Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility« Lire un bon livre, c'est faire une rencontre. » ✦ Charléo
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« Lire un bon livre, c'est faire une rencontre. » ✦ Charléo

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Tu ressembles à ce rêve
que j'ai fait autrefois, que
j'ai fait tant de fois, que j'ai fait avec toi !



Dernièrement, le temps me semblait filer à une vitesse démentielle. J'avais l'impression que les événements s'enchaînaient sans que je ne puisse y prendre sincèrement part. Je n'étais qu'un témoin impuissant de ces choses sur lesquelles je n'avais nul contrôle mais qui me bouleversaient. M'atteignant en plein cœur sans que je n'aie conscience de ce qui s'était déroulé. Un vulgaire pantin, une marionnette balayée par le vent à droite puis à gauche. Le temps s'écoulait sans que je puisse le retenir. Qui pourrait faire une chose pareille de toute manière ? Ce serait comme tenter de saisir un nuage ou de conserver de l'eau qui s'écoule entre nos doigts. Un beau mirage. Le sablier s'égrainait et chaque minute qui passait me rapprochait inexorablement du moment où mon cœur lâcherait pour de bon. Cette situation ne pouvait plus durer. Il fallait que je reprisse mon destin en main. Pas plus que les ratés de ma machine infernale, celui-ci ne devait diriger ma vie. C'était une promesse que je m'étais faite il y a fort longtemps. Ne pas vivre au dépens de quoi que ce soit. Pas d'un nom de famille prestigieux, pas d'une maladie mortelle, pas des aléas dont la vie me faisait gracieusement le cadeau empoisonné. Je savais pertinemment que dans le cas contraire j'étais perdue. Je savais pertinemment que si je laissais mes sentiments avoir le dessus je ne serais plus que l'ombre de moi-même. Ou plutôt un fantôme. Un fantôme du passé. La douleur d'aujourd'hui retrouverait celle d'hier et me consumerait entièrement. Je savais pertinemment que j'étais fragile mais il me fallait faire des efforts, tenter de protéger mes fissures du mieux possible.
Le sport avait toujours été pour moi un exécutoire, une manière de prouver que j'étais la maîtresse de mon corps, que celui-ci me répondait et que mon cœur n'était qu'un organe parmi d'autres. Certes avec une petite défaillance mais qu'importe. Je repoussais toujours les limites autorisées et cela me faisait un bien fou. C'est donc à travers la course que je décidai de symboliser ma résolution. J'enfilai un débardeur, un jogging et une paire de baskets, enfonçai mes écouteurs dans les oreilles et sortis des vestiaires me défouler. Je n'aimais guère courir dans le stade, faire bêtement des tours de piste tel un poisson dans son bocal. Enfermé dans une routine, inlassablement prisonnier de ses mouvements. Je préférai nettement me perdre sur le campus, passer devant la statue aux pieds usés par la superstition de milliers étudiants John Harvard, remonter les allées bordées d'arbres en fleurs en cette saison. La musique couvrait le bruit de mes pas et les battements de mon cœur. Je ne niais pas la réalité de ma condition mais je devais endurer cette mélodie bien trop souvent quand je me rendais à l'hôpital pour la laisser s'emparer de moi en ces lieux également.
Une cinquantaine de minutes plus tard je me retrouvai dans les vestiaires du complexe sportif. Sur ma peau, l'eau ruisselante de la douche que je venais de prendre ne s'était pas encore évaporée quand je sortis du bâtiment. Cependant au lieu de me diriger vers la Dunster House je choisis de passer un moment à la librairie de Cambridge que j'affectionnais tant. Un petit espace de lecture très convivial la rendait spéciale et les habitués pouvaient se voir gratifiés d'une tasse de chocolat maison. Et puis les livres bien évidemment. Je poussai la porte de l'édifice le sourire aux lèvres, persuadée que rien ne viendrait troubler ma quiétude ni mes bonnes résolutions en ces lieux ...


