Voilà finalement arrivé le tant attendu 30 juillet. Le moment où la ville de Lowell, Massachussetts et son célèbre musée de la courtepointe brillerait à travers toutes les plus belles villes du monde. Grâce à la 34ème édition de son festival du cochon.
Il avait récupéré Joyce à Harvard pour l’occasion, vêtu d’un accoutrement absolument inusité chez lui – camisole blanche et jeans troué. Question de se fondre dans la masse, mentionna-t-il d’entrée de jeu devant l’écarquillement de sourcil de l’étudiante avec laquelle il s’apprêtait dans un tortueux processus d’activisme.
Trente joyeuses minutes plus tard, durant lesquelles ils établirent là où se rencontrait et divergeaient leur culture musicale, ils stationnaient sur le site des festivités, dans le plus large parc public de la petite ville d’environ 100 000 habitants. Les festivaliers ne manquaient pas, probablement charmés tout autant qu’eux par les activités proposées et, surtout, par toute la richesse et la diversité de l’offre alimentaire mettant en vedette un seul ingrédient principal – le porc, sous toute ses formes.
Bennett se laissa rapidement gagner par l’ambiance.
« J’espère que tu es prête pour la journée la plus excitante de ton existence, Joyce. »
Parce que lui l’était.
Honnêtement, ces derniers mois avaient pesé très lourds sur les épaules de Bennett, et les tensions que les différentes sphères non-conciliables de sa vie exerçaient les unes contre les autres ne s’étaient jamais fait sentir aussi durement que durant cette période. Et donc, même s’il ne l’avait pas mentionné à sa compagne d’aventure, il aspirait honnêtement à passer du bon temps aujourd’hui.
Il espérait qu’elle ne lui en voudrait pas trop de ne pas exactement être arrivé avec le bon état d’esprit. Après tout, ils étaient ici en mission : ils devaient tenter d’approcher un administrateur public qu’ils soupçonnaient de corruption, à la solde d’industriels qui polluaient les mers. Pas pour sa gaver de barbe-à-papa en écoutant des artistes locaux gratter leurs trois accords à la guitare.
William s’affranchit du droit d’entrée pour deux et entreprit de parcourir le programme. Sans lever les yeux de celui-ci, il s’adressa à Joyce.
« Alors… il y a apparemment un certain John Forget-it – non, Fogerty, qui se produit actuellement sur la scène principal. Sinon, il y a un tournoi de poches qui débute dans… »
Il consulta rapidement sa montre.
« 28 minutes. Ouuuuuu – une dégustation de bacon! »
Il leva des yeux d’enfants qui découvre un magasin de bonbon.
Diable, mais pourquoi n’entendait-il parler de cet événement que maintenant ?
code by lumos s.
(William Bennett)
Power is a cruel Master
No light, no light in your bright blue eyes. I never knew daylight could be so violent. A revelation in the light of day. You can't choose what stays and what fades away