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Ce sont des vacances super intensives. Le rythme est soutenu. J’passe d’une activité à une autre. J’suis épuisée. Je devais m’en douter, l’année dernière, c’était identique. Les organisateurs ne nous ménagent pas. Ils nous font explorer au maximum. J’ai les articulations en feu, mais j’poursuis les découvertes. Je peux pas rester cloîtrer dans ma chambre d’hôtel. Je veux surtout pas crever conne, j’veux que mes yeux photographient des paysages spectaculaires. On sait jamais, peut-être qu’on conserve nos souvenirs dans l’au-delà. Alors que certains se sont échappés en direction du désert, j’ai préféré me la couler douce et me promener dans les ruelles de Sousse. La ville est magnifique. Elle rayonne de culture. Les lunettes de soleil fixées sur l’arête de mon nez, je laisse mes jambes me guider jusqu’à ce que je t’aperçoive. Toi. Les pulsations se rapprochent. L’air manque. Tu ne portes pas ce fameux tee-shirt avec lequel je t’ai reconnu à la Adams, mais tu es sensiblement le même. Bordel, quand je pense que je t’ai livré mon histoire. Tu es le seul, le seul qui détient l’intégralité de mon passé. Par chance, tu n’as aucune idée de mon identité, merci l’anonymat des forums. Le casino Europe qui s’offre à nous, tu t’y engouffres et j’fais de même. Je t’épie avec discrétion et lorsque tu t’approches du bar, j’prends mon courage à deux mains pour faire mon entrée. Foutue curiosité, elle va finir par m’avoir. « Hey, bonjour, j’ai oublié mon porte-monnaie et j’meurs de soif, tu pourrais me payer un verre ? » Le culot, c’est quelque chose qui ne me ressemble pas, mais je n’avais pas d’autre scénario en tête pour t’aborder « T’es aussi un étudiant d’Harvard ? Tu parais en avoir le profil » Le sourire s’accorde avec ma phrase alors que je retire mes binocles teintées. @Timothy Gates
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