que ça lui serait bénéfique ? La brune passerait plus tard en cabine d'essayage mais préférait continuer à dénicher quelques jolis vêtements dans lesquels elle se sentirait bien. Elle s’attardait sur un portique quand elle sent quelque chose la frôler et l’éviter de justesse. Ses yeux se tournent vers l’origine du mouvement : une jeune femme, peut-être quelques années de plus, avec son panier contenant déjà quelques articles. “Oui, oui, ne vous en faites pas ! Je suis solide !” Elle lâcha un petit rire. En tout état de causes, il n’y avait rien de grave, au pire un petit bleu, mais elle en comptait déjà des dizaines à cause de la boxe. Sa remarque la laisse perplexe, elle fronce les sourcils. “Hm… C’est très possible… Je fais souvent les boutiques dans ce coin, peut-être même un peu trop ?” A quand remontait sa dernière sortie shopping ? Une semaine ? Deux peut-être ? Elle n’achetait pas forcément à chaque fois mais elle faisait au moins du repérage, des essayages. Son regard suit le sien, sur les articles en sa possession et ceux autour d’elles. “Merci, mais ça veut surtout dire qu’on a des goûts similaires !” Après tout, si vraisemblablement elles fréquentaient les mêmes boutiques, c’est sûrement que c’était le cas ?

Rassuré par le fait de ne pas avoir provoqué de blessures sur le corps de la jeune femme que tu avais percuté, tu hochais machinalement la tête avant de reprendre la parole. " — Tant mieux, alors. Je m'en serais voulue si vous aviez été blessée de ma faute." Même si tu aurais tout fait pour te faire pardonner, prête à dépenser des tonnes d'argent pour la soigner dans le cas où elle aurait eu des dégâts importants. Tu te laissais cependant distraire par le fait que son visage te disais quelque chose, persuadée de l'avoir déjà croisée à plusieurs reprises. Laissant un éclat de rire quitter tes lèvres lorsqu'elle vint répondre à ta remarque, tu hochais les épaules avant de lui répondre. " — On ne fait jamais trop de shopping, à mes yeux. Parce qu'on ne possède jamais assez de vêtements, n'est-ce pas ?" Tu disais cela alors même que ton dressing débordait déjà de vêtements en tout genre. Observant de nouveaux les pièces de tissus que vous avez en votre possession et ce qui vous entoures, tu osais un sourire certain avant de répliquer. " — Des goûts de qualité, du coup. Vous venez souvent dans ce genre de magasins, je suppose ?"

Cleo observait un regard rassurant à l’encontre de la femme qui l’avait légèrement bousculée, qui était visiblement rassurée qu’elle n’ait rien eu. “Non non, il m’en faut plus que ça ! Mais vous ne vous êtes pas fait mal non plus j’espère ?” Et généralement quand elle finissait blessée c’est qu’elle l’avait cherché, à ne pas écouter les signaux de son corps qui avait parfois besoin d’un peu plus de repos. Mais dans le cas présent, et après la remarque de son interlocutrice, il était évident qu’elles se soient déjà croisées précédemment. “Je ne suis pas sûre que mon banquier et mon dressing pensent la même chose par contre !” Et c’est vrai qu’elle avait une penderie très remplie, surtout depuis que toutes ses affaires avaient brûlé dans l’incendie de son logement deux ans plus tôt. Peut-être une peur de manquer, complètement en opposition avec ses principes. Grand sourire à sa remarque, et le regard de la brune se pose sur les traits de son vis-à-vis. “Ce serait étrange de critiquer ses propres goûts de toutes manières, non ?” Cleo marque une pause. “Au moins deux fois par mois je dirais ! Mais je fais beaucoup de lèche-vitrine… Et vous ?”