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    C’est à partir de la vingt-quatrième fois de la journée qu’on me demanda le dernier volet de la saga Fifty Shades que je senti ma patience se craqueler lentement mais sûrement. Je gardais tout de même mon sourire commercial fortement crispé et indiquait à la jeune étudiante qu’elle ferait mieux de se tourner vers une libraire plus grand public pour trouver son bonheur. Autant dire que ce n’était pas au Lorem Ipsum Books que vous dégoteriez ce genre de littérature. L’enseigne où je travaillais était plutôt spécialisée dans les vieux machins poussiéreux qui n’intéressent que les connaisseurs ainsi que les livres d’occasions annotés et cornés à toutes les pages. J’étais donc plus familiarisé à fréquenter les habitués de la librairie – et encore, fréquenter est un bien grand mot, la plupart se contentant de s’assoir dans le coin lecture avec une pile de romans sous le bras sans même m’adresser un regard. Et puis de temps en temps débarquait un petit nouveau qui me demandait le dernier roman de gare à la mode, que je n’avais évidemment pas, ce qui irritait le client, ce qui m’agaçait moi-même. C’est dans ces moments-là que j’en venais à haïr ce boulot plus que n’importe quoi d’autre. J’avais l’impression d’y être emprisonné, englué dans une routine inchangeable. Toujours les mêmes gestes, les mêmes mots… Quand j’avais accepté ce job, plus par nécessité que par passion il est vrai, j’avais pensé qu’il serait peut-être intéressant de conseiller les gens, de les aiguiller vers les univers merveilleux dans lesquels la littérature pourrait les transporter. J’étais loin d’être un connaisseur, mais je lisais pas mal alors je pensais pouvoir m’en sortir. Si seulement j’avais su que j’allais passer le plus clair de mon temps à faire de l’archivage et nettoyer la poussière… Quelque fois on m’assignait à la caisse, mais ce n’était pas mieux. Les habitués du Lorem Ipsum n’avaient pas besoin de mes conseils, les autres se contentaient d’oeuvres demandées et redemandés (et dont je ne possédais bien sûr pas la plupart en stock). Je jetais un coup d’œil distrait à ma montre. Bientôt l’heure de ma pause. Je parcourais la boutique des yeux : pas grand monde et aucun client, si quelqu’un se pointait mon collègue pourrait bien me remplacer. Je sortais par la porte arrière, m’adossait au mur de l’immeuble en allumant une cigarette, puis tirait dessus. Cela faisait bien longtemps que je n’avais plus fumé. Beaucoup trop d’autres pensées en tête, sans doute. Je finissais ma cigarette sans m’en rendre compte et l’écrasais pas terre. Pas très propre, je vous l’accorde, mais j’avais « l’excuse » de la saturation psychologique. Je pense que je me cherchais beaucoup trop d’excuses ces derniers temps… Alors que je reprenais place au comptoir de caisse, la cloche signalant l’entrée d’un nouveau client potentiel retentit. Je lâchais distraitement un « Bonjour, je peux vous aider ? » sans regarder l’arrivant, trop occupé à régler la hauteur du siège que mon collègue avait encore baissé. Puis je relevais les yeux, et eu l’impression que le destin avait décidé de me pourrir encore plus la journée. Léo.
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Tu ressembles à ce rêve
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j'ai fait tant de fois, que j'ai
fait avec toi !




En pénétrant dans la boutique l'odeur du vieux papier, celui qui a jauni entre les doigts de lecteurs avides, celui qui a vécu, me titilla les narines. Cette odeur je l'adorais. Elle me ramenait en enfance, dans la vieille bibliothèque de mon grand-père qui me servait de refuge à chaque fois que nous y passions les vacances. Sander me taquinait mais cet endroit me donnait l'impression d'être protégée. Tous ces étalages de livres reliés, m'invitaient dans un monde à part, un monde merveilleux, un monde sans coeur qui risque de vous arracher à la vie d'un instant à l'autre. Les livres ont toujours été un réconfort, j'aimais m'évader à travers eux, s'insérer dans la vie et l'esprit de personnages plus divers les uns que les autres, ressentir auprès de ceux-ci des émotions nouvelles, découvrir de nouveaux horizons où je rêvais de me rendre. Suivre les traces de ces héros d'encre et de papier. Je me dirigeai vers les présentoirs les plus proches quand on m'interpella. « Bonjour, je peux vous aider ? » Cette voix ... Cette voix m'était bien trop familière. On aurait dit ... Serait-il possible que ... ? Je levai la tête et portai mon regard vers l'endroit d'où elle semblait provenir et y aperçus Charles assis derrière la caisse. Nous nous dévisageâmes un moment, aussi interloqués l'un que l'autre. Comment se faisait-il que ... Ah mais oui. Bien sûr ... Son emploi de libraire, pourquoi n'y avais-je pas pensé ?! Je me souvins de sa question et y répondis sans trop comprendre la portée que pouvaient prendre mes mots. « Bonjour ... Non ça ira merci. » Me rappelant mes résolutions de tantôt, de ne pas laisser l'océan d'émotions contradictoires qu'il provoquait en moi me submerger, je replongeai vers les ouvrages présentés. Mes yeux parcoururent les couvertures sans retenir aucun titre, mon esprit étant bien trop obnubilé par sa présence. A quelques pas de là mais après quatre années sans rien c'était comme si nous n'étions qu'à une cinquantaine de centimètres l'un de l'autre. Saisissant un livre au hasard, je le feuilletai, touchai de mes doigts le papier rugueux, humant la délicate odeur qui s'en dégageait. « Alors c'est ici que tu travailles désormais ... » Je surpris ma voix vaciller quelque peu. Stupide remarque. Bien évidemment que c'était le Lorem Ipsum qui l'avait engagé sans quoi il ne serait pas assis derrière le comptoir. J'osai le regarder à nouveau et réprimai un rire. Le voir ici, dans cet univers qui m'était si familier c'était très étrange. Déroutant même. En dehors du fait que ce soit lui j'eus l'impression qu'il dénotait dans le paysage. Je ne l'aurais définitivement jamais imaginé libraire. « Aïe ! » Je n'avais cessé de triturer le roman depuis qu'il était entre mes mains et une page venait de me couper.
