« Tout le monde à besoin d'un lot de consolation de temps à autre » (Terence & Blueberry)

© Kaiji
Si ça ne tenait qu'à lui, Terence serait resté dans son dortoir à regarder Mon Petit Poney jusqu'au bout de la nuit. Il n'aurait parlé à personne et n'aurait répondu à aucun appel juste pour satisfaire son manque de sommeil. En effet, il n'avait dormi que cinq pauvres heures à cause d'un satané anniversaire. Cinq heures, ce n’étaient pas assez pour Terence. Ce n’était jamais assez. Pour un étudiant loin d’être pantouflard, il aimait dormir. Un peu trop excessivement néanmoins. Mais, en dépit de tout cela, il savait parfaitement quand il ne devait pas céder à ses tentations, notamment lorsqu’il était question de suivre un cours la minute suivante. Là, en revanche, il se devait de quitter son lit, à contrecœur évidemment.
Aujourd’hui, il n’avait aucun cours mais, il avait fait l’effort de ramener son derrière jusqu’à la rivière de la ville. Pourquoi donc ? Parce que, aussi étonnant que cela puisse paraitre, il appréciait cette rivière. Aussi, l’éclat du soleil qui se reflétait si merveilleusement bien à travers le courant rappela au futur architecte que le printemps était bel et bien présent. Pour finir, il avait donné rendez-vous à Blueberry, qui, au départ, refusait de sortir de sa chambre. Très certainement de son lit, pensa-t-il. Les deux étudiants n’avaient pas pu se voir depuis un bon bout de temps. Surcharge de cours, notamment du côté de Terence qui tenait à assurer sa dernière année. Ainsi, ce dernier n’avait que très peu de nouvelles de la blonde. Tout ce qu’il savait c’est qu’elle sortait avec un joli troubadour d’Harvard. Terence ne tenait pas à en savoir davantage : tout cela ne l’intéressait pas particulièrement. Seulement, il apprit de fil en aiguille que leur idylle s’était terminée, et Terence savait parfaitement comment Blueberry pouvait réagir dans ce genre de situation. Il voulait alors être là. C’est après tout ce qu’il savait faire de mieux dans ce monde : consoler ses proches. Il était une vraie plaie avec ses camarades de classe mais un amour avec ses amis. On ne pouvait lui retirer ça.
Il vadrouillait le long de la rivière, profitant du soleil tant qu’il le pouvait. Il détestait ces nuages de malheur. Il avait troqué son chien, qui gambadait tranquillement dans le campus avec Dakota, pour une boite de fruits secs. Avec les allergies de Blueberry, il ne savait jamais quoi prendre. Il s’en torturait même parfois l’esprit, ce qui, au final, était totalement absurde. Du chocolat aurait fait l’affaire. Enfin, il n’y avait pas plus compliqué que Terence pour ces choses-là.
Excédé du temps qui passait, il s’allongea sur l’herbe, le visage face au soleil. Il posa la boite de fruits secs bien à côté de lui et plaça ses mains sous sa nuque. Là, il se sentait bien. Là, malheureusement, il risquait de s’endormir. Et c’est bien ce qu’il fit, du moins à moitié. Il entendit des pas contre l’herbe mais n’y prêta pas attention. Ses yeux venaient déjà de se fermer.