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    Léo. Encore. J’avais l’impression d’être malgré moi l’acteur de la suite d’un mauvais film. Si j’avais eu l’esprit à l’humour j’aurais sorti que cette situation était diablement clichée : on avait beau s’éviter tous les deux, on ne pouvait s’empêcher de se tomber dessus « par hasard ». Mais sa présence me gênait plus qu’autre chose, au souvenir de la façon dont s’étaient déroulées nos retrouvailles – si je puis encore utiliser ce terme. Rien ne s’était passé comme je le voulais et j’avais l’impression que ce n’était pas aujourd’hui que ça allait s’arranger. « Non ça ira merci. » Pendant un bref instant je me demandais à quelle question elle pouvait bien répondre, puis cela me revient. Si je pouvais l’aider, elle ? Les années avaient prouvés que j’en étais incapable. Je devais la protéger du mal, je n’avais réussi qu’à la blesser encore plus. « Bien, bonne lecture alors. » je répondais machinalement, comme si elle avait été un client comme les autres. Si je pouvais au moins donner l’image d’un bon libraire, mais ce n’était pas à Léopoldine Yseult Swarovski qu’on pouvait décemment donner des conseils de lecture. C’était son truc ça, de lire pendant des heures pendant que je la regardais sans rien dire. La situation se répétait aujourd’hui encore. Elle s’était déjà mise à la recherche de quelque ouvrage et je me contentais de rester assis bêtement sur mon siège. Pour une fois, j’aurais vraiment voulu que n’importe qui vienne me demander le dernier Stéphanie Mayer. « Alors c'est ici que tu travailles désormais ... ». Je reportais mon regard vers elle et la trouvais plongée dans un vieux livre usé par les décennies. La première chose que je pensais fut : Ouais, malheureusement. Mais je ne pouvais pas dire ça à haute voix sur mon lieu de travail, alors je me contentais de répondre d’une voix évasive : « Comme tu peux le voir. » Je me sentais encore moi à ma place que d’habitude, tel une sorte d’animal de cirque en train d’étouffer dans sa cage. Qu’est-ce que j’étais venu faire ici ?! Après tout ce qui s’était passé pendant ces quatre dernières années, le bazar sans nom qu’était devenu ma vie, je pensais pouvoir trouver des réponses en revenant vers Léo. Comme j’avais tort. Non seulement j’étais encore plus perdu qu’avant, mais en plus de ça la situation ne faisait qu’empirer. « Aie ! » Un petit cri aigu me sortit soudain de ma léthargie. Je me relevais d’un bond de mon siège en criant presque : « Ça va ? Qu’est-ce qui se passe ? ». Quelques petits vieux assis au coin lecture sursautèrent mais je ne les remarquais même pas. C’était la voix de Léo. Je remarquais alors une petite coupure à son doigt et paniquait soudain. Objectivement ce n’était rien de grave, mais prenant en compte mon état d’esprit à moi et son état de santé à elle, je ne pouvais m’empêcher de m’inquiéter plus que de raison. « Attends une minute, je vais chercher un pansement. » Sur ce je me précipitais dans le placard à pharmacie de la remise. Et revint quelques secondes avec, en plus d’une boite entière de pansements, du désinfectant et un paquet de coton. « Au cas où… » je précisais sans trop savoir à quel cas je pensais. Je savais bien que j’avais toujours tendance à en faire trop, mais c’était plus fort que moi. Je ne pouvais m’ôté de l’esprit que son cœur risquait à tout moment de faire un caprice, et je refusais que cela se produise devant moi.
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